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spiritisme

Victor Simon - Du Sixième Sens à la Quatrième dimension (1955)

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Victor Simon - Du Sixième Sens à la Quatrième dimension (1955)

Auteur : Victor Simon
Titre : Du Sixième Sens à la Quatrième dimension
Éditions : Société d'édition du Pas-de-Calais, Arras, 1955

    Victor Simon est né en 1903 à Bruay la Bussière. Ayant des aptitudes médiumniques, il s'intéresse assez rapidement à la spiritualité, puis au spiritisme qu'il soutiendra pendant des années. Médium peintre, il réalise de nombreuses toiles sous inspiration. Il soigne, assisté par de nombreuses entités spirituelles. Il fait également des conférences pour diffuser ses convictions.
    Il se désincarne en janvier 1977.  

    Ses ouvrages sont :  
Reviendra-t-il ? (1953)
Du sixième sens à la quatrième dimension (1955)
Du Moi inconnu au Dieu Inconnu (1957)

    L'auteur nous évoque la médiumnité, ce sixième sens, que tout être peut développé. Il nous parle avec justesse de sa propre démarche, des difficultés qu'il a rencontrées et la charité qu'il faut développer pour avoir l'appui d'entités bienveillantes. Il argumente sa vision des mystères de l'Egypte, de la disparition de l'Atlantide. Il s'attarde sur la médiumnité de Jeanne d'Arc pour enfin nous expliquer quelques unes de ses toiles qu'il a peintes.

source : Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec 

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Amour & Charité A.S.B.L à Liège (local spirite)

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Amour & Charité A.S.B.L à Liège (local spirite)

Les spirites ont toujours plusieurs groupes à Liège, par exemple Amour & Charité.
C'est le spirite Marcel Burtin qui en a été l'instigateur.
Le groupe dispose également d'une salle à Herstal.

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La désincarnation de Geoffroy Jost (Le Fraterniste, 18 juillet 1912)

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La désincarnation de Geoffroy Jost (Le Fraterniste, 18 juillet 1912)

 

La Désincarnation
                         de Geoffroy Jost

 

    Après Antoine, voici que Geoffroy Jost, le célèbre guérisseur de Dorlisheim, près de Metz, vient de mourir.
    Jost opérait un peu différemment des autres guérisseurs. Il avait la faculté de s'endormir lui-même (statuvolence à un très haut degré), en présence des malades et, à l'instar de Mlle Bar, de Saint-Quentin, il voyait les organes internes et diagnostiquait le mal. Il indiquait ensuite un traitement approprié le chacun des cas.
    En réalité, il était donc plutôt voyant que guérisseur proprement dit. Les malades qui allaient le consulter étaient fort nombreux et la petite villa où il opérait est bien connue des touristes qui fréquentent la région de Metz. Isolée des autres habitations, elle disparaît presque entièrement sur les frondaisons des plantes grimpantes qui couvrent ses murs...
    Beaucoup pleureront le brave guérisseur de Dorlisheim. Le nombre de ceux qui lui doivent santé et bonheur est considérable...
    Que souhaiter, à leur départ pour l'au-delà, à de tels êtres si grandement évolués ? C'est évidemment le bonheur qui les attend... et c'est, en somme, avec joie que nous devons saluer ce départ pour un monde meilleur, où les larmes, s'il en est encore, sont assurément moins amères que celles de notre pauvre condition d'égoïsme et de jalousie...
    Le Fraterniste accompagne, de ses meilleurs veux, vers le plan astral, le voyant Geoffroy Jost...

