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Palais de Justice - Le Procès Dor (Le Bruxellois, 5 avril 1917)(Belgicapress)

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Palais de Justice - Le Procès Dor (Le Bruxellois, 5 avril 1917)(Belgicapress)

PALAIS DE JUSTICE
COUR D'APPEL DE BRUXELLES
Le Procès Dor

    Audience du 3 avril 1917. – Pour le cas Solms, Dor a ou plusieurs petites condamnations 18 Jours de prison, ce sont les faits les moins graves.
    Pour les époux Chartier, le tribunal de Charleroi a condamné à 4 mois de prison et 200 fr. d'amende. Ces victimes ont été sous une dépendance telle de Dor, qu'elles prenaient pour un Dieu, qu'elles se seraient jetées au feu s'il l'avait ordonné.
    Dor leur faisait prendre ses brochures, les engageait à lui payer du charbon, à mettre 100 fr. dans le tronc. La fille Chartier dont les parents voulaient faire une adepte, déclara à l'audience de Charleroi, que sa première visite chez le père fut pour elle une déconvenue et qu'elle ne put s'empêcher de le qualifier de cochon.
    Le cas Delisée est plus caractéristique encore. Cette femme fut à ce point subjuguée par Dor qu'elle déclara ne plus pouvoir vivre loin de lui. Elle se fit bâtir une maison proche de l'église doriste, installa à la demande de Dor le chauffage central dans le Temple moral et fit un grand nombre d'autres frais.
    Elle aussi eut un jour les yeux dessillés et c'est son cas qui valut à Dor, en première instance, 8 mois de prison et 17,000 fr. de dommages et intérêts.
    Après cet exposé général l'audience est levée à 5 heures.
    La Cour reprend audience à 10 heures. M. Smits continue la lecture de son interminable rapport. Il en vient aux audiences correctionnelles de novembre dernier à Charleroi. Ce sont les faits repris dans la prévention qui retiennent surtout l'honorable rapporteur.
    Quatrième audience : mercredi matin. – Beaucoup de monde ce matin. L'enceinte du public se garnit rapidement. M. et Mme Dor s'entretiennent amicalement, avec leurs adeptes.
    On apporte un banc pour les invités, des dames de magistrats qui, elles aussi, veulent voir le fondateur du Dorisme.
    A 10 heures, l'audience est ouverte. On entend encore quatre témoins cités par la défense. Ce sont des fanatiques du père. Ils ont été guéris. Le président les interroge avec adresse pour leur faire dire ou qu'ils ont payé les soins du faux médecin, ou que celui-ci s'est livré des pratiques réprouvées par la morale des lois. Mais il a affaire à des témoins bien stylés qui répondent ce qu'ils veulent mais auxquels on ne fait pas dire autre chose. L'un d'eux avait même apporté un discours écrit. On le lui fait rengainer, l'audience devant être exclusivement orale.
    Au demeurant, rien de nouveau dans tout cela. A 10 heures, M. le président passe à
    L'interrogatoire du Père Dor. – Celui-ci s'avance très posément vers la Cour. Son ton est calme, fortement nasillard, il a l'accent wallon fort prononcé.
    D. – Le Parquet vous reproche d'exercer l'art de guérir.
    R. – Je ne donne que des conseils moraux. Nos maux proviennent de nos excès. Je remonte à la cause.
    D. – Vous déconseillez d'aller chez les médecins.
    R. – Ceux qui me consultent n'ont plus besoin de médecin, puisque je les aide à supprimer la source des maladies.
    D. – Vous avez donné des recettes directes. Vous avez fait supprimer des bandages, du lait des enfants ?
    R. – Je n'ai jamais donné que des conseils, et ceux qui les ont suivis s'en sont trouvés bien.
    D. – Vous avez ordonné du thé Chambard, des lavements salés, des potions sucrées.
    R. – C'est faux. Ceux qui disent cela sont des personnes achetées.
    D. – Il y a des maladies qui n'ont aucun rapport avec la morale : l'asthme, la pneumonie, la hernie. Vous avez exercé pour ces cas-là aussi.
    R. – Non ! Je me borne à conseiller l'énergie, la confiance.
    D. – Vous aviez des pratiques, des gestes spéciaux pour en imposer.
    R. – Du tout. Je suis chez moi comme ici. Tout le monde fait des gestes en parlant.
    D. – On n'a pas toujours le geste solennel du serment, les bras levés, les yeux au ciel.
    R. - –Ceux que je guéris le sont par la foi qu'ils ont en moi ; ceux qui n'entendent pas se corriger, je les renvoie aux médecins.
    D. – Vous avez fait déshabiller des malades ?
    R. – C'est faux.
    D. – Le Parquet vous reproche d'avoir par vos manœuvres extorqué pas mal d'argent à Solms, Chartier, Delisée.
