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Enterrement antoiniste à Caudry (Le Fraterniste, 6 juin 1912)
L'ENTERREMENT ANTOINISTE
DE CAUDRY (Nord)Jeudi, 16 mai 1912, ont eu lieu à Caudry (Nord) les obsèques d'Octave Lefebvre, un adepte convaincu du culte Antoiniste. A notre grand regret, il nous a été impossible d'en parler plus tôt dans nos colonnes et nous présentons sur ce point, à la famille du décédé, toutes nos excuses...
On connait suffisamment nos théories spiritualistes, pour savoir que nous n'admettons aucun culte. Nous pensons qu'il ne doit pas y avoir d'intermédiaire entre soi et Dieu.
Toutefois, comme avant d'être Antoiniste, il faut tout d'abord être spiritualiste et que certains journaux du Cambrésis, ignorants de la beauté morale du spiritualisme moderne appuyé sur la science, ont cru devoir critiquer cette cérémonie, il nous parait indispensable d'en dire ici quelques mots. Nous désirons surtout faire observer que « l'Action du Cambrésis » ignore – fait assez surprenant – que le magnétisme curatif existe et n'est nié par aucune sommité médicale. Ce journal, en effet, dans son numéro du Dimanche 19 mai, s'exprime de la façon suivante, relativement à cet enterrement Antoiniste :
« Le Mal, la Maladie n'existent pas, et les adeptes du père Antoine affectent un dédain profond pour les médicaments. Une simple évocation d'Antoine le Guérisseur, est plus souveraine que le plus actif des purgatifs.
» La nouvelle religion a beau se réclamer de la science, de la vue du bien et du mal, elle est en contradiction formelle avec le bon sens et la saine raison... »
Nous ne sommes pas Antoinistes, mais nous savons que la thaumaturgie est chose indéniable et, à l'Institut psychosique de Sin-le-Noble, où affluent quatre fois par semaine, une foule de malheureux, nous avons pu centraliser, en moins de 2 ans, 4.600 lettres d'attestations de guérisons, obtenues dans les cas les plus désespérés. Nous tenons ces lettres à la disposition du rédacteur de « l'Action du Cambrésis ». Certes, pour croire à ces guérisons, il faut avoir vu tous les ulcères variqueux, tous les cancers, toutes les paralysies, tous les aveugles, tous les sourds, etc., etc., que nous avons guéris, nous en convenons... Mais nous ne pouvons cependant nous empêcher de penser qu'il faut être bien peu réfléchi pour écrire dans un journal, sur une chose que l'on ne connait point. C'est comme si, rencontrant un maçon, par exemple, nous lui reprochions de ne point savoir bâtir un mur, alors que nous ne l'aurions jamais vu à l'ouvrage. Il est probable qu'il nous convierait, avant que nous ne soyons à même de porter un jugement, à le venir voir travailler. C'est ce que nous conseillons de faire, pour ce qui nous concerne, à tous ceux qui parlent ainsi en l'air, sans jamais approfondir les causes profondes, occultes, d'un phénomène, pour aussi extraordinaire qu'il puisse paraitre...
Le discours qui fut prononcé par M. Noblecourt, aux Obsèques d'Octave Lefebvre, produisirent une grande impression sur la foule considérable qui assista à l'enterrement et ce fut là une excellente leçon philosophique et morale de laquelle beaucoup auront profité. Nous ne pouvons, faute de place, reproduire que quelques passages de cet excellent discours :
« Octave Lefebvre fut pour nous, ses frères et ses sœurs, un exemple, car c'était un convaincu que la désincarnation n'était qu'un état transitoire, et que son âme libérée de la matière allait bientôt reprendre son essor vers la vraie liberté.
» L'incarnation pour lui n'était qu'un passage où son esprit devait se débarrasser ici-bas de ses imperfections, pour aller rejoindre, après, dans les mondes invisibles, l'esprit de ceux qui l'y avaient précédé.
» Il avait accepté l'épreuve de la maladie avec la tranquillité de l'âme forte, et cette conscience sereine que donne une conviction sincère appuyée sur la raison, et la preuve je vais vous la dire : il a repoussé, malgré les sollicitations pressantes des siens, tous les secours de la médecine. Cette âme modeste et pourtant si grande savait qu'aucune science humaine si étendue fût-elle ne pouvait le sauver ; car la désincarnation est une loi naturelle à laquelle personne ne peut se soustraire ; Octave nous ne te disons pas adieu mais au revoir. Ta matière seule nous a quittés et ton esprit invisible reste avec nous. »Le Fraterniste, 6 juin 1912
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