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Caudry - The Express and Telegraph (Adelaide, Di 7 Mai 1912)

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Caudry - The Express and Telegraph (Adelaide, Di 7 Mai 1912)

“Anthony, the Healer.”

    The former blacksmith of Jemeppe, known as “Anthony the Healer,” is again in the public eye by reason of a remarkable cure which he is supposed to have effected.
    In Caudry (French Department of the Nord) a group of the Anthony sect was established, and several of its women members took to Jemeppe a young girl who had been lame from birth, and could only walk a few steps with great trouble.
    After her visit to “Anthony the Healer” the girl obtained the use of her limbs. When she returned home a crowd gathered in front of the house, and to prove that she was no longer a cripple she threw up the window and walked across the room.
    The girl declared that as soon as she entered the healer’s house she was seized with excitement, and was moved to cry out her faith in him. To her great joy she found that she could walk.
    The sect of Anthony is increasing, and a year ago he approached the Government with a view to obtaining official recognition of his power of healing.

The Express and Telegraph (Adelaide, Di 7 Mai 1912)

 

Traduction :

"Antoine, le guérisseur".

    L'ancien forgeron de Jemeppe, connu sous le nom d'"Antoine le guérisseur", est de nouveau sous les feux de la rampe en raison d'une guérison remarquable qu'il est censé avoir effectuée.
    A Caudry (département français du Nord), un groupe de la secte d'Antoine s'est établi et plusieurs de ses membres féminins ont emmené à Jemeppe une jeune fille qui était boiteuse de naissance et ne pouvait marcher que quelques pas avec beaucoup de difficulté.
    Après sa visite à "Antoine le guérisseur", la jeune fille retrouva l'usage de ses membres. Lorsqu'elle rentra chez elle, une foule se rassembla devant la maison et, pour prouver qu'elle n'était plus infirme, elle se montra à la fenêtre et traversa la pièce.
    La jeune fille a déclaré que dès qu'elle est entrée dans la maison du guérisseur, elle a été saisie d'excitation, et a été poussée à crier sa foi en lui. À sa grande joie, elle a constaté qu'elle pouvait marcher.
    La secte d'Antoine est en augmentation, et il y a un an, il a approché le gouvernement dans le but d'obtenir une reconnaissance officielle de son pouvoir de guérison.

The Express and Telegraph (Adélaïde, Di 7 Mai 1912)

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Article d'André Thérive (Le Journal, 20 février 1928)

Publié le par antoiniste

Le Journal 20 février 1928 - article d'André Thérive

300.000 ADEPTES
demandent
à l’Etat belge
de reconnaître l'antoinisme

On sait que l’« antoinisme », cette étrange religion qui a des adeptes en France comme en Belgique, naquit en 1906 d’une expérience de spiritisme, au cours de laquelle la révélation fut faite à un ouvrier mineur, le « père Antoine », de la réincarnation de son fils.

    Dans l’article qu’on va lire, M. André Thérive, le brillant écrivain, raconte la visite qu’il vient de faire à Jemeppe-sur-Meuse, berceau de l’ « antoinisme ».

