Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

guerre

Condamnation d'un antoiniste (La Métropole, 4 décembre 1925)(Belgicapress)

Publié le par antoiniste

    CONSEIL DE GUERRE DE LIEGE. – Condamnation d'un Antoiniste. – Un Antoiniste de la région de Liége, en garnison en Allemagne, avait refusé d'obéir au commandement : « Garde-à-vous ! » parce que... ses convictions religieuses lui imposent « de ne se garder contre personne ». Il fut renvoyé devant le Conseil de guerre qui l'a condamné à un an de prison.

La Métropole, 4 décembre 1925 (source : Belgicapress)

Voir les commentaires

Sur un Antoiniste de Saint-Jean-Geest pendant la 2e Guerre mondiale

Publié le par antoiniste

Sur un Antoiniste de Saint-Jean-Geest pendant la 2e Guerre mondiale


L'INSTITUT SAINT-ALBERT DE JODOIGNE
DANS LA TOURMENTE DE 1940 A 1945 ...
                                Robert WINAND

    J'ai eu la bonne fortune, au cours de ces derniers mois, de pouvoir rencontrer deux anciens professeurs et un ancien de la rhétorique 1942 de l'Institut Saint-Albert de Jodoigne ... et de les interviewer au sujet de la vie quotidienne dans cette maison pendant la guerre de 1940 à 1945.
    Le premier ancien professeur, c'est l'abbé H. Demolder, actuellement Révérend Père bénédictin à l'abbaye de Clervaux, au Grand-Duché de Luxembourg. Il fut l'économe de l'Institut durant cette période de restrictions alimentaires, conséquences du blocus du Grand Reich par l'Angleterre qui poursuivait presque désespérément la guerre. Malgré une situation proche de la famine, il parvint à nourrir de façon satisfaisante et inespérée les professeurs et les internes de l'Institut...

[...]

R.W. Comme je vois, Monsieur Demolder, vous faisiez partie de ces Belges qui en lisant une nouvelle loi ... réfléchissent déjà à un moyen de la contourner ?
H.D. Peut-être, mais c'était dans l'intérêt général !
    J'avais encore un autre avantage : si je demandais l'expertise des récoltes, l'expert du ravitaillement pour la région, c'était un Antoiniste (1) qui, je crois, habitait Saint-Jean-Geest. Il avait une grande barbe noire et portait un chapeau noir à large bord ... C'est moi qui lui apprenais son tout nouveau métier !
    Quand nous partions sur le terrain, nous traversions tout Jodoigne, lui avec sa grande barbe et son chapeau noir et moi... en soutane ! Pour les gens qui nous connaissaient, c'était d'un pittoresque ! Un jour, il m'annonce sa visite. De suite, je téléphone à Monsieur Jamart et lui demande : "Où est votre plus mauvais champ de froment ?" - "Ah ! Eh bien voilà un coin qui n'est pas très beau, le froment monte". Je me fais bien expliquer l'endroit pour y conduire mon Antoiniste sans l'ombre d'une hésitation et lui faire croire que c'est mon champ ! A notre arrivée, l'expert me dit : "Combien de sacs espérez-vous faire sur cette parcelle ?" - "Oh ... ici on ne fera pas plus de 20 sacs !" (Un sac de froment correspond à 100 Kg.) - "Mais ... vous ne ferez jamais cela, me rétorque-t-il, tout au plus 12 sacs". Et il inscrivit 12 sacs dans son rapport... Mais moi, sur ma parcelle, je faisais 46 sacs de seigle ... J'avais ainsi un bénéfice de 34 sacs que j'échangeais contre du froment !
    Je pourrais vous en raconter pendant des heures. Je vais cependant terminer sur un record qui a fait parler de l'Institut dans le monde agricole de la région ! J'avais acheté des semences de froment l'année précédente. Il fallait qu'elles soient semées avant le mois de février ... Or, vu cet hiver rigoureux de l'année 1942, on n'avait pas pu travailler la terre avant le dégel... Je me suis dit : "On risque de ne plus pouvoir les utiliser et pas question de les manger parce qu'elles ont été désinfectées ... " Alors, risquant le tout pour le tout, je les ai fait semer à la main car, depuis le mois de décembre, les terres n'étaient plus accessibles ni aux animaux, ni aux machines ... En tout cas, on a fait une récolte formidable de 52 sacs, ce qui était énorme pour cette époque où les bons fermiers faisaient 42 à 43 sacs ! Les abbés Haté et Demeulemeester sont revenus de vacances pour faire marcher la fenne et tout ( car nous élevions aussi des cochons ... des déclarés et des camouflés ... dont je ne vous parlerai pas ici!). Une fois les blés coupés et battus, on a dû faire sécher les grains. N'étant pas outillés pour un tel travail, on les a fait sécher sur le sol de la salle d'étude ... Tous les cultivateurs des environs sont venus me demander de mes semences miracle, mais ils devaient me donner du bon froment en contrepartie ... à poids égal!