    Le prévenu nie.
    D. – Vous vous faisiez appeler le Christ.
    R. – Non ! On m'appelait ainsi.
    D. – Vous laissiez faire.
    R. – je ne pouvais empêcher cela. (Puis se recueillant et montant la marche qui le sépare de la Cour) D'ailleurs je suis le Christ ! Oui je le suis, non pas le faux, mais le vrai. (Mouvement prolongé et curiosité dans la salle.)
    D. – Vous admettez donc ce que vous contestiez hier ?
    R. – Oui. C'est la première fois que je me donne mon vrai titre.
    On attend anxieux. On suppose que le président va réclamer des preuves, une démonstration. Mais pas du tout ; il ramène de suite l'inculpé aux faits de la prévention.
    D. – Vous faisiez des grimaces sur vos malades ; vous mettiez la main sur leur tête.
    R. – Jamais, jamais.
    Dor s'explique avec chaleur au sujet des divers faits d'escroquerie. Il reconnait certains faits matériels, mais dit que les dépenses des Chartier et des Delisée ne lui ont jamais donné personnellement le moindre avantage.
    « Madame Delisée a fait pour moi un testament. Je n'ai connu la chose qu'après la descente du Parquet. Mais sapristi, malheureuse, lui ai-je dit, vous allez me compromettre, Courez vite à la gare, allez au coffre-fort du Crédit Général et déchirez cette pièce. – Voilà comment je suis intéressé, moi !
    « Quant aux attentats à la pudeur, c'est encore elle qui m'a devancé. Elle sait que le Père est innocent. Elle sait que j'ai sa confession et qu'il me suffirait de la révéler pour la confondre. Mais qu'elle se rassure : je ne commettrai pas le crime de la dévoiler ; elle est brûlée. »
    Dor conclut en affirmant que s'il est condamné, il sera victime de son désintéressement et de son honnêteté.
    Toujours tranquillement, solennellement, ramenant ses bras en un geste bénisseur, le Christ retourne au banc d'infamie.
    Les plaidoiries. – M. le président : « La parole est donnée à la partie civile et d'abord à l'avocat de la Société de Médecine de l'arrondissement de Charleroi.
    Mtre Gérard rappelle la vocation de Dor, qui avait très bien pu vivre de son métier d'ajusteur, mais fut hypnotisé par les succès d'Antoine le guérisseur, qui était son oncle. Dor aurait pu s'installer prophète à Jemeppe, mais en bon neveu et en madré exploiteur, il préféra ne pas faire concurrence sur place au Père Antoine. Il choisit un milieu du même genre que Jemeppe et jeta son dévolu sur Roux-Wilbeauroux où il vint s'installer en 1909. Ses clients furent immédiatement nombreux. La justice en a entendu un certain nombre. Elle a entendu quelques victimes, quoique ces personnes préfèrent souvent se taire que de révéler leur crédulité et de provoquer des railleries. On a surtout entendu des fervents, des adeptes et la Cour a désiré se rendre compte par elle-même de la mentalité de ces malheureux que le charlatan est parvenu à subjuguer complètement, auxquels il impose de venir conter ses louanges jusque dans le prétoire de la Justice. Il se laissait appeler le Christ. Aujourd'hui dans le prétoire de la Justice, il a été plus outrecuidant encore : Le vrai Christ, s'est-il écrié, c'est moi ! (Rires.) Qui dira les méfaits des conseils de cet homme ? Ses principes végétariens, ses ordonnances de lavement au sel, ses conseils sur la nourriture des enfants constituent bel et bien l'exercice illégal de l'art de guérir. Ses manœuvres, impositions de main et le reste sont le corollaire du délit. Dor se faisait passer pour le Christ réincarné ; il se prétendait capable de guérir toutes les maladies par son fluide. Ce fluide existe-t-il ? Y a-t-il des fluides particuliers, des rayons X, des rayons rouges ? C'est incontestable. Mais on ne peut s'en servir sans titres ni diplômes, et ces moyens sont un danger entre les mains des rebouteux. Dor proteste contre la prévention d'exercice illégal de guérir ; Il n'aurait donné que des conseils moraux. Les médecins, dit-il très injustement, ne voient pas les causes du mal, ils ne s'occupent que des effets. Non, Dor ne se borne pas à donner des conseils d'hygiène, des conseils moraux. Il veut guérir toutes les maladies, il s'occupe du cancer aussi bien que des maladies d'enfant, des maladies d'estomac. Sa compétence est universelle. Il fait jeter le bandage des hernieux, il met des malades affaiblis au régime de l'eau, il commet ce crime de s'en prendre même à l'alimentation du nouveau-né.

