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Propagande Spirite à Grenoble, par M. Gallioz (Spiritisme, 1946, Congrès Spirite Français)

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Propagande Spirite à Grenoble, par M. Gallioz (Spiritisme, 1946, Congrès Spirite Français)

Propagande Spirite
par M. GALLIOZ

    M. Gallioz, de Grenoble, comme compte-rendu de l'activité de son groupe, et comme démonstration de moyen de propagande, nous adresse le N° du 4 septembre 1946 du journal « Le Dauphiné ».
    En première page, deux demi-colonnes, jumelées sous un même titre, assez voyant.
    « Chez les spirites Grenoblois, Jules Michelet vient faire aux fidèles bouleversés, son cours d'histoire ».
    En outre, la reproduction d'une photographie, dans le même article, montre M. Gallioz et son Médium Mme Hélène, en train d'opérer.
    Quelques sous-titres « Madame Hélène, êtes-vous prête ? – Esprit es-tu là ? Cher oncle !... » font ressortir les principales phases des expériences.
   Cet important article, montre mieux que n'importe quelle théorie, comment il faut comprendre la propagande. C'en est en effet une fameuse que la citation, dans un journal régional, de l'activité d'un groupe local, par un article important.

Spiritisme, 1946, Congrès Spirite Français

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J. B. Gallioz - Message mystérieux (Survie, n°243, Janvier-Février 1956)

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J. B. Gallioz - Message mystérieux (Survie, n°243, Janvier-Février 1956)

MESSAGE MYSTERIEUX

LES AVENTURES DE LA MORT FUTURE, DEVOILES 45 AN LUS TARD

    Lorsque j'étais âgé de 20 à 30 ans, j'habitais une commune dans les hautes montagnes de Savoie. J'avais comme voisin le maire de la commune, un véritable brave homme, doué d'une intelligence remarquable ; il aimait se dévouer et rendre service à tous, il ne manquait pas en général d'aller rendre visite à tous les moribonds du pays et quelque chose le frappait très souvent, dont il ne comprenait pas la signification. Il avait été élevé, comme moi d'ailleurs, dans la religion catholique ; il a dû se désincarner sans avoir compris les causes ci-après :
    Ce brave Maire venait me dire très souvent : « Je n'y comprends rien ». En effet, ses amis moribonds lui demandaient presque toujours une cuvette d'eau et du savon pour se laver les mains ; il apprenait le lendemain qu'ils étaient morts dans la nuit ; il fallait donc avoir les mains propres pour mourir, et jamais nos prêtres nous avaient enseigné cela. Si bien que ces faits me sont restés gravés dans ma mémoire jusqu'à ce jour de mes 76 ans. Mais, étant venu habiter Grenoble depuis 1930, j'ai eu l'occasion de découvrir les belles doctrines de la véritable lumière :
    1° La Société Théosophique.
    2° Le Culte Antoiniste – et surtout le Spiritisme,
ce qui m'a fait élire Président de la Section de Grenoble. Par la lecture de nos beaux ouvrages et une étude approfondie, j'ai pu découvrir des Médiums écrivains à incorporation, et autres, j'ai donc constaté que les Entités Désincarnées avaient le pouvoir de guider la main de Médiums ou de parler par leur corps. C'est ainsi que j'ai posé la question aux entités concernant ce que je n'avais jamais compris, et exposé par mon voisin le brave Maire de mon pays natal, 45 ans auparavant. Voici la réponse des Entités :

    « Mes chers Amis, que vous êtes tous réfractaires à comprendre ! Je vais vous donner un exemple quand vous vous préparez à sortir en ville, aller aux offices, à une fête, ou simplement en commission, vous vous dites je vais sûrement rencontrer des amis et leur toucher la main, et alors vous avez soin de vous laver les mains ; car, que dirait l'ami s'il vous voyait les mains sales. Vous ne savez donc pas que le moribond, quelques heures avant de mourir, est déjà dans le coma. C'est-à-dire que son esprit est déjà dans l'Au-delà, alors que l'autre moitié est encore avec vous. C'est pour cela qu'il dit des paroles paraissant abracadabrantes ; ceux qui le veillent disent il ne sait plus ce qu'il dit. Ces moribonds aperçoivent déjà des Esprits qui viennent les chercher ce sont en général des parents, des amis. Le moribond a l'impression qu'il faudra leur toucher la main, comme ils le faisaient sur la terre et cela avec les mains propres bien entendu, car le moribond croit que ce sont les mêmes mains. Avez-vous compris maintenant, mes amis. »

