• Le culte antoiniste à Andrimont (Présence, n°434, Février 2022)(www.ccdison.be)

    Le culte antoiniste à Andrimont (Présence, n°434, Février 2022)(www.ccdison.be)Le culte antoiniste à Andrimont (Présence, n°434, Février 2022)(www.ccdison.be)Auteur : Georges Zeyen
    Titre : Le culte antoiniste à Andrimont
    Éditions : Présence, n°434, Février 2022 (www.ccdison.be), p.10

       Tout en bas de la rue du Paradis, à la jonction de la rue des Jardins et de la rue des Hautes Mezelles, un monument religieux est identifié par l'inscription peinte sur la façade « Culte antoiniste  ». Il s'agit d'un bâtiment conçu pour accueillir les fidèles et y expliquer la philosophie de cette religion.

        Un homme nommé Antoine y expliquait chaque dimanche, à 10h, sa philosophie. Il dénomma ses fidèles
    « Antoinistes », tandis qu'il se faisait appeler « Père Antoine » et son épouse, «Mère Antoine ».
        Après le décès de son époux, Mère Antoine prit le relais et continua à mettre en valeur les textes sacrés, L'office commence par lecture des principes de base. Des textes encadrés sont accrochés aux murs de la salle, ils développent quelques règlements de cette philosophie.
        La salle, modestement meublée, n'est décorée que de cadres mentionnant des chapitres religieux. On y défend l'idée que cet amour est le seul remède à pouvoir guérir l'humanité.
        C'est de la foi que naît l'amour de chacun, ne pas aimer ses ennemis serait ne pas aimer Dieu, car ce sentiment nous rend dignes de Le servir. Il faut aimer tous les êtres qui nous sont proches, les vivants et ceux à nos yeux disparus, de même que tous nos frères humains existant de par le monde, quelle que soit leur nationalité et leur religion particulière.

           Des disciples turbulents
        À Mont, le couple Tesson s'était converti à ces idées. Lui, coiffé d'un haut-de-forme et en redingote noire, accompagné de son épouse, se rendait à pied à l'office du dimanche. Ils habitaient une maison ayant une façade assez étroite, mais un grand prolongement vers l'arrière, près de la place centrale du village. Modestes et rangés, ils ne troublaient pas souvent les activités aux fêtes au village. Deux de leurs fils ont pourtant fait l'objet de la chronique locale. Ernest, âgé de 16 ans, était allé se promener avec son oncle Robert Tasquin dans la campagne. Arrivé à la grotte Bebronne, Ernest trouve une grenade, la ramasse et va la montrer à son oncle. Celui-ci lui conseille de la reporter où il l'a trouvée. Ernest, qui récupérait souvent des munitions pour les faire exploser, céda à sa manie. Il dégoupilla la grenade et la lança contre un rocher. Des éclats de pierre fusèrent dans tous les sens et Ernest fut gravement atteint.
        Son oncle le fit transporter à la clinique Sainte Élisabeth où un chirurgien le prit immédiatement en main. Affaibli par ses hémorragies, il succomba, hélas, le soir même.
        Il était fréquent, à la fin de la guerre, de trouver dans les campagnes des armes ou des munitions que des soldats avaient abandonnées, Des avions avaient dispersé en certains endroits des objets dangereux - faux bijoux, jouets, crayons... - fabriqués pour exploser au contact de la chaleur humaine. Beaucoup de jeunes gens, malgré les recommandations des adultes, sont tombés dans le piège et ont gardé de graves plaies.
        Un des frères d'Ernest a également fait parler de lui, mais son accident fut sans gravité.
        Il descendait la route de Mont à vélo lorsque son frein céda ! Arrivé au sommet de la rue de la Montagne, il parvint à s'engager à gauche, dans la rampe qui conduit au cimetière. Le choc de son vélo contre la grille du cimetière le projeta en avant et sa tête passa entre deux barreaux. Quelques fiers à bras du village sont intervenus pour le dégager en forçant sur les barreaux. ⚫ G.Z.


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