   On n’a pas encore proclamé, par voie de concours, le paysage le plus triste du monde. Il paraît qu’on pourrait choisir la pointe du Raz au temps de l’équinoxe, ou bien Whitechapel un jour de brume, ou certaines landes de notre plateau de Millevaches. Moi, je voterais pour un coin de la banlieue de Liège, où se trouve Jemeppe-sur-Meuse, la petite Rome de la religion « antoiniste ».
   Les lieux où souffle l’Esprit ne sont pas, d’habitude, les lieux gais, mais celui-ci, qu’une révélation a, dit-on, favorisé, semble tout à fait en deuil. La boue y est à peine plus noire que les maisons basses, dont les briques ont le ton de la suie, et où les boutiques cachent leurs étalages dans de pauvres fenêtres borgnes. Le ciel pèse sur des amas de fumées à peine plus opaques que lui. Toutes les enseignes de la ville sont en blanc et noir, funéraires… et la première qu’on lit au sortir de la petite gare offre ces mots : Meubles et cercueils en tout genre…
   Jemeppe-sur-Meuse n’est qu’un alvéole dans la grande ruche du pays minier. Les amateurs d’artificiel peuvent s’y plaire, car ici l’homme a tout fabriqué, jusqu’aux montagnes… En d’autres pays de plaine, les cônes de détritus, issus du charbonnage, ne font guère plus d’illusion que des taupinières. Ici, ils imitent à merveille une chaîne de volcans. La pluie a raviné ces crassiers, la géologie les a tassés et modelés selon ses lois ; on y voit des failles, des strates, des couloirs d’avalanches. Une herbe jaunâtre les colore, quelques arbres ont poussé dessus, et une erreur de perspective les unit à quelques collines véritables qui se trouvent là, sur la rive droite de la Meuse, pour en former un système gigantesque.
   Sept collines, peut-être ? En tout cas, voici un faubourg dans ce faubourg, un hameau dans ce grand village, le quartier Bois-de-Mont, Tous les indigènes vous indiqueront le temple antoiniste, avec sympathie ou avec fierté. On ne le trouverait pas tout seul dans ces petites rues désertes, où quelques épiciers arborent simplement des cartes postales aux effigies sacrées. Pas de boutiques de plein vent, aucun attirail de pèlerinage : l’antoinisme est une religion austère. Mais le vagabond en casquette, aux yeux pâles, qui traîne sur le trottoir, vous dira : « La Mère ? elle habite ici dedans ! » 
    C’est une petite communauté, à un coin de rues, cernant une chapelle modeste à deux entrées. On pourrait croire à un couvent si le clocher portait une croix, mais il n’y a plus de croix, à peine une girouette. 
    Vous voici dans le vestibule. Il est d’une propreté parfaite, d’une propreté belge. On dirait d’un couloir d’école : des espèces de tableaux d’honneur, des préceptes et avis sous vitrine, la liste des temples antoinistes dispersés par le monde : il y en a plus de cent du Canada à Monaco. Justement, dans un coin, une petite maquette en carton : la réduction du second temple qu’on élève à Paris, rue du Pré-Saint-Gervais. L’adepte de service est un jeune homme discret, propret, moustache noire, soutanelle impeccable. Il parle à mi-voix, il joint les mains. Il vous introduit dans la chapelle bien cirée où deux tribunes superposées attendent, l’une, le lecteur de l’enseignement du Père Antoine, l’autre, la Mère, quand, les mains chargées de fluides, elle procède à « l’opération »…