    En résumé, j'ignore si ce brave Maire s'est lavé les mains également avant de se désincarner, car j'avais quitté mon pays natal depuis longtemps lorsque j'ai appris son départ.
    Pour terminer, je suis poussé à dire que je plains ceux qui nient l'Au-Delà et qui refusent de s'instruire. Je suis tenté de dire comme Picono-Chiodo, Avocat à la Cour d'Appel de Milan (La Vérité Spiritualiste, page 74) : « A ces savants d'aujourd'hui qui n'ont pas pris la peine d'étudier le sujet et qui se moquent des Phénomènes médiumniques, nous répondrons avec E. Bonnemère : « Votre sourire n'est pas celui de Voltaire, mais c'est le rire de l'idiot beaucoup plus fréquent que l'autre ».

 J. B. GALLIOZ,       

Président de la Société d'Etude
Psychique de Grenoble.

Survie, n°243, Janvier-Février 1956

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L'Antoinisme (Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 9 mars 1912)

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L'Antoinisme (Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 9 mars 1912)L'Antoinisme

    Nous avons parlé longuement, dans le « Journal de Saint-Quentin », de cette religion bizarre fondée à Jemeppe, près de Liège, par le père Antoine.
    Les populations du nord de l'arrondissement de Saint-Quentin s'y précipitaient pour chercher la guérison imaginaire de maux réels et le soulagement réel de maux imaginaires.
    L'Antoinisme a gagné Paris, cela devait être et il aurait une succursale à Saint-Quentin si la police correctionnelle n'avait mis un terme aux exploits ou à l'exploitation de la famille Bar.
    A Paris, c'est une modiste qui opère. L'esprit du père Antoine est passé en elle et elle guérit comme le zouave Jacob ou Donato.
    Un rédacteur de l'« Echo du Merveilleux » est allé voir la miraculeuse modiste, et voici son récit ironique et déçu :

    Dès dix heures du matin, une queue d'une soixantaine de personnes s'allonge sous la voute et sur le trottoir. Le concierge, manifestement fier de posséder une locataire si courue, lève les bras au ciel quand on lui demande à voir Mlle Camus. Impossible, tout à fait impossible ! Il faut écrire, demander un rendez-vous, attendre une quinzaine au moins. Toutefois, au nom de l'« Echo du Merveilleux », il hésite, il faiblit et m'indique le chemin. C'est au fond de la seconde cour : l'escalier étroit est rempli de monde. Je découvre un second escalier. Une porte sur laquelle est encore fixée la plaque de modiste, s'entr'ouvre ; la figure ronde et accorte d'une sœur tourière me dévisage avec défiance. Enfin elle m'introduit : – Venez, monsieur.
    Je me faufile dans le plus sombre des corridors. En tâtonnant, la main rencontre... des corps ! des gens appuyés contre la cloison, immobiles : c'est l'avant-garde des malades. Une toute petite pièce un peu plus claire... Nous y voici.
    Vêtue de noir, la figure brune aux fortes pommettes éclairée par des yeux extrêmement vifs, la modiste thaumaturge, qui doit avoir dépassé la quarantaine, est sans vénusté.
    Debout dans sa petite chambre modestement meublée, elle me montre non sans orgueil une pile de lettres à ouvrir, une autre pile de lettres à répondre. « Il faudra que l'on vienne demain m'aider à lire tout cela, à y répondre ». Une équipe d'Antoinistes lettrés, sans doute.
    Mlle Camus nous explique (nous sommes trois à l'écouter) comment elle opère avec les malades.
    – Je pense au Père...
    – A Dieu ?
    – Non, pas tout à fait...
    (Le « pas tout à fait » n'est-il pas pas joli ?)
    – … Pas tout à fait : au père Antoine, à Antoine le Généreux. (On a surnommé ainsi Louis Antoine à cause de son désintéressement).
    – Je pense au Père et je dis au malade qu'il […] nôtre. Elle nous pénètre comme un fluide bienfaisant. Le Père puise en Dieu et moi je puise en lui : lui et moi sommes des canaux où coule vers le malade la grâce divine.
    « Autrefois je m'endormais, et les douleurs du malade venaient dans ma chair. Je les extirpais de lui pour en souffrir moi-même, et ensuite je les chassais de moi. Mais maintenant, je ne m'endors plus ; il y a trop de malades. Ce serait trop long. Je dis au malade : Regardez-moi ! Et mes yeux lui versent le fluide qui vient du Père.
    Ses yeux vifs nous dévisagent et semblent un peu irrités de ne pas discerner des marques de ferveur. Elle ajoute encore, d'un ton de défi : – Le Père est là, certainement ; il entend tout ce que nous disons...
    Je ne veux pas abuser ; je m'en vais. Dans le ténébreux corridor, par une porte à demi ouverte, on aperçoit sur le palier la cohue des malades, des bons malades patients. Pour qu'ils s'ennuient moins d'attendre, un monsieur vêtu de noir parle tout haut, fait un petit prêche. « Il faut oublier ce que l'on sait... Il faut faire taire la révolte de l'intelligence... Il faut se rendre semblable aux petits enfants pour recevoir l'esprit de Jésus ». Et, naturellement, il prononce Jésusse. La vive petite coadjutrice de Mlle Camus me reconduit. Elle est visiblement plus intelligente et plus débrouillarde que la Guérisseuse. Et, du reste, elle me confie qu'elle-même guérit aussi, par les vertus d'Antoine. C'est un autre canal par lequel coule sur Paris, la grâce miraculeuse de Jemeppe. Mais elle ne souhaite point qu'on le sache. Elle n'en tire aucun orgueil.
    Dans la rue, sous la pluie fine, l'attroupement a augmenté des curieux et des infirmes et qui viennent chercher la guérison et qu'il a portent peut-être dans leur sein, où habita l'illusion puissante.

Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 9 mars 1912

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Casablanca - salle de lecture antoiniste (La Dépêche coloniale, 9 décembre 1932)

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Casablanca - salle de lecture antoiniste (La Dépêche coloniale, 9 décembre 1932)

Cultes étranges et étrangers au Maroc

    Casablanca possède un temple antoiniste. C'est, dans une rue écartée, une petite maison tranquille dont la porte ogivale, toujours fermée, est dominée par une inscription tracée en lettres d'une dimension très modeste : culte antoiniste.
    André Thérive, curieux des sectes « populistes » de chez nous et qui consacra son roman Sans Ame aux Antoinistes des parages de la porte d'Italie, ignore sans doute l'existence de cette chapelle silencieuse. A plus forte raison, les profanes de France.
    Mais une véritable église vient d'être consacrée à Rabat, qui sera vite connue dans le monde entier. Elle est, en effet, dédiée à la religion orthodoxe et les Russes blancs, émigrés à travers les cinq continents, sauront vite que leurs compatriotes réfugiés au Maroc ont un asile de piété et de recueillement.

La Dépêche coloniale, 9 décembre 1932


    On ignore la durée d'existence de cette salle de lecture, mais elle n'aboutit pas à un temple.

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L'antoinisme dans nos campagnes (L'Indépendance luxembourgeoise, 14 février 1924)(eluxemburgensia.lu)

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L'antoinisme dans nos campagnes (L'Indépendance luxembourgeoise, 14 février 1924)(eluxemburgensia.lu)