 

Le Fraterniste, 18 juillet 1912

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Le Flambeau avec Gust. Gony en 1895

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Le Flambeau avec Gust. Gony en 1895 (Die Übersinnliche Welt, v3-4, 1895-1896)(iapsop.com)

"Le Flambeau". Organe de la "Fédération spirite de la Région de Liége" et du "Comité de Propagande de Paris". Rédacteurs : Monsieur Félix Paulsen à Angleur-lez-Liège et Monsieur Gust.[ave] Gony à Jemeppe s. M., N° 1, Quai de la Saulx. Collaborateurs : J. C. Chaigneau, A. Laurent de Faget, Léon Denis, Victor Marchand, A. Dufilholl, Stanislas Dismièr, J. Fievet, Louis Piérard. Abonnement à l'année pour la Belgique 3 Frcs. Par union postale 6 Frcs. Numéro individuel 5 ct. Tirage 3 500 exemplaires.

Source : Die Übersinnliche Welt, v3-4, 1895-1896 (iapsop.com)

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Suc de la vigne (Allan Kardec)

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Suc de la vigne (Allan Kardec)

Suc de la vigne (Allan Kardec)

             Vignerons du Seigneur (colourise.sg)                              Vignerons du Seigneur(Colorized by MyHeritage)

 voir la photo originale

    Nous trouvons une comparaison matérielle des différents degrés de l'épuration de l'âme dans le suc de la vigne. Il contient la liqueur appelée esprit ou alcool, mais affaiblie par une foule de matières étrangères qui en altèrent l'essence ; elle n'arrive à la pureté absolue qu'après plusieurs distillations, à chacune desquelles elle se dépouille de quelque impureté. L'alambic est le corps dans lequel elle doit entrer pour s'épurer ; les matières étrangères sont comme le périsprit qui s'épure lui-même à mesure qui l'Esprit approche de la perfection.

Allan Kardec, Le Livre des Esprits,
Livre deuxième - Monde spirite ou des esprits
Chapitre IV, Pluralité des existences,
Transmigration progressive (Note d'Allan Kardec de la question 196)
Éditions du Griffon d'or, Collection du Pentagramme, 1947 (p.161)

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F.Delcroix - Aurore d'une civilisation moral (La Meuse, 26 octobre 1905 & Revue spirite, 1er décembre 1905)

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F.Delcroix - Aurore d'une civilisation moral (Revue spirite, 1er décembre 1905)

F.Delcroix - Aurore d'une civilisation moral (La Meuse, 26 octobre 1905 & Revue spirite, 1er décembre 1905)Aurore d'une civilisation morale

