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Hector Adam, huissier de la Chambre
Nous avons dit naguère – et « La Meuse » l'a rappelé il y a trois jours – que les « Antoinistes » avaient adressé une requête au Parlement sollicitant la reconnaissance de leur culte. Cette requête était constituée de nombreuses fardes qui renfermaient 163 mille signatures. On y avait adjoint le texte, bellement relié, de la philosophie du fondateur du culte nouveau.
La Commission des pétitions de la Chambre, après un rapide examen de cette requête, renvoya celle-ci au « ministre compétent », en l'occurrence le ministre de la justice, qui a les cultes dans ses attributions.
Nous nous sommes adressé, à ce propos, aujourd'hui même, à une haute personnalité, qui nous a dit :
– La pétition Antoiniste ... Oui, je sais bien : il y a une montagne de paperasses qu'on a reléguées je ne sais où, quelque part dans les combles... Cela vous étonne ?... Qu'est-ce qu'il y a de sérieux, là-dedans ?... Vous me dites qu'il y a 163,000 signatures. Soit. Mais qui les a apposées ? Ces signatures sont-elles authentiques ; ont-elles été données librement ou plutôt spontanément ? Voilà ce qu'il faudrait savoir. En réalité, pour avoir de la valeur, ces 163,000 signatures devraient être légalisées. Tel est « a priori », mon sentiment.
– Et si elles étaient légalisées ?
– Cela ne suffirait pas pour accorder la chose demandée.
Dans vingt, trente ans, ou cinquante ans, si l'Antoinisme subsiste et s'il a pris du développement, nous en reparlerons peut-être ».
Et le haut fonctionnaire, cela dit, s'est mis à compulser un dossier qu'il avait sous les yeux.UN ADEPTE
Bruxelles possède une section du culte Antoiniste. C'est un officier retraité, aimable homme entre tous, qui la dirige. Elle compte un certain nombre d'adeptes – et même d'adeptes très fervents. Témoin, cet huissier de la Chambre que Père Antoine guérit d'une maladie d'estomac.
– J'étais un incroyant ou, en tout cas, un sceptique, nous déclare M. Adam – c'est le nom de l'huissier – lorsque, souffrant atrocement d'une maladie d'estomac, je rencontre, dans le pays de Liége, une tante qui me dit : – Tu as bien tort de souffrir ainsi, quand tu peux être guéri sur le champ. – Guéri sur le champ ? Que dites-vous là, ma tante ? Et par qui donc ? – Mais par Antoine !
Elle me fit un éloge enthousiaste du Guérisseur. J'allai le trouver, mais en simple curieux, toutefois, plus intrigué que disposé à ajouter la moindre foi aux déclarations de ma parente. Antoine me fit l'impression d'être un bon vieillard, extrêmement compatissant. Il me dit que je penserais à lui et que je guérirais. Je me refusais de penser à lui et pourtant son souvenir me revenait à chaque instant. Il me revint surtout à de certains jours qu'il m'avait, en quelque sorte, fixés lui-même. Bref ! Je sentais ma santé revenir ; elle revint même tout à fait... Aussi, je n'hésite pas à dire que c'est à Antoine que je dois ce miracle. A Antoine dont j'ai adopté les magnifiques préceptes de sagesse et d'humanité. A Antoine que je n'oublierai jamais...
– Avez-vous signé la requête des Antoinistes réclamant la reconnaissance de leur culte ? demandai-je à M. Adam.
– Des deux mains ! me répondit-il, simplement.
Valentin de MARCY.La Meuse, 29 juin 1912 (source : Belgicapress)
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