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jemeppe

frère Léopold-Joseph Monet, à Jemeppe dès 1900

Publié le par antoiniste

    Il ne semble être évoqué qu'une fois par Robert Vivier (p.309) :
    Après la réception des malades, dans l'après-midi, Mme Desart arrivait avec ce qu'elle avait préparé, et M. Delcroix lui aussi était là. Ensemble, on lisait. [...]
    On frappait. Le frère Léopold Monet passait sa tête :
    - C'est quelqu'un pour l'Opération. Faut-il dire qu'on attende ?
    C'était en dehors des heures, et le Maître était occupé à l'enseignement... N'importe : il se levait.
    - C'est lui qui nous apporte le fluide dont nous avons besoin.
    A peine était-il de retour auprès de ses secrétaires, que le frère Monet frappait encore :
    - Quelqu'un pour vous, un malade...
    Tout le temps se passait de la sorte. Antoine réconfortait les deux adeptes :
    - Ce n'est pas du temps perdu. Nous ferons d'autant mieux demain.
    Ainsi en dépit des retards et des obstacles, jour après jour, s'accumulait l'enseignement qu'Antoine avait promis à ses fidèles Vignerons.

    A cette époque, les consultations avaient lieu uniquement le matin, de 7 heures à midi, comme il était précisé dans le Règlement de la société spirite Les Vignerons du Seigneur (datant de 1900). Le 25 décembre 1900, le nouveau local des Vignerons du Seigneur est inauguré devant un public de 200 personnes. Le local est situé dans l'immeuble que vient d'acheter Louis Antoine, au coin des rues des Tomballes et du Bois-du-Mont (actuellement rue Rousseau). Dès lors, Louis Antoine cesse de travailler pour se consacrer exclusivement à la propagande spiritualiste ainsi qu'à sa mission de guérisseur.
Historique du Culte Antoiniste, p.13

 

    Un Léopold Joseph MONET, né le 26 juin 1872 à Flémalle-Grande, de Jean MONET 1830-1888 et Marie Catherine Dequinze 1831-?
source : https://gw.geneanet.org/dryedani?n=monet&oc=&p=leopold+joseph


    Encore en 1934, il est membre du Conseil d'administration. Il a alors 61 ans (il est donc né en 1872-1873), et est tourneur. Il habite au 18, rue Alfred Smeets, à Jemeppe. Donc, l'actuelle rue Rousseau. Le temple occupe le numéro 2. On pense donc que cet adepte habitait dans une des maisons construites par Louis Antoine à son retour de Praga.

    Sa soeur, Josèphe (Joséphine) MONET (6 janvier 1875 à Flémalle Grande - décédée avant 1947) s'est mariée avec Pierre Dor le 24 décembre 1896, Mons-les-Liège). Ils ont tenu le café de la rue de Tomballes. Leur fils, Louis Léon, est né rue des Tombales 1 au café à côté du temple antoiniste.
source : https://gw.geneanet.org/dryedani?lang=fr&pz=henri+jose+pierre&nz=paulissen&p=josephe+josephine&n=monet

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le frère Lucien Miot, fidèle au travail de Mère

Publié le par antoiniste

Frère L. Miot (début des années 1970 devant le Temple de Jemeppe)-détail(Archives du Temple de Retinne)

 

Frère Miot, début des années 1970 (Archives du Temple de Retinne)

 

