Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les sectes de Paris (Construire, 17 janvier 1973)(e-newspaperarchives.ch)

Publié le par antoiniste

Les sectes de Paris (Construire, 17 janvier 1973)(e-newspaperarchives.ch)

Traité de petite histoire
Les sectes étranges de Paris

    La capitale française, ville cosmopolite par excellence, devait tout naturellement être un terrain propice à l'éclosion de sectes et de doctrines de tout genre, en marge ou sans rapport avec les religions officielles existantes qui sont nombreuses à Paris : catholicisme romain et oriental dépendant du Vatican, orthodoxie, christianisme oriental proprement dit, judaïsme et les différents rites aschkenaz et sepharad, islam.
    Nous ne traiterons pas ici des Eglises, sectes ou mouvements religieux plus ou moins connus, bien qu'attachants par leur doctrine et la beauté de leur liturgie, tels les Maronites de la rue d'Ulm, les Melkites de la rue Saint-Julien-le-Pauvre, les Arméniens catholiques de la rue Thouin, les Arméniens orthodoxes de la rue Jean-Goujon, les Syriens de la rue des Carmes, etc., ou des sectes issues du protestantisme comme les Adventistes, les Pentecôtistes ou les Mormons. Nous nous bornerons à décrire quelques sectes peu connues issues du christianisme, ou que l'on peut qualifier d'occultistes.

La vision cosmique
   
Proche du spiritisme et surtout de la théosophie est la philosophie cosmique qui prétend avoir maintenu à travers les siècles « la Tradition primitive de l'humanité », la source pure d'où toutes les religions sont issues. Ce mouvement ésotérique qui conférait des grades initiatiques fut fondé par un Tunisien, Aia Aziz, auteur de plusieurs écrits et directeur de la « Revue cosmique », qui initia deux Français, MM. Thémanlys, père et fils. Ce dernier – que j'ai rencontré à Jérusalem où il vit – a également publié des travaux sur la mystique juive. Un autre personnage joua également un rôle important dans ce mouvement : Max Théon. Voici quelques échantillons de sa pensée : « Le Cosmos de l'Etre est en transformation continuelle ; en étant une partie, vous avez le droit de changer et ceci sans regret, joyeusement, volontiers ; toutes les choses qui nous sont nuisibles ne sont que relatives et transitoires. Par conséquent, logiquement, il n'y a de place que pour l'espoir et le courage » ; « La philosophie de la joie sera naturellement reçue en mesure de l'évolution patho-intellectuelle de ceux à qui elle est manifestée » ; « Les Fils de la Rectitude brilleront comme les planètes dans le royaume qui est le leur par droit d'origine, mais ceux qui amènent plusieurs au juste balancement seront comme des centres solaires à tout jamais... » (allusion à Daniel ll, 12). « L'humanité est pour moi le Cosmos. »
    La philosophie cosmique a pratiquement disparu. Elle recrutait surtout des intellectuels et des pseudo-intellectuels.

Le spiritisme est-il une religion ?
    Dans le XIVe arrondissement, à la rue Copernic, à proximité de la place Victor-Hugo, donc dans les « beaux quartiers », s'élève un bâtiment élégant : la Maison des spirites, qui abrite une salle de conférence, une importante bibliothèque et la rédaction de « La revue spirite ».
    Cet édifice a été élevé à la gloire d'Allan Kardec, le père du spiritisme moderne, dont les restes reposent au cimetière du Père-Lachaise. Auteur de plusieurs ouvrages qui sont devenus des livres de chevet pour les spirites et dont le contenu, il faut l'avouer, offre une synthèse séduisante et ouvre des perspectives consolantes à beaucoup d'êtres, A. Kardec, d'un tempérament mystique, comme le sont beaucoup de Bretons, a créé, sans le vouloir peut-être, une nouvelle religion ou une supra-religion, fondée sur des expériences métaphysiques plus ou moins vérifiables scientifiquement, qu'on aurait cependant tort d'assimiler aux tables tournantes, qui sont des amusettes.
    Le spiritisme séduit notamment les réincarnationistes.

