• J'ai vu ce miracle (Ici Paris, 20 novembre 1950)

    J'ai vu ce miracle (Ici Paris, 20 novembre 1950)

    J'ai vu ce miracle :
    un enfant inerte, porté par son père dans le temple antoiniste (Saint-Gervais) et qui a été guéri par la prière des siens

    Apporter aux malades l'espoir et vaincre la maladie, apprendre à conserver sa santé morale et, par voie de conséquence, sa santé physique, n'est-ce pas le souhait de chacun ? Le culte antoiniste se propose de l'exaucer. C'est une œuvre morale basée sur la foi et le désintéressement, partie de Belgique le 15 août 1910. Le gouvernement belge l'a reconnue comme fondation d'« utilité publique » par un décret royal daté du 3 octobre 1922.

        En France, il se développe parallèlement aux autres mouvements religieux auxquels il est assimilé. Un temple existe à Paris, d'autres en province. Celui de Rouen vient d'être consacré.
        Le culte laisse toute liberté à chacun ; on y vient quand on en a le désir, soit pour obtenir une grâce, soit pour s'instruire de la morale et écouter l'enseignement laissé par le Père Antoine.
        Tout se fait par la prière, c'est une œuvre de dévouement gratuit.
        « Quand la prière n'est pas payée, elle est entendue et elle porte ses fruits » a écrit le Père Antoine.
        Celui qui pratique le culte antoiniste, y va seulement pour trouver le chemin qui l'aidera à sortir de ses épreuves tout en gardant sa religion, son mode de vie, ses habitudes. Le but des adeptes n'est pas de convertir, mais simplement de consoler, de « guérir » par la foi.

        Il y a actuellement 48 temples antoinistes entretenus et 140 salles de lecture, embryons de futurs temples. Le 49e temple est en construction à Bernay.
        J'ai vu à Rouen, lors de la consécration d'un temple, les fidèles accourus de tous les coins de France, de Belgique, du Luxembourg, de Hollande, Suisse. La foule était animée d'une ferveur profonde. Nombreuses sont les villes, même hors d'Europe, qui réclament leur lieu de prière. Au Brésil, Rio-de-Janeiro demande un temple depuis 1939 !
        Le Père Antoine était un mineur qui, pendant plus de 22 ans, s'est consacré à l'humanité souffrante, guérissant les malades, prodiguant à des milliers d'affligés consolation et soulagement.

    L'âme,
    siège de la santé

        Tous sont d'un désintéressement absolu. La vie des 3.000 desservants et desservantes est un modèle d'énergie, si l'on songe que tous, sans exception, doivent gagner leur vie en dehors du culte.
        Au temple du Pré-Saint-Gervais, j'ai pris place au milieu des nombreux fidèles qui, chaque jour, viennent se recueillir, attendant dans la prière et la méditation d'être reçus par le desservant-guérisseur qui élèvera vers Dieu pour obtenir leur guérison.
        – Quelle grâce demandez-vous au Père ? vous demande-t-on.
        Pour une guérison il vous est répondu :
         N'oubliez pas que c'est Dieu, le grand docteur, a dit le Père Antoine. Il ne condamne pas, mais il démontre ainsi qu'aucun n'a le droit de prononcer d'arrêt quelle que soit la gravité de la maladie.
        Au sujet des épreuves en général, on répond :
        – Ne plus douter, c'est être convaincu que tout arrive par Dieu, que les difficultés sont nécessaires au bonheur, qu'elles constituent des épreuves dont on est seul la cause. Il est deux principes dont l'homme de progrès doit se pénétrer : le premier est que le mal n'existe pas. Le second, qu'il ne peut souffrir à cause d'autrui. L'unique source de bonheur est l'amour.