    D'aucuns dont les conceptions sont pacifistes et humaines, se plaignent de la cruauté du présent et inclinent à croire au néant de tout effort qui a pour but de transformer l'humanité. Ils s'effraient du sang et des larmes que coûte le plus léger progrès. L'individu change peu, à leur avis, restant au fond cette bête de proie qui s'approprie aux dehors d'une prétendue civilisation et substitue la ruse à la force. Que les circonstances le libèrent, soit sur le champ de bataille, soit dans les milieux lointains de l'expansion coloniale, le fond meurtrier réapparaît. La convoitise et la haine sommeillent dans les cœurs ; l'occasion ou le moindre froissement les réveille, l'impunité les débride. La lutte fratricide des intérêts divise les enfants d'une même patrie et la guerre, plus destructive que jamais, fauche par milliers des vies jeunes et vigoureuses, alors que notre monde, ô ironie, déplore la dégénérescence des races.
    Dans les villes, la corruption grandit et s'étale sans vergogne ; partout, dans le livre, au théâtre, aux vitrines, on exploite la sensualité. Et c'est une surprise pour qui réfléchit que tant de passions, aguichées par toutes les tentations modernes, ne parviennent pas à dissoudre les sociétés.
    – Voilà précisément la meilleure réponse aux doléances des pessimistes. Notre résistance morale s'est accrue. De même que la jeune femme se garde plus malaisément dans le luxe et le sourire des villes où elle jouit de plus de liberté que sous les regards ombrageux de la médiocrité campagnarde ; de même les vertus sont autrement méritoires au sein de notre âge d'or économique, dont les merveilles auraient fasciné nos misérables ancêtres.
    Notre sensibilité est plus fine et plus intelligente. La plupart des hommes craignent de faire souffrir, et cette bonté sert de mesure à leurs instincts. Les rapports sociaux imposent plus de ménagements ; il règne une sorte d'opinion moyenne de l'honneur qu'on ne heurte ni volontiers, ni impunément. Mais où apparaît clairement l'adoucissement des meurs, c'est dans la naissance et le développement d'œuvres toujours plus nombreuses de protection et de préservation sociales. Les sanatorias et les dispensaires de tuberculeux, les ligues en faveur de l'enfance, de la jeune fille, les colonies scolaires, les patronages de tous genres, réalisent des formes plus délicates de la bienfaisance et sont comme les signes d'une orientation nouvelle. Le même mouvement d'avant-garde se dessine par ailleurs. La médecine évolue dans le sens de l'étiologie et de la prophylaxie ; elle espère plus de l'hygiène des milieux et de l'esprit de prévoyance général que de la thérapeutique individuelle. L'école prenant de plus en plus contact avec la vie ambiante, s'inquiète davantage de la formation du cœur et des caractères. Elle reconnaît qu'il ne suffit pas d'utiliser les intelligences pour les triomphes matériels, qu'il importe autant, dans nos sociétés policées, de cultiver les penchants altruistes, d'aviver le sentiment de l'étroite solidarité qui unit les individus et les groupes sociaux. Ces tendances rénovatrices se sont affirmées dans tous les derniers Congrès internationaux de Liège, où a passé comme un souffle d'espérance. On dirait qu'une pensée d'unité cherche à se faire jour, que ces organismes épars sont en marche vers un même but, qu'ils se rejoindront bientôt pour former une puissante ligue offensive et défensive contre les lois d'airain de la nature et du champ de bataille économique.
    Les sociétés qui propagent ce mouvement de pitié et de solidarité humaine rencontrent partout mille encouragements. Des protecteurs illustres leur offrent leur appui moral et financier ; les comités d'action, et parfois de représentation, se composent des plus grands noms de la noblesse, de la politique, de la finance. Combien cette tâche paraît aisée cependant, en regard de la mission que M. Antoine a eu le courage d'assurer au cœur des idées ouvrières (1). Il a fondé une société spirite dans des vues toutes chrétiennes, résolu à négliger les manifestations physiques et les médiumnités bruyantes dont, ailleurs, on s'occupe un peu trop. Il aime mieux former des caractères. Il détache du cabaret et fortifie la vie de famille. Il détourne les esprits de la guerre des classes et des préoccupations utilitaires pour les aiguiller vers l'étude des problèmes intellectuels et moraux. Il habitue les adeptes à réfléchir sur les obstacles de chaque jour, enseignant la résignation, qui est à la fois une noble vertu et un acte de bon sens ; il leur conseille partout et toujours, par la parole de l'exemple, la réforme de soi qui est bien la question primordiale dans l'amélioration des sociétés. Les fidèles se réunissent dans leur temple trois fois par semaine : deux soirées sont consacrées à la lecture et aux instructions pratiques que suscitent des questions variées précises et surtout vivantes, puisque l'activité quotidienne les suggère. Dans la matinée du dimanche a lieu la moralisation des esprits qui se communiquent par l'intermédiaire de médiums écrivains. Le silence recueilli qui règne dans cette assemblée de chrétiens est véritablement émouvant, et cette émotion grandit quand l'expérience nous révèle qu'il ne s'agit en rien d'idées toutes platoniques et que nous avons affaire à un intense foyer d'énergie morale. Les fidèles sont agissants. Ils pratiquent le bien avec émulation. L'ardeur que d'autres dépensent pour des joies frivoles et passagères est donnée tout entière à l'acquisition des vertus qui fondent le vrai bonheur. Ces cœurs dévoués honorent M. Antoine comme un père ; ils l'entourent de la plus vive affection. C'est l'unique et douce récompense de cet homme de bien qui, loin de bénéficier des encouragements du monde officiel et du respect sympathique des honnêtes gens en place, n'a guère récolté jusqu'ici que sourires, indifférence ou dédain.
    Faut-il s'en étonner, puisque, de son vivant, toute vraie grandeur a été méconnue ?