   Deux icônes : l’emblème de l’antoinisme, un arbre en pot, peinturluré sur verre dépoli : l’Arbre de la Science de la Vue du Mal. Car l’essentiel de la doctrine enseigne que le mal ni la matière ne sont réels. Il suffit de s’en persuader pour être guéri des maux du corps et de l’esprit, et se lancer dans un cycle d’évolutions spirituelles, à la suite du Père, dont voici le portrait. Son image ne préside aux temples que depuis trois ans, bien qu’il ait été désincarné en 1912, le 25 juin, à l’âge de 65 ans, ce qui est jeune pour un guérisseur. Mistress Eddy, qui fonda en Amérique la Christian Science, devint, elle, nonagénaire. Mais quoi, le Père Antoine, ancien mineur, ancien concierge aux tôleries, survit assez : il a la barbe et le cheveu blancs comme feu le zouave Jacob, la prestance d’un moujik vénérable, l’œil flambant, le geste bénisseur. Son portrait est un agrandissement photographique au fusain, à vingt-quatre francs quatre-vingt-quinze, et dans un coin, l’artiste a signé de son paraphe superbe. A l’entrée de la chapelle, là où l’on attend le bénitier, une vasque et un robinet de cuivre avec gobelet. L’inscription spécifie que la source n’est là que pour désaltérer les fidèles. Jemeppe n’est, point Lourdes et l’eau miraculeuse a été abandonnée par l’antoinisme dès l’an 1901, époque où les médecins du lieu firent condamner M. Antoine pour usurpation de leur art, magnétisme incongru et concurrence fluidique. 
   L’antoinisme est une religion en train de s’épurer sans cesse. A l’origine, il était spirite. Un adepte m’a appris que, tel saint Jean-Baptiste annonçant Jésus, Allan Kardec avait été l’avant-coureur du Père Antoine. Aujourd’hui, il suffit de croire aux fluides. Ils sont excellents, surtout pour guérir les aphtes de la bouche La foi les attire seule, et à leur tour ils nourrissent la foi, telle la grâce suffisante des jansénistes. Il y a en Belgique 300.000 personnes accessibles aux fluides et qui ont signé une pétition pour faire reconnaître l’antoinisme par l’Etat. A Paris, on compte quatre ou cinq lieux du culte ; et vous en trouverez dans toutes les villes où le travail est dur, où la maladie abonde, à Saint-Etienne ou à Vichy. A Tours aussi et à Lyon, parbleu, qu’on s’attendait à voir en cette affaire, car Lyon est la grande ville des hérésies et Tours la capitale française du spiritisme (le saviez-vous ?). Une dure hiérarchie et centralisation pèsent sur l’antoinisme- J’en ai vu les statuts, ils sont draconiens et tout adepte, gérant d’un temple, peut être remercié après un trimestre de préavis. La forme des églises, l’heure des offices obéissent à un règlement unique, pour que le fluide opère plus aisément. Comme en T.S.F., il faut de l’exactitude à émettre et à recevoir. Les rites, mariage, baptême, sont prévus à merveille. Meurt-on, on vous enterre sous un drap vert, à la fosse commune. Enfin le costume des antoinistes initiés a été ordonné par une révélation spéciale : les femmes, sortes de novices en deuil, ont droit à un bonnet ruche de 22 centimètres et à des manches, pagode de 70. Les hommes ont un chapeau noir, une buse solennelle, fort rare dans les magasins des gentils.
    Mais pour tout cela il faut une volonté, une régence : nous y voici. La Mère, à qui son mari en mourant a transmis le don des fluides et l’autorité, vit à Jemeppe. Elle a soixante-dix-sept ans. C’est cette petite vieille vêtue de noir qui glisse dans le corridor et rejoint dans sa cuisine d’autres adeptes préposées au fricot. Sa figure maigre, ses yeux doux et puissants, on les retrouve sur toutes les cartes postales. Après elle, que deviendra l’antoinisme ? Il n’y a plus d’héritier direct. Les schismes, les querelles, les conciles, la théologie vont-ils diviser cette heureuse religion ?
    Mais ne comptez pas qu’elle s’éteigne si vite. Le ciel pèse plus bas que jamais sur Jemeppe. Le soir tombe. Des coulées de hauts fourneaux flambent par instants sous les nuages et dans le silence accablé de ce faubourg lugubre, deux petites filles en haillons sabotent sur le trottoi : ce sont deux manœuvres de la mine, la face barbouillée de charbon, une loque sur la tête et le dos courbé sous des sacs, comme porteuses de la misère humaine.