Christianisme et spiritisme
   
Il importe de présenter un curieux mouvement qui, partant de Belgique, se répandit dans les pays de langue française : l'église antoiniste. Son fondateur, un certain Antoine, naquit près de Liège en 1846. D'origine très modeste, il travailla comme ouvrier en Allemagne, en Pologne et en Russie ; il reviendra dans son pays natal, s'y mariera. La lecture d'un livre devait orienter sa vie : « Le Livre des Esprits », d'Allan Kardec. Malade, souffrant de l'estomac, Antoine guérit grâce à cette lecture ; il constata peu après qu'il possédait un certain pouvoir magnétique qui lui permit de guérir des malades. Il groupa quelques disciples et transcrivit les révélations qu'il avait reçues sous le titre : « Les révélations de l'auréole de la conscience ». La religion du Père Antoine était créée, et lorsqu'il mourut, en 1912, les « vignerons du Seigneur », appellation sous laquelle les Antoinistes se désignent, étaient plus de 150 000. Leur centre, à Paris, est au numéro 34 de la rue Vergniaud (XIIIe arrondissement) ; une autre chapelle antoiniste est située à la rue du Pré-Saint-Gervais. Le culte antoiniste consiste à rappeler l'enseignement du père Antoine, mélange de spiritisme, de théosophie, d'occultisme et de christianisme, résumé dans les Dix Principes de Dieu. Selon les principes antoinistes, Dieu n'existe qu'en l'homme. Le père Antoine est une sorte d'incarnation de Dieu sur la terre. On aperçoit dans le temple antoiniste, accroché à la très haute chaire, un portrait du fondateur, le Père, un vieillard barbu dont la main droite est en train d'imposer ou, si l'on préfère, de pratiquer l'opération. A gauche, sa femme, la Mère ; à droite, un arbre avec cette inscription : « L'arbre de la science de la vue du mal ». Après le culte, où l'on ne parle presque pas de Jésus-Christ, où il n'est pas question de péché, de la grâce et de la rédemption, on guérit les malades dans la sacristie, au moyen du fluide universel du Père. Notons que l'intérieur du temple est peint en vert ; même les cercueils sont tendus de vert.

La religion de l'humanité
    Le flâneur curieux qui apprécie l'attachante place des Vosges, découvrira, non loin de ce lieu enchanteur, la rue Payenne. C'est au numéro 10 de cette rue que mourut, le 5 avril 1846, l'an 11 de l'ère positive, « la tendre et immaculée inspiratrice d'Auguste Comte », Clotilde de Vaux. Cette maison est devenue (grâce aux dons des positivistes du Brésil, le seul pays où la doctrine compte encore un certain nombre d'adhérents) le temple de la religion de l'humanité, cette religion que fonda le philosophe Auguste Comte. Dans son « Cours de philosophie positive », A. Comte définit les trois états théoriques par lesquels l'humanité aurait passé : théologique, métaphysique et positif, ce dernier état, synthèse du rationalisme et du mysticisme, étant celui qu'il a inauguré. Or, paradoxalement, lui qui voulait en fait détrôner le christianisme et les religions en général a abouti à la création d'une nouvelle foi, avec sa liturgie étrange dans laquelle furent intercalées des citations en latin et en italien, nouvelle foi ou trône une nouvelle Vierge, Clotilde de Vaux, que le philosophe aimera comme fut aimée Béatrice Portinari par Dante.
    Le temple de la rue Payenne n'était fréquenté, au temps de mes études, avant la guerre, que par quelques personnes.
    Le buste d'Auguste Comte se dressait sur l'autel, cependant que, à la paroi, les portraits de ses « trois anges » (sa mère, Clotilde, sa femme de ménage) le surplombaient. Il y a quelques années, un drapeau vert signalait le lieu du temple, et l'on pouvait lire cette inscription qui résume toute la morale comtienne : « Vivre pour autrui. L'amour pour principe et l'ordre pour base ; le progrès pour but ». L'intérieur de la chapelle comportait, outre le buste et les portraits sus-mentionnés, de nombreux noms, ceux des grands hommes qui symbolisent les trois états ou étapes du comtisme, de Moïse à Bichat, en passant par Aristote, César, Dante.
    Des beaux principes, de la liturgie et de la doctrine d'Auguste Comte, il ne reste que quelques souvenirs, comme ces fleurs dites « immortelles » qui sont figées dans le passé.
    Il en va de même des Saint-Simoniens dont l'église se trouvait à la rue de Ménilmontant, secte qui fut fondée par le père Enfantin, religion sans culte, qui intéressa Augustin Thierry et Comte, s'inspirant de Fourrier, l'initiateur de ces « phalanstères » qui devaient préfigurer la société de l'avenir.