                                                                                 F. DELCROIX.

(1) M. Antoine dirige la Société spirite : les Vignerons du Seigneur, qui comptent des milliers d'adhérents en Belgique. Il vient de publier un livre de questions et de réponses, travail collectif des adeptes et de leur chef. Ce livre est intitulé : Enseignement, par Antoine le guérisseur, de Jemeppe-sur-Meuse.

 

Revue spirite, 1er décembre 1905
La Meuse, 26 octobre 1905

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Exposition Lesage, Simon, Crépin - Peintres, spirites & guérisseurs (2019)

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5 - L'Égype, du rêve à la réalité (Expo Lesage, Simon, Crépin)

Bandeau d'entrée

5 - L'Égype, du rêve à la réalité (Expo Lesage, Simon, Crépin)

Chapitre 1. Spiritisme et spiritualisme

Exposition Lesage, Simon, Crépin - Peintres, spirites & guérisseurs (2019)

 Accessoires du mineur

Exposition Lesage, Simon, Crépin - Peintres, spirites & guérisseurs (2019)

Guéridon d'Allan Kardec
Ce guéridon est un instrument de communication avec les esprits par le moyen de cours frappés. Sur le plateau, les mots "Moïse, Christ et Spiritisme" font référence à un texte d'Allan Kardec publiés, en 1861, dans la Revue spirite : " C'est Moïse qui a ouvert la voie ; Jésus a continué l’œuvre ; le spiritisme l'achèvera. " Kardec utilise la table en 1864 lors d'une séance du groupe spirite Amour et Charité d'Anvers. Chaque pied, qui correspond à une série de lettres gravées sur le plateau, frappe le nombre de coups nécessaire pour désigner une lettre et ainsi former des mots. Ce système permet une frappe et une transcription rapides.

Exposition Lesage, Simon, Crépin - Peintres, spirites & guérisseurs (2019)

Table ouija ayant appartenu à Augustin Lesage

5 - L'Égype, du rêve à la réalité (Expo Lesage, Simon, Crépin)

Léon Denis et Louis Antoine

Exposition Lesage, Simon, Crépin - Peintres, spirites & guérisseurs (2019)

Mémoriaux, expositions coloniales, temples (notamment antoinistes)

5 - L'Égype, du rêve à la réalité (Expo Lesage, Simon, Crépin)

Exemplaire des Annales des Sciences psychiques (avec Louis Antoine)

5 - L'Égype, du rêve à la réalité

L'Égype, du rêve à la réalité

Exposition Lesage, Simon, Crépin - Peintres, spirites & guérisseurs (2019)

Victor Simon, La toile bleue. 1943

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Spiritisme et Antoinisme (La Croix, 23 janvier 1912)

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Spiritisme et Antoinisme (La Croix 23 janvier 1912)

               FEUILLETON DU 23 JANVIER 1912

Spiritisme et « Antoinisme »