                                                        ANDRE THERIVE. 

Le Journal, 20 février 1928

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La Paix Universelle n°347-348 (mai 1903)

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La Paix Universelle n°347-348 (mai 1903)

    Il y a quelques années, la majorité des membres de l’Académie de médecine affirmait que le magnétisme était égal à zéro. Que les temps sont changés !... Aujourd’hui il est devenu curatif, et à ce titre, la propriété exclusive des médecins !... N’est-ce pas charmant ?
    Et plus charmant encore l’arrêt de la Cour de Rennes. La Cour d’Angers avait appuyé son jugement sur une loi ; la Cour de Rennes, elle, plus perspicace, base le sien sur une déclaration d’un congrès de médecins !...
    Jemeppe-sur-Meuse, un grand village aux environs de Liège (Belgique), possède un médium guérisseur stupéfiant, M. Antoine. Rien n’est comparable au succès qu’il obtient ; il reçoit chez lui deux cents malades chaque semaine. Le chemin de fer du Nord, les vicinaux, les bateaux à vapeur, les voitures de luxe et autres transportent vers Jemeppe une quantité de gens de toute classe, venant de l’étranger même réclamer ses soins... N’en soulagerait-il, n’en guérirait-il que la dixième partie, que sa renommée se justifierait absolument.
    Ah ! qu’une plume autorisée, qu’un écrivain humoristique surtout nous décrive un jour la physionomie des cinq membres du Parquet liégeois qui, en septembre 1901, se sont assis dans le cabinet où ont passé à ce jour plus de cent vingt mille personnes, pour assister, pendant deux heures, aux magnétisations (considérées comme illicites) du médium guérisseur Antoine, et qui sont retournés chez eux emportant la conviction qu’il existe des choses que l’on n’enseigne ni dans les Académies ni dans les Universités ! C’est bien là la réflexion que ces messieurs ont dû se faire qu’Antoine était réellement doué d’une faculté que des lois qui se respectent ne peuvent atteindre dans son exercice humanitaire.
    Aussi le Parquet de Liège a jugé que la philanthropie et le désintéressement de ce brave guérisseur devaient être tolérés.... et Antoine n’est plus inquiété.

La Paix Universelle n°347-348 (mai 1903)

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Kwakzalverij (De Volksgazet 1 januari 1911)

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Kwakzalverij (De Volksgazet 1 januari 1911)

 

Kwakzalverij

    Wistet gij, beste lezer, dat er in Belgie eenen nieuwen godsdienst bestaat ? Neen ? Wij zullen het u dan uiteendoen.
    De stichter van dien godsdienst noemt : Antoon de genezer, een woonderbaar man, volgens het schijnt, die het eene mirakel na het andere verricht, en die woont te Jemeppe aan Maas.
    De volgelingen van den wonderen man hebben een verzoekschrift naar de Kamers gestuurd, dat geteekend is door 160,000 burgers, wij zeggen honderd zestig duizend Belgen, en 't moetzijn, want deszelfs voorzitter is de heer Heer de Ragnancourt, grondeigenaar te Jemeppe ; F. Delcroix, professor aan het Atheneum van Luik, is secretaris, en C. Delannoy, luitenant bij het voetvolk, schatbewaarder.
    Het verzoekschrift verzekert dat de nieuwe godsdienst gesteund is op de volstrekte zelfverloochening, dat Antoon de genezer dagelijks wonderen verricht, op stoffelijk en zedelijk gebied, en dat hij aanzien moet worden als eens der grootste weldoeners van het menschdom.
    En zeggen dat zulke kwalzalverij onderteekend is door 160,000 namen, 't is te zegen dat hooit, behalve over 25 jaar, toen de priesters gansch Belgie optrommelden tegen de schoolwet, een verzoekschrift naar de Kamer is gezonden geweest, door zoovele burgers ondergeteekend.
    Onze klerikalen zullen waarschijnlijk met den nieuwen godsdienst den spot drijven, zij zullen gelijk hebben, want dat zulke dingen in onze verlichte XXe eeuw kunnen gebeuren, is eene ware schande voor ons land, maar zij zullen vergeten van er bij te voegen, dat de allerhande bijgeloovigheden en dwaze bedevaarten, die van t'allen kanten in ons land hoekeren, even belachelijk en schandalig zijn. Maar met die schanden zullen zij niet lachen ; zij leven er immers meê.