 L'antoinisme dans nos campagnes

    Dans un récent numéro nous avons indiqué, très brièvement d'ailleurs, les progrès que la secte dite des Antoinistes fait dans nos campagnes.
    Il intéressera peut-être les lecteurs de ce journal de lire les détails que donne sur cette secte et sur son fondateur, un récent numéro d'un de nos confrères de la région viticole.
    Louis Antoine, surnommé le Guérisseur est devenu en Belgique un homme célèbre. Il affirme avoir découvert un remède universel pour toutes les maladies du corps et de l'âme. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que son nom ait franchi les frontières de son pays et qu'il ait trouvé des adeptes, jusque dans notre paisible vallée de la Sûre. Il est donc intéressant d'examiner de plus près et d'après les documents originaux, la naissance et le développement de ce nouvel évangile. Louis Antoine est né en 1846 à Mons-Crotteux. Fils de mineur, il descendait dans la fosse à l'âge de 12 ans déjà. Il devint ensuite ouvrier de chemin de fer et voyagea en Allemagne. Rien ne faisait prévoir à ce moment là, la mission à laquelle il serait plus tard appelé. Il se maria, eut un fils. Sa santé laissait à désirer. Il resta un fidèle catholique jusqu'à l'âge de 42 ans et un de ses disciples écrivait même : « Il aimait à se recueillir profondément et à élever son cœur vers Dieu. »
    Vers la fin du siècle dernier, le spiritisme subit en diverses régions de Belgique, un nouvel essor. Un petit cercle spirite fut créé à Jemeppe. Antoine qui avait eu la douleur de perdre son fils à l'âge de vingt ans, en fit partie. Il avait entendu dire que le spiritisme permet aux vivants d'entrer en relations avec les morts, auxquels des liens étroits les ont relié. En compagnie de sa femme, il fréquentait assidument ces séances. Un soir, ils entendirent la voix lointaine de leur fils mort, leur annoncer que son âme avait trouvé le repos dans le corps d'un apothicaire parisien. Les parents désolés étaient consolés.
    Antoine pénétra de plus en plus dans les arcanes du spiritisme ; peu à peu, il parvint à réunir autour de lui, un groupe de fidèles auxquels il avait su persuader qu'il était en communications constantes avec le monde des esprits. De temps à autres, il publiait, sous forme d'encicliques, d'étranges nouvelles des sphères supra-terrestres.
    Un peu plus tard les esprits furent négligés ; Antoine se posa en guérisseur et ses cures trouvèrent un accueil inespéré, surtout chez les femmes. Ses premières clientes, charmées par son allure énigmatique, le vantèrent partout comme un saint et comme le sauveur de l'humanité De tous côtés, les malades et les curieux accoururent et l'on parlait en termes voilés, de guérisons miraculeuses. Certain de son succès, Antoine se détacha du spiritisme et exerça dès lors son art en son propre nom. Ceci se passait en 1906. Antoine ne possédait qu'une culture élémentaire, mais il connaissait le peuple et connaissait son respect craintif pour l'art médical contenu dans des fioles de médicaments. « Le médecin doit prescrire quelque chose. » Les flacons du thaumaturge belge ne contenaient que de l'eau claire, mais il introduisait dans celle-ci un fluide magnétique, adapté aux diverses maladies et à leurs manifestations. Lorsqu'un étranger arrivait en ce temps-là à Jemeppe, il ne pouvait comprendre pourquoi, de toute part, accouraient des gens à l'air malade, munis de récipients variés remplis d'eau, et prêts à recevoir le fluide qui guérissait tout.
    Toutefois, le fait de magnétiser tous ces récipients, était une chose fatigante. L'art d'Antoine entra dans une phase nouvelle. Il reporta son pouvoir magnétique sur de petits morceaux de papier. Le malade recevait un de ces bouts de papier miraculeux ; arrivé à la maison il le plongeait dans un verre d'eau qui devenait immédiatement capable de guérir. Plus tard, les morceaux de papier disparurent. Tout fut spiritualisé et il suffisait dorénavant qu'Antoine imposât les mains pour que la transmission du fluide fut possible. Celui qui avait la foi, guérissait.
    Certains jours, Antoine devait imposer les mains à plus de 50 personnes, tant le cercle de ses clients, s'était entendu. Les disciples du maître répandirent la nouvelle doctrine dans toutes les régions sous forme d'une petite brochure et enthousiasmèrent les foules.
    Malgré tout, l'art du prophète subissait parfois des éclipses, comme le montrent deux cas qui firent en ce temps-là beaucoup de bruit en Belgique. En 1907, un nommé Danges précipita sa femme dans la Meuse, alors en crue. La femme se noya. Deux jours plus tard, le meurtrier se présentait chez Antoine et demandait ce que sa femme était devenue. Le voyant, lui répondit aussitôt : « Encore deux jours, et votre femme vous écrira. »
    Une autre fois un homme gravement malade assista à une séance chez le thaumaturge. Il fut congédié avec la promesse d'être bientôt guéri. Cent pas plus loin, il tomba dans la rue et mourut sur le champ. On apporta le cadavre au prophète qui s'efforça, mais en vain, de faire agir son fluide régénérateur sur lui. Le mort se refusa opiniâtrement à revenir à la vie.
    Des bruits étonnants courent sur la merveilleuse activité des disciples d'Antoine. On cite le cas d'un paysan souffrant d'une maladie d'estomac et qui fut guérit de telle sorte qu'il peut maintenant s'enivrer. Un ouvrier souffre d'une maladie interne. Il reste à la maison et toutes les heures, il répète pendant dix minutes, suivant les instructions reçues : « Père Antoine, je crois que je guérirai. »
    Un adepte, arrivé après bien des détours dans l'Antoinisme, officie aujourd'hui en habits sacerdotaux comme prêtre antoiniste. Il a déclaré un jour : « Si je pouvais entrer dans les maisons de santé et imposer les mains aux malades, je leur rendrais à tous la raison. »
    Si un de ces malades imaginaires peut un jour rentrer chez lui avec la joyeuse conviction d'être de nouveau bien portant, un « médecin malgré lui » de ce genre peut, d'un autre côté, faire beaucoup de mal. De telles cures empêchent parfois les malades de se rendre auprès du médecin. Lorsqu'ils le font, il est trop tard.

L'Indépendance luxembourgeoise, 14 février 1924 (source : eluxemburgensia.lu)

 

    Cet article est la traduction de l’article Der Antoinismus, lui-même un condensé de la contribution d’André Kervyn.