    Régis Dericquebourg (p.27) nous renseigne qu'il tenta de rétablir le travail de Mère vers les années 60, soutenu en cela par les adeptes français. Un message de son fils me signale d'autres renseignements : Sa grand-mère et sa mère étaient déjà antoinistes ; sa mère était née en 1897, et a connu le Père quand elle était encore jeune fille. Sa mère a été desservante du temple de Verviers. Le frère Lucien Miot est né en 1927. Il est arrivé à l'Antoinisme au cours de l'année 1967. Triste année pour lui car il allait perdre son épouse suite à une longue maladie incurable à l'époque. Il devint desservant du temple de Seraing à partir de décembre 1967 (si les souvenirs de son fils sont bons) et jusqu'en 1975.
    Son fils se souvient : " Mon père aimait lire. Il lisait très tard. Il se recueillait beaucoup. J'avais 9 ans. J'étais encore très jeune et venait de perdre ma maman. Mon père a toujours été pour moi un exemple. Il a été à la fois ma mère et mon père. Je n'ai jamais manqué de rien et surtout pas d'amour. "
    Il en est venu naturellement à s'investir davantage dans le culte et devint ainsi  Secrétaire moral, une fonction qu'il occupait à Jemeppe.
    De là, il connut bien Sœur Denise Dumont et sa fille Sœur Ghislaine, ainsi que une des filles adoptives du Père (Sœur Louise Buchet).
    Du fait d’ennuis de santé au niveau du cœur, il a du quitter ses fonctions : « Il devait se reposer. Il a quitté le culte "avec l'enseignement sous le bras" comme je l'entendais dire. Il est décédé il y a quelques années maintenant. »
    La famille se trouve en Belgique mais aussi à Orléans (deux personnes assez âgée qui portent la robe et qui fréquente le temple d'Orléans deux fois par semaine).

    Rappelons les dates des installations des photos dans les temples, principale manifestation du travail de Mère : en 1925, la photo du Père, puis en 1929, la photo de Mère sont apposées à la tribune. De 1936 à 1938, Mère les fait enlever. A la désincarnation de Mère, en 1940, en Belgique uniquement, le frère Joseph Nihoul et le Conseil d'Administration décide de retirer les photos. En France, après une période un peu floue, le Culte suivait le cadre établi par Mère, cadre correspondant à des forces humaines, et avec une direction morale exercée par les desservants de France constitué en Collège.


    Le lundi de Pâques 1970, elles sont remises (grâce au travail du frère Lucien Miot, donc, mais aussi de frère André du temple de Hors-Château). A cette occasion une invitation signée par Sœur Ghislaine Dumont et Frère Miot conviait tous les adeptes Belges et Français à participer à L'Opération. Sœur Ghislaine Dumont était à la Grande Tribune et Sœur Jeannin à la Petite Tribune au Temple de Jemeppe (Frère Jeannin étant alors déjà retenu à Paris par l'épreuve). Il y eut deux Opérations, le Temple bondé à chaque fois. Cette date correspondait également au soixantième anniversaire de la première Opération Générale faite par le Père (Lundi de Pâques 1910).

 

le frère Lucien Miot, fidèle au travail de Mère

    Il y eut un véritable renouveau du Culte en Belgique, ceci dans les années 1970. Une revue antoiniste vit le jour, sur l'instigation du frère Lucien Miot : "Le journal d'informations morales". Frère Jacques Cécius se souvient que "la plupart des adeptes furent dans la joie lorsque les photos reprirent leur place dans les temples, et que l'Opération du dimanche fut rétablie".


    Actuellement et depuis 1985, la soeur Ghislaine eut l'inspiration de revenir "au bon fluide de l’œuvre du Père". La plupart des temples belges (hormis à Retinne (Fléron), qui est l'ASBL Les Disciples du Père et Mère Antoine, qui a son temple avec photo depuis 1968) ne font plus afficher les photos du Père et de la Mère. C'est à partir de cette date, d'après Frère Jacques Cécius, que le culte 'périclite' en Belgique, et que "le dimanche, au temple de Retinne (avec photos et Opération), on compte plus d'adeptes qu'à Jemeppe." La plupart car les desservants en charge avaient le choix de les garder (Bierset, Nandrin, Waremme...) ou de les enlever (Huy, Vottem, Momalle...).

    Sœur Ghilaisne Dumont publia 3 Démonstrations et une Mise au point, pour expliquer son travail, quant au retour des temples comme nous l'avait laissé le Père. On y reviendra.

 

(Article corrigé grâce aux commentaires de Frères Robert Pierrefeu et Jacques Cécius et un message de frère Serge, fils du frère Lucien et sœur Huguette, sa nièce).

