L'Enseignement (dernières paroles du Père) #2
L'Enseignement marche de l'avant rapidement et nous serons toujours plus forts en face de ceux qui verront le mal en nous.
La Révélation, Les dernières paroles du Père à ses adeptes (p.414)
L'Enseignement marche de l'avant rapidement et nous serons toujours plus forts en face de ceux qui verront le mal en nous.
La Révélation, Les dernières paroles du Père à ses adeptes (p.414)
MÉDITATION
Pas un jour, pas une heure, pas une minute ne devrait s'écouler dans la vie, sans que l'esprit humain ne soit guidé vers le Bien.
Il suffirait de concentrer sa pensée dans le souvenir de tous ceux qui ont été les missionnaires de la Vérité : Aimer et servir. C'est là le plus grand, le plus beau, le plus pur idéal.
H.[enri] LORMIER
Le Fraterniste, 1er juillet 1935
LIMONT. — On nous prie d'annoncer la mort de
Mme Veuve Lambert VANELDEREN
L'enterrement antoiniste aura lieu vendredi 3 mars, à 3 h. de l'après-midi, à Limont (Remicourt).
La Wallonie, 2 mars 1933 (source : Belgicapress)
Auteur : Charles Baudouin
Titre : Suggestion et autosuggestion
Éditions Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé, 1919
Charles Baudouin, né à Nancy le 26 juillet 1893 et meurt à Saconnex-d'Arve (Genève), le 25 août 1963, est un psychanalyste et écrivain français. Il articule ses propres théorisations avec les apports de Sigmund Freud, de Carl Gustav Jung et de Alfred Adler.
Après des études de lettres, Charles Baudouin se forme à la philosophie à la Sorbonne où il est marqué par les personnalités de Pierre Janet et Henri Bergson. En 1913, alors jeune licencié en philosophie, Baudouin s’intéresse aux travaux d'Émile Coué et contribue à le rendre célèbre. Il cofonde, la même année, avec Coué, l’École lorraine de psychologie appliquée.
En 1915, Pierre Bovet et Édouard Claparède l'invitent à participer aux travaux de l'Institut Jean-Jacques Rousseau, future faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'université de Genève, où il est nommé professeur. Sa présence en Suisse lui permet de se rapprocher de Romain Rolland dont le manifeste Au-dessus de la mêlée est pour lui une révélation.
Dans Suggestion et autosuggestion, il cite Pierre Janet qui évoquait Antoine le Guérisseur.
Il est également l'auteur de La Force en nous (1923), de La Discipline intérieure (avec Dr Laestchinski)(1924) qui évoque la Science chrétienne, de Culture de la force morale (1917) ou de Tolstoi éducateur (1921).
ARAIGNEES DU SOIR
Religions
On a donc inauguré à la Glacière le nouveau sanctuaire d'une nouvelle religion, l'Antoinisme, fondée par Antoine le Guérisseur qui devint dieu comme les autres prophètes, pour avoir su pratiquer victorieusement, malgré les pharisiens et les docteurs, l'exercice illégal de la médecine.
Quelle belle époque est la nôtre, et comme les fervents de la Foi ont tort de regretter le Moyen-Age. Jamais temps anciens ont-ils présenté une aussi magnifique floraison de croyances ? Vit-on jamais autant de laïcs s'ordonner grands-prêtres, autant d'ecclésiastiques abandonner le sein de l'église pour se mettre à leur compte ?... Observa-t-on jamais une aussi grande activité dans la mouvement des reliques, qu'il s'agisse du cœur de Voltaire et les cendres de l'Aiglon ?
Combien de cultes n'avons-nous pas à célébrer : le culte de Jeanne d'Arc, culte du Soldat Inconnu, culte de la Science, culte de l'Autorité, culte des Sports, culte de Napoléon, culte de Louis XVI... Toutes ces petites religions ont leurs petits dogmes, leurs petits symboles, leurs petites cérémonies que nous nous efforçons de respecter, sachant ce que l'on doit à une conviction sincère. Lorsque, par exemple, certains fascistes nous adressent à chaque courrier des potées d'injures ou même des témoignages plus odorants de leur pensée, nous n'avons garde de nous plaindre, croyant voir dans cette pratique singulière un des rites fondamentaux du culte mussolinien.
Bernard GERVAISE.
