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la communauté des Frères du plateau
Rencontre avec des membres de la communauté des Frères du plateau
Le Progrès 12 juin 2003 par Fabienne Mercier
[Texte intégral]
A la suite de la conférence de l'Avife, des membres de la communauté des Frères de Plymouth du plateau Vivarais-Lignon ont accepté de répondre à nos questions. Ils nous livrent les grandes lignes de leur pratique religieuse et évoquent certains aspects de leur mode de vie.
A la suite de la conférence de l'Avife (Association d'aide aux victimes des frères exclusifs) au Chambon-sur-Lignon, il nous a paru souhaitable de demander aux personnes appartenant à la communauté des Frères de Plymouth résidant sur le plateau Vivarais-Lignon, de réagir.
Cinq d'entre eux, présents mercredi soir à la maison des Bretchs, ont bien voulu le faire, lundi.
Il s'agit d'Yves Chastagnier, responsable d'une entreprise de métallurgie à Tence ; de Paul Mas, retraité de l'agriculture à Fay-sur-Lignon ; d'Edmond Pelissier, commerçant en matériel de protection contre l'incendie au Chambon-sur-Lignon ; de Gérard Vergnon, chef d'une entreprise de stores, protections solaires, à Saint-Agrève et son père, Jean, aujourd'hui retraité.
En préambule, ils exprimèrent le sentiment « d'avoir vécu une forme de lynchage, mercredi soir. Nous regrettons que l'Avife ne nous aient pas invités à assister à sa conférence. Aussi, avons-nous adressé, ce jour, un courrier au président de l'Avife, lui demandant qu'à l'avenir, si d'autres conférences sur ce thème devaient être organisées, nous puissions en être informés au préalable ».
Combien comptez-vous de membres dans vos rangs, sur le Plateau ?
« Autour de 250. En France, nous sommes 1 125 et dans le monde, quelques 45 000, plutôt concentrés dans les pays anglo-saxons, mais aussi en Espagne, en Italie, en Argentine etc. »
Où vous réunissez-vous ?
« Nous disposons de six lieux de rencontres : trois assemblées au Chambon-sur Lignon (une principale et deux plus modestes), une à Fay-sur-Lignon, une à Tence, une à Saint-Agrève. Ces assemblées sont gérées dans le cadre d'associations régulièrement déclarées, l'une au nom de l'association chrétienne du Grand pré, l'autre du Haut-Vivarais ».
Comment résumeriez-vous votre mode de fonctionnement ?
« S'il n'y a pas de hiérarchie, ce n'est pas l'anarchie pour autant. Dans nos assemblées, chacun peut prendre la parole (NDLR : les hommes uniquement et la langue habituellement en usage est l'anglais). La conduite parmi les Frères est totalement dénuée de caractère officiel. Des « Frères conducteurs » émergent dans les assemblées locales et, en ce qui concerne la communion universelle, il existe un Frère reconnu, spécialement aimé, dont la parole est considérée comme exprimant les instigations du Saint-Esprit Le dimanche est la journée du Seigneur, marquée par trois rencontres. Puis, chaque soir de la semaine, entre 20 et 21 heures, nous nous réunissons, dans l'une ou l'autre assemblée, pour des prières, des études de thèmes bibliques ».
Quelles sont les grandes lignes de votre mode vie ?
« Notre vie de chrétien est centrée sur la Cène du Seigneur. Notre vie sociale sur la communauté. Nous accordons un grand intérêt à la famille. La place des femmes est celle qui découle d'un principe établi dans la Bible. Il est exact qu'elles doivent garder la tête couverte, comme les écritures saintes le préconisent. Nous ne partageons de repas, de boissons qu'avec des membres de notre communauté. Nous n'écoutons ni radio, ni télé, n'utilisons pas l'informatique ».
Comment se déroule la scolarité des enfants ?
« Nous avons à coeur que nos enfants aient un bagage correct car nous sommes bien conscients que, pour une bonne insertion économique, un minimum est indispensable. Nous encourageons les filles, comme les garçons, à aller jusqu'au bac mais pas au-delà. Car nous considérons qu'il faut vivre sa foi chrétienne dans la simplicité. Il est clair que notre vie religieuse passe avant notre vie professionnelle. Toutefois, il faut noter qu'aucun d'entre nous n'est au chômage.
En primaire, en général, les enfants vont à l'école publique. Ensuite, nous considérons que la vie dans un collège est rarement compatible avec nos valeurs (problèmes de moralité, violence, drogue). Aussi, les enfants poursuivent leur scolarité avec les cours à distance. Cependant, nous avons souhaité les aider et avons mis en place, depuis deux ans, un centre de soutien, à Tence, les Cardamines, où sept professeurs diplômés - et non Frères - prennent en charge vingt élèves de la 6e à la 3e ».
Quels sont les motifs qui peuvent conduire à l'exclusion d'un membre de votre communauté ?
« Ils sont extrêmement rares et découlent principalement d'une conduite incompatible avec les enseignements de la Bible, ainsi la fornication, l'adultère, le mariage hors de la communauté, les erreurs de doctrine M. Darby a écrit « la discipline d'exclusion est toujours effectuée en vue de la restauration de la personne qui y a été soumise et jamais dans le but de se débarrasser d'elle ».
source : http://www.prevensectes.com/rev0306.htm#12a
pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Brethren
Tags : foi, religion
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