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Culte Antoiniste du Luxembourg (religion.lu)

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    Un site officiel indique la liste des cultes pratiqués et reconnus au Grand-Duché du Luxembourg.
    L'antoiniste y figure toujours, avec l'adresse de la salle de lecture, au 15, An der Retsch à Niederanven (Rameldange) :

Culte Antoiniste du Luxembourg (religion.lu)

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Encore une religion qui apparaît (Le Matin, 22 février 1912)

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 Encore une religion qui apparaît (Le Matin, 22 février 1912)

Encore une religion qui apparaît (Le Matin, 22 février 1912)Encore une religion
qui apparaît
et qui fait des miracles
par l’intermédiaire d’une petite modiste

    Mlle Camus, dans le temporel, est modiste. Elle habite, 14, rue Milton, une humble chambrette au fond d'une cour obscure.
    Bourguignonne d'origine, voilà dix ans qu'elle quitta son village natal – Auxou, commune de Saint-Branchet, dans l'Avallonnais – pour venir s'établir à Paris. Elle compte aujourd'hui trente-huit printemps, et il y a seulement deux mois que révélation lui fut faite de ses miraculeux pouvoirs.
    Miraculeux, en effet, si l'on songe que sa présence seule apporte aux malades, fussent-ils incurables, un soulagement immédiat ; qu'au bout de trois, quatre ou cinq séances, au plus, tel, dont le rein était dévoyé, et « l'estomac descendu à dix centimètres au-dessous du nombril », s'en retourne guilleret, estomac et rein remis en place, prêt à entonner comme un chantre et dévorer comme un ogre, tel autre, grabataire depuis un mois, par suite d'un asthme aigu, reconquiert en quatre séances la bienheureuse franchise-respiratoire ; tel encore, aveugle à la suite d'une méningite depuis l’âge de deux ans, voit, à trente-cinq ans, s'épanouir progressivement ses prunelles à l'ineffable printemps de la divine clarté libératrice tel autre... mais il faudrait des colonnes pour dénombrer les stupéfiantes guérisons – plus de quarante en deux mois – accomplies par la petite modiste : des guérisons, des lettres, des témoignages sont là qui les attestent. Et les rescapés que nous interrogeâmes se répandirent en actions de grâces sur le désintéressement et les prestiges – d'aucuns vont jusqu'à dire la sainteté – de leur bienfaitrice.
    – Comment je procède ? Mon Dieu, rien n'est plus simple, nous explique au bon sourire l'assembleuse de fanfreluches. Un malade se présente-t-il ? Je lui demande de penser au Père. De mon côté, je Lui communique ma pensée. Je puise en Lui comme Il puise en Dieu. Puis je m'endors et je lis à livre ouvert dans les parties souffrantes du malade. Je souffre moi-même de sa douleur, je l'accapare, je l'extirpe petit à petit de lui pour la pulvériser, l'égrener, la disperser au dehors. Et quand la guérison approche, je la sens venir. Alors je me réveille. Je ne suis pour rien dans cette guérison. Je ne suis que l'humble servante et inspirée du Père.
    – Du Père Eternel ?
    Pas tout à lait, mais presque : du père Antoine, Antoine le Généreux, le régénérateur de l'humanité, le grand révélateur de la doctrine intégrale du Christ.
    Les lecteurs du Matin n'ont pas oublié, pour l'avoir vu retracer à maintes reprises, l'extraordinaire figure de cet humble artisan liégeois, ancien ouvrier mineur, puis compagnon forgeron, puis prophète et thaumaturge, qui, il y a dix ans, à Jemeppe-sur-Meuse, fonda le nouveau spiritualisme, autrement dit la vraie religion de Jésus, épurée, et telle Fils de l'Homme, prétendit posséder le pouvoir de galvaniser les malades sous la simple imposition de ses mains rédemptrices.
    En vain cent cinquante médecins belges, insurgés contre l'empiétant le trainèrent en justice ; ils ne purent établir l'indignité d'un homme qui ne prescrivait à ses patients ni remèdes, ni le moindre débours.
    L'antoinisme, depuis lors, a fait son chemin. Dans le temple érigé à Jemeppe – Jérusalem de la nouvelle doctrine – et qui coûta 100.000 francs à M. Deregnancourt, le bon Samaritain du jeune bien que septuagénaire Messie, c'est par milliers – huit à neuf cents en moyenne par jour – que les malades affluent. Il en vint douze mille en une fois, à Pâques dernières, et la plupart s'en retournèrent guéris.
    Enfin le 5 décembre 1910, une pétition de posée sur le bureau de la Chambre des représentants, à Bruxelles, et paraphée de 160.000 signatures de citoyens cultivés, de professeurs, voire de médecins, sollicitait des pouvoirs publics la reconnaissance officielle du culte antoiniste.
    Deux de nos départements, le Nord et l'Aisne, comptent actuellement de nombreux adeptes. Des groupes importants de fidèles se sont fondés à Tours, Vichy, Nice, Monte-Carlo, Aix-les-Bains, Grenoble, et Paris même, au siège de la Fraternelle, 183, rue Saint-Denis, où chaque dimanche de cinq à six, les Antoinistes s'assemblent pour lire et méditer en commun le Grand livre de la révélation.
    – C'est là, nous dit Mlle Camus, le 12 décembre dernier, que je reçus en plein cœur l'illumination du Père. Je ne l'ai jamais vu. J'irai lui faire visite au printemps.
   » On dit qu'il est, aujourd'hui, presque totalement dématérialisé et qu'il est la réincarnation parfaite du Christ. Voyez : la ressemblance n'est-elle pas frappante ? »
    Sourie qui voudra ; c'est chose toujours émouvante de se pencher sur le berceau d'une religion.
    Et voici qu'en deux mois de temps, la plus humble des inspirées, une obscure petite ouvrière, a obtenu quarante guérisons.

