• Hubert Bourguet - Antoine de Jemeppe et l'Antoinisme (1918)

    Auteur :     Hubert Bourguet (paru sans nom d'auteur)
    Titre :     Antoine de Jemeppe et l'Antoinisme
    Editions :     Vaillant-Carmanne, Liège, 1918, 50 p.
    Sommaire :
    - Antoine de Jemeppe
        - Le spiritisme organisé
    - L'Antoinisme évocateur
        - Les pratiques de l'évocation au début de l'Antoinisme
        - Le spiritisme expérimental en défaveur
        - Etat actuel de l'évocation antoiniste
    - L'Antoinisme guérisseur
        - Antoine guérisseur
        - Les méthodes employées
        - Les foules à Jemeppe
        - Les guérisons
        - Les victimes de l'Antoinisme
        - Avenir de l'Antoinisme guérisseur
    - L'Antoinisme doctrinal
        - I. La Doctrine antoiniste
            - La notion de Dieu
            - La notion du monde matériel
            - La notion de l'homme
            - L'idée de rédemption
            - Les organisations religieuses
            - Les fins dernières
        - II. La Morale antoiniste
            - Vogue de la doctrine antoiniste
            - Vogue passagère
    - L'Antoinisme cultuel
        - Le culte antoiniste
        - Les temples
        - Les livres saints nouveaux
        - Le nouveau décalogue
        - La prière antoiniste
        - Les mandataires officiels de l'Antoinisme
        - Réunions cultuelles
        - L'emblème antoiniste

        Elle est citée par Lucien Roure (un jésuite français) comme étant "une très consciencieuse brochure". Pierre Debouxhtay dit seulement qu'elle "obtint le plus grand succès" (p.282).
        L'auteur est curé de Saint-Antoine à Liège, dont le presbytère était voisin du temple antoiniste de Hors-Château. Elle est la base en grande partie des arguments de l'abbé Brabant dans L'Antoinisme ou la religion bizarre d'un faux prophète, édité chez Rex en 1931.

        L'auteur pense que les Antoinistes prient le Démon en citant la phrase : "le Dieu auquel vous vous adressez pour être exempt de tous vos maux, « c'est le Démon » (Développement, p.410)".
        La phrase exacte est : "Ne croyons pas en Dieu mais croyons en nous, sachons que nous sommes Dieu nous-mêmes, nous aurons compris également le Dieu auquel nous ne devons pas croire. Rappelez-vous que je vous ai parlé jadis de l'existence du démon. Eh bien : le voilà, c'est le Dieu auquel vous vous adressez pour être exempts de tous vos maux ; c'est par lui que nous sommes accessibles à toutes les maladies, tous les accidents, toutes les catastrophes qui nous affligent ; nous le prions pour qu'il nous en préserve, croyant qu'il est le vrai Dieu, tandis que nous prenons le Dieu véritable pour le démon."
        Le Père nous enjoint donc ici bien au contraire : de prier le Dieu qui est en nous, et non le Dieu extérieur dont on voudrait qu'il nous sauve de nos malheurs. Ce Dieu-là est le démon. Le vrai Dieu est notre Dieu intérieur, c'est lui que nous devons prier.
        Les auteurs n'auront donc pas lu cette phrase : "Quand nous ne verrons plus le mal, nous serons avec Dieu ; mais si peu que nous le voyions, nous devenons incompatibles avec Lui : d'un Dieu de bonté et d'amour, nous faisons un démon car s'il existait une injustice, elle aurait nécessairement sa source en Lui" (Le Couronnement de l'OEuvre Révélée, C'est Adam & Eve qui forment la base des termes de comparaison, p.XVII). Mais s'il l'avait lu, il l'aurait certainement encore compris à l'envers, comme tous l'Enseignement qu'il cite d'ailleurs dans cet ordre : voyons ses références de bas de page quand il cite la Révélation aux pages 31-32 de son livre : p.50-51, p.74, p.77, p.74, p.66, p.184, p.169, p.168, p.118, p.102, p.87, p.97, p.102-103, p.97. Si je prenais n'importe quel livre en le lisant dans cet ordre, il est presque sûr que je comprendrais l'inverse de ce que l'auteur a voulu me dire.

        Cet auteur conclut :
        « Les pages qu'il a laissées contiennent un charabia extravagant, à la fois si soutenu et si fortement condensé qu'elles ne laissent aucun doute sur le trouble des facultés mentales de leur auteur. Une conviction douce et sereine les anime. On la retrouve dans toute la vie d'Antoine. C'est elle qui l'a isolé du monde des choses sensibles qui se pèsent et se mesurent et qui l'a muré dans un monde imaginaire, un monde de fictions avec lesquelles il aimait converser. Avec un sérieux imperturbable, il traitait les choses tangibles de vaines apparences, et il prenait le monde fictif qu'il se forgeait pour la réalité même : c'est un signe non équivoque de dérangement cérébral. La maladie opiniâtre d'estomac dont il souffrit toute sa vie, avait affaibli l'organisme et atteint lentement mais profondément le cerveau.
        « La folie chez Antoine n'et jamais de transports redoutables ; jamais non plus, elle ne fut complète et, en tout cas, elle ne l'empêcha pas d'être un habile homme et un madré directeur d'entreprises. Il multipliait les déclarations de désintéressement et, en même temps, il parvenait à accumuler des ressources qui lui permirent de donner une organisation matérielle assez forte à son oeuvre et d'en assurer le maintien et le développement pour un avenir qui ne sera pas long, mais qui est de l'avenir tout de même. — Il prodiguait les conseils les plus recommandables sur la sincérité et en même temps laissait soignement croire qu'il possédait une puissance extraordinaire de guérir toutes les maladies alors qu'il n'en était rien ... il laissait écrire qu'il continuait les enseignements du Christ quand il les contredisait et qu'il ne pensait pas établir une religion nouvelle au moment même où il l'organisait. — Enfin, Antoine vantait l'humilité et l'oubli de soi et, un instant après, il félicitait ses admirateurs des louanges qu'ils lui décernaient, il acceptait tous leurs éloges, toutes leurs vérénations et tous leurs encensements. Il attirait l'attention de la foule et ses sympathies, se laissait décerner des honneurs divins. Cela fait bien un peu penser au père du mensonge, au démon de l'orgueil et cela rappelle la parole du blasphème qu'il profèra contre Dieu, le jour de sa révolte : « Je serai semblable au Très-Haut ». » (p.48).

        Pour cet auteur, Louis Antoine aurait pu souffrir de ce qu'on appelle "paraphrénie fantastique". Nous avons évoqué dans un autre billet cet théorie.


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