Des faux christs aux bardes druidiques
   
Les faux prophètes, les faux messies sont légion depuis les débuts du christianisme. Signalons, parmi les plus récents, Georges-Ernest Roux, employé des PTT d'origine catholique mais grand admirateur de Platon. Le jour de Noël 1950, Roux se découvre comme le nouveau Christ revenu sur la terre et fonde une nouvelle religion, dont les premiers disciples seront ses filles et son gendre. Ce nouveau Christ dit de lui-même : « Je suis la vie, l'Eternel Créateur, Celui qui anime tout. Je suis partout, rien n'est hors de Moi. Je reviens à nouveau sous la forme de l'homme, afin de donner à l'humanité une dernière possibilité d'accéder à la Vie ». Roux guérit les malades et vitupère les médecins. Le culte comprend de la musique et des chants et une prédication fondée sur la doctrine du Christ-Roux ; lorsque les fidèles prient, ils ferment les yeux et tendent les bras. Leur régime alimentaire est très strict : les tomates, les choux, les épinards, les pommes de terre, la viande et le jaune d'œuf en sont exclus.
    Moins connu que le Christ de Montfavet est le messie Vintras, né en 1807, en Seine-et-Oise, qui pratiqua divers métiers avant que l'Archange saint Michel lui apparaisse et lui annonce que le prophète Elie allait descendre en son âme pour préparer la venue du Saint-Esprit. Vintras se mit à prêcher et les disciples vinrent à lui ; son mouvement se répandit même hors de France : le mystique polonais Towianski y adhéra. Quelques néo-Vintrasiens se réunissent encore à Paris, en associant le souvenir de Huysmans, décédé en 1875, qui possédait l'une des hosties consacrées de Vintras.
    Il y a lieu de mentionner l'Ordre Eudiaque, celui de la sérénité, doctrine sans dogme fondée sur la croyance en Dieu qui se propose de rénover l'initiation à la science secrète. Le premier grade conféré par l'Ordre à l'initié est celui de novice, puis viennent ceux d'adepte et de dianoïste (de dianoïa, « entendement »), etc.
    La religion druidique a encore ses fidèles, et leur revue « Ogam » cherche à maintenir un lien avec les partisans d'un retour au druidisme, c'est-à-dire à la science divine et à la sagesse, telles que les transmettent les bardes ou gardiens des paroles. Mentionnons pour terminer, l'« Ordre ésotérique du lys et de l'aigle », secte d'adorateurs du nombril ; la société secrète du « Temple d'Al », qui pratique la nécromancie cérémonielle, et le groupement occultiste « Le Cosmopolite », fondé par un libraire de la rue Gay-Lussac, Claude d'Ygé, que j'avais rencontré dans son arrière-boutique où trônait un énigmatique Bouddha.

                                                                      A. Chédel

Construire, 17 janvier 1973 (source : e-newspaperarchives.ch)

Voir les commentaires

The Chicago tribune and the Daily news, New York (26 juin 1925)

Publié le par antoiniste

The Chicago tribune and the Daily news, New York (26 juin 1925)

Stove-Pipe Hatted Host Prays At
       Paris Shrine Of “Belgian Messiah”

    Several thousand disciples of one of the world’s strangest and most recent religions yesterday made a pilgrimage to the “Temple Antoiniste” in La Glaciere district of Paris, thereby observing the thirteenth anniversary of the “disincarnation” of their twentieth century Messiah, Pere Antoine, the Belgian healer.
    They came from all parts of France, attired in the bizarre costumes which were “revealed” to Pere Antoine. Consequently, the men all wore stove-pipe hats and long, black frock coats, buttoned tightly up to the chin. The women were attired in unrelieved black robes, small crepe bonnets and long black veils, giving them the appearance of nuns or mourners.
    The greatest pilgrimage was to Jemeppe-sur-Meuse, Belgium, the Mecca of this new religion, where “Mere Antoine” still lives, but the Paris shrine was crowded from morning to night with devout followers, who listened attentively as the revelation, which Pere Antoine had dictated to a stenographer, was read from the pulpit.
    Pere Antoine was a psychic healer, and his disciples claim that he has some fifty thousand cures to his credit. At least, most of those at the Paris Temple yesterday had been “healed,” or their relatives had been “cured,” of diverse ailments, and they wished to show their appreciation by this pilgrimage. When Antoine lived, Jemeppe was sometimes invaded by crowds aggregating twenty and thirty thousand, and one day, it is recorded, more than one thousand called at his home to be healed. He later elaborated his “spiritualistic gospel,” which somewhat resembles Christian Science, since he denies the existence of matter, disease, evil and death.
    From his church service, Pere Antoine banished the sermon (since there are no priests or pastors), all hymns, Scripture readings, and the collection. But, his disciples are so generous with free will offerings, given anonymously, that twenty-nine temples have been erected in France and Belgium, the Paris church being the second in importance.
    Yesterday’s pilgrimage continued well beyond midnight, and ended with the recitation of Pere Antoine’s new Ten Commandments