Le Matin, 22 février 1912


    Le Bourguignon du 23 février 1912 cite cet article :

Encore une religion qui apparaît (Le Matin, 22 février 1912)

 

Les grands miracles de la petite modiste morvandelle.
    [Notre confrère le Matin consacre l'amusant article qui suit, à une de nos jeunes compatriotes de l'Avallonnais, modiste à Paris].

 

L'Écho de l'Yonne, 3 mars 1912

Un article de L'Écho de l'Yonne, du 3 mars 1912, cite également cet article du Matin.

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Visite aux disciples d'Antoine-le-Guérisseur (L'Intransigeant, 30 juillet 1912)

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Visite aux disciples d'Antoine-le-Guérisseur (L'Intransigeant, 30 juillet 1912)       Visite aux disciples
                    d'Antoine-le-Guérisseur

    Les poursuites contre Leclerq affectent beaucoup les « antoinistes ». – L'un d'eux nous raconte les épisodes de sa conversion.

    Le chiffonnier Leclercq, l'antoiniste accusé d'avoir laissé mourir sa fillette, a été interrogé hier par le juge d'instruction.
    – C'est en lisant un journal hostile à l'antoinisme, a-t-il dit, que je me suis converti à sa doctrine.
    Et le malheureux montre à son juge une brochure, l'Unitif, dans laquelle on peut lire « Si l'on ne veut pas périr, il ne faut jamais appeler le médecin, ni prendre de remède. »
    Confiant, Leclerq n'appela pas le médecin, et sa fillette est morte, d'où les poursuites d'aujourd'hui.
    J'ai franchi ce matin le seuil du numéro 7 de la rue Esquirol, où dans une coquette boutique est installé le siège de l'« antoinisme ». Siège modeste, certes, et que vous prendriez pour un quelconque magasin, si au-dessus ne s'étalait une large banderole sur laquelle on peut lire : « Culte antoiniste ».
    – Mlle Canus (sic) ? ai-je demandé.
    Mais Mlle Canus, « mère » de l'antoinisme en France, n'était pas là.
    Cependant, un adepte est venu à moi : Polonais d'origine, ancien soldat de la légion étrangère, il voulut bien me dire toute la surprise que causent aux « antoinistes » les poursuites contre Leclerq.
    – Leclerq, me dit-il, est un homme dont l'équilibre mental est loin d'être parfait. Il a pris à la lettre le conseil : « N'appelez pas le médecin », alors que l'antoinisme, en son esprit, dit bien plutôt : « Il faut croire au Père : la foi en lui vous guérira, quand médications et remèdes seront impuissants pour assurer votre soulagement ».
    Leclerq adorait sa petite, il voulait la sauver et priait le ciel de lui accorder sa guérison. Il eût pu, sans s'exposer à notre excommunication, demander le secours de la science : notre Père, en effet, ne l'a jamais interdit.
    Et confiant, le disciple d'Antoine me narre tous les bienfaits du culte auquel il appartient :
    Comme beaucoup d'autres, me dit-il, et comme vous-même, peut-être, monsieur, je ne croyais pas à l'antoinisme : j'en riais, j'étais sceptique. Aujourd'hui vous me voyez convaincu.
    – Et quels ont été les motifs de cette conversion ?
    – J'avais, au Tonkin, contracté les fièvres, une maladie de foie et plusieurs autres maladies coloniales : j'étais un homme perdu quand le hasard mit sur ma route un homme qui de manière lumineuse m'exposa la doctrine antoiniste.
    Je l'écoutai d'une oreille complaisante, peu à peu ses enseignements me pénétrèrent et j'en compris toute la grandeur et toute la beauté.
    – Et vous avez été guéri ?
    – Non, pas immédiatement : à force d'efforts moraux, je suis parvenu à dominer mon mal : il peut me faire souffrir, me torturer, je ne le sens plus, ou plutôt la souffrance qui en résulte est pour moi une cause de sanctification – et partant de bonheur. Je ressens le bien de ce que tout autre penserait être un mal.
    L'antoinisme m'a permis de dominer les souffrances de mon corps et celles de mon esprit : dans l'adversité qui s'acharne sur moi, il m'a permis de n'en voir qu'une source de salut ; il me fait bénir celui-là même qui me combat, il me fait trouver douce toute embûche et toute hostilité.
    Et dans un mouvement qui certes n'est pas dénué de grandeur dans sa simplicité, le disciple d'Antoine ajouté à voix basse :
    – Tenez, Monsieur, vous le voyez, je suis pauvre, très pauvre : je vis de la façon la plus obscure et la plus ignorée. Il m'arrive parfois de ne pas manger à ma faim : mais je suis heureux, heureux quand même...
    Une pause et mon homme ajoute :
    – Oui, plus heureux que vous, monsieur, plus heureux que les riches, plus heureux que tous ceux qui passent à mes côtés, quels qu'ils soient. Car ma foi est une source de bonheur que seuls peuvent apprécier ceux qui croient.     AMÉDÉE GARMER.

