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Commémoration de deuil hier, chez les Antoinistes (L’Avenir, 26 juin 1924)
Commémoration de deuil hier, chez les Antoinistes
Les petites chapelles ne sont pas toujours des chapelles littéraires : celle des pères Antoinistes est religieuse, du moins dans la mesure que l'étaient les temples de la Révolution.
On y commémorait hier, entre fidèles – entre « frères » – l'anniversaire de la mort du père Antoine, cet ouvrier mineur de Jemeppe, explorateur des « collines inspirées » et qui rêvait de devenir un autre Solness constructeur de cathédrales.
Son désir est exaucé : après le temple qui s'est élevé à Paris, rue Vergniaud, le million d'adeptes que compte aujourd'hui, en France et en Belgique, la religion ou la morale du père Antoine, ont édifié des temples à Monaco, Tours, Vichy, Lyon, Vervins, Aix-les-Bains, Caudry.
Extérieurement, les Antoinistes se distinguent par la redingote noire et le demi haut-de-forme qu'ils portent quand ils se réunissent. Leur doctrine, très morale, proclame l'immortalité de l'âme et exige que la mort soit considérée comme une « désincarnation ». Il ne semble pas que leurs rites soient de nature à intéresser un Huysmanns : les fondateurs de religions nouvelles simplifient les pratiques du culte.L’Avenir, 26 juin 1924
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