• Augmentation de la population dans la région de Liège

        La Meuse et ses deux principaux affluents dans la province de Liège, l'Ourthe et la Vesdre, séparent quatre régions agricoles nettement distinctes : la Hesbaye, l'Ardenne, le Condroz et le pays de Herve.
        La Hesbaye, avec ses vastes champs de blé, de betteraves, de trèfles et de pommes de terre, occupe toute la rive gauche de la Meuse ; elle fait partie de la région limoneuse, que nous avons déjà rencontrée dans le Limbourg, le Brabant, le Hainaut et les Flandres.
        L'Ardenne, pays du seigle et de l'avoine, des forêts et des hautes fagnes, s'étend au sud-ouest, depuis l'Ourthe et la Vesdre jusqu'à la frontière prussienne et se prolonge dans presque toute la province du Luxembourg.
        Le Condroz, aux fermes massives et aux châteaux nombreux, forme la transition entre les deux régions précédentes : « L'Ardenne est au Condroz comme le Condroz est à la Hesbaye » (Thomassin,Mémoire statistique sur le département de l'Ourthe. Liège, 1819, p.4). Cette région comprend les plateaux situés entre la Meuse et l'Ourthe; elle se continue, avec des caractères plus tranchés, dans la province de Namur.
        Enfin le pays de Hervé couvre de ses pâtures, d'herbe fine et drue, divisées en une multitude de petits clos, tout le nord-est de la province.
        Au point de jonction de ces quatre zones, dans le magnifique bassin que forme le confluent des trois rivières, s'étale la ville de Liège, entourée de sa grande agglomération industrielle, dont les ramifications remontent la vallée de la Vesdre jusqu'à Verviers, la vallée de la Meuse jusqu'à Namur.
        L'importance de cette agglomération a considérablement augmenté depuis un siècle.
        En 1811, à l'époque où Thomassin décrivait, en un précieux mémoire, l'agriculture et l'industrie du département de l'Ourthe, Liège n'avait pas 50.000 habitants ; les houillères de la province n'employaient que 7.000 ouvriers. Elles en occupent, aujourd'hui, quatre fois plus (28.017 en 1890); les autres industries ont pris le même essor; les villages qui se trouvaient autour du chef-lieu se sont rejoints et ne forment plus avec lui qu'une seule ville.
       On jugera des progrès de leur population par le tableau suivant :

    COMMUNES 1811 1896

    Liège

    48.520

    165.401
    Angleur 944 7.658
    Chênée 1.319 8.198
    Grivegnée
    2.176
    10.358
    Herstal
    5.304
    16.668
    Jemeppe
    1.750 9.632
    Ougrée
    1.053
    11.670
    Saint-Nicolas 1.149 7.632
    Seraing
    1.955
    36.873
    Tilleur
    518 6.570

    TOTAUX

    64.688

    280.673

        Ainsi donc, en tenant compte seulement des plus importantes communes, la population de Liège et de sa banlieue a plus que quadruplé depuis la révolution industrielle. D'autre part, la population totale de la province, qui était de 375.030 habitants en 1831, s'est élevée à 817.473 habitants en 1896, soit une augmenlalion de 111,98 %.
        Ce développement considérable des agglomérations urbaines a exercé sur la répartition de la propriété la même influence que dans les provinces d'Anvers et de Brabant.

    Émile Vandervelde, La Propriété foncière en Belgique (1900)
    Source : Gallica


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