The Chicago tribune and the Daily news, New York, June the 26th, 1925

 

Traduction :

Invité coiffé d'un tuyau de poêle prie au
       sanctuaire parisien du "Messie belge"

    Plusieurs milliers de disciples d'une des religions les plus étranges et les plus récentes du monde se sont rendus hier en pèlerinage au "Temple Antoiniste" dans le quartier de la Glacière à Paris, célébrant ainsi le treizième anniversaire de la "désincarnation" de leur Messie du vingtième siècle, le Père Antoine, le guérisseur belge.
    Ils sont venus de toutes les régions de France, vêtus des costumes bizarres qui ont été "révélés" au Père Antoine. Ainsi, les hommes portaient tous des chapeaux en tuyau de poêle et de longues redingotes noires, boutonnées jusqu'au menton. Les femmes sont vêtues de robes noires jusqu'aux chevilles, de petits bonnets de crêpe et de longs voiles noirs, ce qui leur donne l'apparence de nonnes ou de pleureuses.The Chicago tribune and the Daily news, New York (26 juin 1925)
    Le plus grand pèlerinage se fait à Jemeppe-sur-Meuse, en Belgique, la Mecque de cette nouvelle religion, où vit encore "Mère Antoine", mais le sanctuaire parisien est rempli du matin au soir de fidèles dévots, qui écoutent attentivement la lecture en chaire de la révélation que Père Antoine a dictée à une sténographe.
    Le Père Antoine était un guérisseur psychique, et ses disciples prétendent qu'il a quelque cinquante mille guérisons à son actif. En tout cas, la plupart de ceux qui se trouvaient hier au Temple de Paris avaient été "guéris", ou leurs proches avaient été "guéris", de divers maux, et ils ont voulu manifester leur reconnaissance par ce pèlerinage. Du vivant d'Antoine, Jemeppe était parfois envahi par des foules de vingt à trente mille personnes, et un jour, est-il rapporté, plus de mille personnes se présentèrent chez lui pour être guéries. Il élabora plus tard son "évangile spiritualiste", qui ressemble quelque peu à la Science chrétienne, puisqu'il nie l'existence de la matière, de la maladie, du mal et de la mort.
    De son service religieux, Père Antoine a banni le sermon (puisqu'il n'y a pas de prêtres ou de pasteurs), tous les hymnes, les lectures de l'Écriture et la collecte. Mais ses disciples sont si généreux en offrandes volontaires, données anonymement, que vingt-neuf temples ont été érigés en France et en Belgique, l'église de Paris étant la deuxième en importance.
    Le pèlerinage d'hier s'est poursuivi bien au-delà de minuit et s'est terminé par la récitation des nouveaux Dix Commandements du Père Antoine.

The Chicago tribune and the Daily news, New York, 26 juin 1925

    Repris en partie par le Belfast Telegraph le lendemain :

 

 

Belfast Telegraph, Saturday 27 June 1925
(source : britishnewspaperarchive.co.uk)

Voir les commentaires

Die Liste des Père Antoine (de Gukuk, 11. Oktober 1924)(eluxemburgensia.lu)

Publié le par antoiniste

Die Liste des Père Antoine (de Gukuk, 11. Oktober 1924)(eluxemburgensia.lu)Die Liste des Père Antoine.