Le Bruxellois, 5 avril 1917 (source : Belgicapress)

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À Mons-lez-Liège, un mineur pensionné tire cinq coups de révolver sur une femme (La Meuse, 28 mars 1934)(Belgicapress)

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À Mons-lez-Liège, un mineur pensionné tire cinq coups de révolver sur une femme (La Meuse, 28 mars 1934)(Belgicapress)

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Surveillons notre façon de penser (Le Fraterniste, 15 octobre 1924)

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Surveillons notre façon de penser (Le Fraterniste, 15 octobre 1924)

Surveillons notre
            façon de Penser

    Ce conseil s'adresse à tout le monde, mais en particulier, à ceux qui souffrent. Ceux-ci, par suite de leur état pathologique, voient tout en noir. Ne connaissant peu ou pas l'influence de la pensée sur l'organisme, ils aggravent inconsciemment leur état en entretenant des pensées pessimistes.
    Nous voyons chaque jour, l'illustration de la puissance de la pensée sur le corps. Pour maintenir l'intégrité des cellules du corps et les conserver dans leur état normal, il faut que la pensée soit saine et que toutes les vibrations soient en harmonie. C'est dans ces conditions, et uniquement dans ces conditions, que la pensée fera du bien à la vie cellulaire du corps. Toute pensée ou suggestion agréable fera circuler un frémissement de vie dans le système cellulaire. D'un autre côté, toute note discordante, toute pensée qui cause des inquiétudes, toute suggestion de maladie, de jalousie, d'insuccès, infiltre son venin jusque dans les cellules les plus éloignées et reflète sa forme hideuse dans le corps.
    Le système nerveux est un phonographe beaucoup plus étonnant que celui d'Edison. Aucun son ne lui échappe, il saisit toutes les nuances, il prend note de tout son merveilleux mécanisme et ses impressions ne s'effacent jamais.
    L'œuvre la plus avantageuse qu'un être humain puisse faire pour lui-même, c'est de conserver sa vie cellulaire tout entière dans les conditions les plus florissantes possible. Alors, il sera absolument normal, et lorsqu'il sera normal, il sera droit, fidèle, honnête et loyal.
    A cette fin, la pensée vous suggéra le modèle qui vous servira d'idéal pour former votre attitude mentale.
    Ainsi, vous, cher lecteur ou lectrice, qui me lisez, êtes-vous malade ? Si, oui, ne perdez pas de vue l'image de la santé. Pensez à vous, comme si vous étiez un être fort et vigoureux. Ne laissez plus entrer dans votre mentalité ces pensées de tristesse, de faiblesse, de lassitude, etc. Rejetez la représentation de la maladie comme vous chasseriez un voleur de votre maison. Fuyez toute pensée de crainte, abandonnez les idées noires dans lesquelles trop de malades se complaisent. Ces idées moroses ne servent qu'à engendrer le découragement.
    La santé, la force, la vigueur, voilà ce qui doit dominer dans vos pensées. Si vous entretenez une image de vous-même, qu'elle soit complète. Nous ne pouvons nous élever plus haut physiquement et moralement, que notre représentation mentale de nous-mêmes. Une foule de personnes sont les esclaves ou les victimes de leurs représentations avilissantes d'elles-mêmes. L'image de la faiblesse ou d'une santé médiocre entretient en elles une attitude mentale morbide. Personne ne peut être robuste sans une image saine et vigoureuse de lui-même. Si vous désirez la santé, pensez à la santé, entretenez-vous dans des pensées de force, de vigueur, d'énergie, et non dans des pensées contraires.
    Un très grand moraliste, Prentice Mulfort, a dit ceci : « Votre esprit peut rendre votre corps malade ou bien portant, fort ou faible, suivant la sorte de pensée qu'il émet. » et encore : « Si dans votre esprit, vous bâtissez continuellement un idéal de vous-même, tel que vous le désirez, fort, plein de santé, vigoureux et heureux, vous créez en vous-même un élément invisible qui attire toujours plus de santé, plus de vigueur et plus de force. »
    Ceci est l'expression même de la vérité. En voulez-vous la démonstration ? ; voici un exemple frappant. Il y a environ deux mois, je reçus la visite d'une dame qui me tint, à peu de chose près, le langage suivant : « Monsieur, j'ai appris par une personne que vous avez guérie, que vous soignez les maladies par le Magnétisme et la Suggestion. Vu les merveilleux résultats obtenus sur la personne précitée, je viens vous demander d'avoir bien l'obligeance de me traiter par la même méthode. » Lui ayant répondu affirmativement, cette personne m'expliqua son cas. D'après plusieurs diagnostics médicaux, elle avait de l'entérite muco-membraneuse et le foie malade. Elle ne pouvait absorber aucun aliment sans qu'il provoque des douleurs ou vomissements.
