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Melchior Mbonimpa, Guérison et religion en Afrique (2012)

Publié le par antoiniste

Melchior Mbonimpa, Guérison et religion en Afrique (2012)1.4.1. Les Antoinistes (p.29)
    Implanté essentielement en Belgique et en France, l'antoinisme a également des îlots dans d'autres pays, parfois très loin de son lieu de naissance, notamment en République démocratique du Congo, en Australie, au Brésil, en Italie, au Luxembourg, en Guadeloupe et au Congo-Brazzaville (DERICQUEBOURG, 1993, pp. 167-168). Religion minoritaire plutôt discrète, elle évite le prosélytisme agressif et s'étend de proche en proche en suivant la trame des relations familiales. Actuellement, le mouvement est une fédération de lieux de recueillement et d'accueil pour les personnes souffrantes : une trentaine de temples en Belgique et une autre trentaine en France. Dans ce dernier pays, comme partout où l'antoinisme a essaimé hors de la Belgique et de la France, il y a aussi des « salles de lecture » où l'on apprend la doctrine sans faire « l'opération générale » qui est le principal rite de guérison comme nous le verrons plus loin. Ces salles ont existé en Belgique aussi, mais elles ont disparu et il n'y a actuellement que des temples.
    Le fondateur du mouvement, Louis Joseph Antoine (1846-1912) est né à Mons-Crotteux en Belgique, dans une famille de houilleurs. Enfant curieux d'apprendre et rêvant de devenir médecin, il dut se faire embaucher dans une houillère à douze ans parce que sa mère, qui aurait voulu lui éviter une vie de mineur, n'avait pas les moyens de lui payer des études. Ce métier ne plaît pas à l'adolescent, et c'est sans doute pourquoi, pendant ses temps libre il lit beaucoup et manifeste une ferveur religieuse à l'âge où la plupart de ses compagnons ont abandonné l'Eglise catholique.
    Un jour, à la mine, il se met à penser à Dieu. Au même moment, u courant d'air éteint sa lampe de mineur. Il a l'impression qu'un flux lui a traversé le corps. Le futur prophète wallon considère ceci comme le signe qu'il ne doit plus exercer ce métier que d'ailleurs, il n'aime pas et qu'il supporte mal, sans doute à cause d'une maladie de l'estomac dont il souffrira toujours. Il démissionne aussitôt et se fait engager comme ouvrier métallurgiste (DERICQUEBOURG, 1993, p. 11).
    A l'âge de vingt ans, pendant le service militaire, il tue accidentellement un camarade de régiment et est condamné à huit jours de cachot pour mauvais entretien de son arme. Cet emprisonnement devient pour lui comme une période de retraite. Retrourné à la vie civile, il quitte la Belgique pour aller travailler à l'étranger (Prusse, Pologne) où il fait des séjours de longue duréé entrecoupés de brefs retours au pays. C'est au cours de l'un de ces retours qu'à 27 ans, il épouse Jeanne Catherine Collon qui deviendra la compagne de sa vie.
    A quarante-deux ans, il rentre définitivement en Belgique et se fixe à Jemeppes-sur-Meuse. Grâce à ses économies et à celles de son épouse, il bâtit une vingtaine de maisons qu'il loue, mais cette sécurité matérielle ne lui procure pas le bonheur. Il a continuellement des maux d'estomac, vit dans une insatisfaction psychologique qui le rend iritable, et il est assailli de doutes au niveau de sa foi. C'est au cours de ce malaise qu'un ami lui prêta Le Livre des Esprits d'Allan Kardec qui l'enthousiasme au point de provoquer sa conversion au spiritisme. Il fonde un groupe spirite avec son fils, son neveu et quelques amis, et développe peu à peu ses dons de medium. Le groupe se trouvera un nom après avoir consulté les esprits : « Les vignerons du Seigneur » qui ont pour devise, « Nous sommes les ouvriers de la dernière heure » car, pour eux, le spiritisme achève la révélation commencée par Jésus.
    Alors que Louis Antoine semble avoir enfin rouvé le bonheur, son fils âgé de vingt ans meurt en 1893. Ce deuil aura d'importanes conséquences sur le futur thaumaturge de Jemeppe. D'abord, il saisit l'occasion de rompre avec le catholicisme en organisant des funérailles spirites pour son fils. Ensuite, il se recueille dans une longue méditation dont émergera la conviction que la santé est le plus grand des biens terrestres. C'est à partir de ce moment qu'il décida de consacrer sa vie à soulager les souffrants. Il le fera d'abord en imposant les mains aux malades pour user du « magnétisme animal ».
    Petit à petit, la renommée du guérisseur de Jemeppe grandit et les malades affluent. A partir de 1900; il inaugure une grande salle adjacente à son domicile et y reçoit les patiens tous les jours de sept heures à midi, sauf le dimanche qu'il consacre aux séances de spiritisme. En octobre 1900, il est accusé de donner des consultations sans diplômes et sans posséder aucune notion de médecine. Des médecins légistes sont chargés de faire enquête. Ils reconnaissent qu'il soigne gratuitement et qu'il a sans doute obtenu de nombreuses guérisons, mais ils concluent tout de même qu'il 'agit là d'un « mysticisme grossier, d'un charlatanisme éhonté, et d'un danger pour la santé publique. » Sans avocat, il fait face aux juges, reconnaît qu'il n'a pas de diplômes et décrit ses techniques de guérison :
