• H. Darin-Drabkin, Le Kibboutz, société différente

    Le communisme primitif n'est pas très loin derrière nous, et pourtant, des Esséniens aux fourriéristes, on n'a jamais pu le faire revivre longtemps. Le kibboutz a-t-il plus de chance de réussir ?
        Il y vit au peu moins de cent mille personnes, mais leur rayonnement est infiniment supérieur à leur importance démographique. Les kibboutzim sont la réserve morale d'Israël. Le genre de vie qu'ils pratiquent est presque unique au monde. Propriété collective, égalité absolue, gestion démocratique, self-employment, etc : tous ces principes, qu'on prétend utopiques, sont appliqués ici dans la réalité quotidienne, et il semble bien que cette vie, malgré le renoncement qu'elle suppose, soit d'une qualité supérieure à celle de la société ordinaire. Enfants, femmes et vieillards y trouvent en particulier de grands avantages.
        Contrairement à une opinion répandue, les kibboutzim ne sont pas sur le déclin. Mais il est difficile de développer des communautés dans un milieu où le capitalisme et la consommation modèlent de plus en plus l'échelle des valeurs. Les kibboutzim ont aidé à sauver la nation, mais ont-ils changé l'homme ? Certes la réalité israélienne s'est beaucoup éloignée de l'idéal kibboutzique, mais la supériorité intellectuelle et morale des kibboutzim, leur dynamisme sont tels que l'auteur garde confiance dans leur avenir et y voit l'une des rares chances de renouveler le socialisme par l'exercice de la démocratie directe.

    H. Darin-Drabkin, Le Kibboutz, société différente
    Ed. du Seuil, Collections Esprit "La Société Prochaine", 1970


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