Paris-soir, 29 juin 1924
Conteur, romancier, poète, humoriste et occasionnellement pornographe, Bernard Gervaise, né à Caen le 15 avril 1881 et mort à Châtillon-sous-Bagneux le 27 octobre 1960, a publié de nombreux contes dans la presse parisienne. On appréciera ici tout particulièrement son humour…
Avant la construction du clocher (source Facebook Sœur Nathalie Voisin)
A propos de l'enquête de M. J. Bois
M. de Komar, dans le Spiritualisme moderne (n° du 10 août 1901) dit entr'autres, au sujet de M. Jules Bois et de ses articles publiés dans le Matin, de Paris :
» Le temps est passé où le Spiritisme faisait hausser les épaules.
Voici les organes quotidiens de la presse qui s'arrêtent devant « l'Inconnu » « l'Invisible » et se font le propagateur de phénomènes relégués jusqu'ici par eux aux loges de concierge ou aux chambres d'enfants.
» Dirons-nous que M. Jules Bois traite le sujet dans l'esprit d'impartialité voulue ? – Nous devons confesser qu'il n'est pas encore l'investigateur rêvé, dépourvu de tout préjugé et de tout dédain. Ou bien se croit-il obligé de faire quelques concessions au public, en jetant une teinte de ridicule sur ces « braves spirites » qu'il s'est mis en devoir d'étudier, et qui confiants, vont à lui, cœurs ouverts, mains tendues ?
» Le caractère de simple grandeur qui se dégage des récits de M. Jules Bois lui échapperait-il à lui-même qu'il ne trouve pas un mot ému à l'égard du thaumaturge de Jemeppe-sur-Meuse, pour ne citer que lui, Louis Antoine, qui dans sa Foi trouve la force de guérir et qui prodigue sans compter et sans relâche sa force vitale avec un désintéressement digne des temps antiques de la chrétienté naissante.
» Cette « Foi » qui arrive à produire des « espèces de miracles », comme dit l'auteur, ne mériterait-elle pas qu'on s'y arrêtât quelque peu ? que l'on remontât aux raisons, aux causes qui rendent le miracle possible ?
» ... Nous voudrions pouvoir dégager dès ce jour des articles de l'éminent publiciste un enseignement et cet enseignement manque.
» Il est probable que la lecture de ces écrits n'éveillera dans l'ignorant qu'un sourire de commisération, surtout s'il n'arrive pas à reconnaître de lui-même que cette « naïveté » qui caractérise les spirites, frôle de très près la « simplicité » que le Christ demande à ceux qui veulent être « initiés » aux « Mystères » du royaume de Dieu.
» Dans des questions d'un ordre aussi élevé par le fond, quelle qu'en soit la forme extérieure, l'investigateur sérieux doit appeler à la rescousse non pas son ironie, mais la science qu'il possède pour éclairer le public et lui démontrer que ce qui paraît peut-être grotesque au premier abord s'explique par des théories très assises et que M. Jules Bois semble le dernier à ignorer. »
Le Messager, 1er septembre 1901
L'enquête de Jules Bois sur le Spiritisme
On rencontre rarement la bonne foi toute simple. Je n'en veux pour preuve que l'enquête de J. Bois, publié dans le journal français le Matin.
De même qu'il existe plusieurs espèces de partisans de la philosophie spirite, des ardents, des honteux, des quelconques, nous avons aussi plusieurs sortes d'adversaires : les uns combattant, flamberge au vent, à visage découvert, d'autres dans l'ombre, par un travail de taupe, d'autres enfin caressant la doctrine pour mieux l'étrangler, comme le loup du petit Chaperon Rouge.
Jules Bois est journaliste, il en fait métier, et ses articles du Matin sont payés : parfait, il n'y a pas crime, mais s'il était payé pour faire son enquête, ce n'était pas là une raison suffisante d'élaborer tout un roman, d'autant plus dangereux que la vérité s'y mêle à l'erreur ; or, l'erreur est manifeste en maint endroit. Nous, qui sommes du pays de Poulseur, nous savons notamment, ainsi du reste que M. Foccroulle l'a fait ressortir déjà dans un article que la Meuse a refusé d'insérer, malgré le droit de réponse, et paru ensuite dans le Messager, nous savons, dis-je, combien la relation concernant le voyage du chroniqueur en notre région est volontairement mensonger.