    « Je guéris, ou plus exactement, je soigne toute espèce de maladie. Je mets la main sur la tête du malade, je me recueille, je prie en moi-même, puis j'ai l'inspiration qui me permet de dire de quoi il souffre. Si le consultant a foi en moi, je ne me trompe jamais, je lui fais alors des passes, je prescris alors soit le contact avec du papier magnétisé, soit l'usage de certains thés. Je ne demande rien  » (DERICQUEBOURG, 1993, p. 17).
    Les juges l'ont quand-même condamné à une amende symbolique de 60 francs. Cette condamnation poussa le guérisseur à abandonner l'usage des « passes magnétiques » et des pharmacopées. Convaincu que la guérison magnétique requiert uniquement le désir ardent de soulager autrui, il change de méthode. Il se recueille dans le silence, seul avec le patient, invoque les esprits bienfaisants pour recevoir d'eux l'onde régénératrice qu'il dirige vers la cause du mal. Désormais, seules comptent donc la foi du guérisseur et celle du malade. Apparemment, ça fonctionne puisaue des foules de souffrants continuent à affluer vers lui, à tel point quen 1906, il devient incapable de recevoir les patiens individuellement parce qu'il en avait plus de mille par jour. Il change encore une fois de méthode et se met à faire des « opérations collectives », c'est-à-dire qu'il pratiquera désormais des cures de masse : debout, sur une tribune, « il lève les bras, se concentre et répand un fluide sur l'assemblée. »
    Ce changement de style affectera la nature même du mouvement. Louis Antoine s'écarte du spiritisme, élabore une morale très tolérante et une théorie philosophique basée sur l'inexistence de la matière et la croyance dans la réincarnation. Pour les réunions publiques, le rituel se modifie ; les lectures d'Allan Kardec sont supprimées et remplacées par un recueillement silencieux. Puis, Antoine devient le prédicateur d'une nouvelle croyance : « le nouveau spiritualisme ». Parmi ses disciples, notamment de France, il y a des gens fortunés qui deviennent ses mécènes et l'aident à mettre par écrit, à imprimer et à diffuser sa doctrine qui remplacera celle de Kardec et permettra de nouveau les lectures lors de ruénions publiques. Le maître acquiert le titre de « Père » et ses adeptes deviennent connus sous le nom d'« antoinistes ».
    Mais cet humble ouvrier devenu un homme très public n'a pas de système doctrinal fournissant des réponses satisfaisantes à toutes les questions qui lui sont posées. Le 2 mai 1909, il décide de prendre une retraite de prière, de méditation et de jeûne pour clarifier ses idées. En son absence, le culte est célébré par un disciple, ce qui fait penser à une pédagogie de la transition. Antoine réapparaîtra une année plus tard, le lundi de Pâques 1910, et ce jour-là, l'affluence est telle qu'il célèbre cinq « opérations ». Quelques mois plus tard, il inaugure le premier temple antoiniste à Jemeppe et cette année-là, le culte prend sa forme quasi définitive.
    Au début de 1912, sentant que sa fin approche, il se retire de nouveau dans sa maison pendant six mois pour écrire Le Développement de l'Enseignement du Père. Il charge son épouse de faire l'opération générale, et ce remplacement signifie qu'après la mort du Père, 'Mère' prendra la tête du mouvement. Le 24 juin 1912, Louis Antoine revoit ses fidèles pour la dernière fois et leur parle en ces termes :
    « Je n'ai pas fait de testament, Mère est héritière de tout, c'est Mère qui me remplacera (...) Après Mère, il y aura de grands guérisseurs (...) On pourra en choisir un parmi les plus sérieux pour remplacer Mère. Mère suivra toujours mon exemple, elle ira sur la tribune comme j'y vais, mais pour le nouveau guérisseur il n'en sera pas de même, il montera à la tribune par l'escalier opposé et quand il l'aura mérité, il ira par où j'y vais (...) Voilà mes enfants (...) »
    Le lendemain, Louis Antoine se « désincarne » (selon l'expression antoiniste). Les observateurs extérieurs croyaient que ce mouvement de guérisseurs ne survivrait pas à la mort de son fondateur, mais la succession a eu lieu sans crise, et « Mère » donnera à l'antoinisme son visage actuel. Bien qu'illettrée, elle releva le défi de l'institutionnalisation du mouvement et parvint à maintenir l'unité. Elle se désincarna à son tour en 1940 et, de nouveau, il n'y eut pas de crise de succession. On remarque simplement une différenciation du culte entre la Belgique et la France : les Belges ont décidé de supprimer certains rites que Mère avait imposés lors de l'institutionnalisation du mouvemen tandis que les Français ont maintenu ces rites. Mais il n'y a pas eu de schismes.