    « Le spiritisme, voilà l'ennemi », disait en 1901 le docteur Surbled, dans ses Notes critiques sur le spiritisme. Il concluait ainsi la réfutation d'une thèse qui venait d'être émise par le R. P. Lescœur, dans La Science et les faits surnaturels. Partant de ce principe que « les faits spirites sont démoniaques », il prétendait voir dans cette doctrine « un témoignage nouveau et précieux en faveur du surnaturel » et « la base d'une apologétique nouvelle ». Le spiritisme, on le sait, est un système qui a pour but « de nous mettre en rapport avec l'autre monde, d'établir un commerce entre nos esprits et les esprits désincarnés » de nos défunts. S'il est vrai, ne prouverait-il pas l'existence de l'au-delà ?
    D'abord, on oublie, ou plutôt on se persuade difficilement que, malgré toutes les prétentions et tous les désirs, ce problème angoissant ne peut pratiquement s'environner ici-bas de clartés essentiellement nouvelles. Et cependant, c'est l'Evangile qui nous le dit. Ne fut-il pas refusé au mauvais riche enseveli dans les flammes de d'enfer d'aller vers ses frères pour témoigner de l'existence d'une vengeance éternelle ? « S'ils n'ont pas écouté Moïse et les prophètes, ils ne croiront pas plus au témoignage d'un ressuscité », lui fut-il répondu. (Luc, xvi, 31.)
    Si le spiritisme est vrai, disions-nous. Probablement, il ne l'est pas. Pour le Dr Surbled, les faits spirites ne sont pas prouvés. La plupart d'entre eux sont supercherie, et devant ceux qui pourraient avoir quelque apparence de vérité, « il ne faut pas conclure trop vite au surnaturel ». Ils ne répugnent pas absolument à toute explication naturelle et la science n'a pas dit son dernier mot. Comment s'en assurer ? « Les spirites sont toujours dans la coulisse. »
    Ces affirmations ne constituent point un paradoxe. C'est la pensée de la Revue Thomiste, de M. Fonsegrive, du R. P. de la Barre, et les Etudes du 20 février 1898, louant justement cette attitude de l'auteur, remarquent très judicieusement que « ce sont deux excès également funestes à la science que de voir partout l'action sensible du diable ou l'intervention extraordinaire de Dieu et de ne les apercevoir nulle part ». Ne serait-il pas plus vrai de dire que « le diable ne se trouve pas dans les tours », mais « dans la doctrine » qu'il répand toujours, on en conviendra, par l'intermédiaire de médiums, sujets « d'une organisation faible et sensible », et « dans les infâmes et ténébreuses menées des spirites » qui les croient par principe en communication avec lui. En voici une preuve.
    Si un jour vous voyagez en Belgique, aux environs de Liége, peut-être rencontrerez-vous un de ces commis qui se dira très honoré de vous faire connaitre un certain Louis Antoine, une célébrité déjà et qui mérite d'être plus connue. Quoi d'étonnant ? « Il prétend avoir découvert le remède à tous les maux du corps et de l'âme. » Mais vous ne vous y tromperez pas, et vous ne serez pas étonné en apprenant que M. Antoine fut un adepte du spiritisme. Le métier de guérisseur est aussi vieux que le monde. Les faits répandus par cette secte, l'évocation des morts, l'engouement populaire pour des panacées de toutes sortes était et est encore en pleine vogue au sein des nations païennes. Mais depuis l'origine, à quel chiffre s'élève le nombre des soi-disant « miraculés » ? Tout en esquissant un geste de défiance, satisfaisons un peu une légitime curiosité, car un travail paru récemment dans la Tribune apologétique (1911, nos 35, 36, 37, 38) nous permet de voir l'original à l'œuvre.
    Rien de saillant ne caractérisa la jeunesse d'Antoine. Cependant, remarque d'une certaine importance quand il s'agit d'un extravagant, il fut accablé d'une maladie d'estomac après son mariage, et jusqu'à quarante-deux ans il resta un catholique pieux qui « aimait à se recueillir profondément et à élever son cœur vers Dieu ». Après la mort de son fils unique, âgé de vingt ans, M. Antoine apprit « que le spiritisme fournissait aux vivants le moyen de converser avec les morts ». Une telle perspective ne manquait pas de charme. Il fréquente donc les séances et, en effet, il entend la voix du cher disparu lui apprendre « qu'il était devenu pharmacien à Paris ». M. Antoine connaissait le premier dogme du spiritisme : la réincarnation des esprits. Cette révélation l'orienta dans une voie nouvelle.