De Volksgazet, 1 januari 1911

 

Traduction :

Charlatanisme

    Saviez-vous, cher lecteur, qu'il existe une nouvelle religion en Belgique ? Non ? Nous voulons réparer cette erreur pour vous.
    Le fondateur de cette religion appelé : Antoine le guérisseur, un homme aimable, semble-t-il, qui accomplit un miracle après l'autre, et qui vit à Jemeppe sur Meuse.
    Les partisans de l'homme miracle ont envoyé une pétition aux Chambres, signée par 160.000 citoyens, nous disons cent soixante mille Belges, ce qui doit être le cas, car le président de cette pétition est M. Monseigneur de Ragnancourt, propriétaire terrien à Jemeppe ; F. Delcroix, professeur à l'Athénée de Liège, qui est secrétaire, et C. Delannoy, lieutenant d’infanterie, trésorier.
    La pétition nous assure que la nouvelle religion est basée sur le renoncement total de soi-même, qu'Antoine le guérisseur accomplit des miracles quotidiens, tant sur le plan matériel que moral, et qu'il doit être considéré comme l'un des plus grands bienfaiteurs de l'humanité.
    Et dire que cette charlatanerie a été signé par 160.000 noms, c'est pour le moins une bénédiction, car, il y a 25 ans, quand les prêtres de toute la Belgique se sont battus contre la loi scolaire, une pétition a été envoyée à la Chambre, soussignée par autant de citoyens.
    Nos clercs se moqueront probablement de la nouvelle religion, ils auront raison, car que de telles choses puissent arriver dans notre XXe siècle éclairé est une véritable honte pour notre pays, mais ils oublieront d'ajouter que toutes sortes de superstitions et de pèlerinages stupides, qui se pressent dans notre pays de tous côtés, sont tout aussi ridicules et scandaleux. Mais de cette honte, ils ne riront pas, car après tout, ils le vivent tous les jours.

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Forest - Culte Antoiniste (flickr - Irène de Groot)

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Forest - Culte Antoiniste (flickr - Irène de Groot)

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Fanny Cornuault - La France des sectes (1978)

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Fanny Cornuault - La France des sectes (1978)

Titre : La France des sectes,
Auteur : Fanny Cornuault
Éditions : Tchou éd., 1978

 

    Jacques Cécius indique les erreurs de ce livre :

Dans le chapitre "L'Association Culturelle (sic !) Antoiniste" (en fait il s'agit de l'Association Cultuelle, loi de 1905), Fanny Cornuault  écrit (pages 79 et 80) : "Il suffisait d'ailleurs que, (le Père Antoine) énonce les dix principes  de sa doctrine pour que le miracle se produise, sans autre forme de soins" ! Elle décrit le Père Antoine "la bedaine avantageuse", alors qu'en raison des privations qu'il s'imposait il ne pouvait en être ainsi, ce qui peut être constaté sur les photos qui se trouvent dans les temples français et quelques temples belges. La Mère Antoine n'est pas mieux lotie : "chignon en crotte de dindon sur le sommet du crâne, des pieds si grands qu'ils lui font comme un socle (…)". Voilà comment l'auteur exécute le Père et la Mère en quelques lignes. Il en va de même pour la doctrine antoiniste : "la science est la voie de l'échec : CQFD", ce qui ne figure nullement dans les ouvrages écrits par le révélateur wallon.

 Regis Dericquebourg, dans un petit ouvrage particulièrement bien documenté  écrit d'ailleurs au sujet du Père Antoine : "Il ne rejette pas la science par principe, il réprouve simplement sa tendance matérialiste, il n'est pas hostile à une science qui se conformerait à la loi de la conscience pour rechercher une vérité ultime." 

Revenons à Fanny Cornuault qui décrit ainsi les desservantes : "Des fées guérisseuses style confiture qui n'ont fait aucun vœux et soignent à tour de rôle en prenant les pires maux – fût-ce le cancer ou les oreillons – (…). La desservante se tient en médium (re-sic !) les doigts étendus vers la photo du Père, face à l’assemblée vers laquelle elle projette le fluide actif (…). Les guérisons individuelles se déroulent derrière un paravent". Il faudrait que l'auteur explique comment la desservant se tient "les doigts étendus" (ce qui est faux), à la fois "devant la photo du "Père", et « face à l'assemblée", alors que c'est la dite photo qui est exposée face aux assistants…