Melchior Mbonimpa, Guérison et religion en Afrique
Editions L'Harmattan, 1 avr. 2012 - 118 pages
La modernité laïque voudrait que seules la biomédecine et les diverses méthodes "scientifiques" de thérapie psychologique s'occupent de la santé des humains. Pourtant, même au coeur de l'Occident contemporain, les "religions de guérison" ont encore des adeptes. L'interpénétration du religieux et du médical est un phénomène universel, et en Afrique, la thérapie joue abondamment sur les zones de contact, de superposition et de fusion entre les domaines du religieux et du médical.

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La religion du Père Antoine (Sept, 14-06-1935 (A2,N68))

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La religion du Père Antoine

    Vous avez sans doute rencontré des hommes graves et onctueux, à l’allure ecclésiastique vêtus comme des clergymen, sauf un grand chapeau en forme de tromblon ? Ou de vieilles dames portant grands voiles de deuil et capotes noires bavolet ! Et vous vous êtes demandes à quelle congrégation religieuse ils appartenaient.
    Ne cherchez pas plus longtemps : ce sont des Antoinistes, des sectateurs du Père Antoine et de la mère Antoine. Le père Antoine était un mineur de Jemmeppes (Belgique), vaguement guérisseur, vaguement illuminé. Il laisse des écrits à peu près incompréhensibles et fondé une religion nouvelle qui se répand avec une surprenante rapidité.
    J’ai eu l’occasion de voyager toute une nuit avec des antoinistes, gens simples, d’origine ouvrière ou petite bourgeoise, pour la plupart d’entre eux. De leur aspect, de leurs conversations, on recueillait une impression de véritable fanatisme, de croyance totale, absolue, inconditionnée, et de terrible bigoterie, infiniment supérieure à celle de nos dévotes de village. Et quel vocabulaire : fluide éthéré, moi conscient, vie antérieure, etc. Il fallait entendre ces pauvres femmes parler de leurs expériences mystiques !...
    Et pourtant, on ne pouvait se défendre d’une sympathie pour ces misérables abandonnés qui s’accrochaient, avec tant d’ardeur, à leur fragment de vérité.
    Jusques à quand laisserons-nous les faux prophètes décevoir cette foule dont le Christ eut pitié ?

Sept : l’hebdomadaire du temps présent, vendredi 14 juin 1935 (A2,N68)

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L'Antoinisme (Le Rappel / Le XXe siècle, 16 janvier 1911)

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L'Antoinisme (Le Rappel, 16 janvier 1911 (N14920))

TRIBUNE LIBRE

L'ANTOINISME

 