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Brochures et livres d'Antoinistes sur l'Antoinisme

Publié le par antoiniste

    De l'époque des Vignerons du Seigneur, on peut citer un fascicule, le petit livre Le Devoir et une première mouture de l'Enseignement dont les derniers exemplaire non vendus seront brûlés sur décision du Père.

L'Unitif. Bulletin du Culte antoiniste, de 1911 à 1914. Ils serviront de base pour l'Enseignement (Révélation, et Développement) tel qu'on le connaît aujourd'hui.

    Citons encore quelques contributeurs antoinistes qui apportèrent leur brique à l'édifice :

Paul Richard, The Eternal Wisdom (1922), citant "Antoine the Healer" à côté de grands philosophes de renom.

Albert van der Naillen, auteur d'un petit livre en anglais racontant sa rencontre avec Louis Antoine, Most sacred revelations given to the world by Antoine the wonderful Belgian healer (1927).

Georges Linze, Le Prophète influencé (1928) (pourtant non antoiniste)

Léon Meunier, auteur proche de l'antoiniste qui a écrit un Essai de Catéchisme - Philosophie générale de l'Univers et de la Vie (1918), ...et la lumière luit dans les ténèbres (1923) et Le Vrai Message de Jésus (1929).

Vital Coutin, desservant du temple de Saint-Étienne et auteur de Le Maître de la Grande Pyramide (1937).

Paul Basiaux (pseud. Galamus, Paul Basiaux-Defrance, Jean-Marie Defrance), auteur de Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932), de Un message de liberté - l'Évangile de Jemeppe-sur-Meuse, selon Galamus (1949) et de Guérir, ainsi qu'une contribution dans la revue Wallonia (1910).

Yves Montreuil, Aperçu sur l'Antoinisme, polycopié, s.d. H.Ch. Chéry dans L'offensive des sectes. indique un fascicule avec ce titre écrit en 1953 par le frère Albert Jeannin.

A. Smet, l'Antoinisme, polycopié, 1976. Avec un travail de clarification des Dix principes que Régis Dericquebourg reproduit dans son livre.

A propos du travail moral dans les cabinets de consultation, travail de groupe à Montegnée, Jemeppe-sur-Meuse, 1976.

Sœur Yvette, Biographie du Père (évoqué par Alain Lallemand, Les sectes en Belgique et au Luxembourg, de 1994, mais non vendu dans les temples)

Francis Kinet, Que deviennent-ils ? (1980), disponible notamment à la bibliothèque à côté du temple de Jemeppe.

Mariem, De l'autre côté du mur, disponible également à la bibliothèque à côté du temple de Jemeppe.

Sur l'échelle ...du progrès (tome 1) et De l'obscurité à la lumière (tome 2), fascicule d'environ 75 pages destiné aux jeunes.

L'Ombre du réel, fascicule de 150 pages relatif à la Révélation.

Trait d'union, revue mensuelle publiée par le Temple du Quai des Ardennes.

Jean-Marc Boffy, Louis Antoine et l’antoinisme. Données historiques rassemblées par le frère J. M. Boffy, document interne à l’antoinisme, 91 pages, 1997-2003.

Jacques Cécius, franc-maçon et enfant d'antoinistes, auteur de Une religion de guérison, L'ANTOINISME et d'autres contributions sous forme d'articles (qui s'intéresse aussi au dorisme).

Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET, 21 pages.

Que savez-vous du culte antoiniste ? (28 pages)

Sœur Ghislaine DumontDémonstrations (3 volumes), édité par le culte antoiniste, Jemeppe-sur-Meuse, février 2003 (disponible à Jemeppe-sur-Meuse)

Mise au point par le Représentant du Père, février 2009 : dernier travail réalisé par Sœur Ghislaine Dumont, Représentant du Père, désincarnée le 14 avril 2009. 42 pages.