L'Intransigeant, 30 juillet 1912

 

    Il faut lire Mlle Camus et non Canus.

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Groupe Antoiniste - 244, rue Gilles Magnée - Ans (Liège)

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Groupe Antoiniste - 244, rue Gilles Magnée - Ans (Liège)

Groupe Antoiniste - 244, rue Gilles Magnée - Ans (Liège)

    Trouvé sur internet, une photo d'un "groupe antoiniste", à Ans (extrême Nord-Ouest de Liège).
    Mère décide de fermer les salles de lectures en Belgique en 1932 de peur de voir les guérisseurs prêcher autre chose que la Révélation du Père. C'est pourquoi on annonce ici l'existence d'un Groupe Antoiniste. S'agit-il d'un tentative de dissidence faisant suite à celle d'Angleur après le décès du frère Hanoul ou précédent la construction du temple de Retinne ?
    S'étant retirée en 1931 des affaires françaises, la France continua à ouvrir des salles de lectures.


    Entretemps, le Frère Pierre Beaujean précise que "jusque dans les années 1990, a existé un "Temple" à ANS. Mais s'agissait d'une initiative d'une sœur. Ce "Temple" n'a jamais figuré dans la liste des Temples. Il était situé Rue Magnée."

    Il ajoute : "J'ai découvert ce "Temple" fin des années 1980. Je crois que cela a existé jusque +/1995. La "desservante" a, selon ce que la sœur Germaine de Bierset m'a dit, avait cessé après son mariage. Bien que non reconnu comme "temple", il avait quand même reçu une plaque normale. Et, je n'ai jamais entendu parler de problèmes particuliers avec Jemeppe. Il parait qu'elle vouait une dévotion particulière au fils du Père ANTOINE."

    Frère Pierre Dock indique encore : "Alors, voici les infos recueillies ce jour d'une ancienne desservante de 88 ans.
    Le couple qui a fondé cette salle de lecture était desservant au Temple de Forest, lorsque le Conseil les a forcé à enlever les photos, ils ont quitté Forest, sont revenus à Ans, on fait des travaux dans ce qui était un fournil et ont créé cette salle de lecture où le travail de Mère était respecté à la lettre et où il y avait beaucoup de monde et effectivement elle a cessé ses activités en 1990.
    Frère Emile et Sœur Mimi, fondateurs de Retinne, faisaient du service là-bas, avant la construction de Retinne.
    PS: Particularité : un système astucieux de poulies qui permettait l'aération du Temple lors des fortes chaleurs et les jours d'affluence."