    Après l'avoir étroitement questionné, je reconnus en ce malade une personne très nerveuse. Quand je lui ai eu demandé si elle prenait son régime avec satisfaction, elle me répondit ceci : « Non, Monsieur, je ne prends pas mon régime avec plaisir, car chaque fois que je prends une bouchée de nourriture, je crains toujours avoir une indigestion, et c'est ce qui arrive neuf fois sur dix. »
    J'ai fait comprendre à cette brave dame la grande erreur qu'elle commettait en opérant de cette manière. Je lui ai démontré, en quelques mots, l'influence de la pensée sur les organes. Après l'avoir soignée par les procédés magnétiques, je lui ai fait quelques suggestions pour lui modifier sa façon de penser. Dès le début, les résultats furent satisfaisants parce que cette malade ne pensait plus à avoir d'indigestion lorsqu'elle prenait ses repas.
    Certes, on n'obtient pas sur tous les malades des résultats aussi rapides, l'impressionnabilité du sujet variant avec chaque individu, malgré cela, on obtient toujours de bons résultats avec le temps et la patience.
    Ce qui précède, démontre amplement l'importance, la nécessité qu'il y a à surveiller sa façon de penser.
    J'ai connu des gens qui, pendant des années ont entretenu la pensée qu'ils portaient le germe d'une maladie cachée ; ils furent victimes de cette funeste habitude.
    Se traîner pendant des années avec la conviction que l'on ne vivra pas longtemps, parce qu'une maladie secrète vous mine sourdement, est un cauchemar qui empoisonne la vie et qui ne peut avoir que de fatales conséquences. Et cette attitude mentale qui tient en permanence le spectre de la mort devant vos yeux, a infailliblement son contrecoup dans votre corps.
    Pour se soustraire au mal, il faut en éloigner l'idée. De même pour surmonter un malaise, une faiblesse, il ne faut pas s'entretenir des symptômes qui nous rappellent ces troubles. Les personnes nerveuses sont naturellement exagérées. Les nerfs jouent un grand rôle sur l'imagination qui donne aux moindres choses des proportions démesurées. Si l'imagination peut rendre une personne malade, elle peut aussi par procédé inverse la ramener à la santé.
    Représentez-vous dans votre esprit ce que vous désirez devenir et essayez de toutes vos forces de réaliser ce désir, et, la volonté aidant, vous y arriverez !
    La mauvaise santé est la cause ordinaire des insuccès et de nombreuses situations malheureuses. Elle a pour cause une manière erronée de penser et une négligence totale des grandes lois hygiéniques. Evidemment, l'on ne peut obtenir la solution d'un problème qu'en procédant d'une manière conforme aux lois mathématiques ; de même les malades ne peuvent s'attendre de guérir et de revenir en santé s'ils violent pratiquement toutes les lois de l'hygiène. Pour obtenir le bon rendement d'un cheval il faut qu'il soit nourri régulièrement, tenu avec propreté, et qu'il ait le repos nécessaire ; il en est de même pour l'être humain.
    Une mauvaise alimentation, le manque d'hygiène et de repos, ne peuvent produire que le déséquilibre, la rupture de toute harmonie.
    Une erreur très commune, veut que l'on doit manger beaucoup pour acquérir plus de force, plus de santé. Quel paradoxe ! Je ne veux pas m'étendre plus longtemps sur ce sujet, me réservant de le reprendre très prochainement. Mais auparavant, permettez-moi de vous citer l'avis d'un médecin autorisé : « Un fait incontestable, écrit le Docteur Noirot, dans son « Art de vivre longtemps », c'est que l'homme civilisé mange trop, et consomme presque toujours, surtout en matières animales, beaucoup plus que n'exige l'entretien de la vie. La nature se contente de peu ; dans nos habitudes sociales, l'appétit est souvent factice. »
    Afin que tous les abonnés de notre cher « Fraterniste » puissent bénéficier des avantages que leur procurera le développement de leurs facultés psychiques, je ferai paraître sous peu, avec l'assentiment de notre sympathique Monsieur Lormier, une série d'articles ayant pour titre : l'Education Psychique.
    J'espère ainsi rendre service, dans la mesure de mes faibles moyens, à ceux qui souffrent et à tous les déshérités de la vie !

    MAURICE THOMAS.

