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Protestantisme, terreau de l'antoiniste
Dès 1911, Louis Piérard, indique que le peuple liégois créa un groupe d'« adventistes du septième jour », qui rendit célèbre Antoine le guérisseur, le brave thaumaturge de Jemeppe-sur-Meuse.
L'Abbé R.-G. VAN DEN HOUT disait dans la Revue Catholique du 23 juillet 1926 que "C'est évidemment dans les pays protestants où l'idée chrétienne est en pleine décomposition, que le théosophisme fleurit. Le libre examen, l'absence de toute autorité qui définit, décide et condamne, devaient, de toute nécessité, conduire le protestantisme à toutes les déformations et même à toutes les aberrations."
Dans un article d'André Arnyvelde du 6 novembre 1922 dans le Petit Parisien, l'auteur utilise le vocabulaire protestant pour critiquer l'antoinisme : "La Belgique, patrie terrestre de l'ouvrier mineur Antoine, miraculeux guérisseur, d'abord, puis évangéliste, puis dieu, ou quasi, la Belgique compte seize églises siennes." ; "lecture hebdomadaire publique de l'Evangile du Père" ; "salle de lecture évangélique"...
On sait par le C.Ch. Chéry o.p. (L'Offensive des sectes, 1954, p.262-63) qu'à Vimoutiers, "les Antoinistes qui existaient avant l'arrivée des Pentecôtistes se sont ralliés à ces derniers".
Dans La Croix du 7 mai 1930, Jean Revel écrit également "Par la voie du protestantisme, nous sommes amenés au satanisme. Et c'est ce qu'on nous appelle... le nouveau spiritualisme ?"
"Au cours de l'« Erreur spirite », M. Guénon parle maintes fois du protestantisme. Un chapitre spécial du « Théosophisme » nous l'avait montré très peu sympathique à l'esprit protestant, symbole de toutes les dégénérescences occidentales. Dans l'« Erreur spirite », M. Guénon maintient sa thèse : l'esprit protestant se montre apparenté au spiritisme." nous dit, dans une recension du livre de Guenon, Paul Arbousse-Bastide dans Foi et vie du 2er février 1924.
"Les Mystères de l'inconnu, L'invocation des esprits" (Collectif, 1989 aux éditions Time Life, p.23) déclare qu'"en un sens, le spiritisme prolongeait la réforme."
Par contre, dans De Tijd du 6 juillet 1923, on lisait : "Bien sûr, pour le catholicisme, le danger ne vient pas du protestantisme, mais du matérialisme ou de la superstition."
Pour l'Église catholique, cela ne fait donc, pour beaucoup de critiques de l'Antoinisme, aucun doute que la Réforme protestante n'a été en sorte qu'un terreau pour la secte belge. On a en effet pu remarquer que les protestants n'étaient souvent pas éloignés des antoinistes, autant dans la pensée que dans les lieux occupés par les temples : Seraing, Herstal, Verviers, Spa, La Louvière, Sprimont et même dans la grande ville de Liège, où les temples des deux obédiences sont souvent proches l'un de l'autre.
L'architecture intérieure comme extérieure des temples protestants se rapproche de celle des temples antoinistes. Louis Antoine, petit, a peut-être eu l'occasion de rentrer dans le temple protestant de Flémalle, c'est pourquoi on peut penser que les citations de la Bible sur le mur du fond des temples protestants ont pu l'inspirer pour faire écrire son Auréole de la Conscience sur le mur du fond du Temple de Jemeppe, et que l'on retrouve maintenant dans tous les temples antoinistes sans exception. Peut-être le contact avec ses patrons et collègues d'obédience protestante lui donnèrent l'occasion de constater à quel point la lecture de la Bible pouvait apporter un contact autre avec Dieu que par l'intermédiaire d'un prêtre.
Sur ce site, dans chaque page d'un temple antoiniste, on retrouva un petit historique de la présence protestante dans les environs géographiques.
Seraing et ses Temples protestants
La ville indissociable de la figure de l'industriel John Cockerill (il s'y installe en 1817) a un passé protestant important. John Cockerill se rattache à l'Église protestante de Liège qu'il soutient financièrement et il engage des ouvriers allemands. La communauté protestante de Seraing-Haut, dans le quartier Lize (à quelques mètres du Temple Antoiniste) vit le jour vers les années 1840. L'église est construite en 1852 avec une façade encore discrète.
Le temple du Centre (quartier en pleine reconversion) est construit en 1900, et est un témoignage du cheminement de l'architecte Paul Jaspar vers l'Art nouveau.
Protestants à Liège et environs
La vieille bâtisse avec le toit en appentis est le plus vieux temple protestant de Belgique (1711). Il a été complétement reconstruit au début des années 80.