    Ainsi, nous trouvons bientôt M. Antoine à la tête des « Vignerons du Seigneur ». Déjà « il édite un catéchisme spirite ». Sa maison devient un centre où, « à 10 heures du matin ou à 15 heures de l'après-midi », il évoque les âmes des morts « errantes autour de nous » et peuplant l'atmosphère. Certes, M. Antoine et les médiums formés par lui n'étaient pas des évocateurs de dernier ordre. Ainsi, par leur intermédiaire, on put converser avec Mgr Doutreloux, évêque de Liége, et avec le Pape Léon XIII qui, dit-on, « parlait un français négligé avec un fort accent wallon ».
    Le fils de M. Antoine, devenu pharmacien à Paris, s'était-il, durant sa vie errante, concilié les esprits de médecins célèbres, en faveur de son père ? Cela est très possible. Nous voyons en effet celui-ci en relation avec « un certain docteur Carita qui lui aussi faisait ses ordonnances en wallon », et bientôt instruit de « tous les secrets de la médecine », il publie dans son prospectus répandu jusque dans les villes d'eau comme Vichy, Nice, Monaco, qu'on trouve chez lui « le soulagement de toutes les maladies, afflictions morales ou physiques ».
    Mais, semble-t-il, un travail secret se produisit dans le cerveau de M. Antoine. « Il se persuade un jour qu'il pouvait se substituer au docteur Carita, émettre des prescriptions, formuler des conseils d'hygiène combinés avec des recommandations morales. Les femmes du peuple ne purent renoncer à expérimenter ses remèdes sur leurs enfants ; et il ne fallut rien moins que sa vie retirée, charitable, son régime de végétarien nécessité par sa maladie d'estomac pour lui créer une réputation de saint. Voyant son autorité grandir aussi rapidement, « le guérisseur crut pouvoir dorénavant se passer de l'aide des esprits. Peut-être connaissait-il mieux que ses « frères et sœurs en humanité » la valeur du docteur Carita et des autres messieurs qui, à son appel, surgissaient de dessous les guéridons et rendaient des oracles ». M. Antoine se sépare donc du spiritisme classique qui fulmine sur lui l'excommunication. « Vers 1906, il ébaucha « le nouveau spiritualisme », qui remplace les esprits par les fluides. » A l'exemple d'Allan Kardec, dont il connaissait la vie et les doctrines, il se sentit l'audace de fonder aussi une école, en se proposant « de guérir les corps et d'endoctriner les intelligences par ses propres moyens ». Etait-il sincère ? Pourquoi pas ? au moins au point de vue des motifs qui l'éloignaient du spiritisme. Pourquoi prendre la peine d'invoquer les esprits pour tromper, puisque des forces de la nature jadis inconnues peuvent rendre raison des faits merveilleux qu'il produit. S'il en avait l'occasion peut-être M. Antoine, à titre de confidence, donnera-t-il raison au docteur Surbled.
    Notre guérisseur possédait-il cette force ? Qu'importe. Il n'avait plus à douter de la crédulité populaire. Tout lui était permis. « L'Antoinisme se dessinait : » Son auteur pouvait désormais se ménager et simplifier son moyen d'action. C'est ce qu'il fit. Se souvenant que, d'après le sentiment populaire, « un médecin est un homme qui ordonne des bouteilles », il répand la liqueur Coune découverte chez un pharmacien. La justice le condamna « pour exercice illégal de la médecine ». C'en était assez pour que le peuple, soupçonnant la jalousie « des docteurs diplômés », se rapprochât d'Antoine qui remplace cette liqueur par des bouteilles d'eau magnétisée et dosée « d'après les dispositions du patient ». Il fallut bientôt tout un personnel pour aller puiser de l'eau et se relayer. C'était trop de peine que d'avoir à faire sortir de son être, au moyen de contorsions et devant chaque bouteille, les effluves du fluide générateur. De petits morceaux de papier sont magnétisés à l'avance, il suffit de les plonger dans un verre d'eau. « Mais la médication de M. Antoine se spiritualise de plus en plus. Il élabore une vague théorie de la foi et des fluides. » « Tout guérisseur quelque peu expérimenté sent la foi du malade et peut lui dire : « Vous êtes guéri. » Il coupe littéralement le fluide qui le terrassait, c'est-à-dire son imagination ; il ne va pas directement au mal, mais à la cause. »