                             50, rue du Vieux Moulin

                                        Fives-Lille

Le Fraterniste, 15 octobre 1924

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Le Devoir du fraterniste & M. Béziat à Liège (Le Fraterniste 22 mai 1914)

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Le Devoir du fraterniste & M. Béziat à Liège (Le Fraterniste 22 mai 1914)

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Jules Noirfalise - Antoine le Guérisseur et les Cléricaux (Journal de Charleroi, 5 juillet 1912)(Belgicapress)

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Jules Noirfalise - Antoine le Guérisseur et les Cléricaux (Journal de Charleroi, 5 juillet 1912)(Belgicapress)L'Actualité

Antoine le Guérisseur
                     et les Cléricaux

    Antoine le Guérisseur est mort. Ce fut un étrange thaumaturge, et certes on peut philosophiquement sourire de la simplicité de ses procédés et de la naïve confiance que ses adeptes avaient placée en lui.
    Comme tous les fondateurs de religion, il avait l'esprit mystique, brumeux, solennel et utopique.
    Il exprimait des aphorismes le plus souvent nuageux. Aux questions philosophiques les plus élémentaires, il répondait par des actes de foi et d'amour qui n'expliquaient rien du tout.
    Que les libres penseurs aient souvent souri au spectacle de la religion d'Antoine, s'implantant chez des amis simples, cela se comprend.
    Mais que les cléricaux, dont la religion est pétrie de dogmes absurdes, de croyances étranges et de fétichisme souvent commercial, se moquent du pauvre Antoine, voilà qui est inadmissible.
    Or, nous lisons dans la « Gazette de Liége » du 27 juin :
    « Antoine le Guérisseur est-il mort ?
    « Nullement ! Il s'est désincarné » ! Telle est l'heureuse et délicate expression mortuaire que son cénacle de lévites a récemment découverte pour annoncer au monde le trépas du « Père ».
    « N'est-ce pas l'expression qui convenait à cet étrange personnage, dont toute la vie fut une « désincarnation » ?
    « Il inclina au spiritisme qui est une abstraction de la chair. Au régime d'alimentation carnée il substitua l'usage des légumineux et farineux : le régime végétarien. Et par là peut-être se préparait-il, vivant, à la « désincarnation » suprême. Il était végétarien total, dit sa nécrologie. L'excès nuit en tout.
    « Il y avait longtemps, d'ailleurs, nous semble-t-il, que l'esprit du Père Antoine, perdu dans des spéculations mystiques et théogéniques, extra-terrestres, se refusait à reprendre contact avec le corps. Depuis plusieurs années déjà, il s'était désincarné.
    « Il suffirait, pour s'en convaincre, de tenter la lecture de quelques chapitres de la doctrine antoiniste. Elle est tellement diffuse et incompréhensible ! »
    La « Gazette de Liége » a-t-elle bien réfléchi à ce qu'elle imprimait là ? Comment ose-t-elle parler de « spéculations mystiques et théogéniques extra-terrestres » !
    Les catholiques ont-ils cessé de croire au Christ et à sa résurrection, de considérer l'Apocalypse et les Evangiles comme livres sacrés ? Or, ces documents plus ou moins authentiques du Nouveau Testament ont-ils cessé d'être « diffus et incompréhensible ?... »
    Il nous semble cependant que voilà près de deux mille ans que philosophes, théologiens et pères de l'Eglise discutent leur texte et ne parviennent pas à s'entendre sur leur sens précis...
    Les cléricaux se moquent d'Antoine ? Mais qu'ils se regardent donc eux-mêmes, qu'ils songent à leurs dogmes, aux récits nuageux des évangélistes, aux prétendus miracles des thaumaturges catholiques, aux cultes ridicules et enfantins que l'Eglise encourage et qui transforment la simplice religion de Jésus en un fétichisme comparable en stupidité aux superstitions les plus naïves des peuplades congolaises.
    Pour nous, libres-penseurs, il y a dans le fait de la propagation étonnante de l'Antoinisme une leçon éloquente. C'est la facilité avec laquelle, même au vingtième siècle, peut s'implanter un culte mystique.
    Que de gens sincères affirmeront, dès aujourd'hui, de bonne foi, qu'Antoine faisait des miracles. Et pour peu que sa doctrine se propage encore parmi les gens simples qui sont, hélas majorité, dans quelques années, rien ne s'opposera à ce que la légende populaire en fasse un Dieu à l'égal de Jésus.
    Celui-ci n'apparaît-il pas, lui aussi, dans la brume des légendes de son temps, comme un pauvre homme d'humble naissance qui exerça un certain ascendant sur les pauvres gens de son entourage ?
    L'Antoinisme est, pour nous, la preuve de la fragilité du témoignage humain en matière religieuse. Ceux qui croient aux miracles du guérisseur de Jemeppe ne sont ni plus ni moins sots que ceux qui adorent un Christi dont l'existence est discutable et dont aucun historien contemporain n'a parlé. Les cléricaux se moquent d'Antoine désincarné. Mais ils acceptent comme article de foi la fable ou plutôt le symbole de la résurrection de Jésus trois jours après sa mort.
    Mais, diront-ils, des témoins ont raconté dans les Evangiles qu'ils avaient revu Jésus vivant après son supplice.
    Qui sait si, dans quelques semaines, un brave Antoiniste, illuminé et mystique, ne viendra pas raconter sincèrement qu'il a rencontré le « Père » sur la route de Jemeppe et que, comme l'apôtre Pierre du beau roman de Sienkiewicz, il lui a crié : « Quo Vadis Domine ? »
                                                                     JULES NOIRFALISE.