1. Adepte d'une secte religieuse fondée par un mineur belge du nom de Louis Antoine, qui vécut de 1846 à 1912. La secte des Antoinistes ne connut qu'un succès tout relatif ...

in Revue d'histoire religieuse du Brabant wallon, 1991
tome 5 - fascicules 2 et 3 deuxième et troisième trimestres

Voir les commentaires

Pour les victimes de la guerre (Gazette de Charleroi, 7 août 1914)(Belgicapress)

Publié le par antoiniste

Pour les victimes de la guerre - Père Dor (Gazette de Charleroi, 7 août 1914)(Belgicapress)

    Dons des personnes qui consultent le Père Dor à l'Ecole Morale pour les victimes de la guerre en 1914, dans la Gazette de Charleroi, 7 août 1914) (source : Belgicapress).

Voir les commentaires

Réparation des temples après-guerre (Moniteur belge, N°82, 23 mars 1949)

Publié le par antoiniste

Réparation des temples après guerre (Moniteur belge, N°82, 23 mars 1949)

REPARATION DE DOMMAGES DE GUERRE AU DOMAINE PUBLIC
A CHARGE DE L'ETAT.

    Par arrêté du Ministre des travaux publics, en date du 1er au 31 janvier 1949, sont mises à charge de l'Etat les dépenses détaillées ci-après à résulter de la réparation de dommages de guerre à des biens du domaine public des pouvoirs subordonnés ou à des biens affectés à un service d'utilité publique.

    A. S. B. L. Culte antoiniste, à Jemeppe-sur-Meuse : Réparation au temple ...... 64.800
    Id. : Réparation temple de Jupille ..................................................................... 98,000
    Id. : Réparation temple quai des Ardennes, 71, à Liège ………………………………... 34,100

Moniteur belge, N°82, 23 mars 1949

Voir les commentaires

Antoinistes pendant la 2e Guerre mondiale (La Meuse, 7 juin 1945)(Belgicapress)

Publié le par antoiniste

Antoinistes pendant la 2e Guerre mondiale (La Meuse, 7 juin 1945)(Belgicapress)

Un récit comme tant d'autres

UNE PRISONNIERE POLITIQUE LIEGEOISE
NOUS FAIT VIVRE SON CALVAIRE

    Au temple du culte antoiniste d'Embourg, quelques patriotes se livraient à une action que les Allemands finirent, hélas, par connaître !
    Plusieurs arrestations furent opérées : celle du docteur Tilkin, de Grivegnée, dont on est sans nouvelle, de Mme Hanoul et de M. Jeanne Disty, rentrées depuis quelques jours et toutes deux alitées.

    « Je pesais près de quatre-vingt-dix kg. au moment de mon arrestation, le 8 juin 43, nous dit Mme Disty. Ma fiche de l'hôpital en accuse 44. Elle date d'hier.

    » Après trois mois de séjour au secret à St-Léonard, nous partions sans jugement pour l'Allemagne. Nous fîmes un premier séjour de 3 semaines à Ravensbruck, dans d'épouvantables conditions d'hygiène et de nourriture. Nous couchions sous un hangard, à tous vents, sans couverture. J'avais trouvé un vieux papier gris dans lequel je m'emballais les jambes. Ma gardienne, une S. S. me l'arracha aussitôt qu'elle s'en aperçut et un S. S. m'infligea à coups de bâton, une correction qui m'ôta l'envie de tricher encore. L'appel à la cour durait entre 2 et 4 h., quel que soit le temps et nous n'avions qu'un peu de pain et une soupe légère comme de l'eau.
    » Nous partîmes pour les usines Bertrix, dans la vallée de la Sprée, où nous faisions 12 heures de travail sans jamais un jour de repos.
    » Je ne vous dis rien du transport en wagon à bestiaux, sans rien à manger ni à boire.
    » Les gardiennes S. S étaient d'une inconcevable brutalité. Les coups pleuvaient sans la moindre raison. Au camp, nous touchions un pain pour cinq détenues et un litre de soupe infâme. Un soir, le camp fut bombardé et les baraquements prirent feu. On nous y avait naturellement enfermées et personne ne vint nous ouvrir. Nous dûmes unir ce qui nous restait de force pour défoncer les portes et nous sauver dans l'enceinte où les S. S. réapparurent tout danger passé pour remettre de l'ordre et apaiser l'affolement selon leur méthode. Certains regrettèrent que nous n'ayons pas été « grillées comme des cochons ». Le lieu étant inlogeable, on nous rangea et nous partîmes à pied pour Koepenick.