    La clientèle du guérisseur se développe, car il est obligé « d'imposer les mains à plus de cinquante personnes par heure ». Sa générosité lui élève un vrai temple. C'est là que chaque dimanche le « bon Père », après s'être recueilli dans la prière, apparaît au milieu d'une tribune. En se composant « une tête hiératique » et « un air inspiré », il étend les bras, remue les doigts pour répandre sur la foule des fidèles « tout le fluide qu'il a emmagasiné par sa prière ». Ceux qui ont la foi sont guéris. Telle est la dernière phase des évolutions d'Antoine le Guérisseur. A vrai dire, M. Antoine n'a jamais réussi qu'à relever le courage des malades et souvent à les condamner à une mort prématurée en remplaçant le médecin par la foi en sa personne. M. Antoine s'efforça inutilement de ressusciter un mort. Un fait également certain, c'est que les brochures antoinistes ne mentionnent aucun cas de guérison.
    M. Antoine aime à se croire « le Messie du XXe siècle, venu en mission pour régénérer l'humanité ». Aussi, pour faire des progrès, faut-il ne pas douter de lui et recevoir les révélations pleines d'incohérences et de blasphèmes qu'il « confectionne » en son nom propre. Ce n'est pas Dieu qui est créateur, mais Adam. Parcelles de Dieu, nous ne lui devons aucun culte. Mais nos adorations doivent aller au démon, notre « mère », « le mauvais génie cause de tous les maux, parce qu'il abrège nos souffrances ». On ne s'étonnera pas alors de sa morale qui n'accepte aucune loi divine, ni l'existence du mal, celui-ci n'étant « qu'un aspect de l'évolution des êtres », selon leur nature, et une condition de progrès.
    En voilà assez pour juger M. Antoine. Il n'a pas de morale. Oui, « le diable n'est pas dans les tours, il est dans la doctrine ». Et, pour s'être séparé des esprits, notre prophète ne subit pas moins l'influence du démon. Elle n'est pas étrange cette influence de Satan sur la pensée des hommes. Elle est du ressort de sa puissance naturelle. C'est ce qu'a heureusement montré M. Irmin Sylvan dans son livre paru récemment Le Monde des esprits (1), où, « dans un style consciencieux et clair, il s'est donné pour mission de faire connaître au grand public les hôtes de l'invisible ». Nous aurions aimé y rencontrer une étude rapide de l'âme séparée ; elle eût été très utile pour la lecture de la seconde partie du livre consacrée à un examen de l'hypnotisme et du spiritisme d'après les meilleurs documents. Quoi qu'il en soit, nous nous faisons un devoir de recommander cette lecture à tous ceux qu'intéressent les questions d'occultisme.
    M. Antoine est un prophète ; plusieurs fois, il a annoncé le jour de sa mort, mais il était toujours vivant le lendemain. Cependant, il décline et songe sérieusement à transmettre ses pouvoirs à des sujets aptes à manier les fluides. Désormais, « il va s'appeler Antoine le Généreux ». Ses successeurs auront-ils son succès ? On peut en douter, car ils n'ont point connu le spiritisme. Si M. Antoine était de bonne foi, seront-ils de même ? S'il était un mystificateur, comme lui, iront-ils jusqu'au bout ? Nous pouvons toujours affirmer qu'au terme de la mission d'Antoine le Guérisseur, l'humanité n'est point encore régénérée, que rien n'est changé en elle. Aussi souhaiterions-nous pour son bien, qu'à la veille de mourir M. Antoine, devenu le Généreux, suive l'exemple de l'illustre Home et déclare qu'il n'a été toute sa vie qu'un « vulgaire charlatan ».