La prétendue séance spirite avec le médium Mme L... est inventée de toute pièce. Au lieu d'invoquer les morts, Jules Bois escamote même des vivants, et l'on peut lui dire, comme dans je ne sais quelle pièce : « Les gens que vous tuez se portent assez bien. On a remarqué le même sans-gêne, la même fantaisie dans le récit de son excursion à Jemeppe-sur-Meuse, chez le magnétiseur-guérisseur M. Antoine, et de ce qui s'y passe.
Dans sa propre localité, chacun a donc pu constater, toucher du doigt ou, mieux, de l'œil et de l'oreille, la légèreté du reporter en une matière qui ne se prête pas à tant de désinvolture. On peut en inférer que l'enquête toute entière, dans les faits et les appréciations, n'a qu'une valeur très relative et plus que douteuse.
L'auteur a gagné son argent, le journal a satisfait des lecteurs profanes, avides de nouveautés (?!) qui deviennent à la mode, le public est berné et le tour est joué : mais le spiritisme ne s'en porte pas plus mal, ni les savants qui y sont ralliés de cœur et de raison et contre la sincérité et l'indéfectible obstination desquels viennent se briser, follement, les assertions audacieuses d'un écrivain de talent, qui ne craint pas le ridicule en affirmant que pas un homme de science n'a fait acte d'adhésion au spiritualisme moderne !!!
Il est superflu de rappeler ici, pour la millième fois, après tant d'autres, les noms des sommités (pas toutes officielles par exemple), élite intellectuelle de tous pays, qui s'y sont ralliés ou en ont contrôlé et reconnu les phénomènes. D'ailleurs, rien d'étonnant que le savant officiel, spirite, soit rara avis : il y a des raisons pour cela, puisqu'on le désofficiellise dès qu'il fait mine d'indépendance. Le fait seul de dénier au spiritisme des adhésions scientifiques, suffit, aux yeux de ceux qui ont étudié la question, pour enlever toute valeur à l'enquête de Jules Bois, simple dilettante de l'Invisible, qui semble s'être donné pour mission d'amuser la galerie en exécutant des cabrioles fantastiques de pince-sans-rire sur un plancher truqué.
Ceux des lecteurs du Matin, chez lesquels ses articles auront éveillé la curiosité d'étudier plus à fond la philosophie spirite et les phénomènes qui l'ont fondée, deviendront des convaincus quand même et, tout en souriant de leur scepticisme passé, ils pardonneront largement à l'auteur journaliste, parce qu'il leur aura fourni l'occasion, même par des sornettes mielleusement hostiles, de se convaincre, d'autre part, d'une vérité inébranlable comme un roc.
VICTOR HORION. Villers-aux-Tours, 1er octobre 1901.
Le Messager, 15 octobre 1901
A propos de l'enquête de M. J. Bois
M. de Komar, dans le Spiritualisme moderne (n° du 10 août 1901) dit entr'autres, au sujet de M. Jules Bois et de ses articles publiés dans le Matin, de Paris :
» Le temps est passé où le Spiritisme faisait hausser les épaules.
Voici les organes quotidiens de la presse qui s'arrêtent devant « l'Inconnu » « l'Invisible » et se font le propagateur de phénomènes relégués jusqu'ici par eux aux loges de concierge ou aux chambres d'enfants.
» Dirons-nous que M. Jules Bois traite le sujet dans l'esprit d'impartialité voulue ? – Nous devons confesser qu'il n'est pas encore l'investigateur rêvé, dépourvu de tout préjugé et de tout dédain. Ou bien se croit-il obligé de faire quelques concessions au public, en jetant une teinte de ridicule sur ces « braves spirites » qu'il s'est mis en devoir d'étudier, et qui confiants, vont à lui, cœurs ouverts, mains tendues ?
» Le caractère de simple grandeur qui se dégage des récits de M. Jules Bois lui échapperait-il à lui-même qu'il ne trouve pas un mot ému à l'égard du thaumaturge de Jemeppe-sur-Meuse, pour ne citer que lui, Louis Antoine, qui dans sa Foi trouve la force de guérir et qui prodigue sans compter et sans relâche sa force vitale avec un désintéressement digne des temps antiques de la chrétienté naissante.
