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La maladie, la douleur et Louis Antoine - Historique des avancées médicales et sociales
Remettons en contexte Louis Antoine : à cette époque, la médecine moderne commençait à peine, et le temps qu'elle atteigne la masse de la population, Louis Antoine était mort.
L'article wikipedia sur la Médecine dit : "C'est à cette époque qu'ont été développés de véritables remèdes contre certaines maladies infectieuses endémiques. Cependant, le déclin de la plupart des maladies mortelles est davantage lié à l'amélioration de la santé publique et de la nutrition qu'à la médecine. Ce n'est pas avant le XXe siècle que l'application de la méthode scientifique à la recherche médicale a commencé à provoquer plusieurs innovations importantes dans le domaine médical, avec de grands progrès en pharmacologie et en chirurgie.
Les traitement médicaux font des progrès spectaculaires avec l'invention de nouvelles classes de médicaments. Felix Hoffmann dépose le brevet de l'aspirine le 6 mars 1899. En 1909, le Nobel de médecine Paul Ehrlich invente la première chimiothérapie en créant un traitement à base d'arsenic contre la syphilis. En 1921 Frederick Banting de l'université de Toronto isole l'insuline et invente un traitement du diabète sucré. Le premier antibiotique date de 1928 avec la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming. En 1952, la découverte des neuroleptiques par Henri Laborit, Jean Delay et Pierre Deniker révolutionne la psychiatrie en permettant d'envisager une resocialisation pour des milliers d'internés. En 1957 Roland Kuhn découvre le premier antidépresseur. En 1982, J. Robin Warren et Barry J. Marshall permettent le traitement médical de l'ulcère de l'estomac en découvrant qu'il est d'origine bactérienne.
La chirurgie cardiaque est également née pendant le siècle. En 1929 Werner Forssmann introduit un cathéter dans son propre ventricule cardiaque. Le 29 novembre 1944 c'est la première opération à cœur ouvert par Alfred Blalock de Baltimore. Le stimulateur cardiaque est inventé en 1958. En 1960 la valve cardiaque artificielle inventée par Lowell Edwards est implantée pour la première fois par Albert Starr. Christiaan Barnard réalise la première transplantation du cœur en 1967."Sur les médicaments, la même source dit : "Au début du XXe siècle, n'étaient considérés comme médicaments qu'une douzaine de molécules de synthèse, et une centaine de produits naturels. Au début du XXIe siècle, nous utilisons des centaines de molécules de synthèse et il ne reste que très peu de remèdes courants d'origine exclusivement naturelle. Le XXe siècle a vu l'essor des médicaments à base de molécules de synthèse produits par des laboratoires pharmaceutiques. Depuis peu les protéines, molécules du vivant sont de plus en plus utilisées comme médicament."
L'espérance de vie en 1890 était de 43 ans pour les hommes et 46 ans pour les hommes. Ces chiffres sont des moyennes, dans le milieu ouvrier, cela devait être beaucoup moins. La pénicilline, qui est une classe d'antibiotique fut officiellement découverte en 1928. Mais aussi à l'époque, le tabac n'était pas dénigré, et l'alcool ne l'était juste parce qu'elle provoqué des "sautes d'humeur".
Concernant la sécurité sociale, voilà ce qu'en dit le site www.socialsecurity.be : "Suite à la crise énorme qui engendra les grèves nationales de 1886, il devenait clair qu'une intervention de l'Etat était indispensable. A partir de 1891, l'Etat a accordé des subsides aux mutualités. Sur les plans financier et structurel, cette intervention de l'Etat a produit des effets positifs. Les différentes mutualités locales ont été regroupées et bénéficiaient de la sorte d'une gestion plus efficace. Ainsi se sont créées les "Unions nationales" que nous connaissons toujours. Pourtant, il s'agissait toujours d'une assurance libre et les ouvriers n'étaient pas obligés de participer.