Journal de Charleroi, 5 juillet 1912 (source : Belgicapress)

    Jules Noirfalise était avocat, journaliste et conseiller communal (échevin) libéral (modéré). Également franc-maçon, il prend ici naturellement la défense du culte antoiniste face au catholicisme.

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Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

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Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

Ayant trop sacrifié à Bacchus, il se promenait en ville
au volant d'un tracteur de 10 tonnes avec remorque !

MAIS IL ECRASA UNE VIEILLE FILLE
QUI EN MOURUT PARCE QU'ELLE REFUSA DE SE FAIRE SOIGNER !

Telle est l'affaire inouïe qui se plaide devant le tribunal d'Anvers

    Le machiniste Pierre Van H..., âgé de 31 ans, domicilié à Anvers, est prévenu de vol et d'homicide par imprudence, dans des circonstances vraiment exceptionnelles.
    Le prévenu était au service de la firme Fr. Bollekens. Le 7 février dernier, pris de boisson, il conçut une idée qui ne peut germer que dans un cerveau obscurci par l'alcool : faire un petit tour avec... un tracteur et remorque chargée de dix tonnes de papier ! Sans être vu, le machiniste parvint à sortir le lourd véhicule du garage de ladite firme et se dirigea vers Merxem. En voulant s'insinuer entre un autobus à l'arrêt et le trottoir, il écrasa la demoiselle Renée Delmaire, qui fut atteinte au ventre. Or, cette de moiselle était une « antoiniste », une secte mi-religieuse mi-spirite, qui possède un cloître hermétiquement fermé à Merxem. Mlle Delmaire fut transportée dans cette retraite, où l'on refusa de la laisser soigner par un médecin, parce que la règle des antoinistes défend tout attouchement étranger. On insista vainement : les antoinistes déclarèrent que la foi seule pouvait guérir la blessée. Celle-ci succomba d'ailleurs le 27 février, faute de soins et à la suite de l'infection de la plaie. Dans la lettre de faire part, les antoinistes annoncèrent que la demoiselle « s'était désincarnée » ...
    Dans ces conditions, le ministère public a abandonné la prévention d'homicide par imprudence et ne retient que le vol, les coups et blessures involontaires avec la circonstance aggravante pour l'intéressé d'avoir conduit un véhicule alors qu'il se trouvait sous l'influence de la boisson.
    Me Monette plaidait comme partie civile au nom de la firme Bollekens, dont le matériel fut endommagé. Me Brans défendait le prévenu.
    Prononcé à quinzaine.

Journal de Charleroi, 13 octobre 1937 (source : Belgicapress)

 

    On n’en apprendra pas plus sur cette pauvre femme. Het Handelsblad van Antwerpen du 9 novembre 1937, après avoir rappelé les faits indique que l’inculpé sera puni d’une peine de 6 mois de prison et 1.400 francs d’amende. M. Bollekens reçoit 10.000 francs en dommages et intérêts. La Libre Belgique du 11 novembre évoque seuls les faits bruts de l'histoire.

Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

Het Handelsblad, 9 novembre 1937 (Belgicapress)

 

Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

 

 

La Libre Belgique,
11 novembre 1937
(source : Belgicapress)

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L'école morale devient un cinéma (Gazette de Charleroi, 9 janvier 1921)(Belgicapress)

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L'école morale devient un cinéma (Gazette de Charleroi, 9 janvier 1921)(Belgicapress)

    L'Ecole morale. – Le Temple de la Vertu érigé par le Père Dor au moyen des fonds fournis par ses « opérés », vient de recevoir une destination depuis longtemps prédite : le foyer du dorisme se mue en cinéma.
    L'aménagement de la salle est conçu dans la note la plus moderne, et un confort inconnu dans les cinés de village caractérise l'ensemble.
    A savoir si l'« opérateur » nouveau vaudra l'ancien, et si le Père a laissé à ses successeurs une ample provision du « fluide » qui attire et retient les foules.