    Aus  E s c h  geht uns diesmal freudige Botschaft zu. Die Anhänger des Pater-Antoniuskultus haben zur Unterstützung ihrer sozial-medizinalen Forderungen eine geschlossene Liste zu den bevorstehenden Gemeinderatswahlen aufgestellt.
    Das Programm der neuen Partei ist ebenso praktisch als einfach, und wurde bei seinem Erscheinen von allen fortschrittlichdenkenden Eschern mit sichtlicher Genugtuung begrüßt.
    Es umfaßt eine Anzahl höchst interessanter Neuerungen, deren immense Tragweite wir erst später übersehen werden.
    Nachfolgend die Hauptdesiderata der Antonistischen Partei:
1. Abschaffung der Aerzte im Innern der Gemeinde Esch.
2. Verleihung des Doktordiploms an sämtliche Wirte der Stadt.
3. Abschaffung der Apotheken; letztere werden durch Likörläden vorteilhaft ersetzt.
4. Gesetzliche Prüfung der Hebammen und der Zahnärzte durch den Ausschuß des Wirteverbandes.
5. Reorganisation des Medizinalkollegiums durch das inländische Brauersyndikat.
6. Bau eines Antoniustempels mit Ausschank des Winzervereins auf Kosten der Terres-Rouges
7. Errichtung einer Wallfahrtsgrotte im Keller des Lokals, in welchem der Père Antoine bis dato seine Wunder wirkte. (Die arbeitslosen Aerzte dürfen dabei als Chorknaben, die abgegangenen Apotheker als Küster verwendet werden.)
    Wie aus vorstehendem Programm hervorgeht, ist es der rührigen Parteileitung des Antoniuskultus vor allem darum zu tun, Esch zu einem großen internationalen Wallfahrtsplatz ersten Ranges zu erheben.
    Für die hierzu bedingten Wunder liegen genügende Grundlagen vor; der Bedarf scheint voraussichtlich auf viele Jahre gedeckt.
    Vor der heutigen Krisis hat Esch noch immer Glück gehabt.
    Warum sollte unter dem Schutzpatron der neuen Partei, dem hlg. Antonius mit dem Schweinchen, die Minettshauptstadt ihre geschäftliche Glanzperiode nicht wiederfinden?

De Gukuk, 11. Oktober 1924 (source : eluxemburgensia.lu)

 

Traduction :

La liste du Père Antoine.

    C'est d'E s c h  que nous parviennent cette fois de joyeuses nouvelles. Les adeptes du culte du Père Antoine ont constitué une liste unie pour les prochaines élections municipales afin de soutenir leurs revendications socio-médicales.
    Le programme du nouveau parti est aussi pratique que simple et a été accueilli lors de sa parution avec une satisfaction évidente par tous les Eschois progressistes.
    Il comporte un certain nombre d'innovations très intéressantes, dont nous ne verrons que plus tard l'immense portée.
    Voici les principaux desiderata du parti antoiniste :
1. Suppression des médecins à l'intérieur de la commune d'Esch.
2. Octroi du diplôme de docteur à tous les aubergistes de la ville (1).
3. Suppression des pharmacies ; ces dernières seront avantageusement remplacées par des magasins de liqueurs.
4. Examen légal des sages-femmes et des dentistes par le comité de l'association des aubergistes.
5. Réorganisation du collège médical par le syndicat des brasseurs du pays.
6. Construction d'un temple dédié à Antoine avec débit de boissons par le syndicat des vignerons, aux frais des Terres-Rouges. (2)
7. Construction d'une grotte de pèlerinage dans la cave du local où le Père Antoine faisait jusqu'à présent ses miracles (les médecins au chômage peuvent y être utilisés comme enfants de chœur, les pharmaciens devenus inutiles comme sacristains).
    Comme il ressort du programme ci-dessus, l'objectif principal de la direction du culte d'Antoine est de faire d'Esch un grand lieu de pèlerinage international de premier ordre.
    Il existe des bases suffisantes pour les miracles nécessaires à cet effet ; les besoins semblent vraisemblablement couverts pour de nombreuses années.
    Avant la crise actuelle, Esch a encore eu de la chance.
    Pourquoi, sous le patronage du nouveau parti, Saint Antoine au petit cochon, la capitale des mines ne retrouverait-elle pas sa période de gloire commerciale ?