Mais elle n'en reste pas là dans l'énumération de contre-vérités qui démontrent qu'elle ne s'est pas donnée la peine de se rendre dans un temple lors des cérémonies : "le culte de recueillement à lieu chaque soir et consiste en simples récitations de prières". Primo, le "recueillement" a lieu les quatre premiers soirs de la semaine, et, secundo, le Culte antoiniste ne connaît pas la récitation de prières ! Et pour couronner le tout, elle remplace l'emblème antoiniste "l'Arbre de la Science de la Vue du Mal" par un jeune arbre fraîchement coupé", porté lors des enterrements.

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L'arrivée à Paris d'un pèlerinage antoiniste (Excelsior 26 octobre 1913)

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 Excelsior 26 octobre 1913 - page de titre

Excelsior 26 octobre 1913 - suite en page 2

 

Dimanche 26 octobre 1913

UN PÈLERINAGE ANTOINISTE

La “Mère”
vient opérer
à Paris

Avec quatre cents adeptes, la veuve
d'Antoine le Guérisseur est arrivée
hier, à Paris, pour inaugurer le
le temple de la rue Vergniaud.

    Décidément, la concurrence n'épargne personne, même pas les guérisseurs.
    Ceux-ci se multiplient, et pour un qui disparaît, dix nouveaux surgissent. Aussi des « précurseurs » dans la profession sont-ils obligés de faire maintenant de la propagande active, et même de se déplacer pour se créer des ramifications et fonder pour ainsi dire des succursales.
    Antoine le Guérisseur, qui mourut le 25 juin 1912, à Jemeppe-sur-Meuse, près de Liége, avait su faire de nombreux adeptes, — plus de trente mille – qui croient aveuglément en sa puissance et qui lui attribuent un pouvoir divin.
    Le culte de ce guérisseur s'est propagé très rapidement en France, et c'est ainsi que j'ai rencontré, en pleine dans un simple hameau du nom de Biollay, un temple antoiniste où une centaine de croyants viennent tous les dimanches entendre la lecture du « Grand Livre de la Révélation », et contempler « l'Arbre de la Science de la Vue du Mal ».
    Cependant, aucun temple antoiniste n'existait à Paris, où le « Père » – c'est ainsi qu'on appelait le fondateur de la secte – avait réuni six ou sept cents adeptes. Antoine mort, ou plutôt s'étant « désincarné », cela n'avait pas arrêté les conversions.
    Sous l'inspiration du frère Noël, qui est en quelque sorte le légat antoiniste en France, et de Mlle Camus, cette petite modiste qui avait acquis la foi en allant à Jemeppe, des dons anonymes affluèrent, et au mois de mai dernier on commença la construction d'un temple où, comme à Jemeppe, les adeptes pourront venir écouter la lecture de la « Révélation ».
    L'inauguration de ce temple est un événement d'autant plus considérable, que la veuve du « Désincarné » a voulu venir l'inaugurer en personne.
    Un grand nombre d'adeptes, les hommes avec leurs longues lévites noires et leurs chapeaux haut des forme ; les femmes en costumes et bonnets noirs, s'étaient réunis, hier, vers deux heures et demie, à la gare du Nord, pour attendre le train spécial amenant de Belgique la Mère et quatre cents pèlerins.
    A deux heures cinquante, le convoi entra sous l'immense hall. De tous les wagons de troisième se précipitèrent des adeptes vêtus comme ceux qui les attendaient à la sortie. D'un compartiment de seconde, la Mère, qu'aucun signe extérieur ne pouvait faire distinguer du reste des adeptes, descendit, accompagnée de M. Derégnancourt, qui est le grand prêtre du culte antoiniste, ou plutôt le président du Conseil d'administration.
    Sans de moindre apparat, la veuve du « Désincarné » gagna la sortie ; mais lorsqu'elle arriva au bout du quai, des sanglots éclatèrent : certaines adeptes parisiennes n'avaient pu retenir leur émotion en voyant la Mère qui tomba, pendant quelques secondes, dans une sorte d'extase.
    Le cortège des Antoinistes se dirigea alors vers le souterrain du Métropolitain, où un train spécial les attendait pour les conduire jusqu'à la station Corvisart. Dans la salle des Pas-Perdus, un homme à la haute stature, portant un petit bagage à mains, cherchait à s'échapper du flot antoiniste : c'était M. Ribot, le sénateur du Pas-de-Calais, qui s'efforçait de gagner son compartiment, et qui refusait obstinément de prendre les petits billets jaunes ou verts que lui tendaient en passant les Antoinistes.
    Chaque pèlerin était, en effet, muni d'un stock considérable de petits morceaux de papier portant la suscription suivante :

