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De quelques sectes (La Gazette provençale, 28 janvier 1947)
DE QUELQUES SECTES
RELIGIEUSESNombre de sectes religieuses ont existé dans notre ville. Il en subsiste d'ailleurs encore quelques-unes.
C'est ainsi que nous connaissons ici des adeptes du Boudhisme.
Suivant ce Çakya-Moumi, nom de Boudha, la douleur est inséparable de l'existence. Celle-ci est produite par l'ignorance, cause des passions, des désirs, de l'attachement aux objets extérieurs qui, agissant par l'intermédiaire des sens, donnent naissance aux êtres. L'extinction de l'ignorance détruit la puissance des sens et il ne se produit plus de nouvelles naissances. On arrive à cette extinction par la science, l'abstention des péchés, la pratique de l'aumône, de la charité, etc. Le pécheur renait dans une condition inférieure, parmi les animaux, où les enfers. Le sage renait dans une condition meilleure, parmi les génies, les dieux, ou mieux encore, devient bodhisattva et, enfin, bouddha parfait, délivré de l'obligation de renaitre et possédant la béatitude de Nirvana.
Déchu dans l'Inde, le bouddhisme compte près de cinq cent millions d'adhérents en Chine, au Japon, dans l'Annam, le Siam, la Corée, le Thibet, la Birmanie, etc...
Il en compte une dizaine en notre ville, qui suivent fidèlement les prescriptions de Bouddha.
Il y a aussi des Gnostiques. Une trentaine environ qui se réunissent de temps en temps en privé.
Suivant les Gnostiques d'un « dieu ineffable » dont rien ne peut être affirmé, est sorti par émanation le monde où nous sommes. Il a commencé par des esprits purs de tout mélange. Puis est venue la matière, source du mal. De là la condamnation absolue de la vie, du mariage et aussi de la propriété des choses matériel. Le Gnosticisme se tire des difficultés pratiques de ces formules par des détours ou bien des sectes l'ont suivi. La chair et la matière sont mauvaises, mais il n'y a qu'à les mépriser en esprit, tout en y cédant en fait.
Orange a été le siège d'une secte qui tirait sa morale des principes Evangéliques. Il s'agissait des Antoinistes. Les adeptes étaient revêtus, les hommes, d'une redingote et coiffes d'un chapeau haut de forme, des femmes portaient une austère robe noire. Elles nouaient sous leur menton les ganses d'un béguin.
Les Antoinistes, braves gens, n'avaient qu'un but : faire le maximum de bien à leurs semblables.La Gazette provençale, 28 janvier 1947
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