    Histoire d'une famille

        Une desservante, Mme M. P., qui porte la robe et qui assume plusieurs fois par semaine un travail à ce temple, 49, rue du Pré-Saint-Gervais, est une ancienne malade abandonnée par le corps médical. Cette jeune femme, dont le visage a la sérénité des saintes, m'explique très modestement :
         Il y a cinq ans, je suis tombée subitement très grièvement malade. Un matin, je ne pouvais plus remuer un bras, quelques heures après, je tombais brusquement par terre. Je suis entrée à l'hôpital où l'on diagnostiqua une sclérose en plaques. C'est un mal terrible qui ne pardonne pas. Après deux années d'hospitalisation, j'étais condamnée... et ramenée dans mon foyer.
        » Mon mari rencontre chez un de nos amis, une personne qui avait été guérie chez les antoinistes. C'était la première fois que nous entendions parler de ce culte. Cette personne lui donne l'adresse du temple, il était quatre heures, à cinq heures, mon mari était au Pré-Saint-Gervais pour demander ma guérison. Tous ces petits détails sont tellement présents à ma mémoire que je les revis encore aujourd'hui comme si c'était hier... 
        » Il a été reçu par le desservant de ce temple. Ils ont prié ensemble.
        « –  Votre femme n'aura plus de crises, lui a-t-il dit, qu'elle vienne assister à l'opération le matin à 10 heures.
        « – Mais elle est entièrement paralysée, lui répond mon mari, elle ne peut quitter son lit...!
        « Dans trois semaines, elle viendra, lui répondit-il.
        » J'ai tout de suite commencé à remuer les doigts et, quelques jours après, les jambes. Puis je me levais, et effectivement, au bout de trois semaines, j'étais au temple. »
        C'est ainsi que la mort a épargné ce foyer.
        Il est actuellement un des frères consultants et guérisseurs. Sa femme et sa jeune fille de 15 ans le secondent dans sa tâche.
        Autre miracle. Depuis 1914, cette brave femme est atteinte d'une surdité incurable. Elle habitait Belfort et à la suite d'un bombardement, eut le tympan crevé. Elle commence maintenant à entendre le tic-tac du réveil : elle sait qu'elle va guérir et continue à prier.
        Parmi les frères guérisseurs du temple, l'un d'eux est un miraculé. Atteint de paralysie du larynx, son médecin traitant lui donne quelques semaines à vivre. Il demande sa guérison ; il est sauvé à la deuxième visite.
         Depuis, il est devenu un grand consultant.

    L'explication des guérisons

        – Il n'y a rien de mystérieux dans la guérison, tout être qui obtient une grâce l'a mérité !
        Le desservant explique :
        – Il faut apprendre aux êtres à se réformer, les aider à acquérir un fluide meilleur en faisant un retour dans le passé, vers les devoirs moraux qui affluent sur le chemin que nous nous efforçons de suivre.
        Mon interlocuteur reçut un jour une jeune femme qui crachait le sang. Elle dit être divorcée depuis cinq ans et ne pouvoir se délivrer de pensées de haine envers son premier mari. Elle avoue avoir commis de graves erreurs, reconnaît ses fautes. Elle est maintenant entièrement guérie et a ouvert une salle de lecture.
        Cet autre encore qui se traîne au temple sur deux béquilles et qui, après une seule prière, sort sur deux jambes, sa femme portant ses béquilles. Depuis ce jour béni, c'est allégrement qu'il vient écouter la lecture – et il y vient... à bicyclette.
        – Ce n'est pas le corps qui est malade, c'est toujours l'âme, m'explique cet homme admirable, car le corps est seulement une petite partie de l'être. C'est le vieux vêtement que nous quittons lors de la désincarnation. L'âme seule est éternelle ; et c'est par elle que nous payons nos mauvaises actions, même si elles ont été commises au cours d'une vie antérieure.
        Des docteurs, des infirmières fréquentent le temple. Ils viennent pour demander la guérison de leurs malades. Un grand praticien manque rarement la lecture du dimanche.
        Je peux témoigner d'une guérison spectaculaire.
        Un jeune homme, presque un enfant, est, depuis des années, paralysé à la suite d'une opération manquée au cerveau.
        J'ai vu plusieurs fois cet enfant dans sa voiture d'infirme ou porté sur les épaules de son père, inerte, le faciès tordu, bavant, incapable de prononcer une parole. Les parents, animés d'une foi profonde, cherchaient inlassablement, contre toute logique apparente, le sauveur. Et le miracle a été accompli.
        J'ai revu ce ressuscité à la consécration du temple de Rouen. Je le revois au Pré-Saint-Gervais, son visage devenu normal est éclairé d'une lumière intérieure et... il marche. Un malade avait l'estomac descendu. Au cours de la prière, il s'écria, transporté : « C'est curieux... C'est curieux... » et, en sortant du temple, il me dit :
        – J'ai senti mon estomac reprendre sa place.
        L'extrême discrétion de l'apôtre que j'ai pu approcher au temple antoiniste m'empêche de dire tout ce que je pense de lui.
        Sa seule intention est de conserver intact l'héritage moral que les fondateurs du culte ont transmis à leurs enfants. En suivant cette ligne de conduite impersonnelle, l'œuvre du Père fait ses preuves. Les guérisons par la foi s'étendent et l'enseignement antoiniste est aimé et respecté par tous ceux qui le connaissent. Cet homme, qui a eu la vie la plus brillante et la plus noble avant de se consacrer au culte, ne vit plus que dans cette pensée.

    Ici Paris, 20 novembre 1950
        (illustration, cf. la rubrique concernant le Temple de Rouen)


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