» Cette « Foi » qui arrive à produire des « espèces de miracles », comme dit l'auteur, ne mériterait-elle pas qu'on s'y arrêtât quelque peu ? que l'on remontât aux raisons, aux causes qui rendent le miracle possible ?
» ... Nous voudrions pouvoir dégager dès ce jour des articles de l'éminent publiciste un enseignement et cet enseignement manque.
» Il est probable que la lecture de ces écrits n'éveillera dans l'ignorant qu'un sourire de commisération, surtout s'il n'arrive pas à reconnaître de lui-même que cette « naïveté » qui caractérise les spirites, frôle de très près la « simplicité » que le Christ demande à ceux qui veulent être « initiés » aux « Mystères » du royaume de Dieu.
» Dans des questions d'un ordre aussi élevé par le fond, quelle qu'en soit la forme extérieure, l'investigateur sérieux doit appeler à la rescousse non pas son ironie, mais la science qu'il possède pour éclairer le public et lui démontrer que ce qui paraît peut-être grotesque au premier abord s'explique par des théories très assises et que M. Jules Bois semble le dernier à ignorer. »
Le Messager, 1er septembre 1901
L'enquête de Jules Bois sur le Spiritisme
On rencontre rarement la bonne foi toute simple. Je n'en veux pour preuve que l'enquête de J. Bois, publié dans le journal français le Matin.
De même qu'il existe plusieurs espèces de partisans de la philosophie spirite, des ardents, des honteux, des quelconques, nous avons aussi plusieurs sortes d'adversaires : les uns combattant, flamberge au vent, à visage découvert, d'autres dans l'ombre, par un travail de taupe, d'autres enfin caressant la doctrine pour mieux l'étrangler, comme le loup du petit Chaperon Rouge.
Jules Bois est journaliste, il en fait métier, et ses articles du Matin sont payés : parfait, il n'y a pas crime, mais s'il était payé pour faire son enquête, ce n'était pas là une raison suffisante d'élaborer tout un roman, d'autant plus dangereux que la vérité s'y mêle à l'erreur ; or, l'erreur est manifeste en maint endroit. Nous, qui sommes du pays de Poulseur, nous savons notamment, ainsi du reste que M. Foccroulle l'a fait ressortir déjà dans un article que la Meuse a refusé d'insérer, malgré le droit de réponse, et paru ensuite dans le Messager, nous savons, dis-je, combien la relation concernant le voyage du chroniqueur en notre région est volontairement mensonger.
La prétendue séance spirite avec le médium Mme L... est inventée de toute pièce. Au lieu d'invoquer les morts, Jules Bois escamote même des vivants, et l'on peut lui dire, comme dans je ne sais quelle pièce : « Les gens que vous tuez se portent assez bien. On a remarqué le même sans-gêne, la même fantaisie dans le récit de son excursion à Jemeppe-sur-Meuse, chez le magnétiseur-guérisseur M. Antoine, et de ce qui s'y passe.
Dans sa propre localité, chacun a donc pu constater, toucher du doigt ou, mieux, de l'œil et de l'oreille, la légèreté du reporter en une matière qui ne se prête pas à tant de désinvolture. On peut en inférer que l'enquête toute entière, dans les faits et les appréciations, n'a qu'une valeur très relative et plus que douteuse.
L'auteur a gagné son argent, le journal a satisfait des lecteurs profanes, avides de nouveautés (?!) qui deviennent à la mode, le public est berné et le tour est joué : mais le spiritisme ne s'en porte pas plus mal, ni les savants qui y sont ralliés de cœur et de raison et contre la sincérité et l'indéfectible obstination desquels viennent se briser, follement, les assertions audacieuses d'un écrivain de talent, qui ne craint pas le ridicule en affirmant que pas un homme de science n'a fait acte d'adhésion au spiritualisme moderne !!!
Il est superflu de rappeler ici, pour la millième fois, après tant d'autres, les noms des sommités (pas toutes officielles par exemple), élite intellectuelle de tous pays, qui s'y sont ralliés ou en ont contrôlé et reconnu les phénomènes. D'ailleurs, rien d'étonnant que le savant officiel, spirite, soit rara avis : il y a des raisons pour cela, puisqu'on le désofficiellise dès qu'il fait mine d'indépendance. Le fait seul de dénier au spiritisme des adhésions scientifiques, suffit, aux yeux de ceux qui ont étudié la question, pour enlever toute valeur à l'enquête de Jules Bois, simple dilettante de l'Invisible, qui semble s'être donné pour mission d'amuser la galerie en exécutant des cabrioles fantastiques de pince-sans-rire sur un plancher truqué.