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Un nouveau messie - Salle de lecture à Tours (L'Union libérale, 30 nov. 1913)

Publié le par antoiniste

Un nouveau messie - Salle de lecture à Tours (L'Union libérale, 30 nov. 1913)Un nouveau Messie

    A l'instar de Paris, Tours possède un nouveau sanctuaire d'un nouveau culte. Réjouissons-nous.
    Nous lisions récemment dans le Temps les lignes suivantes qui contiennent sur ce sujet les renseignements les plus précieux.
    Depuis ce matin Paris possède une nouvelle Eglise, un nouveau culte, un nouveau Messie. Une brave femme de Jemeppe-sur-Meuse, en Belgique, est venue, suivie de six cents fidèles tout de noir habillés, propager en France le culte d'Antoine : non point du saint personnage dont Flaubert, après Teniers et Jacques Callot immortalisa les tentations, mais d'un bon vieillard qui mourut l'an dernier, entouré du respect et de la reconnaissance d'un peuple entier.
    Qu'était le père Antoine ? Un jour, un obscur ouvrier reçoit en lui la vertu qui fait les prophètes. Il s'en alla vaticinant, et comme il était convaincu, il persuada les hommes qui l'entendaient. Il y avait parmi ceux-ci des malades, des infirmes. A la voix du nouveau Messie, les paralytiques se levèrent, les aveugles virent : ils l'assurent du moins. Car des six cents fidèles qui, un petit sac à la main, vêtus, les hommes, d'une lévite noire et coiffés d'un chapeau mat à bords plats, les femmes d'une robe noire et couvertes d'un voile, débarquaient hier à Paris, au grand émoi des badauds, il n'en est guère qui ne soient prêts à témoigner du miraculeux pouvoir du père Antoine.
    Miraculeux en effet, le culte antoiniste dédaigne les formes extérieures qui sollicitent l'admiration des foules. Il suffit de posséder la foi pour être guéri des maux du corps et de ceux de l'âme. Foin des drogues, des thérapeutiques grossières, des chirurgies sanglantes ! La mère Antoine, dépositaire après décès du pouvoir spirituel de son mari, étend la main sur la foule recueillie – et chacun s'en retourne guéri ou amélioré selon la ferveur de sa foi ; le mécréant seul s'en va comme il était venu, car les dieux ne prennent soin que de leurs fidèles...
    – En effet, nous expliquant hier un frère antoiniste, le Christ, venant après les prophètes, marquait une étape nouvelle dans l'évolution morale : à la rigoureuse loi du talion, il substituait le pardon des offenses. Le Père (c'est Antoine) a fait mieux ; comme nos ennemis sont les meilleurs auxiliaires et les seuls guides de notre progrès en nous révélant à nous-mêmes les défauts qui ternissent la netteté de notre conscience, ils sont les véritables instruments de notre épuration. Il ne suffit plus de leur pardonner, nous devons reconnaître en eux nos fidèles amis, et les aimer comme tels. Il faut retourner à l'essence même, au principe initial des religions : à la loi de la conscience ; il faut dégager cette loi de toutes les formes extérieures, de tous les rites, de toutes les liturgies qui en obscurcissent la notion. Puisque nous vivons entourés d'un fluide fait de tous les actes et de toutes les pensées commis ou conçus pendant nos existences antérieures – fluide que le Père maniait à sa volonté et d'où il tirait ses guérisons, – il faut l'exalter au cours de l'existence actuelle en pratiquant le désintéressement le plus absolu. La douleur, les épreuves nous sont envoyées pour nous permettre de nous élever successivement jusqu'à la quasi-perfection morale et à l'amour universel...
    – Mais, interrompons-nous, fort inquiet, ce dogme des réincarnations n'est-il point hérétique ? Ne sentez-vous pas quelque peu le soufre ?
    – Nullement, cher monsieur, nous respectons toutes les religions : nous remontons seulement à leur principe commun.
    – Mais vous ne les pratiquez pas ?
    – Nous sommes les fidèles du Père. Il est pour nous la réincarnation du prophète qui parut plusieurs fois pour révéler au monde la loi de la conscience...
    – Et votre foi justifie vos miracles ?
    – Assurément.
    – Et vos miracles justifient votre foi ?
    – Sans doute... comme dans toutes les religions, ajoute le frère antoiniste.

    A Tours le Culte Antoiniste est modestement installé « au fond de la cour », dans une des rues pittoresques de la vieille ville. Ne précisons pas : trop de monde y courrait !... Le Culte Antoiniste distribue à ses fidèles : images, bréviaires, etc.
    Nous avons eu la joie pieuse d'en contempler des spécimens : une lithographie représente le père Antoine, sur son lit de mort, après sa désincarnation. L'imprimeur n'a, sans doute, pas bien compris : il lui a paru plus naturel de mettre le père Antoine désencorné.
    O coquilles ! O typos !

                                           Un vieil étudiant.

L'Union libérale, 30 novembre 1913

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