Gazette de Charleroi, 9 janvier 1921 (source : Belgicapress)

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L'Antoinisme - Correspondance (La Meuse, 8 décembre 1910)(Belgicapress)

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L'Antoinisme - Correspondance (La Meuse, 8 décembre 1910)(Belgicapress)

CORRESPONDANCE

L'ANTOINISME

    M. F. Deregnaucourt, président du Comité du Temple, antoiniste de Jemeppe-sur-Meuse, nous prie de bien vouloir insérer l'article suivant :

    Antoine-le-Guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse, et ses adeptes, viennent de déposer sur le bureau de la Chambre des représentants, une pétition qu'ils adressent au Roi et aux Chambres pour demander la reconnaissance légale du culte antoiniste. Cette pétition est signée par 160,000 adeptes d'Antoine, tous Belges et majeurs.
    Les progrès rapides de l'Antoinisme en Belgique et en France tiennent du prodige. La religion nouvelle, fondée à Jemeppe-sur-Meuse depuis quelques années, compte aujourd'hui plusieurs centaines de milliers d'adeptes. Tous les Liégeois connaissent le Temple de Jemeppe-sur-Meuse, dont la gestion matérielle appartient à un Comité de neuf membres dont j'ai l'honneur d'être le président ; dont M. Delcroix, professeur à l'Athénée Royal de Liége, est le secrétaire, et dont M. Delaunoy, lieutenant d'infanterie à Bruxelles, est le trésorier. D'autres temples vont être érigés, notamment à Bruxelles et dans le Hainaut, aux frais des adeptes. Le Nord de la France se convertit rapidement à la religion nouvelle. Il y a un millier d'adeptes à Tours, autant à Vichy, autant à Nice et à Monaco. Un adepte de l'Isère fait construire, au Touvet, un temple sur le modèle de celui de Jemeppe.
    Il s'agit donc là d'un mouvement religieux très sérieux. Mais il faut assister aux exercices du culte, au temple de Jemeppe-sur-Meuse, pour se convaincre du grand sentiment de piété qui anime les adeptes. Les lundi, mardi, mercredi et jeudi de chaque semaine, le Maître opère sur tous les malades réunis dans le temple. C'est à peine si l'édifice peut contenir la foule recueillie. A dix heures, Antoine entre dans le temple, monte en chaire et l'opération s'accomplit devant environ deux mille personnes debout qui attendent, du Maître, avec une ferveur inexprimable, la guérison de leurs souffrances morales ou physiques. Tous les dimanches, à dix heures, un adepte donne lecture d'un chapitre de l'Enseignement. C'est la même affluence et le même recueillement.
    Si Antoine le Guérisseur et ses adeptes demandent la reconnaissance légale de leur culte, ce n'est pas pour obtenir des subsides ou la rémunération de ses ministres. L'antoinisme est basé sur le désintéressement le plus absolu, mais nous vivons sous une législation qui confère aux cultes reconnus par la loi de très grands avantages. Jusqu'ici, seuls les cultes catholique, protestant et juif ont demandé et obtenu la reconnaissance légale et joui des avantages afférents à cette reconnaissance.
    L'antoinisme a les mêmes droits de jouir de ces avantages.
    Le plus grand de ces avantages est d'assurer l'existence légale des édifices consacrés aux cultes. Dans les cultes reconnus, les fabriques ou consistoires ont la personnification civile, peuvent recevoir des dons et legs : ils sont propriétaires des églises, temples ou synagogues. Il n'y a plus de transmission de propriété à effectuer, plus de droits de mutation ou de succession à payer. La reconnaissance de l'antoinisme aura donc pour effet d'assurer l'existence légale du temple de Jemeppe-sur-Meuse et des autres temples qui seront érigés ultérieurement.
    Cette considération suffit pour démontrer l'intérêt que les 160,000 signataires de la pétition ont à voir la Chambre des représentants et le Sénat accueillir leur demande et voter une loi qui assimilerait l'antoinisme, quant à la reconnaissance légale, aux cultes catholique, protestant et juif.
    Nous ne voyons pas, d'ailleurs, qui pourrait s'y opposer. Le droit des antoinistes est évident et qui voudrait prendre la responsabilité d'un véritable déni de justice ? Ce ne seront certainement pas les catholiques de la Chambre, qui doivent être heureux de constater cette renaissance du sentiment religieux dans notre pays. Et quant aux libéraux et aux socialistes, nous savons qu'ils sont, comme nous, partisans de la séparation de l'Etat et des Eglises ; mais tant que nous vivons sous la législation actuelle, voudront-ils refuser à l'antoinisme les avantages que la loi confère aux autres cultes ? Nous ne pouvons pas le croire et nous sommes convaincus que tous seront d'accord pour voter la loi demandée.
    Et ainsi seront réalisés les vœux du saint de Jemeppe-sur-Meuse, devant qui tous doivent s'incliner avec vénération. N'est-il pas la plus grande force morale qu'il y ait au monde ?