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Marcel Peters, Il était une fois Jemeppe-sur-Meuse

Publié le par antoiniste

    Le Père ANTOINE :
Il est né à Flémalle-Grande en 1846. Issu d'un milieu modeste il fut le dernier fils d'une famille de 11 enfants. Il débute dans la mine et y travailla deux ans.
Ensuite il devint ouvrier métallurgiste, puis marteleur, encaisseur. Il s'occupera également d'assurances. Il représenta l'Union de Paris.
Vers l'âge de 42 ans, il pratique le spiritisme. Il guérissait par le fluide et l'imposition des mains. Il fonda le nouveau culte en 1906 et, en 1910, érigea le premier temple antoiniste. La pétition de 150.000 personnes effectuée en 1922 provoqua un arrêté ministériel déclarant les Antoinistes A.S.B.L.
En plus des innombrables salles de lecture, une trentaine de temples sont répartis en Belgique. Le Père Antoine est décédé en 1912, la mère continua la mission jusqu'à sa propre mort.
Le Père et la Mère Antoine reposent au cimetière des housseux à Jemeppe. Plus d'un demi siècle après leur disparition, la tombe reste abondamment fleurie.

Suivent 3 cartes-vues (la rue Hullos, le temple d'Antoine le Guérisseur et l'intérieur du temple) puis une photo du temple en 1986.

Marcel Peters, Il était une fois Jemeppe-sur-Meuse (p.124)
Recueil de cartes postales et de photos anciennes
Imprimé par Société d'édition et de publicité du marché commun s.c., Rue Belvaux, 136 - 4030 Grivegnée-Liège