    L'antoinisme existe. C'est une religion. Qu'on ne s'y trompe pas, sur la foi d'une homonymie. Je ne viens pas de dire que les Parisiens aient voué un culte à l'éminent directeur de l'Odéon. S'ils lui ont de la reconnaissance, en raison de toutes les tentatives généreuses et heureuses aussi, très souvent, qu'il fait pour les doter d'un second Théâtre-Français qui ne soit pas l'inutile succédané de l'autre, leur enthousiasme ne va pas jusqu'à lui élever des autels.
    C'est d'un autre Antoine qu'il s'agit. Celui-ci vit à Jemeppe-sur-Meuse, petit bourg belge de quelque six mille âmes. Et c'est un messie. On s'attend que j'en vais railler. Prophète belge ! Une contrefaçon, cela va de soi, dira-t-on, et qui droit prêter à rire. Je ne le pense pas. Le lecteur ne le pensera pas non plus, quand il saura que cet homme a suscité 160.000 pétitionnaires qui adressent à la Chambre belge une requête très sérieuse, très digne, pour lui demander la consécration officielle de la nouvelle religion.
    Les adeptes d'Antoine ont, en effet, édifié, à leurs frais, une église. Ils ne réclament de l'Etat nulle subvention. ils veulent seulement l'affectation légale au culte antoiniste de ce temple bâti de leurs deniers.
    Voilà, n'est-il pas vrai ? un phénomène social du plus haut intérêt. Il appelle réflexion, on en conviendra. Mais d'abord, quel est cet Antoine ? un vieillard de soixante-sept ans, ancien mineur, qui se dit inspiré de Dieu pour apporter à nouveau à ceux qui souffrent, à ceux qui peinent, à tous les malheureux de l'âme et du corps, le réconfort d'un évangile d'amour.
    Non plus que le Galiléen, le Messie belge n'est un docteur de la Loi. Il parle selon le cœur et ne s'adresse qu'au cœur. Mais sa voix en trouve le chemin avec une merveilleuse facilité, et sa parole a le don de toucher, d'exalter. Il semble permis de supposer que c'est un génie moral.
    Si Tolstoï l'eût connu, sans doute eût-il incliné devant lui sa magnifique intelligence. Car Tolstoï accordait plus de prix au pouvoir d'enfanter le bien qu'à celui de créer le beau, ou de constituer le savoir.
    Cette vertu, efficace à moraliser le monde, le grand Russe l'avait cru trouver, ou plutôt retrouver, dans le christianisme ramené à la simplicité de l'origine et débarrassé des superféations catholiques. On sait cependant qu'il ne s'était pas tenu à la morale, dans sa restitution du christianisme. Je veux dire que le précepte fondamental : « Aimez-vous les uns les autres, comme des frères », s'il lui avait paru suffisant à régler toutes les relations humaines, ne l'avait pas enpêché de se poser, comme toute l'humanité pensante, la question proprement religieuse du rapport de l'homme avec l'univers. Et force lui avait donc été, faute d'expresse révélation, de faire de la métaphysique. Elle est, cette métaphysique de Tolstoï, singulièrement profonde et témoigne de la plus grande force spéculative. Mais d'abord elle passe la compréhension de la foule, et, près des intellectuels eux-mêmes, elle peut trouver crédit, elle ne saurait emporter la certitude.
    Antoine, pour cause, ne s'embarrasse pas de métaphysique. La question religieuse, il la résout ainsi que fit le Christ, et chez les humbles, avec le même succès : il affirme Dieu et l'âme. Voilà tout. Il affirme, mais prouve-t-il ? demandera-t-on. Oui, il prouve. Comment ? Par le miracle.
    Antoine, comme Jésus-Christ, est thaumaturge. Ses adeptes l'appellent Antoine le Guérisseur. Guérisseur aussi était Jésus. Rien de plus, probablement. Par là s'exlique l'étrange fortune de l'antoinisme : comment douter du caractère surnaturel d'un homme qui, par la simple imposition des mains et l'union en esprit du patient avec lui, délivre les malades de leurs maux ? Et si ce pouvoir miraculaire, il dit le tenir de Dieu, comment nier ce Dieu qui fait se lever pour ses créatures misérables un sauveur, et ainsi se prouve non par les raisons des doctes qu'on peut ne pas comprendre, ou que d'autres raisons contraires peuvent réfuter, mais par les actes de celui qu'il envoie ?
    Enfin, ce n'est point aux corps seulement qu'Antoine le Guérisseur fait du bien, c'est aux âmes aussi. Comprenez-vous, alors, que les âmes obscures des ignorants et des simples sont toutes réconfortées et réjouies de cette ardente lumière de l'amour qui entre en elles, comme le soleil dans un galetas, et les éclaire et les réchauffe ? La douceur de s'oublier soi-même, de se donner tout à tous, elles l'éprouvent, ô joie ! Et cette pureté qu'ils revêtent, le humbles, comme la fraîcheur éclatante d'un linge neuf, ah ! qu'elle les fait enfin heureux, ces malheureux ! Le bonheur, c'est le vœu incoercible, c'est l'espérance éternelle des hommes, et qui le donne est dieu, car c'est le grand miracle.
    Mais je ne crois guère à la durée de l'antoinisme. Les sycophantes s'en mêleront et gâteront tout. ou bien même les pauvres gens perdront foi : Leur naïveté ne sera pas assez forte contre le siècle. Puissent-ils au moins se souvenir du bienfait de leur beau rêve fraternitaire !
                          Eugène HOLLANDE. 