DEREGNAUCOURT.

La Meuse, 8 décembre 1910 (source : Belgicapress)

 

    Ce texte du frère Florian Deregnaucourt suit le témoignage d’Hélène Defrance paru dans la revue Wallonia (Tome XVIII, n°12, déc. 1910).

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Groupe Antoiniste - 244, rue Gilles Magnée - Ans (Liège)

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Groupe Antoiniste - 244, rue Gilles Magnée - Ans (Liège)

Groupe Antoiniste - 244, rue Gilles Magnée - Ans (Liège)

    Trouvé sur internet, une photo d'un "groupe antoiniste", à Ans (extrême Nord-Ouest de Liège).
    Mère décide de fermer les salles de lectures en Belgique en 1932 de peur de voir les guérisseurs prêcher autre chose que la Révélation du Père. C'est pourquoi on annonce ici l'existence d'un Groupe Antoiniste. S'agit-il d'un tentative de dissidence faisant suite à celle d'Angleur après le décès du frère Hanoul ou précédent la construction du temple de Retinne ?
    S'étant retirée en 1931 des affaires françaises, la France continua à ouvrir des salles de lectures.


    Entretemps, le Frère Pierre Beaujean précise que "jusque dans les années 1990, a existé un "Temple" à ANS. Mais s'agissait d'une initiative d'une sœur. Ce "Temple" n'a jamais figuré dans la liste des Temples. Il était situé Rue Magnée."

    Il ajoute : "J'ai découvert ce "Temple" fin des années 1980. Je crois que cela a existé jusque +/1995. La "desservante" a, selon ce que la sœur Germaine de Bierset m'a dit, avait cessé après son mariage. Bien que non reconnu comme "temple", il avait quand même reçu une plaque normale. Et, je n'ai jamais entendu parler de problèmes particuliers avec Jemeppe. Il parait qu'elle vouait une dévotion particulière au fils du Père ANTOINE."

    Frère Pierre Dock indique encore : "Alors, voici les infos recueillies ce jour d'une ancienne desservante de 88 ans.
    Le couple qui a fondé cette salle de lecture était desservant au Temple de Forest, lorsque le Conseil les a forcé à enlever les photos, ils ont quitté Forest, sont revenus à Ans, on fait des travaux dans ce qui était un fournil et ont créé cette salle de lecture où le travail de Mère était respecté à la lettre et où il y avait beaucoup de monde et effectivement elle a cessé ses activités en 1990.
    Frère Emile et Sœur Mimi, fondateurs de Retinne, faisaient du service là-bas, avant la construction de Retinne.
    PS: Particularité : un système astucieux de poulies qui permettait l'aération du Temple lors des fortes chaleurs et les jours d'affluence."

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Ces bons français... (Le Vingtième Siècle, 20 décembre 1910)(Belgicapress)

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 Ces bons français... (Le Vingtième Siècle, 20 décembre 1910)(Belgicapress)                                             CES BONS FRANÇAIS...
    Un quotidien français illustré, qui a vu le jour il y a quelques semaines, a consacré deux colonnes, abondamment illustrées, à Antoine le Guérisseur. Notre confrère a situé en Angleterre le bonhomme et le théâtre de ses exploits.
    C'est déjà très bien. Mais voici mieux. « Paris-Journal » termine un article sur Antoine par les lignes suivantes :

    « Deux détails savoureux pour en finir avec Antoine et sa secte. Il parait que le temple de Jemeppe-sur-Meuse est bâti, comme beaucoup de maisons en Hollande, sur l'emplacement d'une exploitation charbonnière abandonnée, et que le grisou s'échappe, s'allume facilement à un petit trou que l'on a foré dans le plancher. »
    Voilà Jemeppe-sur-Meuse et son Antoine exilés en Hollande. C'est en effet, fort savoureux. Et qu'est-ce que vous dites de ces charbonnages hollandais qui chauffent encore, même inexploités, les maisons bâties sur leur emplacement ?
    Nos confrères français ne sont pas ferrés sur la géographie. En les pressant un peu, on leur ferait dire que Paris est en Gascogne.

Le Vingtième Siècle, 20 décembre 1910 (source : Belgicapress)


    On connaissait l'erreur fréquente entre Jemmapes et Jemeppe (André Thérive se défendait d'avoir fait l'erreur), mais on peut citer également l'exemple d'un journal de Bruxelles qui fait la même erreur.

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