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Les événements de 1883-1886

Publié le par antoiniste

    La comparaison s'impose à l'historien entre le soulèvement des Iconoclastes en 1566 et les grandes émeutes ouvrières du mois de mars 1886. Des deux côtés, même soudaineté, même violence, même surprise du gouvernement, même absence d'organisation chez les insurgés. L'exaspération sociale longuement accumulée se déchaîne tout à coup, comme s'était déchaîné trois cents ans plus tôt le fanatisme religieux. C'est un sursaut de fureur collective, sans plan préconçu, sans direction, sans but précis, n'obéissant qu'à la contagion de l'exemple sur des masses ulcérées.
    La dépression économique qui se fit sentir dans toute l'Europe à partir de 1884, avait atteint deux ans plus tard son point culminant. Avec la crise agricole provoquée par l'invasion soudaine des céréales d'Amérique avait coïncidé une crise industrielle due à la surproduction et qu'avait aggravée encore la diminution du pouvoir d'achat des classes rurales. Les conséquences en retentirent d'autant plus cruellement sur le pays qu'il était plus industrialisé. L'exportation qui se chiffrait par 1,337 millions en 1883, est tombée à 1,182. Les prix s'avilissent, les salaires diminuent, les fabriques ferment ou restreignent la production et le chômage sévit.
    On comprend sans peine combien une telle situation dut augmenter et aigrir la fermentation qui depuis quelques années
travaillait sourdement le prolétariat. Il ne semble pas cependant que les pouvoirs publics aient attaché grande importance aux grèves qui éclatèrent dans le Hainaut en février 1885, ou aux manifestations des sans-travail qui parcoururent les rues de Bruxelles et d'Anvers. La constitution du parti ouvrier belge la même année, pour significative qu'elle fût, ne paraît pas avoir alarmé davantage la bourgeoisie absorbée par l'agitation déchaînée autour de la loi scolaire.
    Le 18 mars 1886, un meeting convoqué à Liège sur la place Saint-Lambert, à l'initiative d'un groupe d'anarchistes, pour
commémorer l'anniversaire de la Commune de Paris, n'avait causé aucune inquiétude aux autorités. C'est à peine si la population y avait pris garde. Mais la réunion n'avait pas tardé à tourner au tapage. Le soir tombant, des bandes envahissaient tout à coup les rues de la ville, brisaient les glaces des magasins, arrachaient les enseignes, éteignaient les réverbères. Le lendemain on apprenait que le travail avait cessé dans la
banlieue, puis se propageant de proche en proche comme un incendie de prairie, la grève s'étendait le long de la Meuse pour atteindre les bassins industriels du Hainaut. Le 25 mars, un charbonnage de Fleurus donnait le signal. Le mouvement se généralisait aussitôt parmi les houilleurs, se communiquait aux laminoirs, gagnait les verreries. Partout le chômage était imposé de force. Malgré les efforts des piquets de gendarmes, les cours des usines étaient envahies par une foule se surexcitant à mesure qu'elle grossissait, se grisant de bruit, se grisant plus encore de bière et d'alcool, s'enhardissant de ne rencontrer aucune résistance sérieuse et s'abandonnant au vertige du désordre. Comme toujours des vagabonds et des malfaiteurs s'associent au mouvement et en prennent la tête. A Roux, le feu est mis à une verrerie puis au château du propriétaire. La grève tourne en jacquerie. Des troupes de sans-travail parcourent les villages, mendiant la menace à la bouche. Tout le bassin de Charleroi vit dans l'angoisse, et bientôt il n'est plus dans le pays un seul centre industriel, d'Arlon à Ostende, où la classe ouvrière ne frémisse. A Gand, le Vooruit exhorte les soldats à ne pas tirer sur le peuple et traite le roi d'assassin.
    Il fallut presque une campagne militaire pour venir à bout du soulèvement. Pendant quelques jours le Hainaut donna le spectacle de la guerre avec ses communes soumises à l'état de siège, les hôtels de ville occupés par la troupe, les soldats campant dans les cours des usines et sur les carrés des charbonnages, les routes parcourues par des patrouilles de cavalerie. Des fusillades — celles de Roux sont demeurées tristement célèbres — mirent fin à l'émeute par la terreur. Dès le 30 mars, le général van der Smissen en avait raison. Elle retomba sur elle-même, comme une vague contre le rivage. Puis ce fut la répression judiciaire, la condamnation des « meneurs », les perquisitions et les enquêtes en vue de prouver l'organisation d'un complot.
    Mais, on ne trouva ni complot ni mot d'ordre. Quelques anarchistes sans doute avaient attisé les colères, et le Catéchisme du peuple, publié par Alfred Defuisseaux, avait vanté aux ouvriers la république et la révolution. Ce qu'on découvrit, c'était des violences, des efforts sans suite, aucune participation du parti ouvrier dans la révolte, aucune immixtion ni aucun secours de l'étranger. L'émeute avait surgi à l'improviste, simple réflexe d'une colère trop longtemps amassée et d'autant plus violente qu'elle avait été plus spontanée.
    Atterrée tout d'abord, la bourgeoisie s'était vite reprise. Partout la garde-civique et l'armée avaient fait leur devoir. L'ordre social avait victorieusement résisté au furieux assaut. Mais n'en triomphant que par la force, n'avait-il pas dévoilé la faiblesse des principes qu'il avait toujours invoqués pour sa défense ou, pour mieux dire, pour sa justification? Le libéralisme économique ne venait-il pas de recevoir des faits une réfutation tragique ? Était-il encore permis de croire que les travailleurs ne se plaignaient pas, que c'était la situation des propriétaires et des capitalistes qui était devenue moins bonne et que la crise industrielle avait eu pour résultat un rapprochement des conditions? Pourrait-on continuer d'affirmer que c'est une « utopie » que de vouloir protéger l'ouvrier contre la loi de l'offre et de la demande, et que la grande industrie « propage le bien-être au sein des classes les moins favorisées de la société » ? Tant d'inventions admirables, tant de progrès techniques, tant de mesures même prises pour développer chez les travailleurs le sentiment de la dignité, le goût de l'épargne et l'instruction, avaient donc manqué leur but puisque ceux-là mêmes qui en devaient profiter se soulevaient contre la société qui les leur avait donnés. Et la charité chrétienne avec ses patronages, ses « hommes d'oeuvres », ses cercles ouvriers ne s'était pas montrée plus efficace. Le mal était donc trop grand pour que l'initiative individuelle pût en venir à bout. Dire, comme le faisait Eudore Pirmez, que la Belgique s'honorait en restant en tous points fidèle à la liberté, n'était-ce pas, après ce qui venait de se passer, faire preuve d'une incompréhension aussi fatale que l'avait été cent ans plus tôt celle des défenseurs de l'Ancien Régime à la veille de la Révolution ? [...]
Les régions industrielles des contrées wallonnes, le Borinage et le Hainaut surtout, donnent un spectacle analogue à celui de la propagande calviniste au milieu du XVI° siècle. C'est la même fougue de propagande et ce sont presque les mêmes procédés. Les « meetings noirs » font penser aux prêches des pasteurs le soir au fond d'une cour ou dans quelque bois écarté. Les orateurs y parlent cachés par la nuit à leur auditoire invisible, car le renvoi de son usine atteint quiconque aura participé à l'assemblée. Mais bientôt, à mesure que le mouvement se propage, il s'enhardit. Des grèves politiques éclatent tantôt ici, tantôt là, souvent, en vertu d'un mot d'ordre, dans plusieurs localités en même temps. Des démonstrations s'organisent, des cortèges défilent derrière le drapeau rouge dont, par prudence, les autorités tolèrent l'exhibition. Le 15 août 1887, treize mille mineurs parcourent les rues de Bruxelles réclamant le suffrage universel et l'amnistie. Le 26 septembre Liège, le 13 octobre Charleroi assistent à des démonstrations aussi significatives. Une véritable fièvre s'empare des populations, que les républicains et les anarchistes ne manquent pas de mettre à profit. A Liège, au printemps de 1887, c'est une pétarade continuelle de bombes, de fusées, de capsules de dynamite. Dans le Hainaut, sous l'impulsion d'Alfred Defuisseaux, bourgeois demeuré fidèle aux idées de 1848, se fonde le parti républicain socialiste qui, considérant la république comme la panacée universelle, rompt avec le parti ouvrier et prône la révolution. On parle de recourir à la « grève noire », de marcher en masse sur Bruxelles. En 1889, la police croit enfin avoir découvert les fils d'un « grand complot ». Un procès retentissant est entamé en cour d'assises contre quantité d'agitateurs et, pour augmenter encore la confusion, les libéraux accusent Beernaert d'avoir compromis la dignité du gouvernement dans de louches entrevues avec des agents provocateurs.