Ceux des lecteurs du Matin, chez lesquels ses articles auront éveillé la curiosité d'étudier plus à fond la philosophie spirite et les phénomènes qui l'ont fondée, deviendront des convaincus quand même et, tout en souriant de leur scepticisme passé, ils pardonneront largement à l'auteur journaliste, parce qu'il leur aura fourni l'occasion, même par des sornettes mielleusement hostiles, de se convaincre, d'autre part, d'une vérité inébranlable comme un roc.
VICTOR HORION. Villers-aux-Tours, 1er octobre 1901.
Le Messager, 15 octobre 1901
Auteur : André Cagnard
Titre : L'Héritage
Éditions Ex AEquo, Paris, 2023 (446 pages)
Résumé
Hachod, vieux libraire parisien, remet à un étrange client, un livre ancien contenant des pages dites maudites venant du fond des temps. Peu après ce dernier s'effondre sur la chaussée qui entoure le square de la place d'Italie à Paris. Sa main s'ouvre et quatre pages se détachent de l'antique reliure de cuir. Poussées par le vent qui s'est subitement levé, elles disparaissent entre les grilles qui entourent le square.
Des morts défiant toute logique, vont alors se produire. L'officier de police Eric Camoletti est chargé d'enquêter sur ces événements qui touchent au paranormal. Assisté de Martine, une jolie anglaise et du conservateur du musée de la Paléontologie situé au jardin des plantes, ils vont découvrir la présence de forces terrifiantes devenues incontrôlables. Leur enquête les emmènera jusqu'en Egypte afin d'y révéler des secrets enfouis depuis la nuit des temps.
On évoque Malibran, qui deviendra le personnage principal de la deuxième partie du livre. Il fréquente le temple antoiniste de Paris XIIIe :
- J'ai fait une erreur en confiant ce manuscrit à Malibran.
Camoletti sortit un carnet. Il nota le nom. Achod marqua un temps d'arrêt puis il continua :
- Je suis le seul responsable, c'est moi qui ai réveillé le passé. Si je peux vous aider, même avec mes vieilles jambes, je le ferai. S'il vous plaît, trouvez Malibran et ramenez-le ici, nous devons savoir ce qui s'est passé. À nous trois, nous pourrons peut-être arrêter cette malédiction, à condition qu'elle reste dans le square.
Il ferma les yeux un instant puis reprit :
- Nous sommes mardi, vous le rencontrerez certainement à l'église du culte antoiniste s'il n'a pas changé ses habitudes. Elle se situe en bas de la rue Daviel, la rue la plus pentue de la Butte-aux- Cailles. Il se rend à cette église trois fois par semaine pour s'y recueillir.
- Il y prêche ? demanda Camoletti.
- Non, cet endroit est ouvert à toutes les religions, on s'y recueille, c'est tout.
Jacques Léon. Cap-D’Ail. A propos de l'antoinisme. Nous avons reçu un assez grand nombre de communication relatives à l’« antoinisme ». Il est singulier de constater que notre époque qui se croit affranchie des dogmes se passionne volontiers pour les doctrines singulières, les rites bizarres et les sectes religieuses plus ou moins extravagantes. Un lecteur nous signale que l'antoinisme ne groupe pas seulement des adeptes dans le nord de la France et en Belgique, mais encore à Monaco et à Nice ; dans ces deux villes existent des temples, dont l'un est d'une architecture très bizarre. « Une ancienne blanchisseuse de ma tante, chez qui je suis en vacances, est antoiniste. Ayant perdu une fille de quinze ans elle n'a paru éprouver aucune douleur. Au moindre courant d'air déplaçant un rideau, au moindre craquement de meubles elle est convaincue de se trouver en communication avec son enfant. » En somme ce qui importe pour une religion, ce n'est pas sa doctrine, ce sont les miracles, et les miracles ne font jamais défaut ; ce sont les prosélytes qui en opèrent sur eux-mêmes.
Voilà, l'hebdomadaire du reportage, 9 octobre 1936
Nous pouvons reconnaître par ce témoignage sœur Joséphine Benedetto.