"La première assurance obligatoire n'a vu le jour qu'en 1903 seulement. Il s'agissait de l'assurance contre les accidents du travail. Puis, l'ensemble des assurances obligatoires s'est fortement développé durant l'entre-deux-guerres."On le voit, toute les personnes qui venait voir Louis Antoine pouvait mourir de la grippe, de la fièvre ou d'une bronchite très facilement, et les Antoine le savaient bien, eux qui avaient vu mourir le fils à 20 ans d'une phlébite, certainement. Souvenons-nous de la grippe espagnole, qui provoqua une mortalité plus importante en une temps record que l'avait fait la peste de 1349, et que le fait encore le sida actuellement.
A cette époque, il fallait accepter de vivre avec la douleur, et voir mourir des proches à un âge où l'on considère que "c'est trop tôt". Les médecins ne savaient pas toujours quoi faire, et leur science, ou plutôt leur art de guérir, n'était qu'encore à ses balbutiements. Il y avait beaucoup de guérisseur à l'époque de Louis Antoine. Autant que des médecins.
Ainsi à l'époque, qu'on aille voir un médecin ou un guérisseur, notre sort pouvait être le même, la différence est que le guérisseur parlait wallon, alors que le médecin mettait des mots compliqués en latin pour expliquer le mal. Ainsi dans sa Révélation, il peut dire : "Certains malades, en effet, peuvent avoir eu la pensée d'aller chez le médecin avant de me consulter. Si je sens qu'ils ont plus de confiance dans le médecin, il est de mon devoir de les y envoyer. S'il n'y trouvent pas la guérison, c'est que leur pensée de venir chez moi a porté obstacle dans le travail du médecin, comme celle d'aller chez le médecin a pu porter obstacle dans le mien".
Mais Louis Antoine lui-même recourait à la matière, mais il voulait y ajouter un soutien dans l'acte de guérison. On sait que cela peut-être important dans les cas de cancer. Dans le roman vrai de Robert Vivier, on lit p.348 :
"- Il faut que nous trouvions du feu quelque part.
"Ils comprirent que ce qui le poussait ce n'était plus le désir d'un feu matériel. Il voulait, dans ce coin de campagne, trouver une âme humaine en qui serait caché l'amour."Dans la Révélation, on lit un peut plus loin : "le médecin ne peut donner que le résultat de ses études et elles ont pour base la matière. Qui recourt à lui ne songe qu'à guérir l'effet et n'a pas l'intention de s'améliorer ; la cause reste donc et le mal reparaîtra, sous cette forme ou sous une autre, parce que tout ce qui est matière ne pourrait guérir que temporairement. La guérison radicale ne s'obtient qu'en enlevant la cause qui est une plaie de l'âme et cela n'est pas de la compétence du médecin. Le malade soucieux d'avancer moralement, s'adresse à quelqu'un qui traite l'âme plutôt que le corps, qui ne s'inquiète que de la cause des maux ; il éprouve une grande satisfaction, non seulement d'être débarrassé de la souffrance mais aussi d'en connaître l'origine et de savoir combien le travail moral est efficace." (Être ou paraître, p.73)
Mais la médecine a fait tant de progrès maintenant qu'elle est capable de détecter un problème de santé avant ses effets. La médecine va à la cause. Je pense à la mammographie qui permet de détecter un cancer du sein avant son évolution et les souffrances qui en résultent.
A notre époque, l'effet (la conséquence) de la maladie a changé par rapport à l'époque de Louis Antoine. Mais ce qu'apporte l'Enseignement reste d'actualité, car on sait que la psychiatrie n'est pas toujours à porté de tous, et un soutien quel qu'il soit ne peut qu'être, oserai-je dire "salvateur".
"Le médecin ne peut donner que le résultat de ses études et elles ont pour base la matière", allons donc chercher où l'on veut la guérison de son âme, auprès de gens qui nous semblent pouvoir nous l'apporter, en prenant garde que ces gens respectent notre libre-arbitre.
Tags : science, médecine, Antoinisme
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