Henri Pirenne, Histoire de Belgique,
volume 7. De la Révolution de 1830 à la guerre de 1914, p.303
source : archive.org

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Le Père Antoine à la tribune, et Mère Antoine à la petite tribune

Publié le par antoiniste

    Nous ne sommes divisés que dans l'imperfection et au fur et à mesure que nous la surmontons, nous rentrerons insensiblement dans la même individualité, individualité consciente d'Adam devenue l'unité de l'ensemble.

Couronnement de l'OEuvre Révélée, Nous n'acquérons la vérité que par notre erreur, p.LVII

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Martin Jeanfils, houilleur et guérisseur

Publié le par antoiniste

    Une photo a été retrouvée en vente sur internet sur le site Delcampe. D'après Jacques Cécius, elle représente en fait Martin Jeanfils faisait une imposition de la main, comme le Père.

    Il travailla comme houilleur à Jemeppe, au charbonnage des Corbeaux, à Grâce-Berleur. Le terril du charbonnage des corbeaux est situé au carrefour de la Cloche (jadis A toûtvôye), au bout de la rue Rennekin Sualem (où se trouve l'hospice Lambert, proche du temple antoiniste), vers Grâce-Hollogne. Il a cessé ses activités le 31 mai 1931.

    D'après Robert Vivier, il ne fait pas partie des Vignerons du Seigneur, cependant, il assistait aux séances de moralisation d'Antoine. Sa femme participait au séance du Maître Louis Antoine.

    Il comparaitra avec Louis Antoine, lors du deuxième démêlé avec la justice de ce dernier en 1907.