Autre lieu de propagation du protestantisme en Belgique, avec le Hainaut, la province de Liège abrite plusieurs temples protestants (cf. le livre Le patrimoine protestant de Wallonie), dont le plus anciens du pays, à Hodimont (Verviers). Pendant l'époque des Églises clandestines, une petite enclave protestante subsiste en Outremeuse des États, c'est-à-dire à Olne et Dalhem, dans la partie du duché de Limbourg restée sous le contrôle des Provinces-Unies. De grands entrepreneurs protestants wallons, anglais ou allemands, comme John Cockerill, Johann Heinrich Peltzer, Georges Brugmann ou Jacques Engler, introduisent la Révolution industrielle en Wallonie, notamment à Verviers et Seraing. D'autres réfugiés wallons partis en exil vont fonder l'industrie sidérurgique en Suède sous la conduite de Louis de Geer (Liège 1587 - Amsterdam 1652).
Dans les enclaves des Provinces-Unies (partie du duché de Limbourg), les communautés ont toujours été présentes, par exemple, en 1818, le pasteur Roediger des paroisses de Verviers-Hodimont, Dalhem et Olne, dessert aussi la paroisse protestante de Spa. Dans cette région, on applique le principe du simultaneum qui permet le partage d'une église entre les communautés catholique et protestante :
- Olne - Église Saint Sébastien - Place Léopold Servais, 4877 Olne
- Dalhem - Église Saint-Pancrace - Rue du Général Thys, 4607 Dalhem
La communauté compte les grands noms de Henri Pirenne (Verviers 1862 - Uccle 1935) et Émile de Laveleye (Bruges 1822 - château de Doyon à Havelange, entre Huy et Marche-en-Famenne 1892, professeru d'économie politique à l'Université de Liège), l’historien Jean Sleidan, le pédagogue Jean Sturm.
L’œuvre d’évangélisation se développe vers les localités proches et les faubourgs de Liège. Sont cités, dans les archives, comme « champs de travail » pour le pasteur et la communauté : Nessonvaux (1845), Sprimont (1846), Cheratte et Lize-Seraing (1853), Jupille, Beyne-heusay et Lantin (1863), La Préalle (1867), Montegnée, Ans, Paifve, St Gilles, St Nicolas, Le Pansy sont successivement et parallèlement prospectés. Plusieurs lieux de culte seront créés dont certains subsistent encore.
Les temples protestants de la région de Liège sont ceux de :
- Hodimont (1711) - Montagne de l'Invasion 8 (anc. Rue du Temple), 4800 Verviers
- Liège (1819-1937) - Rue Hors-Château 19 (alors à côté du temple antoiniste), 4000 Liège
- Liège (1860) - Rue Lambert-le-Bègue, 6-8, 4000 Liège (éclectique à dominante néo-romane, arch. Alfred Guilleaume)
- Liège (1930) - Quai Godefroid Kurth 1, 4020 Liège (église de la Rédemption) (moderniste, art déco, arch. pasteur architecte H. Havill Stanley)
- Liège (1932) Quai Marcellis 22, 4020 Liège (art déco, arch. Georges Appia (de Paris) et ingénieur John Soubre)
- Spa (1877) - rue Brixhe 24, 4900 Spa (néogothique, arch. Jean Legros)
- Flémalle (1896) - Rue de la Fontaine 256, 4400 Flémalle
- Seraing (1852) - Rue du chêne 384, 4100 Seraing
- Seraing (1900) - Rue Ferrer 100, 4100 Seraing (témoignages du cheminement de l'architecte Paul Jaspar vers l'Art nouveau)
- Nessonvaux (1901) - Rue Gomélevay 62, 4870 Trooz (devenu Centre protestant de Nessonvaux. Carrefour de jeunes a.s.b.l.. Centre de Rencontres et d'Hébergement)
- Cheratte (1906) - Rue Vieille Voie 18, 4602 Visé (arch. Henri Sauveur d'Herstal)
- Amay (1911) - Rue de l'Industrie 7, 4540 Amay (arch. Henri Sauveur, après les plans d'un projet de l'architecte Siméon Dupont)
- Verviers (1912) - rue Laoureux 33-35, 4800 Verviers (arch. Henri Sauveur)
- Herstal (1925) - Rue du Temple 15, 4040 Herstal (arch. Henri Sauveur)
- Houtain-Saint-Siméon (ca. 1925) - 4682 Oupeye (arch. Henri Sauveur)
Dans les Cantons rédimés, naturellement les temples protestants sont également anciens :
- Neu-Moresnet (1857) - Eglise Saint-Jean - Hasardstraße 8, 4721 Kelmis/La Calamine
- Eupen (1855) - Friedenskirche - Klötzerbahn 32, 4700 Eupen
- Saint-Vith (1847-bombardée en 1944, détruite en 1945)
- Malmédy (1985) - Mattäuskirche - Rue de l'Abbé Peters 42, 4960 Malmédy
Alleur compte un temple moderne dans la Rue François Ennot 91 (4432 Ans-Alleur). À Grâce-Hollogne (Rue Grégoire Chapuis), on trouve également un temple construit en 1980 après la fusion de deux communautés (Liège et Grâce-Hollogne).
