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Henri Constant - Le Christ, le christianisme et la religion de l'avenir - étude philosophique (1905)
Auteur : Henri Constant
Titre : Le Christ, le christianisme et la religion de l'avenir : étude philosophique
Editeurs : Schneider frères et Mary (Levallois-Perret), 1905, 685 pages (gallica)Recension :
Le Christ, le Christianisme et la Religion de l’Avenir est dû à la plume d’une haute personnalité militaire qui signe Henri Constant. C’est un excellent ouvrage, original par endroits, intéressant toujours.
M. Constant fait deux parts dans l’enseignement du Christ : l’une permanente, philosophique et morale, l’autre accidentelle, inspirée par les passions et les besoins du moment. Ces deux enseignements montrent que Jésus fut premièrement un rédempteur pacifique, secondement un conspirateur, un, réformateur agressif. Il réussit, par ce dernier moyen, à entraîner à sa suite une grande multitude d’hommes, de femmes et d’enfants. Mais comme il tenta alors de se faire passer pour le fils de Dieu, la plupart de ses disciples l’abandonnèrent. Il ne put reculer. C’était trop tard. Il fut pris. Les Juifs le condamnèrent comme blasphémateur, et Pilate, comme insurgé.
Dans la seconde partie de l’ouvrage M. Constant oppose les divers évangiles, pour en faire ressortir les contradictions, résume rapidement l’histoire du christianisme, en insistant plus particulièrement sur l’une de ses formes, le catholicisme, et cherche à démontrer qu’il n’y a rien de commun entre
celui-ci et les enseignements du Christ et des apôtres.
Dans la troisième, il dit ce que sera – à son point de vue qui est également celui de la plupart des spirites – la Religion de l’avenir et en définit les divers objets Dieu, l’âme, le périsprit, l’évolution, les vies progressives et la prière.
Un nombre considérable de notes historiques et critiques doublent son ouvrage. Elles Étayent puissamment ses affirmations et ses déductions, les éclairent et les commentent. Ce sont des blocs de faits dont il accable le catholicisme.
Sur bon nombre de points, nous ne sommes pas de son avis. Nous ne les énumérerons pas, mais nous nous permettrons de recommander à M. Constant, la lecture de la Loi de l’Histoire, de la Religion de la Science et de l’esprit pur et de Jésus et l’Ere de la Science par Strada. Ces ouvrages lui fourniront de nouveaux arguments pour la défense de ses idées et modifieront sans nul doute, sa manière de voir sur bien des questions.
Cette remarque n’enlève rien à la valeur du livre de M. Constant. C’est une œuvre substantielle et d’assainissement moral et religieux.Mercure de France, janvier 1900 (T33, N121)
Le Réformiste 1906 (A10,N141)-(A10,N148),
rédigé dans une orthographe réformée proposée par son directeur, M. Jean-S. Barès
Evoque Louis Antoine à la page 400 :
Jemeppe-sur-Meuse, un grand village aux environs de Liège (Belgique), possède actuellement (nous sommes au milieu de 1902) un médium guérisseur stupéfiant, M. Antoine. Rien n'est comparable au succès qu'il obtient ; il reçoit chez lui douze cents malades chaque semaine. Le chemin de fer du Nord, les vicinaux, les bateaux à vapeur, les voitures de luxe et autres transportent vers Jemeppe une quantité de gens de toute classe, venant de l'étranger même réclamer ses soins entièrement gratuits... N'en soulagerait-il, n'en guérirait-il que la dixième partie, que sa renommée se justifierait absolument !
Ah ! qu'une plume autorisée, qu'un écrivain humoristique surtout nous décrive un jour la physionomie de cinq messieurs du parquet liégeois qui, en septembre 1901, se sont assis dans le cabinet où ont passé, à ce jour, plus de cent vingt mille personnes pour assister, pendant deux heures, aux magnétisations (considérées comme illicites) du médium guérisseur Antoine, et qui sont retournés chez eux emportant la conviction qu'il existe des choses que l'on n'enseigne ni dans les académies, ni dans les universités ! C'est bien là la réflexion que ces Messieurs ont dû se faire qu'Antoine était réellement doué d'une faculté que des lois qui se respectent ne peuvent atteindre dans son exercice humanitaire.
Tags : religion, épreuve
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