Le Rappel (et Le XIXe siècle), 16 janvier 1911

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Un de plus (Le XIXe siècle, 09-07-1911 (N15094))

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Un de plus

    Un nouveau culte vient de s'installer en France. Ce n'est pas, à dire vrai que le besoin s'en fit vivement sentir. Ceux qui ont pris cette initiative ont fait preuve néanmoins d'une psychologie profonde.
    Nous possédons de nombreux cultes. Mais la culture des naïfs offre aux novateurs des éléments inépuisables.
    Voilà pourquoi le culte Antoiniste, placé sous le patronage d'Antoine-le-Généreux, était sur de venir à son heure à quel que heure qu'il vint.
    Au reste, les Antoinistes sont pleins de bonnes intentions. « Ils veulent faire connaître à tous les hommes, leurs frères, les sublimes révélations où ils ont puisé du réconfort. »
    Il parait même qu'il suffit d'adhérer à la religion nouvelle pour se sentir, incontinent, « bercé dans l'harmonie divine »
    Nous n'y voyons d'ailleurs aucun inconvénient et n'avons qu'une inquiétude : c'est que « les adeptes d'Antoine-le-Généreux » ne se bercent eux-mêmes de bien douces illusions.

Le XIXe siècle, 9 juillet 1911

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Jean-Marc Soriano - Sagesse (2011)

Publié le par antoiniste

Jean-Marc Soriano - Sagesse (2011)Sagesse
Jean Marc Soriano
The Book Edition, p. 117-119

              22 Mai 2011
Comme s'exclamait une de mes pires enemies en apprenant que je venais de souffrir d'un infractus : « Enfin une bonne nouvelle, j'espère que le prochain te tuera !... »
Je souhaite en faire part aux quelques-uns qui m'apprécient voire encore plus héroïques, qui m'aiment et leur demander de bien vouloir m'excuser si brutalement ils apprenaient mon décès.
Alors que ma vie fut tourmentée surtout à cause de l'infidélité de ma femme, je voudrais rendre hommage à deux saintes qui éclairèrent mon chemin de leur exemples et la jalonnèrent de la lumière qui m'empêcha par exemple de désespérer à en mourir, ces deux femmes sont Sainte Anne Catherine Emmerich et Sainte Françoise Romaine.
L'homme ne meurt jamais naturellement, il est assassiné par le mal, la mort n'est pas naturelle, elle est la fille du Diable, la fille du péché, oui ce mot galvaudé, tordu à l'extrême mais qui a le mérite de reconnaître la vérité de la rupture de l'humain avec le divin.
Le Seigneur me révéla que j'étais un Archange incarné et je savais le droit de lui demander mon nom d'ange; le Seigneur me dit aue je m'appelais Ur..., je laisse chacun supputais quoique certain pensent que je suis Uriel, la main gauche de Dieu, moi qui me sens si ridicule, si minuscule mais qui parfois commande aux orages et aux bêtes sauvages.
Dieu meurt tous les jours, assassiné par ses enfants et je partage sa mort presque contre mon gré tellement la haine est parfaite et absolue.
Très peu peuvent me connaître, je ne sais pas vraiment parler de moi et ce que je dis n'appartient pas à la logique du monde, je suis toujours demain, car le mal en aliénant le présent désespère d'interdire demain, je suis là où il ne peut m'atteindre.
Le présent est le monde, ici et maintenant est la prise de conscience absolue de cela et non pas d'une quelconque et merveilleuse extase existentielle.
Donc j'ai vécu sans être aimé ni reconnu, je ne peux terminer ce texte sans parler de ma très sainte mère, la sainte vierge, cette femme qui a raison même quand elle a tort !... aussi mon maître et frère Eli, Saint Jean Baptiste, Saint Jean, je ne voudrais oublier personne comme le maître Philippe, cette femme médium des Antoinistes d'Orange qui voyait avec son cœur, à ces anges rencontrés ailleurs et qui voulurent soulager le poids de mes épreuves.
Si je devais proclamer une seule chose à part que Dieu et son fils Jésus Christ sont amour, je dirais à tous vous ne pourrez jamais comprendre votre vie, si vous ne l'articulez pas comme étant un enjeu entre le ciel et l'enfer.
Être humain c'est devenir un ange, la terre n'est pas qu'une pépinière d'anges elle a aussi sa propre destinée, mais la destinée d'un être humain est de remplacer un ange déchu, s'il le veut de tout son cœur d'humain