    » La plupart des nôtres étaient à pieds nus. Plus personne n'avait de gamelle. On prenait sa soupe dans de vieilles boîte à conserves dont les bords en dent de scie coupaient les lèvres. On recevait un pain par sept détenues. En arrivant, nous fûmes contraintes à une longue pause, dans la cour, entièrement dévêtues, pour recevoir une nouvelle chemise.

    » On nous mit au creusement de tranchées.

    » Bientôt l'avance des Russes imposa un nouveau déménagement vers Orianenburg. Nous partîmes à pieds par étapes de 35 km. Personne n'avait le droit de s'arrêter : qui tombait était achevé sur place. Plus de pain : quatre ou cinq pommes de terre à moitié cuites.

    » Je suis là. Le mauvais rêve est passé. Mes amis m'apportent des fleurs. Puissent-elles effacer les visions terribles dont nos yeux ont peine de se détourner. Une seule chose nous en guérira. C'est d'apprendre que nos tortionnaires ont été punis comme ils le méritent et que, dans tous les pays leurs amis, leurs aides n'ont pas échappé au juste châtiment. Sans cela, les honneurs... »

                                                                                  René LOUETTE.

La Meuse, 7 juin 1945 (source : Belgicapress)

    Il s’agit certainement d’une salle de lecture, la ville d’Embourg ne possédant pas de temple.

    On connait le couple Hanoul pour avoir créé un temple avec photo à Angleur après que le Premier représentant du Père de Belgique décida leur retrait dans les temples après la désincarnation de Mère qui en avait instauré la tradition.
    On apprend par la presse que le docteur Tilkin mourra en Allemagne vers 1947 en tant que déporté politique. Sportif invétéré, on créera en son honneur la ceinture Tilkin, décerné aux non professionnels dans les années directes d’après-guerre.

    Des personnes se souviennent que Frère José et Sœur Marie du Temple d’Herstal auront caché et protégé des familles juives pendant la Deuxième Guerre mondiale, et au Temple de Huy, deux ou trois ménages ont été accueillis et hébergés par le desservant et son épouse.

    On sait également que des Antoinistes en France ont participé à la résistance : Angèle et Suzanne Marseille, déclaré par Israël comme « Justes parmi les Nations », le frère André Levasseur du temple de la rue du Pré Saint-Gervais…

    René Guenon, dans son livre sur Le Théosophisme dit pour sa part (mais il ne cite pas ses sources et on le sait de parti-pris) : « Depuis cette époque [reconnaissance du culte et soutien de sénateurs francs-maçons], on a raconté des choses singulières sur le respect tout spécial témoigné par les Allemands à l’égard des temples antoinistes, et que les adhérents de la secte attribuèrent à la protection posthume du « Père ». » (p.259)
    On ne sait pas s’il parle de la première ou de la deuxième guerre mondiale. On sait par ailleurs, qu’après la première guerre mondiale, des temples ont été réparés aux frais de l’état pour dommage de guerre, notamment celui de Jupille et d’Angleur, mais même celui de Jemeppe.

Voir les commentaires

L'Antoinisme pendant et après la guerre 14-18 (antoinisme-documentation.skynetblogs.be)

Publié le par antoiniste

L'ANTOINISME
PENDANT ET APRES
LA GUERRE 14/18


Je puise toujours mes sources chez Pierre DEBOUXHTAY (ANTOINE LE GUERISSEUR ET L'ANTOINISME) :

    « Survint la guerre. L'Antoinisme profita du réveil des sentiments religieux qui marqua cette période, pour enfoncer ses racines dans la terre wallonne.
    "Pendant que la guerre accumulait les ruines et semait partout l'épreuve, le Culte Antoiniste se développait au milieu des obstacles, attirant la foule des coeurs meurtris que la révélation appropriée aux temps nouveaux éclairait et réconfortait. A la lecture du soir, dans la communion fraternelle si profonde que réalise l'Enseignement du Père, les adeptes anciens et nouveaux puisaient les forces morales nécessaires pour supporter les rigueurs de l'existence matérielle et les souffrances de tous genres : maladies,, silencieuses et cruelles séparations ou mort d'êtres aimés. La guerre n'arrêta pas la construction de temples. En 1915, alors que la vie sociale était comme paralysée et que le doute angoissait les âmes, il s'élevait à MOMALLE et à SERAING des sanctuaires antoinistes, symboles de foi et d'espoir. L'année suivante, Mère ANTOINE allait en consacrer d'autres à VISE et à BRUXELLES au milieu d'une population recueillie. Puis la sainte cérémonie se renouvelait en 1917 à HERSTAL et à LIEGE, en 1918 à JUPILLE et en avril dernier à JUMET." (Tiré du livre « LE PERE ANTOINE ET SON OEUVRE », paru en 1919)

    Ainsi, (continue DEBOUXHTAY), au moment où, après l'Armistice, les Antoinistes publiaient la brochure « LE PERE ANTOINE ET SON OEUVRE », en vue d'obtenir la reconnaissance légale du Culte, celui-ci comptait quinze temples en BELGIQUE et deux à l'étranger.