                                                                                       C. GIRY.

(1) Le Monde des esprits, par IRMIN SYLVAN. H. Daragon, éditeur, 1 vol. in-18 de 309 pages, 3 fr. 50.

La Croix, 23 janvier 1912

 

    Voici le lien pour accéder au livre Le monde des esprits : pneumatologie traditionnelle et scientifique, par Irmin Sylvan, Éditions H. Daragon (Paris), 1911. En le parcourant rapidement, on comprendra vite que l’auteur entend les thèses d’Allan Kardec, qui y est rebaptisé Léon-Hippolyte-Denizard Rinail (sic.), uniquement que comme un succédané de la réforme protestante et, donc, en cela déjà condamnable par principe (cf. les livres de René Guenon sur le sujet L'Erreur spirite et le Théosophisme, de Lucien Roure, ou encore l’article de Jean Revel dans le même journal qui conclut : « Par la voie du protestantisme, nous sommes amenés au satanisme. Et c'est ce qu'on nous appelle... le nouveau spiritualisme ? »).

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Lyon-Villeurbanne (L'Effort algérien, 23 mai 1931)

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Lyon-Villeurbanne (L'Effort algérien, 23 mai 1931)

Lyon, ville du spiritisme

    De J. C. dans l'Echo de Paris :
    Il semble que Lyon soit une ville où le mysticisme s'exaspère... jusqu'à toucher aux confins de la folie. J'ai bien connu Antoine, fils d'un maître de plâtre amarrée près du pont d'Alnay, le père Chapaz, originaire de Condrieu.
    Celui qui, voici quelque quarante-cinq ans, aurait annoncé au père Chapaz que son grand Antoine deviendrait philosophe et serait appelé à la cour de Russie – hélas ! comme fut appelé Raspoutine – aurait certainement bien fait rire le père Chapaz qui fumait sagement sa pipe toute la journée.
    Et cependant Antoine est devenu illustre. Ne le confondons pas toutefois avec l'ancien zouave belge Antoine... dont la veuve a trouvé le moyen d'essaimer à Villeurbanne où nous avons un temple Antoniste. Là encore, ce sont des esprits égarés, des désiquilibrés qui se retrouvent.
    On retrouve tout cela dans les sociétés spirites, car il en est d'officiellement avouées. M. Mélusson, directeur du Royal Hôtel, place Bellecour, ne le contestera pas, puisqu'il en est le président.
    J'ai souvenance d'une séance de spiritisme tout à fait inattendue, tout au moins par son cadre. Dans les salons d'un consulat d'une puissance amie, n'ayant rien de soviétique, on présentait un médium qui jouait, improvisait du Liszt, du Chopin, du Berlioz, etc. L'élite du spiritisme, quelques journalistes, quelques sceptiques aussi y assistaient, sous la présidence d'un ancien conseiller de la préfecture du Rhône, qui fait des vers et de la politique quelque part dans le Midi... La supercherie du médium fut assez vite découverte, car un de nos plus éminents pianistes lyonnais, M. Trillat, professeur au Conservatoire, était présent.
    L'artifice des spirites, c'est d'abord le mensonge, puis le truquage. Mais que faire ? Quel remède apporter à ce besoin de mystérieux, tout spécial ? Le grand air peut-être, la lumière... la paix. Assainir certains quartiers et certains esprits.
    Et cela n'empêche point les âmes troubles de chercher des sensations troubles.
    A côté des guérisseurs plus ou moins accomodés à la sauce spirite, il y a vraiment à Lyon des détraqués, peut-être même des satanistes.
    Encore une fois, tout ce besoin correspond à des états de maladie, à des contrariétés, à des caprices insoupçonnés de ceux qui recherchent des sensations, peut-être des jouissances, et souvent des consolations à leurs déceptions conjugales ou familiales ou à leurs déboires sociaux.

L'Effort algérien, 23 mai 1931

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Vincent de Langlade - Ésotérisme, médiums et spirites du Père-Lachaise (1985)

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Vincent de Langlade - Ésotérisme, médiums et spirites du Père-Lachaise (1985)

Auteur : Vincent de Langlade
Titre : Ésotérisme, médiums et spirites du Père-Lachaise
Édition : Éditions Vermet, Paris, 1985

    Évoque également d'autres cimetières ce qui donne l'occasion à l'auteur de faire un tour à Jemmeppe et de parler de Père ANTOINE, Cimetière de Jemeppes/Meuse (p. 264-265).

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