De Gukuk (3), 11 octobre 1924

 

(1) Nicolas Wagner, desservant pour la ville d’Esch-sur-Alzette, tenait une auberge en ville.
(2) Les Terres-Rouges est le nom d’un complexe industriel faisant partie de Belval (maintenant ArcelorMittal) exploité par le groupe sidérurgique ARBED. Le quartier a depuis peu été reconverti.
(3) De Gukuk (Le coucou), on l’aura compris, est un journal satirique luxembourgeois.

Voir les commentaires

Dr Pierre Vachet - Les guérisons miraculeuses (La Volonté, 1er novembre 1925)

Publié le par antoiniste

Dr Pierre Vachet - Les guérisons miraculeuses (La Volonté, 1er novembre 1925)

Voir les commentaires

Dr Paul Duplessis de Pouzilhac - L'Aile blanche (in Le Midi socialiste, 15 novembre 1919)

Publié le par antoiniste

Dr Paul Duplessis de Pouzilhac - L'Aile blanche (in Le Midi socialiste, 15 novembre 1919

Auteur : Dr Paul Duplessis de Pouzilhac
Titre : L'Aile blanche : roman de guerre et d'amour
Éditeur : A. Maloine et fils, Paris, 1917, 151 pages

    Extrait issu du journal Le Midi socialiste (15 novembre 1919).

     Il publia dix romans : "Les heures tristes" (1910), "Les enjôlées" (1911) sont deux romans de pure imagination, "Les Mouettes aux croix rouges" (1916) et "L'aile blanche" (1917) sont deux romans de guerre, l'auteur y exprime son vibrant patriotisme, "Sigma" (1921) est un roman à thèse médicale, le héros du livre le docteur Deveze, belle âme d'apôtre a déclaré la guerre à la maladie si stupidement cachée et que de nos jours encore certains qualifient de honteuse, ce médecin s'efforce d'informer ses patients pour qu'ils puissent se prémunit contre la maladie.
source : https://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/

    Il évoque dans L'Aile blanche la consécration du temple Monaco par Mère Antoine, mais à sa façon. Et soit le typographe du Midi socialiste était antoiniste, soit le "souffle" accorda mal la presse, en tout cas, cette partie de la page a vue les lignes se mélanger. J'ai essayé de reproduire le sens en remettant tout dans l'ordre...

    Je quittai la Perse pour aller tout à côté visiter l'église Antoiniste. L'Antoinisme est un culte nouveau, poussé comme un champignon dans un champ de courges. Cette religion est basée sur la suppression des médecins. Elle guérit tout par « le souffle ». La nonne qui me reçut tient de l'armée du Salut, de l'ouvreuse, de la concierge. Elle m'exposa son programme.
    Tandis que je contemplais le badigeonnage ultraviolet qui court le long des murs pour arrêter les rayons maléfiques.
    Deux principes dominent notre religion : Les fidèles qui ne trouvent pas la guérison de tous leurs maux, sont ceux dont la foi dans le souffle n'est pas encore grande... Les personnes qui ne sont pas sauvées sont celles qui cherchent à comprendre les principes du Père Antoine.
    J'avais déjà lu dans les journaux d'avant-guerre, l'arrivée de la Mère Antoine à Montecarlo, nantie d'une valise d'osier, et dressant triomphalement vers le ciel l'unique plume de son rocambolesque chapeau. Un milliers de badauds lui firent cortège jusqu'au nouveau sanctuaire. On se poussait, on se pinçais, on s'esclaffait, les gogos ouvrirent leur bourse.
    Arrivée au sommet de la colline, la mère Antoine les arrête d'un geste impératif. Elle pénétra dans le parvis et monta sur l'estrade avec une de ses prêtresses. Rapprochant alors en trompette ses grosses mains de sa bouche, elle souffla.
    Elle souffla pendant une heure sur la foule, qui pénétrait, le souffle qui guérit tous les maux de l'âme et du corps, la neurasthénie et le coryza, le cancer et le cor au pied. Ce jour-là ajoutera la légende, les vagues de la mer se firent plus forte, les palmiers courbèrent le front...
    Mère Antoine je vous en veux : Depuis que j'ai stationné dans votre guérissoir, et parlé à votre gardienne mes maux de reins sont devenus plus cruel. Le rire qui secoua mes pauvres côtes fut si violent que mes douleurs reparurent. Vous avez oublié de me citer des guérisons et j'ai oui dire une histoire bien tragique ! La pauvre jeune fille qui servit d'expérience au souffle, était atteinte de fièvre typhoïde.
    – Au moins pas de remèdes, pas de médecins, aviez vous ordonné au pauvre pèге.
    – Elle mourut très vite. Son brave homme de père voulut faire du bruit. Il fut gentiment éconduit.
    – Malheureux, votre foi n'était pas assez grande !
    Je partis convaincue. La nonne me serra la main droite et il me sembla apercevoir la main gauche en forme d’aumônière derrière son dos... mais je n'avais pas de monnaie.

