-
Culte Antoiniste - Villers-le-Bouillet (Le Pays Belge, 1er octobre 1919, Vol.03, p.23)
ÉCHOS DE PARTOUT
Le Culte Antoiniste
Au hasard d'une promenade en Hesbaye, nous voici au milieu d'un site assez enchanteur : la route est bordée de collines boisées ; au centre d'une agglomération pittoresque un bâtiment neuf ressemblant assez bien aux églises de la région. Sur le fronton on peut lire : « Temple Antoiniste ». Nous entrons. L'édifice a un aspect à la fois familier et austère. Point d'ornements religieux, mais des pancartes couvertes de devises et de recommandations morales. Une dame survient. C'est une des adeptes. Nous apprenons d'elle que le culte antoiniste a fait de grands progrès. Il possède actuellement 17 temples dont un à Paris et un à Monaco. Les autres sont disséminés surtout dans les provinces de Liége et de Hainaut, à Verviers, à Liége, à Jupille, à Herstal, aux Ecaussines, etc., à Villers-le-Bouillet où nous voici et à Jemeppe où naquit la doctrine.
C'est là en effet que le guérisseur commença de prêcher sa propre révélation entre les années 1906-1909. En 1912, exactement le 25 juillet, le père Antoine mourut et ce fut sa femme qui continua son enseignement aidée de nombreux adeptes, hommes et femmes.
Les antoinistes ont un costume de cérémonie. Les hommes portent un chapeau haut de forme en cachemire, à bords plats et un vêtement noir assez semblable à ceux des clergymen anglais ; les femmes, un costume sombre et un voile noir.
Le culte réprouve les pratiques spirites inférieures comme « les manifestations physiques des tables tournantes », etc. ; mais il ne se préoccupe pas davantage des transcendances mystiques du plan astral et de la Joga des théosophes.
Voici un de ses préceptes :Vous ne pouvez faire de la morale à personne
Ce serait prouver
Que vous ne faites pas bien
Parce qu'elle ne s'enseigne pas par les paroles.
Mais par l'exemple
Et à ne voir le mal en rien.L'antoinisme a eu surtout de la vogue parmi les populations ouvrières industrielles. Avant la guerre, on créait parfois à Flémalle-Haute des trains spéciaux pour les visiteurs se rendant du pays de Charleroi surtout, au temple de Jemeppe.
Avant la guerre, les antoinistes avaient sollicité de l'Etat la reconnaissance de leur culte. Ils vont renouveler cette demande. Ils remettront une pétition signée de tous leurs prosélytes et prieront les administrations communales des localités où ils ont érigé leur temple de les appuyer.Le Pays Belge, 1er octobre 1919 (Vol.03, p.23)
-
Commentaires