• Antoinisme et socialisme

    Introduction :
    Une idéologie socialiste
    «Nul doute que tout spirite devrait avoir une mentalité socialiste, en considérant les graves problèmes économiques et sociaux qui affligent le monde contemporain. Le spiritualisme spirite est la conception idéologique la plus sûre pour développer une interprétation idéaliste exacte de l’homme et de l’histoire. Car tout ce qui est dit pour rendre compte des processus économiques de l’histoire, demeurera insuffisant si cela ne repose sur des faits spirituels évidents.»
    Tiré de «Parapsychologie et matérialisme historique», Humberto Mariotti, Buenos Aires
    source : http://www.allankardecparis.com/cercle_spirite_allan_kardec_les_pionniers_suite.htm


        Robert Vivier semble distancier son héros du socialisme. Cf. p.172 (Ah ! fit Antoine avec malice, on voit bien que vous êtes socialiste, Gony. Le suffrage universel, voyez-vous, c'est bon pour la politique mais ça n'a rien à faire avec le spiritisme) et cité par Claudine Gothot-Mersch, p.366 : "Aucun souci politique chez le guérisseur : la rencontre d'un socialiste se déroule dans l'ignorance (qu'est-ce que c'est socialiste ?) et dans la réticence (Est-ce que les hommes ont à décider de la justice ? Dieu seul est juste) ; d'ailleurs, les socialistes sont violents, cela suffit à les rendre suspects.
        Il y avait d'ailleurs une défiance des deux côtés, car Jules Bois, dans le Miracle Moderne, finit son chapitre par "la spirituelle parole du socialiste belge, M. Demblon, "Le mysticisme naît la plupart du temps dans les villes où il y a trop de fumée." (Pierre Debouxthay, p.69),
        Cependant certaines idées, certes dans l'air du temps, son proche entre cette doctrine politique et cette autre spirituelle.

        L'approche du concept de justice de Platon chercha a montrer que celle-ci était au profit des plus faibles, se rapprochant ainsi d'utopies sociales, de certains mouvements religieux ou laïcs antérieurs à 1789. D'autres le dateront à l'apparition de manifestations concrètes d'un mouvement identifié comme socialiste.
         Du point de vue idéologique, l’analyse matérialiste situe le socialisme dans une perspective historique de volonté de la suppression du rapport « dominé / exploiteur », et se place dans la lignée de la plupart des luttes d'émancipation depuis l'Antiquité.
        Du point de vue historique, ce mouvement nouveau a ainsi fait son apparition à l'époque des Révolutions industrielles du XIXe siècle et a trouvé un terrain de lutte intimement lié à la société moderne de classes (par opposition à la société des ordres), et notamment à la classe ouvrière. Le penseur principal de cette seconde phase est Karl Marx.
        Le socialisme est né aussi dans les années 1820-1830 avec des penseurs – les précurseurs – comme Saint-Simon qui s'inscrivit dans la lignée de l'école des idéologues. L'héritage de Saint-Simon sera multiple. Ses écrits ont été repris après sa mort en 1825 par Barthélemy Prosper Enfantin (polytechnicien), pour engendrer le courant du saint-simonisme (qu'on a évoqué ici dans la partie Les Utopies).
        Maintenant, de la pensée la plus proche à la plus éloigné de l'antoinisme :
    - Le socialisme utopique, à l'image du Saint-Simonisme, a décliné après 1870 lorsque le marxisme s'est imposé comme la pensée majeure du socialisme. Il s'est cependant poursuivi à travers le mouvement coopératif et de nombreuses expériences communautaires auxquelles on doit rattacher les "milieux libres" libertaires, plus ou moins durables, plus ou moins organisées autour du travail, de l'épanouissement personnel (Les Rencontres du Contadour de Jean Giono), de valeurs morales (Les Communautés de l'Arche, etc. Et j'ajouterai ici l'Antoinisme.
    - Le socialisme utopique prône la transformation sociale et l'édification d'une société idéale, fondée sur l'abondance et l'égalité. Le socialisme utopique repose sur une vision très optimiste de l'homme : l'homme est bon par nature, ce qui implique qu'on peut faire confiance en sa raison pour faire évoluer la société et aboutir à une civilisation de la Raison et du bien-être. Le socialisme utopique diffère d'autres socialisme par sa méthode. Il ne prône généralement pas de révolution, et ne fait pas confiance en l'action de l'État.
    - Le socialisme chrétien tire sa source du message de Jésus Christ dans les évangiles, en particulier le sermon sur la montagne. Il se base sur l’idée d’égalité entre hommes (égalité des âmes), la fraternité entre hommes (tous frères car « fils de Dieu ») et la dignité humaine (les hommes sont faits « à l’image de Dieu »). Il prône en particulier un certain détachement personnel des richesses et plaisirs matériels (accusés de détourner l’homme du Bien) et l’aide aux plus pauvres et persécutés.
    - Le socialisme marxiste est une théorie politique basée sur la conception matérialiste de l’Histoire, et caractérisée par l’objectif de la mise en commun des moyens de production et d'échanges ainsi que par la répartition des biens équitablement à tous. Ce courant a été principalement marqué par la pensée de Karl Marx, d'où le terme « marxisme ». Il lutte pour un monde sans classes sociales et sans oppression.

    Quelques citations de Jean Jaurès :
    Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
          Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, 1903, à Albi, dans Anthologie de Jean Jaurès, Louis Lévy, Calmann-Lévy, paru en 1983, ISBN 2826605771, p. 273.

    Mais dans l’ordre prochain, dans l’ordre socialiste, c’est bien la liberté qui sera souveraine. Le socialisme est l’affirmation suprême du droit individuel. Rien n’est au-dessus de l’individu.
          « Socialisme et liberté » (1898), dans Œuvres, Jean Jaurès, éd. Rieder, 1931, vol. 6, p. 87

    «Quel que soit l'être de chair et de sang qui vient à la vie, s'il a figure d'homme, il porte en lui le droit humain.»

    «La cruauté est un geste de servitude : car elle atteste que la barbarie du régime oppresseur est encore présente en nous.»

    «La République c'est le droit de tout homme, quelle que soit sa croyance religieuse, à avoir sa part de la souveraineté.»

    «Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience.»

    «Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir.»

    «L’histoire humaine n’est qu’un effort incessant d’invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création.»

    «Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire.»


        Dans l'ouvrage de Louis-Auguste Blanqui, L'Éternité par les astres (1872), élaboré il est vrai sur la fin de sa vie alors qu’il subit une fois de plus la prison, il expose que la combinaison d'atomes dont nous résultons se reproduit un nombre infini de fois (dans l'infinité de l'espace et du temps) de sorte que chacun de nous a une infinité de sosies.


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  • Commentaires

    1
    Jacques Cécius
    Samedi 21 Novembre 2009 à 15:13
    Jaures
    Plus qu'un homme : un monument ! Un saint laïc.
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