    A peine rentré victorieux à BRUXELLES, le Roi des Belges recevait une lettre de Mère ANTOINE pour solliciter sa bienveillante intervention.
    "Jemeppe-sur-Meuse, le 16 décembre 1918.
Sire,
    Sachant votre profond amour de la justice, je prends la respectueuse liberté d'attirer l'attention de Votre Majesté sur les démarches du Culte antoiniste tendant à obtenir la reconnaissance légale. Le 2 décembre 1910, il a été adressé aux Chambres une requête appuyée de plus de 160000 signatures. En 1914, Messieurs les Sénateurs Comte Goblet d'Alviella et Magnette devaient prendre l'initiative d'un projet de loi qui donnât satisfaction à notre Culte grandissant. Nous possédions alors en Belgique sept temples. Pendant la guerre nous en avons édifié sept nouveaux et d'autres sont en construction. Si nous demandons d'être reconnus par l'Etat c'est uniquement pour que nos temples soient exonérés des charges fiscales au même titre qu'en France. Notre Culte a pour base le plus grand désintéressement et ne vise qu'à l'amélioration morale des hommes. Sire, nous faisons appel à votre bienveillante intervention au moment où vous rentrez avec vos armées victorieuses pour lesquelles ainsi que pour Vos Majestés tous les adeptes unis dans la même pensée de foi et d'amour n'ont jamais cessé de faire les voeux les plus ardents. Que Votre Majesté daigne recevoir les meilleures pensées de tous nos coeurs dévoués.
(s.) Mère ANTOINE. Directrice du Culte »

    Cela étant, le Culte Antoiniste n'était pas encore au bout de ses peines... et bien des lettres durent encore être écrites :
Le 22 septembre 1919, à Emile VANDERVELDE, Ministre de la Justice ;
Le 1° décembre 1919, à nouveau à Emile VANDERVELDE ;
En mars 1920, à la Reine des Belges ;
Le 22 mars 1920, à nouveau à Emile VANDERVELDE ;
Le 20 mars 1921, à nouveau à la Reine des Belges.
    Finalement, les Antoinistes obtinrent satisfaction. Ils purent bénéficier d'une nouvelle loi accordant la personnalité civile aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique. La loi votée, le Culte antoiniste put enfin se faire reconnaître comme établissement d'utilité publique.

source : http://antoinisme-documentation.skynetblogs.be/

Voir les commentaires

Simon Arbellot - Conciliabules chez les Huymansiens (1957)

Publié le par antoiniste

Simon Arbellot - Conciliabules chez les Huymansiens (1957)Auteur : Simon Arbellot
Titre : Conciliabules chez les Huymansiens
Édition : Revue des Deux Mondes (1er MAI 1957), pp. 139-143

 

    Évoque le destin de la chapelle antoiniste de la rue Christine. En 1948, les Huysmansiens ont investi la salle de lecture du Culte Antoiniste, tenue un temps par Frère Jolly depuis au moins 1925. Elle a été remplacée en 1955 par le Temple des Ternes, au Passage Roux (17e arrdt). On y parle aussi d’André Thérive, membre de la première heure du club des Huysmansiens.

 

