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La déclaration d'un Antoiniste avignonnais (La Gazette provençale, 19 mars 1954)
La déclaration d'un Antoiniste avignonnais
A la suite de la mort d'un pauvre gosse décédé à Grasse, il a été écrit que ses parents appartenaient à la secte des Antoinistes. Or, il y a environ un mois, cette secte donna à Orange une importante réunion, à l'issue de laquelle notre distingué concitoyen le docteur Emile Estachy, porta une courtoise contradiction aux orateurs inscrits. A l'époque, « La Gazette Provençale » a publié le compte rendu détaillé de ces débats.
Hier, nous avons rendu visite à un notable avignonnais qui fait partie depuis plus de vingt ans de la secte des Antoinistes, pour lui demander quelques précisions sur le problème de la guérison des maladies.– Antoine, nous a-t-il dit, a lancé son mouvement en Belgique dans la seconde partie du siècle dernier. Humble ouvrier mineur, il put réussir d'éclatantes guérisons de maladies étiquetées incurables et fut dès lors suivi par une foule d'adeptes.
– A-t-il donné à chacun de ceux-ci le pouvoir de guérir les souffrances physiques ?
– Non. Il s'est borné à demander à ses fidèles de tenter des guérisons au moyen du magnétisme, mais de ne pas persister en cas d'échec.
– Antoine lui-même soignait-il toutes les maladies ?
– Il se penchait seulement sur les maladies chroniques ou incurables, abandonnés par la médecine officielle. Pour les troubles aigus, il recommandait de faire appel à un praticien. C'est ainsi qu'il ne se serait pas permis de soigner une fièvre typhoïde, une diphtérie, voire une simple grippe.
– Admettait-il les interventions chirurgicales ?
– Parfaitement. Il trouvait normal qu'en cas de besoin on se fasse opérer de l'appendicite, d'une hernie ou de la prostate.
– En fondant cette secte, à quoi visait-il donc ?
– A faire comprendre aux gens qu'ils possèdent un esprit immortel, et susceptible de se réincarner dans un corps de chair, tant qu'il n'a pas atteint la perfection la plus rigoureuse.
Ainsi qu'on le voit, l'Antoinisme est proche parent du spiritisme.Max GUIZOT.
La Gazette provençale, 19 mars 1954
Malheureusement il nous est impossible de trouver trace de cette histoire ailleurs que par cet article.
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