CULTE ANTOINISTE
    Frères, Mère Antoine consacrera au nom du Père le nouveau temple antoiniste de Paris, rue Vergniaud (XIIIe).
    La cérémonie aura lieu demain 26 octobre, à 10 heures. A cette occasion, Mère recevra les malades tous réunis dans le Temple comme Elle le fait à Jemeppe-sur-Meuse.
    Recevez, chers frères, toutes nos bonnes pensées.
                                            Le Conseil d'administration du Culte Antoiniste.

    A la station Corvisart, les Antoinistes quittèrent le Métro, et se formant en cortège, ils gagnèrent leur temple par le boulevard Auguste-Blanqui et la rue Vergniaud.
    Lorsque la Mère fut arrivée sur le seuil du temple, un adepte présenta à la foule « l'Arbre de la Science de la Vue du Mal ».
    L'intérieur de ce nouveau temple est analogue à celui de Jemeppe, mais en plus petit. Une chaire est adossée au mur, sur lequel on lit le précepte fondamental de la croyance antoiniste : « Un seul remède peut guérir l'Humanité : la Foi, etc... »
    C'est là que ce matin la Mère « opérera » les malades par sa seule présence. Cela est certainement moins dangereux que de leur prescrire des drogues ou des incantations comme les rebouteux ou les sorciers. Mais au point de vue médical, cela ne vaut peut-être pas mieux. – HENRY COSSIRA.

Excelsior, 26 octobre 1913

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On inhuma hier Antoine le Guérisseur (Excelsior, 1er juillet 1912)

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On inhuma hier Antoine le Guérisseur (Excelsior 1 juillet 1912)

 

LES FUNERAILLES D’UN PROPHETE

On inhuma hier
Antoine le guérisseur

A Jemmapes-sur-Meuse, les antoinistes
ont conduit au cimetière le
fondateur de leur religion.

    LIÉGE, 30 juin (De notre envoyé spécial, par téléphone). — Ce fut seulement avant-hier soir vendredi que la dépouille mortelle du « désincarné », qui a été inhumée aujourd’hui, fut mise dans sa modeste bière de sapin verni. Jusque-là, depuis le moment où il rendit le dernier soupir, c’est-à-dire depuis mardi matin. Antoine le Guérisseur était resté exposé au pied de la chaire de son petit temple qu’il fonda, voilà deux ans, à Jemmapes-lès-Liége.
    Lorsque ce matin je suis arrivé dans cette ville, j’ai trouvé, stationnant devant le portail du temple antoiniste, 200 à 300 personnes, toutes de noir vêtues, les hommes de longues redingotes comme celles des clergymen, mais coiffés de haut de forme à bords plats, les femmes ressemblant assez à des « nurses » anglaises qui auraient substitué des voiles de crêpe à leurs parements en lingerie. Cette tenue n’était autre que celle prescrit par le père Antoine pour ses adeptes.
    Avec la foule des prosélytes, je fus admis à défiler devant le catafalque qui, dressé dans le temple, était entouré d’arbustes et gardé par une dizaine d’initiés, paraissant, sous les regards verdâtres des vitraux, de lugubres statues.
    Après avoir salué le cercueil du Guérisseur, les adeptes étaient admis à défiler devant la « Bonne Mère », épouse du père Antoine, désignée par lui pour lui succéder. Silencieusement, nous gravîmes un petit escalier en bois, fort étroit, et nous pénétrâmes dans un logement simple, très confortable et très méticuleusement entretenu. Dans une chambre, debout au pied d’un lit recouvert d’andrinople rouge, une femme en cheveux blancs, grande et maigre, se tenait, les mains croisées.
    C’était la « Bonne Mère », qui priait près du lit où expira son époux.