CONCILIABULES
CHEZ LES HUYSMANSIENS

    Rue Jacob... une petite boutique de libraire à l'enseigne « Chez Durtal » ... des reliures aux ors passés... des photos, des lettres, des manuscrits... le masque mortuaire de Pascal... je ne me trompe pas, c'est bien là le sanctuaire de Joris Karl Huysmans. J'aperçois le grand prêtre du culte huysmansien, M. Pierre Lambert, au visage ascétique, assis à sa table au milieu de ses livres et qui semble écouter la confession d'un jeune homme.
    – Conseillez-moi, dit celui-ci, c'est l'époque de la conversion et de Ligugé qui, seule, m'intéresse. Est-il bien utile de me lancer dans l'œuvre entière ?
    – Lisez la préface d'A Rebours, écrite vingt-cinq ans après la première édition, vous aurez là l'essentiel de la pensée de Huysmans.
    Je suis entré sur la pointe des pieds dans la librairie et comme j'esquisse un pas en arrière, M. Pierre Lambert me fait signe de rester.
    – Vous n'êtes pas de trop, nous commençons, me dit-il.
    Et cet homme d'études qu'on dérange tout le temps ajoute en riant :
    – Vous n'osiez pas entrer... je finirai par faire poser une plaque de sonnette sur ma porte comme on en voit sur celles des presbytères, mais au lieu de « Ici, pour les sacrements », je mettrai « Ici, pour Huysmans ».
    Je regarde autour de moi. Je reconnais tout de suite un Saint Mamert en bois sculpté qui retient d'une main ses entrailles, non loin de lui un Rabelais à la tête laurée, des livres rares et, partout, des photos représentant un vieux monsieur à la barbiche blanche, une sorte de M. Folantin, fonctionnaire, « bourgeois modeste et frileux », c'est Joris Karl Huysmans. Une odeur de sacristie, un silence de bibliothèque. Je pense, malgré moi, à Jean de Bonnefon recevant, il y a trente ans, dans son rez-de-chaussée de la rue de Vaugirard, l'un après l'autre, ses pénitents. Au milieu des Christs et des statues dédorées, de candélabres et de livres d'heures, le maître, assis dans une cathèdre, donnait audience. Il portait une veste d'intérieur violette. Il était bagué d'améthyste comme un archevêque et monoclé comme M. Paul Bourget. Mais chez ce chroniqueur de la belle époque, les dieux étaient assoiffés, ici, rue Jacob, on est sérieux. Le culte de Joris Karl, comme disent ses disciples, est celui de la fidélité et après un demi-siècle nous comprenons mieux la portée de l'exemple qu'a suscité dans le monde l'illustre converti.
    M. Pierre Lambert m'a laissé un instant à mes réflexions et à mes émerveillements.
    – Tenez, me dit-il, en me désignant un fauteuil de cuir, c'est là que votre ami Léo Larguier venait s'asseoir, en fin de journée, pour me parler de la tour Saint-Sulpice et du sonneur de cloches Carhaix. En voilà un qui connaissait Huysmans et qui l'aimait ! Il en savait des pages par cœur et me les récitait de sa belle voix romantique. S'étant enquis de mes dernières découvertes, de la lettre inédite, du texte inconnu, des cotes récentes des manuscrits à l'hôtel Drouot, de la vie de la société, il reprenait son bâton, coiffait son haut feutre en ayant bien soin de laisser échapper quelques mèches rebelles et disparaissait au coin de la rue de Furstemberg à la recherche de son rêve.
    – Je sais, moi, où il allait en vous quittant : chez Henri Martineau parler de la Sansévérina, ou chez Marcel Bouteron, à l'Institut, prendre des nouvelles de Mme de Nucingen ou encore chez son ami Martine, aux Beaux-Arts, pour verser, de concert, quelques larmes posthumes sur Emma Bovary. Ses seules amours.
    Que Léo Larguier, ce huguenot des Cévennes, ait pu être trouble par Huysmans ne saurait nous surprendre. J'ai trouvé dans le bulletin de la société quelques lignes de lui qui montrent à quel point l'avait frappé la description de la vie dans la fameuse tour de Saint-Sulpice.
    « ... il y a des soirs naufragés d'hiver, écrivait-il, où je me dis souvent qu'il ferait bon, dans un logis coi de la provinciale rue Férou, à deux pas de Saint-Sulpice, d'être, défrayé de tout ce qui encombre la vie, un monsieur prêtre, plus amateur de littérature que de théologie, dorloté par une gouvernante tyrannique, érudit, gastronome, bibliophile et lisant au coin du feu Barbey d'Aurevilly et Huysmans dans leurs bonnes éditions... »