Seraing - Rue de Tavier 2 (Google Satellite - Vue 3D)
source : Google Satellite - Vue 3D
Seraing - Coin des Rues Colline et Tavier
Seraing - Rue de Tavier (bing.com)
Vœu de sympathie des communes
Liste des communes ayant voté un vœu de sympathie au collège communal en faveur de la reconnaissance légale du culte : Andrimont, Ansival, Bierset, Grâce-Berleur, Herstal, Heusy, Hollogne-aux-Pierres, Ivoz-Ramet, Montegnée, Neuville-en-Condroz, Pépinster, Retinne, Seraing, Theux, Velroux, Verviers, Villers-le-Bouillet, Visé, Warnant-Dreye.
Pierre Debouxhtay, L'Antoinisme, p.278-79
La même année [1931], le Conseil communal de Spa, ville d'eau très connue, gouvernée par les libéraux, décida de baptiser une de ses artères "rue du Père Antoine".
Jacques Cécius, Une religion de guérison : l'Antoinisme, p.42
Depuis la rue est devenue l'Avenue du Père Antoine. Il existait également une square, dénommait Square du Père Antoine, simplement en raison du fait qu'il était situé sur la rue du Père Antoine.
À Aix-les-Bains, la rue où se trouvait le temple antoiniste était dénommée à l'époque Rue des Antoinistes.
Seraing, faire des églises ''des maisons du peuple''
Seraing : faire des églises "des maisons du peuple" ?
Erik Dagonnier
Publié le lundi 05 mars 2018 à 18h12
Faire de l'église Saint Lambert de Jemeppe, une bibliothèque... C'est le souhait du bourgmestre de Seraing. Alain Mathot négocie avec l'Evêché, la réaffectation partielle d'un tiers des 15 églises de la commune dont certaines sont souvent vides. On sait que le bourgmestre socialiste s'oppose depuis des années à l'Evêché à propos de l'entretien des établissements de culte. C'est une obligation légale mais qui, selon lui, coûte trop cher aux finances de la ville. Depuis 2013, il bloque tout financement d'entretien. Et veut négocier un accord global avec l'Evêché et les fabriques d'église. Visiblement, le dossier avance puisque le conseil communal a finalement voté une intervention de 210 000 euros pour réparer la toiture de l'église Saint Lambert. Un geste d'apaisement.
"Si pas désacraliser, amener au moins une autre activité"
Le bourgmestre Alain Mathot voudrait d'abord "si pas désacraliser, au moins amener une autre activité que l"activité religieuse dans 5 églises de la commune." Par exemple, faire une bibliothèque dans l'église Saint Lambert à Jemeppe. Autre volonté du bourgmestre: "c'est d'avoir un état des lieux de l'ensemble des églises restantes, de partir sur une rénovation, une remise à niveau de l'ensemble de ces établissements et de ces églises et puis alors de négocier une somme annuelle -qui pourrait évidemment être indexée- qui serait versée aux fabriques d'église ou à l'Evêché et qui leur servirait pour entretenir leurs établissements. Nous ne serions plus responsables de l'entretien des églises."
"Faire des églises, des maisons du peuple"
"On va faire des églises, des maisons du peuple" lance en boutade Eric de Beukelaer. Accueil de mouvements associatifs, cours de yoga ou réunions de pensionnés... Le vicaire épiscopal n'est pas opposé à l'idée d'étendre les activités des églises: "Elles n'appartiennent pas qu'aux gens qui vont à la messe, elles appartiennent à tous les citoyens. Le tout, c'est que les lieux soient vivants! Comment faire en sorte que dans certaines églises comme Jemeppe par exemple -mais il y en a d'autres qui sont de grandes églises qui nécessitent de grandes réfections qui coûtent quand même relativement cher- comment faire en sorte donc qu'une partie de l'église reste affectée au culte -voire toute l'église- mais qu'en même temps, d'autres utilisations soient possibles. C'est vraiment ça l'idée."
Voici la liste 5 églises concernées par une réaffectation :
1. Lize – Notre Dame ( située au Pairay, propriété de la Ville)
2. Jemeppe Saint-Lambert (propriété Ville)
3. Saint Joseph (Place Merlot, propriété Ville)
4. Notre Dame de l’Assomption (propriété Ville)
5. Val Saint Lambert (propriété fabrique)
10 autres églises maintiennent le culte :
1. Boncelles Notre Dame
2. Saint Léonard (Chaqueue, propriété fabrique)
3. Christ-Ouvrier (propriété fabrique)
4. ONR Vierge des Pauvres (fabrique)
5. Saint-Eloi (fabrique)
6. Saint Antoine (Renory, propriété ASBL décanale)
7. Saint-Martin (Ougrée, propriété fabrique)
8. Sainte Thérèse (Ougrée, propriété fabrique)
9. Notre Dame de Lourges (propriété ASBL décanale)
10. Saint Joseph du Ruy (propriété Fabrique)
source : https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_seraing-vers-un-accord-sur-l-entretien-et-la-reaffectation-des-eglises?id=9858142