    Son témoignage devant la cour est reproduit par Pierre Debouxhtay, p.147 :
    Jeanfils est mon élève, dit d'abord le Père, et de batailleur et soûlard qu'il était, j'en ai fait un travailleur désintéressé et un honnête homme.
    " Après le maître, l'élève : Jeanfils nous apprend comment peut naître une vocation de guérisseur.
    "Je me suis découvert le pouvoir d'enlever la douleur aux gens qui souffrent, il y a cinq ou six ans, en me soignant moi-même, et en soignant ma femme des foulures que nous nous étions faites au genou et au pied. Il ne vient chez moi que quatre ou cinq personnes par semaine. Mon intervention auprès des personnes qui viennent me consulter n'a d'autre but que d'enlever la douleur et non pas soigner la maladie elle-même. Je fais des passes au dessus du malade, sans jamais toucher celui-ci et si la douleur ne disparaît pas, j'envoie le malade chez le médecin. Moi-même d'ailleurs, je consulte le docteur Delville, lorsque je suis malade. Je ne prescris jamais aucun médicament... Je ne réclame rien pour mes consultations, il y a cependant un tronc chez moi ; mais j'y ramasse plus de boutons et de médailles que d'argent."

    Robert Vivier écrit (p.268) :
    A côté de lui, la tête basse, les mains gauchement croisées sur le ventre, Martin Jeanfils écoutait en silence. Qu'était-il, lui, Martin Jeanfils ? Il le savait, l'issue de tout ceci dépendait de ce que les juges penseraient d'Antoine et non de lui. Il tourna la tête vers le public, et, ayant rencontré le visage de sa femme, lui sourit avec embarras.

    M. l'avocat général Meyers, dans son réquisitoire réclame l'acquittement pour Antoine, car celui-ci guérit, mais ne pratique pas l'art de guérir, ne faisant aucune passe ou autre, il ne fait que dire "guérissez", alors que Jeanfils fait des passes, lui sera condamné, pour l'exemple certainement.

    Plus tard il continuera à exercer comme guérisseur, sans pour autant appartenir aux adeptes antoinistes, sans propager l'Enseignement donc, mais pour Antoine "cela ne lui portait nul ombrage" (Vivier, p.332). Louis Antoine l'aurait même appelé à ses côtés avant de mourir, comme le raconte Robert Vivier :
    Dans l'après-midi, il fit venir auprès de lui Martin Jeanfils, qui avait partagé son épreuve, ayant été appelé en même temps que lui devant le tribunal des hommes. Dans la nuit du 24 au 25, il sortit de cette incarnation. (Vivier, p.351)

Martin Jeanfils, houilleur et guérisseur

Martin Jeanfils, houilleur et guérisseur

 

    (photo de Gaby Mazzantini)

    Les Jemeppiens prennent parfois sa tombe pour la tombe du Père Antoine. Il semble qu'une partie des ex-votos et plaques de remerciement qui étaient sur la tombe de Père et Mère Antoine a été déplacée sur la tombe de Martin Jeanfis (une plaque dit : "Remerciement au père Antoine pour une grâce obtenue"). Un grande plaque porte la mention : Frère Martin, Antoiniste, 1857 - 1948, Son corps fût retrouvé intact après 30 ans de sépulture, le 7-8-1978.

Martin Jeanfils (1857-1948)
    Sa tombe se trouve dans la partie haute plus récentes du nouveau cimetière de Jemeppe, dit des Housseux : par la porte d'en haut, continuer tout droit dépassant aussi l'allée principale qui est sur la gauche. Et un peu plus loin, toujours sur la gauche, se trouve la tombe de Martin Jeanfils.
    Fervent Antoiniste qui après 25 ans de sépulture a été déterré et retrouvé intact le 7 août 1978. Une tombe lui a donc été concédée et il a été ré-enterré où il repose désormais.

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10205806022005221&set=p.10205806022005221&type=3

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Culte Antoiniste, le Père et la Mère pendant une Opération au Temple

Publié le par antoiniste

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Jemeppe - Charbonnage (photographe : Laflotte)

Publié le par antoiniste

Vue de l'entrée de l'usine

source : kikirpa

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Charbonnage à Jemeppe (photographe : Laflotte)

Publié le par antoiniste

Vue de l'usine avec le cimetière au premier plan

source : kikirpa

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