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Antoine the Healer - The Illustrated London News (Saturday, December 17, 1910) (britishnewspaperarchive.co.uk)

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Antoine the Healer - The Illustrated London News (Saturday, December 17, 1910) Antoine the Healer - The Illustrated London News (Saturday, December 17, 1910)

     

Antoinisme - a new religion.

In Belgium a new cult has come into being under the name, of "Antoinistes," or followers of Antoine the Healer, of Jemeppe-sur-Meuse, near Liege. The number of his disciples has increased rapidly, and a petition, signed by 160,000 of them, has just been presented to the Belgian Government asking that the new cult may be legalised, as are the Catholic, Protestant, and Jewish religions, in order that it may share in certain civil advantages connected mainly with the property rights of its various temples. Antoine the Healer holds a silent service in his temple at Jemeppe-sur-Meuse on four days of each week (not on Sundays). He merely faces his congregation with lifted hand for a full minute, and walks out: then an adept save, "Everyone whose faith is strong enough must be cured." Louis Antoine, who is sixty-five, was formerly a coal miner. He is a vegetarian and a hermit, speaking to no one, except by telephone. His wife, Madame Antoine, "The Good Mother," performs cures as his deputy by waving her hand, and invoking "Antoine the Healer."

The Illustrated London News,
Saturday, December 17, 1910

cf. également https://archive.org

 

Traduction :

   Antoinisme - une nouvelle religion.
En Belgique, un nouveau culte a vu le jour sous le nom d'"Antoinistes", ou adeptes d'Antoine le Guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse, près de Liège. Le nombre de ses disciples a augmenté rapidement, et une pétition, signée par 160 000 d'entre eux, vient d'être présentée au gouvernement belge demandant que le nouveau culte soit légalisé, comme le sont les religions catholique, protestante et juive, afin qu'elle puisse bénéficier de certains avantages civils liés principalement aux droits de propriété de ses différents temples. Antoine le Guérisseur tient un culte silencieux dans son temple à Jemeppe-sur-Meuse quatre jours par semaine (pas le dimanche). Il se contente de faire face à sa congrégation la main levée pendant une minute entière, et s'en va : puis un sauf adepte, "Quiconque a la foi assez forte doit être guéri". Louis Antoine, soixante-cinq ans, est un ancien mineur de charbon. Il est végétarien et ermite, ne parlant à personne, sauf par téléphone. Sa femme, Madame Antoine, "La Bonne Mère", fait office d'adjointe en faisant un mouvement de la main et en invoquant "Antoine le Guérisseur".

    cf. l'article du New York Times.

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Antoine the Healer - The Illustrated London News (Saturday, December 17, 1910)(détail)

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Chambéry - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 8 déc. 1923

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Chambéry - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 8 déc. 1923

8 décembre 1923. CULTE ANTOINISTE, chemin de la Rotonde, Chambéry.
But : propager l'enseignement moral révélé par le Père Antoine dans son temple de Jemeppe-sur-Meuse de 1906 à 1909.

Journal officiel de la République française. Lois et décrets 8 déc. 1923

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Tours - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 21 nov. 1923

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Tours - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 21 nov. 1923

21 novembre 1923. CULTE ANTOINISTE A TOURS.
But : propager l'enseignement moral révélé par le père Antoine dans son temple de Jemeppe-sur-Meuse de 1906 à 1909.
Siège : 10, rue Emile-Zola, à Tours (Indre-et-Loire).

Journal officiel de la République française. Lois et décrets 21 nov. 1923

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Nice - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 4 fév. 1931

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Nice - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 4 fév. 1931

Déclaration du 24 janvier 1931. Association cultuelle dite CULTE ANTOINISTE.
But : propager l'enseignement du Père Antoine et réunir tous ceux qui ont besoin d'être réconfortés par la foi.
Siège : 2, rue Von-Derwies, Nice (Alpes-Maritimes).

Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 4 février 1931

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