Voir les commentaires

Auréole de la Conscience dans l'Enseignement (1905)

Publié le par antoiniste

Auréole de la Conscience dans l'Enseignement (1905)

M. ANTOINE

    Nous servons Dieu quand nous sommes fidèles à ses lois. Le croyant doit voir dans un ennemi Dieu lui-même. S'il n'aime pas son ennemi il n'aime pas Dieu, car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir, c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité.

Première version du texte de l'Auréole de la Conscience dans l'Enseignement (1905) qui sera reprise pour figurer sur le mur du fond du Temple d'antoine le Guérisseur, puis à son exemple sur celui de tous les temples antoinistes.

Voir les commentaires

Conseil d'Administration du Temple (1910)

Publié le par antoiniste

Conseil d'Administration du Temple (1910)

    Tiré de Historique du Culte Antoiniste de Frère Jean-Marc Boffy.

Voir les commentaires

Gérard Dagon - Les Sectes à visage découvert (Tome 2)(1997)

Publié le par antoiniste

Gérard Dagon - Les Sectes à visage découvert (Tome 2)(1997)

Auteur : Gérard Dagon
Titre : Les Sectes à visage découvert (Tome 2)
Éditions Barnabas, Paris, 1997 (141 pages)

    L'auteur s'était déjà penché sur le sujet des sectes en 1961 dans Petites églises et grandes sectes en France aujourd'hui.

Voir les commentaires

Hector Adam, huissier de la Chambre

Publié le par antoiniste

M. Adam, huissier de la Chambre LE CULTE ANTOINISTE

    Nous avons dit naguère – et « La Meuse » l'a rappelé il y a trois jours – que les « Antoinistes » avaient adressé une requête au Parlement sollicitant la reconnaissance de leur culte. Cette requête était constituée de nombreuses fardes qui renfermaient 163 mille signatures. On y avait adjoint le texte, bellement relié, de la philosophie du fondateur du culte nouveau.
    La Commission des pétitions de la Chambre, après un rapide examen de cette requête, renvoya celle-ci au « ministre compétent », en l'occurrence le ministre de la justice, qui a les cultes dans ses attributions.
    Nous nous sommes adressé, à ce propos, aujourd'hui même, à une haute personnalité, qui nous a dit :
    – La pétition Antoiniste ... Oui, je sais bien : il y a une montagne de paperasses qu'on a reléguées je ne sais où, quelque part dans les combles... Cela vous étonne ?... Qu'est-ce qu'il y a de sérieux, là-dedans ?... Vous me dites qu'il y a 163,000 signatures. Soit. Mais qui les a apposées ? Ces signatures sont-elles authentiques ; ont-elles été données librement ou plutôt spontanément ? Voilà ce qu'il faudrait savoir. En réalité, pour avoir de la valeur, ces 163,000 signatures devraient être légalisées. Tel est « a priori », mon sentiment.
    – Et si elles étaient légalisées ?
    – Cela ne suffirait pas pour accorder la chose demandée.
    Dans vingt, trente ans, ou cinquante ans, si l'Antoinisme subsiste et s'il a pris du développement, nous en reparlerons peut-être ».
    Et le haut fonctionnaire, cela dit, s'est mis à compulser un dossier qu'il avait sous les yeux.

