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Avis sur l'Antoinisme (par Le Père Dor ou Le Messie du XXe siècle)
Dans le livre rassemblant quelques écrits du Père Dor, on peut lire un passage dans lequel il donne son avis sur l’Antoinisme, le premier acheteur du livre que je possède donne les pages en question :
Question.
Père. - Un de ces derniers dimanches, je me trouvais tout près d'une sorte d'église d'où je vis sortir un petit groupe d'hommes et de femmes revêtus de costumes peu ordinaires. Curieux, je m'adressai à l'une de ces personnes et lui demandai à quelle religion elle appartenait. Un homme s'avança et me dit : « Nous sommes Antoinistes, notre enseignement est celui du Christ, révélé, en ce temps, par la foi. »
Je lui demandai ce qu'il entendait par la foi, il me répondit qu'il n'en savait rien, et ajouta :
« Dire que l'on a la foi, c'est démontrer qu'on ne l'a pas, car il faut avoir la foi pour comprendre la foi. »
Comme il ne m'appartenait pas d'entrer en matière de discussion avec cet homme sur sa réponse, je me contentai de me taire, quoique n'ayant rien compris pourtant, et le laissai continuer à parler de la puissance de la foi, seul remède, dit-il, pouvant guérir l'Humanité !
Il me causa de la vertu, de l'épreuve, de la prière, aussi de l'esprit du Père Antoine.
Après quelques questions que je me permis de lui poser sur l'esprit du Père Antoine, il me dit : « Notre est proclamé chez nous le sauveur du monde, nous Ie considérons comme étant Dieu, car sans cesse il veille nous. – Lorsque, affaiblis, nous allons à lui, pleins de confiance, nous le prions avec amour, et il nous soulage, nous guérit, il nous relève et ramène l'espoir dans nos cœurs en détresse, etc. »
A ce sujet, mon Père je voudrais savoir si réellement un esprit, celui du Père Antoine ou un autre, peut avoir, par la croyance en lui, par la prière, le pouvoir de rendre la santé aux malades et de ramener l'espoir dans tous les cœurs endoloris ?Réponse.
Comme l'on sait que je suis le neveu du Père Antoine, j'ai eu, à plusieurs reprises, l'occasion de causer de lui avec des personnes me rendant visite.
Au cours d'une conversation avec l'une d'elles, elle me dit qu'elle avait une amie qui vénérait l'esprit du Père Antoine, et que, quand elle le priait pour un embarras quelconque, elle était souvent exaucée, et elle s'avouait coupable, en se disant qu'elle ne priait pas assez, quand elle ne recevait pas satisfaction.
Cette personne me demandait ce que je pensais du Père Antoine, c'est-à-dire de son esprit, puisqu'il est désincarné.
Je lui répondis ceci :
Si les personnes qui prient l'esprit du Père Antoine pouvaient se rendre compte de son état d'âme, je vous assure qu'elle prieraient pour lui plutôt que pour elles-mêmes.
Pensez bien, lui dis-je, que le père Antoine a été, dans les dernières années qu'il a vécues sur la terre, sous influence dominatrice d'un esprit sectaire, d'un esprit tout-à-fait contraire à l'amour du prochain et par lequel il s'est laissé surprendre, autrement, il n'aurait jamais commis la bêtise de créer une religion nouvelle : l'Antoinisme.
Je dis la bêtise, car, comme je l'ai toujours dit, toutes les religions, indistinctement, sont l'effet d'un parti-pris, et le parti-pris n'existe que dans l'homme prétentieux, ambitieux, orgueilleux et ayant le fond dominateur.
Or, bien compris, les sectes, les religions, comme l'athéisme, étant menées par l'esprit de parti, ne peuvent être, les unes et les autres, qu'exploitation obscure séduisant les hommes peu réfléchis. Donc, quiconque professe une religion est dupe d'une invention néfaste, malheureuse, qui cause un retard considérable pour son bien-être moral, c'est-à-dire pour son bonheur présent et à venir.Voilà ce qu'il faut retenir des effets de toute secte, de toute religion, voilà aussi l'œuvre du Père Antoine, et c'est ce qui est regrettable pour lui, attendu que celui qui commet une faute aussi grave : avoir créé un culte, une religion, ne peut être qu'obsédé lorsqu'il est désincarné ; car chacun est responsable de toute idée, de tout enseignement contraire à la loi morale, si d'autres sont victimes de ces idées, de ces enseignements.
Quant aux guérisons, aux grâces que l'on obtient, en priant l'esprit du Père Antoine, je puis vous dire avec certitude, avec justice, que ce sont là des inventions.
Tous ces racontars sont donc une grosse farce, une comédie jouée avec ruse, avec intérêt, afin d'influencer les esprits faibles de compréhension.
Il faut remarquer, noter, que les personnes qui prient avec foi les Saintes et les Saints proclamés miraculeux, sont, dans les mêmes conditions, exaucées dans leurs demandes, dans leurs prières, que celles qui prient le Père Antoine.
Et pourtant, ni Saints, ni Saintes, n'existent pas plus que des montagnes sans vallées. Une bonne preuve que Saints et Saintes n'existent que dans l'imagination des gens qui y croient, c'est que ceux qui les ont dans leurs chapelles, dans leurs églises, n'y croient pas eux-mêmes.
En effet, jamais on n'a vu le propriétaire d'une de ces chapelles, ni un prêtre, s'adresser aux Saints, lorsqu'ils sont malades. Au contraire, car malgré que l'on trouve plus de timbrés dans la profession médicale que dans toute autre, ces gens ont recours à la science, aux médecins, chaque fois qu'ils sont indisposés.
A moins qu'il ne s'en trouve parmi eux comme certains que j'ai connus, et qui, étant menteurs de profession, finissaient, à force de voir qu'on les croyait, par croire eux-mêmes à leurs mensonges.
Donc, avec un peu de réflexion, il n'est pas difficile d'admettre que ce qui est produit, tout ce qu'on obtient par la prière, par l'invocation de Dieu, des Saints, ou des esprits, n'est que l'effet de la foi.
Or bien compris, l'Antoinisme, qui a pour base la foi et ses effets, ne peut être autre chose que toutes les autres religions : une tromperie.
Je plains donc de fout mon cœur les gens qui ont la faiblesse d'y croire.
Suite à cette instruction, on pourrait me demander ce qu'est réellement la foi ?
Et bien, la foi fait partie d'une sorte de fanatisme, c'est la superstition même, c'est un fluide matériel qui se marie avec l'âme maladive, peureuse, craintive et paresseuse.
Toujours est-il que les résultats obtenus par la foi, comme je viens de le dire, sont des obstacles et chose nuisible pour son bonheur présent et à venir ; en plus, les effets produits par la foi ne se font jamais sentir que pour un petit temps, alors quelle avance y a-t-il ? C'est pourquoi j'ai dit que la foi en elle-même est chose stérile pour ce qui concerne le bien-être réel et durable de chacun, car pour l'avoir trop bien servie, on la trouve ingrate et non pas reconnaissante.
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