    Mais je ne suis pas venu « chez Durtal » pour rêver, sinon pour prendre, moi aussi, des nouvelles de la a Société Joris Karl Huysmans qui se prépare à fêter le cinquantième anniversaire de l'auteur de La Cathédrale. Je sais, bien sûr, qu'elle date de 1927 mais que, dès 1919, il existait un « Huysmans-Club assez mystérieux et plutôt initiatique. Je connais les noms de ces huysmansiens des débuts, Lucien Descaves, Paul Bourget, l'abbé Bremond, Forain, le chanoine Mugnier, André Thérive, Valette, et d'autres qui surent attirer à eux tant et tant de personnalités diverses, unies dans la même pensée.
    – Aujourd'hui, me dit M. Pierre Lambert, nous comptons trois cent cinquante membres, nous avons publié trente-trois bulletins et nous restons en contact permanent. Venez jeudi prochain à notre réunion mensuelle rue Christine, un quartier que Huysmans a peu quitté. Nous nous réunissons dans une salle de la « Reine Christine », sur l'emplacement d'une ancienne chapelle antoiniste.
    Le jeune homme nous a quittés depuis un instant, mais nous n'allons pas rester longtemps seuls. Voici une visite. C'est un « fidèle » à la recherche d'un livre rare, mais on sent qu'il a, aussi, quelque chose d'important à dire.
    – Un ami belge, murmure-t-il d'une voix émue, m'assure que le Chapitre de Bruges va se décider à parler.
    – N'y comptez pas trop, lui répond M. Pierre Lambert.
    La glace est rompue. Ainsi j'apprends que le chanoine Docre a vraiment existé sous le nom du chanoine van Haecke, prêtre satanique sur lequel un dossier accablant existe dans la ville des Memling et du Saint Sang. Les chanoines de Bruges, eux, connaissent la vérité. Il parait qu'ils vont enfin parler.
    Plein d'illusions, le fidèle est parti. Nous voici seuls. Pierre Lambert me parle de sa collection d'autographes qui se monte à plus de quatre cents lettres, des éditions rares qu'il possède. Il avait dix-huit ans quand il a découvert Là-Bas. Depuis il a vécu sans cesse avec Huysmans par la pensée. Mais comment s'est-il procuré ce titre de bachelier de Joris Karl, sa blague à tabac japonaise, celle même qu'on voit dans les mains de des Hermies ? Le dieu seul de la brocante le sait.
    Dans l'arrière-boutique, sur un rayon profond, au milieu des livres, M. Pierre Lambert me conduit devant un large coffret carré, habillé de drap rouge avec une porte ornée de cours en bois sculpté : c'est le tabernacle de Julie Thibault, la servante de Huysmans, et qui se trouvait dans sa chambre de bonne de la rue de Sèvres.
    Initiée du rituel des sacrifices du Carmel Eliaque, cette Julie Thibault se disait voyante et Huysmans s'en méfiait. Il savait fort bien que, là-haut, elle célébrait un culte et consacrait sous les trois espèces du pain, du vin rouge et de la lumière. Il laissait faire.
    M. Pierre Lambert, doucement, a ouvert la porte du tabernacle ; j'aperçois, suspendus au fond, hors de portée de la main, quelques médaillons de verre contenant des hosties. Je recule instinctivement, un peu gêné.
    – Rassurez-vous, me dit M. Pierre Lambert, elles ne sont pas consacrées, c'est l'avis des prêtres qui sont venus ici.
    Je voudrais être ailleurs. J'apprends alors que Julie Thibault n'est autre que la Céleste Bavoil de l'Oblat et de la Cathédrale. Je respire mieux, la littérature l'emporte...
    – A jeudi !
    – A jeudi, Durtal, pardon ! Monsieur Lambert.

*
*   *

    Maître Maurice Garçon, l'avocat du diable, a chaussé ses larges lunettes. Cet homme jeune encore que l'on a accoutumé de voir plutôt sourire dans la vie, occupe, avec le sérieux d'un chanoine capitulaire, la présidence des amis de J. K. Huysmans dans ce qui fut la chapelle antoiniste. Nous sommes rue Christine, à l'enseigne de la « Reine Christine », où la maîtresse de céans, la bonne Mme Deudon, la cuisinière au grand cœur chantée par Léon Daudet, donne chaque mois asile aux huysmansiens plus avides de nourritures spirituelles que des siennes. Peu importe puisqu'en ces lieux le parfum des sauces l'emporte tout de même sur celui de l'encens.
    C'est donc Maitre Maurice Garçon qui a succédé à Lucien Descaves et apporte à la vie de la Société J. K. Huysmans ce dynamisme qui a marqué sa carrière d'avocat. Faut-il, lui aussi, qu'il l'aime ce Joris Karl Huysmans pour lui consacrer un temps précieux ! Il y a là, dans la salle de la « Reine Christine », autour des petites tables du restaurant, une soixantaine de personnes de tous âges et de toutes conditions. Les grands ténors, ceux dont les noms sont inséparables de toute idée de comité de patronage, ne sont pas là. A part les membres du bureau, je ne mets aucun nom sur ces visages. Il y a des femmes, des hommes, des jeunes gens qui viennent entendre parler et parler eux-mêmes de celui qu'ils appellent familièrement Joris Karl tout en buvant une orangeade. Le secrétaire lit le compte rendu de la dernière séance et la parole, ce jour-là, est donnée à un jeune étudiant pour une communication. Je tombe bien, le sujet est amusant et imprévu pour moi : les relations entre Huysmans et Jean Lorrain. On apprend tous les jours quelque chose de nouveau. On apprend surtout que l'auteur frivole de Monsieur de Phocas, si oublié ! n'était peut-être point si fol qu'il le paraissait au café Napolitain, et que sous des dehors criants il cachait une âme inquiète. Ses lettres à Huysmans, dont on nous lit des extraits, sont empreintes de sincérité et l'amitié que l'auteur de l'Oblat lui rendait ne saurait être suspecte de complaisance.