UN ADEPTE

    Bruxelles possède une section du culte Antoiniste. C'est un officier retraité, aimable homme entre tous, qui la dirige. Elle compte un certain nombre d'adeptes – et même d'adeptes très fervents. Témoin, cet huissier de la Chambre que Père Antoine guérit d'une maladie d'estomac.
    – J'étais un incroyant ou, en tout cas, un sceptique, nous déclare M. Adam – c'est le nom de l'huissier – lorsque, souffrant atrocement d'une maladie d'estomac, je rencontre, dans le pays de Liége, une tante qui me dit : – Tu as bien tort de souffrir ainsi, quand tu peux être guéri sur le champ. – Guéri sur le champ ? Que dites-vous là, ma tante ? Et par qui donc ? – Mais par Antoine !
    Elle me fit un éloge enthousiaste du Guérisseur. J'allai le trouver, mais en simple curieux, toutefois, plus intrigué que disposé à ajouter la moindre foi aux déclarations de ma parente. Antoine me fit l'impression d'être un bon vieillard, extrêmement compatissant. Il me dit que je penserais à lui et que je guérirais. Je me refusais de penser à lui et pourtant son souvenir me revenait à chaque instant. Il me revint surtout à de certains jours qu'il m'avait, en quelque sorte, fixés lui-même. Bref ! Je sentais ma santé revenir ; elle revint même tout à fait... Aussi, je n'hésite pas à dire que c'est à Antoine que je dois ce miracle. A Antoine dont j'ai adopté les magnifiques préceptes de sagesse et d'humanité. A Antoine que je n'oublierai jamais...
    – Avez-vous signé la requête des Antoinistes réclamant la reconnaissance de leur culte ? demandai-je à M. Adam.
    – Des deux mains ! me répondit-il, simplement.
                                                       Valentin de MARCY.

La Meuse, 29 juin 1912 (source : Belgicapress)

Voir les commentaires

Histoire de Juliette Vittard dans l'Unitif

Publié le par antoiniste

Son récit complet est relaté dans l'Unitif n°5, p.6-16
   Née en 1854, dans l'Aisne (Liesse ?), 4 frères et soeurs, donc le cadet était souffreteux.
   Habita Paris, voulant être actrice, les parents la mettent dans un couvent.
   A sa sortie, accompagne une dame étrangère dans les villes d'eaux européennes, puis ne pouvant plus la garder, elle reprend sa vocation artistique à Paris, jusqu'à ce que la maladie l'en empêche.
   Elle rejoint sa soeur à Monaco en 1885, où elle ouvrit une pension. Elle s'initie au spiritisme, puis prend connaissance du Père : au lieu d'un pèlerinage à Jérusalem, elle se rend à Jemeppe avec sa soeur le 29 août 1906. Revient en 1907, pour quatre mois. Puis décide de s'y installer :
    "J'adressai ma démission de membre à la société des Sciences psychiques de Nice et envoyai à son président une révélation en disant que j'avais trouvé mon chemin de Damas, que je m'installais définitivement en Belgique. Je demandai à notre Père de me trouver un emploi au temple, car je ne voulais pas rester inactive. Le travail se présenta de lui-même. Beaucoup de monde venait du midi de la France consulter notre Père, la plupart me rendaient visite et je les initiais de mon mieux à ce que j'avais compris de la question. Le nombre augmentait chaque jour car de grandes guérisons s'étaient produites de toutes parts. Ma soeur de son côté continuait à propager l'Enseignement, aidée par d'autres personnes qui comme nous avaient été guéries. L'une d'elles se mit à opérer à Vichy au nom de notre Père et ce fut comme une traînée de poudre. on accourut de partout, lettres et dépêches affluèrent. De grandes et sensationnelles guérisons se produisirent également à Aix-les-Bains. Des adeptes y fondèrent un groupe comme à Monaco, à Vichy, et ils attirèrent à l'Enseignement bien des personnes qui y étaient préparées par leur progrès. Pendant assez longtemps je restai en correspondance avec toutes ces personnes, cherchant à les aider et à les éclairer ; c'est de notre Père que je recevais tout pour le leur transmettre, y ajoutant parfois ce qui me semblait à même de les encourager en me basant toujours sur mon expérience. Dès le début de ce travail j'avais pris pour exemple deux coeurs généreux qui se trouvaient dans l'entourage de notre Père et que j'appelais les bienfaiteurs de l'oeuvre. C'est sur leur zèle, leur dévouement et surtout leur grand désintéressement qui ne s'est jamais démenti que je me suis basée pour effectuer mon travail.
    "Pour propager l'Enseignement, je fis bien des voyages en France où je reçus des quantités de malades et de personnes s'intéressant à la question morale. Je puis dire que c'est grâce à ma vie de luttes, de souffrances et d'épreuves de toute nature que je pus les aider et les réconforter. Ma grande foi en notre Père puisait en Lui pour eux."

Unitif n°5, p.14-15

Voir les commentaires