Le “Guérisseur ” est conduit à
sa dernière demeure

    Un peu avant 3 heures 30, on ferma les portes du temple, et les Frères Antoinistes transportèrent le catafalque sous le porche, tandis qu’à l’extérieur 12.000 à 15.000 personnes, que les trains de Liége ne cessaient d’amener, se pressaient les unes sur les autres, au point de s’étouffer. Le défilé recommença. Dans le temple, des non-invités, montés sur le bord d’une fenêtre, recueillaient, dans une corbeille qu’ils agitaient au-dessus des têtes, les cartes de ceux qu’ils ne pouvaient atteindre.
    A 3 heures précises, le Frère directeur Delaunay fit un signe. Précédé du Frère porte-arbre, le lecteur du dimanche, M. Delcroix — qui entre temps est professeur à l’Athénée de Liége – s’avança au milieu de la foule et se mit à lire tout haut les préceptes de la Révélation.
    Puis, sur un nouveau signe du Frère directeur, douze initiés saisirent le cercueil recouvert d’un drap vert sur lequel se détachaient en lettres blanches ces mots : « Culte antoiniste ». Lentement, les douze hommes, qui, par humilité, attachaient obstinément leurs regards sur le sol, se mirent en marche, guidés par l’Arbre de la Science du bien et du mal. Derrière eux venaient, avec les deux fils d’Antoine le Guérisseur, le Frère Dérégnaucourt, homme au crâne luisant et à la barbe vénérable qui, en quelque sorte, est le grand prêtre de l’antoinisme, et derrière lui marchaient, ou plutôt glissaient, en nombre considérable, drapées dans leur sombre costume, les sœurs antoinistes qui, pour la plupart, suffoquaient de douleur.
    Se frayant péniblement un chemin à travers la foule, le noir cortège fit tout le tour de la ville pour arriver au cimetière, dont les murs étaient couverts de grappes humaines. On avait fermé les grilles. Lorsque le cercueil entra dans le champ de repos, on ne laissa pénétrer que les seuls antoinistes revêtus du costume. Mais la ruée fut telle que des femmes et des enfants se trouvèrent mal, sans que l’esprit du Guérisseur pût les protéger.
    Déjà le cercueil d’Antoine le Généreux, était au bord de la fosse commune, où, sur son désir, on allait enfouir sa mortelle dépouille. Le lecteur recommença les litanies, et, quand il eut fini et que les fossoyeurs eurent descendu la bière au fond du trou, le Frère Dérégnaucourt s’approcha de la fosse en criant : « Notre Père Antoine n’était pas un grand seigneur, mais notre dieu qui s’est désincarné et n’a jamais cessé d’être parmi nous ! » — HENRY COSSIRA.

Excelsior, 1 juillet 1912

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Culte Antoiniste - Monaco (flickr - Eric)

Publié le par antoiniste

Culte Antoiniste - Monaco (flickr - Eric)

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Costume et attitude (Sciences et Voyages, 1919)

Publié le par antoiniste

Costume et attitude (Sciences et Voyages, 1919)

Le costume sévère et l'attitude recueillie des fidèles de l'antoinisme.
Les hommes, dans les cérémonies du culte antoiniste, portent une longue lévite et un chapeau haut-de-forme mat, à bords plats. Les femmes ont un costume qui, par sa sévérité, rappelle celui des nurses anglaises.

Source : Sciences et Voyages n°9 (30 octobre 1919)

cf. également la photo des Archives du Temple de Retinne

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