Oui, on en apprend des choses, rue Christine ! Figurez-vous que pendant l'occupation (c'est un « sociétaire » qui parle), un bibliophile niçois est perquisitionné par la Gestapo, qui découvre toute l'ouvre de J. K. Huysmans à la place d'honneur. Huysmans ! Le policier fait la grimace, voilà un nom qui ne sent pas son pur aryen. Soudain, sur un rayon voisin, son attention est attiré par une belle reliure sur laquelle il lit La Jérusalem délivrée. Plus de doute cette fois : la bibliothèque entière est confisquée.
    Revenons aux choses sérieuses. On parle maintenant de M. Folantin, l'un des nombreux hypostases, au dire de M. F.-E. Fabre, de Joris Karl « romancier de soi-même »...
    Sait-on combien Là-Bas, paru en feuilleton à l'Echo de Paris, fut payé à Huysmans ? Cinquante centimes la ligne, avait dit M. Gérard Bauer, quarante rectifie M. Pierre Lambert... C'est Jules Destrée qui avait fait connaître à Huysmans les Chants de Maldoror. Il les avait aimés, mais il ne put s'empêcher d'écrire : « Que diable pouvait faire dans la vie l'homme qui a écrit d'aussi terribles rêves ? »... On parle aussi d'Edmond de Goncourt pour lequel Huysmans professait une grande admiration. On a retrouvé de belles lettres à ce sujet. Histoire, petite histoire, tout est bon aux fidèles d'Huysmans qui veulent toujours en savoir davantage sur leur idole. Et cette chasse à l'anecdote, au document se trouve résumée dans les trente-trois bulletins que j'ai parcourus « Chez Durtal » et qui nous conduisent de la rue de Sèvres à la rue Saint-Placide en passant par Ligugé, du naturalisme à la mystique catholique, de la critique d'art au symbolisme archéologique jusqu'à l'occultisme...
    Je suis frappé du côté sérieux de ces huysmansiens réunis à « La Reine Christine ». Là, La Cathédrale l'emporte nettement sur la messe noire et chacun de ces fidèles se préoccupe plus de la prochaine cérémonie anniversaire que des excentricités de Julie Thibault. Ici on ne connait que Céleste Bavoil. C'est à peine si j'ai entendu prononcer le nom de Des Esseintes et personne ne m'a proposé d'aller au « Britannia » diner d'une tranche de roastbeef et d'une pinte de stout. Mais chacun s'est quitté en se donnant rendez-vous à la messe en cette chère église Saint-Séverin, où, comme disait Huysmans, « l'âme des voûtes existe ».

                                                                          SIMON ARBELLOT.

Voir les commentaires

Frère André Levasseur, du temple de Pré Saint Gervais

Publié le par antoiniste

Frère André Levasseur, du temple de Pré Saint GervaisEsotérisme - Mouvements religieux - Médiums
LEVASSEUR André dit Frère André (1925-2008)
4eme division (3eme ligne)
mercredi 10 mars 2010.

    Le Père-Lachaise est aussi le réceptacle de toutes les formes de philosophies, de tous les courants religieux, de toutes les croyances...
    Si l’on connait bien Alan Kardec et le spiritisme, Auguste Comte et le positivisme, Saint Simon et sa fameuse doctrine, on connait beaucoup moins les adeptes ou défenseurs des thèses de l’Antoinisme...
    Toutes ces croyances sont respectables en elles-même et n’entrainent l’adhésion que de leurs défenseurs. Il est hors de question ici, de faire du prosélytisme ou d’apporter de l’eau au moulin de qui que ce soit, mais, force nous est de constater que chacune de ces chapelles comporte ses fidèles suivant leur berger ou mentor en esprit et en réflexion...


Homme de Foi et médium
Frère André Levasseur, du temple de Pré Saint Gervais    Né dans un milieu modeste, André Hippolyte Léon Levasseur voit le jour à Paris (XIVeme), le 7 décembre 1925.
    Celui qui deviendra plus tard Frère André, connait une scolarité sans histoire couronnée par l’obtention du Certificat d’Etudes Primaires et plus tard, d’un CAP de tourneur.
    A priori, rien le le destinait à exercer une profession de foi bien qu’ayant été élevé dans les principes de la religion catholique.
    Lorque qu’éclate la Seconde Guerre Mondiale, le jeune André n’a que 14 ans. Bien que trés jeune, il s’engage dans la défense passive et sert utilement dans les heures troublées de l’occupation.
 Frère André Levasseur, du temple de Pré Saint Gervais   En 1944, du 18 au 25 août, il sert dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), il appartint au groupe FFI de Drancy secteur Nord du 18 août 1944 au 25 du même mois. Il continua à servir sa formation aprés la Libération jusqu’au 10 septembre 1944. Il reçoit en récompense de ses mérites la Médaille commémorative 39-45 avec barette Libération.
    Il s’engage volontairement pour trois années dans le corps du personnel du Service Général. Aprés diverses affectations, il s’embarque à Marseille le 17 janvier 1946 et débarque à Saïgon (Indochine française) le 7 février 1946. Il sera définitivement démobilisé le 24 octobre 1946.

