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Adam et Ève : Conscience et Intelligence
Adam et Ève avaient apprivoisé un serpent qui faisait leur bonheur et ils l'aimaient comme une mère aime son enfant. La Providence place toujours sur note chemin ce qui est nécessaire à notre progrès. Nous devons croire que Adam n'avait pas encore passé par aucune tribulation, il était simple et ignorant, il devait progresser ; sa manière d'agir nous le démontre puisqu'il a abandonné Dieu pour croire à un serpent. L'amour prodiguait à cet animal était seul l'obstacle à son inspiration, depuis longtemps déjà interrompue. Le temps semblait bien long à Ève ; elle ne se croyait plus aimée de son mari qui lui refusait d'obéir avant d'en être inspiré. Ah ! si nous savions que toute révélation ou inspiration est la conséquence de l'amour vrai, nous agirions avec certitude quand nous le ressentons. Mais Ève éprouvait au contact du serpent beaucoup de sensations et disait que tout lui était inspiré par lui, bien que ce ne fût que ses propres pensées, conséquence de l'amour bestial. Adam ne pouvait agir qu'en Dieu puisqu'il n'avait pas l'intelligence. Ève ne se laissait pas de le tenter, disant que son Dieu n'était pas le vrai Dieu, que le serpent le lui révélait et que s'il persistait dans sa croyance, il resterait ignorant, tandis que le serpent lui ferait tout connaître. Vous le voyez, Adam n'était plus inspiré comme auparavant, et Ève prétendait l'être par le serpent, seul vrai Dieu en qui elle disait avoir foi. Ces malheureux ignoraient que par le contact du serpent ils s'étaient animés de l'amour bestial et se privaient de l'amour vrai, duquel Adam recevait autrefois ses inspirations. Comme il ressentait de plus en plus les mêmes impressions que son épouse, il ne la fit plus attendre ; plus ou moins rassuré par elle, par l'intervention du serpent, il lui obéit, lui promit de faire tout ce que le serpent pourrait lui inspirer. A partir de ce moment, il se sentit transformé? Il avait failli et cependant il l'ignorait, ne se figurant pas que Ève n'était pas réelle, qu'elle n'était qu'apparente, il avait cru trouver ainsi le bon chemin. Toutefois Dieu ne l'abandonna pas. Mais l'inspiration ne produisait plus sur lui la même impression qu'auparavant parce qu'il la confondait avec ses pensées. Voilà où le doute fait son apparition, où commencent les tribulations, les vicissitudes. Car Adam n'avait plus la foi au vrai Dieu ; au contraire, depuis qu'il s'en était écarté, il L'accusait d'être la cause de touts les difficultés qu'il avait éprouvées, interrompant ainsi l'inspiration. Adam avait perdu tout son bon sens ; il se maintenait du côté de son épouse, disait que le Dieu qu'il avait abandonné n'était qu'un démon ; en voyant plus en Lui que le mal, il était heureux d'en être délivré parce que la jouissance de l'amour bestial lui procurait un bonheur apparent. Il ne se montrait plus indifférent pour son épouse, voulant autant la satisfaire qu'il avait pu lui déplaire antérieurement.
Après qu'il eut failli, Adam se déroba à la vue de ses compagnons qui ne le voyant plus, l'appelèrent. Adam paraissait honteux en leur répondant qu'il était nu et qu'il n'osait plus se montrer à eux. C'est alors qu'il imagine la matière pour s'en couvrir, puisqu'il voyait l'erreur dans la réalité, la matière pouvait seule la voiler, car elle est autant compacte que la spiritualité est éthérée ; de même nous sommes autant opposés à Dieu que nous prétendons voir la réalité en la matière.
Constatons par ce fait que la pudeur n'est pas réelle elle n'est qu'une vertu matérielle qui suscite la honte, résultant de notre doute envers notre semblable. Adam ignorait pourquoi il était gêné et d'où lui venait la pensée de se couvrir et sa répugnance de la nudité de ses semblables. C'est à ce moment qu'il engendre la vue du mal ; tout ce qui était réellement naturel lui déplaisait ; il se revêtait de végétaux : feuilles, branches d'arbres, en un mot de tout ce qu'il pouvait imaginer et au fur et à mesure qu'il se pénétrait de la matière, tout lui semblait plus compact, alors qu'auparavant il n'y avait rien pour lui en dehors de la spiritualité. La foi au serpent grandissait en conséquence ; il croyait que tout venait de lui, oubliant qu'il jouissait d'une grande faculté qui permettait d'aller à son gré partout où il le jugeait utile, tandis que sa foi au vrai Dieu diminuait au fur et à mesure que le doute le murait dans la matière.
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En résumé, le péché d'Adam c'est la vue du mal. Le serpent a été considéré comme Dieu pendant des milliers d'années, puis il a été remplacé par d'autres animaux, après vint le règne des fétiches, de l'idolâtrie et enfin celui de la personnification divine. Voilà où en est le progrès de nos jours et ce qui prouve que nous subissons encore l'instinct ancestral, c'est que nous en retrouvons des traces dans toutes les croyances.Couronnement de l'OEuvre Révélée, L'arbre de la science de la vue du mal, p.IV
Tout ce qui existe en réalité n'a pas de sexe, c'est Adam en allant à Ève qui se le développe. Rien n'est réellement naturel en dehors de la réalité. Tout ce que nous pouvons nous imaginer comme ayant été créé, ne vient que de l'erreur, car tout ce qui existe réellement a toujours existé ; mais nous ne pouvons apprécier la réalité que par son opposé puisque nous ne concevons les choses que matériellement.
Je vous ai révélé qu'Adam n'existait que spirituellement ; il est le moi conscient et Ève qui n'existe qu'en apparence, le moi intelligent. Telles sont les deux individualités qui sont en nous, l'une réelle et l'autre apparente; nous n'existons réellement que par le moi conscient, le moi apparent est notre incarnation, notre imperfection. C'est celui-ci qui crée les termes de comparaison qui n'existent que par l'opposé de la réalité.Couronnement de l'OEuvre Révélée, C'est Adam & Ève qui forment la base des termes de comparaison, p.XIV
Adam et Ève, avons-nous dit, ont créé le sexe; c'est d'eux que résultent les termes de comparaison. Adam est le moi conscient, Ève le moi apparent ressortant de l'imagination d'Adam qui le fait douter pour croire à un serpent, prenant de cette façon le bon pour le mauvais et le mauvais pour le bon. Adam établit ainsi la comparaison en Dieu, parce que nous ne concevons les choses qu'à travers la matières et nous voulons nous frayer un chemin qui conduise à Dieu de la même façon, par nos sens matériels. Ces deux termes ne sont qu'apparents, ils sont le reflet des deux individualités qui sont en nous, opposés l'un à l'autre, l'erreur à la vérité. Ce ne sont pas les choses semblant différer l'une de l'autre qui donnent lieu à des termes de comparaison, c'est notre individualité apparente, le moi intelligent, qui nous les montre telles parce qu'il est opposé au moi conscient.
Couronnement de l'OEuvre Révélée, Nous n'acquérons la vérité que par notre erreur, p.LIV
Tags : Conscience, intelligence, Bien & Mal, Unité de l'ensemble
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