 

La vie spirituelle de Frère André
    André Levasseur est trés affecté par la vision de tous ces blessés, de toutes les misères rencontrées au cours de son engagement. Sa foi, déjà bien présente, est confortée et sublimée par sa rencontre avec l’abbé Gabriel Mezerette, prêtre de l’église Saint-Germain l’Auxerrois et Sainte-Louise de Marillac de Drancy.
    Déjà, dans sa prime jeunesse, André fut confronté à des visions ou prémonitions hors du commun. Tentant de comprendre et d’analyser ces phénomènes, il est amené à élargir son champ d’investigation spirituel.
    Volontairement, il s’exile en Afrique et parfait sa connaissance des dons de voyance et de médiumnité. Il en revient avec un enseignement des plus profond.
    Dés lors, sa vie est toute tracée, sa vocation accomplie, son chemin droit et sans ornière. Il mit alors ses dons au service de ses concitoyens, ne ménageant si son temps, ni sa peine.
Frère André Levasseur, du temple de Pré Saint Gervais    Adepte philosophe des thèses antoinistes, il fut longtemps le soutien des fidèles fréquentant le temple du Pré Saint-Gervais. Sa renommée en fit un des piliers de cette confrèrie.
    Homme de foi et homme de coeur, il n’eut de cesse de prodiguer ses connaissances et de professer ses prémonitions.
    Frère André, nous a quitté en 2008, entouré du respect et de l’affection des siens, il repose dans la 4eme division. Il repose avec Mireille Marie Françoise Krug (1940-2016), bienfaitrice de l’APPL (Amis et Passionnés du Père Lachaise) et responsable financière de notre association pendant plusieurs années.


source : http://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=3057

https://www.appl-lachaise.net/levasseur-andre-dit-frere-andre-1925-2008/

Voir les commentaires

Deux petites filles juives dans la tourmente nazie - aide d'un antoiniste

Publié le par antoiniste

    Les premiers mois de l'année 1943 n'ont apporté aucun changement à la vie de Thérèse et de Lili, toujours réfugiées à Saint-Pierre-des-Bois. Toutes les lettres que Thérèse nous avait adressées à cette période ont été perdues ; c'est donc de mémoire qu'elle dit aujourd'hui e pas avoir gardé un bon souvenir de son séjour chez Madame Renée où elle se fait appeler Marie. [...]
    Vers la fin de l'été 1943, la maman de Thérèse (Marie, Ida), avait fait la connaissance, grâce à une voisine, d'un adepte antoiniste voué à l'amour du prochain qui, apprenant que Thérèse se plaignait, se proposa de la prendre chez lui en attendant de trouver une autre place. C'est ainsi que Thérèse passa quatre mois (jusqu'en février 1944) à Saint-Maurice (Seine) chez Oncle Georges et Tante Lucile.

Paul Sechter, Deux petites filles juives dans la tourmente nazie, p.72-73
L'Harmattan, Paris, 2009


Présentation de l'éditeur
De 1939 à 1945, les nazis allemands ont embrasé l'Europe tout entière en poursuivant partout les crimes qu'ils avaient expérimentés chez eux. Ils ont atteint le dernier degré de l'horreur et de l'ignominie. Jusqu'à maintenant, personne au monde n'était parvenu à une telle " perfection criminelle ". Onze mille enfants juifs de France ont été exterminés dans les chambres à gaz. D'autres, heureusement plus nombreux, ont échappé à la traque des hitlériens, en " jouant " à un cache-cache mortel. Mais, après avoir été privés des joies de l'enfance, ils ont appris, une fois libres, qu'ils étaient devenus orphelins et que l'amour de leur mère, ou de leur père, ou des deux à la fois, leur avait été enlevé. Thérèse et Lili, elles aussi, ont subi ces épreuves, durant les années noires de l'occupation allemande. Elles sont aujourd'hui les gardiennes de la Mémoire aux côtés des milliers d'autres petites filles et petits garçons juifs qui eurent leur vie ravagée par les nazis.
Biographie de l'auteur
Paul Sechter est né en février 1921 à Paris IXe. Il a vécu les années de guerre dans une quasi-clandestinité, sans avoir été pour autant un résistant. En tant que " Juif partiel ", il a aidé des Juifs à se cacher et il a participé avec beaucoup d'autres à la sauvegarde des enfants. Après avoir fait de nombreux métiers, il est à la retraite depuis plus de vingt ans.
source : amazon.fr

Voir les commentaires

Richard Seiwerath, Le culte Antoiniste entre les deux guerres (Organisations et évolution)

Publié le par antoiniste

Richard SEIWERATH, Le culte Antoiniste entre les deux guerres (Organisations et évolution)

2004 - 4
Mémoires

ULG

Richard SEIWERATH, Le culte Antoiniste entre les deux guerres (Organisations et évolution),
Liège, lic., ULG, 2004 (Francis Balace).

 

Voir les commentaires

1 2 > >>