-
Le culte Doriste, droit de réponse (Le Messager de Bruxelles, 6 juin 1916)(Belgicapress)
(Reproduction interdite.)
CHARLEROI
(De notre correspondant particulier.)
Le culte DoristeNous recevons la lettre suivante que nous insérons très volontiers, ainsi que le désire notre correspondant :
Roux, le 8 juin 1916.
Monsieur le Directeur,
Je lis dans le n° du 28 mai de votre estimable journal un article intitulé : « Le Culte Doriste ».
Je regrette vivement que votre correspondant ait été si mal renseigné sur ma manière de procéder.
1° Je dois vous dire qu'il n'existe pas « de Doriste », ni par conséquent de « Dorisme », car à l'Ecole Morale, si elle est réellement de morale, il ne peut y être question d'aucune religion, d'aucune secte, d'aucun parti, d'aucune société, ni rien qui puisse porter un nom. Autrement, pas de libre arbitre.
La mission du Père Dor, Professeur de l'Ecole Morale, est d'inculquer dans l'esprit des masses cette idée qu'un seul remède peut sauver l'homme : « L'amour de soi-même, c'est-à-dire l'amour de la perfection ». Tous ceux qui le consultent sont instruits sur la cause de leurs maladies, de leurs malheurs, de leurs misères. Alors, ils se guérissent, ils sont contents, ils sont satisfaits, s'ils veulent changer de conduite.
Donc, comprenez que je détruis le fanatisme, pour le remplacer par la Volonté. Ceux qui m'écoutent deviennent adeptes du culte de la liberté, de la solidarité et de la fraternité universelle. Par là, l'homme ne rejette plus sur ses semblables la cause de ses adversités et ne se révolte plus contre eux en les accusant d'être injustes ; non, il comprend que tout ce qui lui arrive n'est que la conséquence de ses mauvais principes : vices, passions, égoïsme, hypocrisie et le mensonge.
Je détruis aussi la méthode des thaumaturges, des guérisseurs, en faisant comprendre que leurs principes ne sont basés que sur « la foi », fluide stérile qui laisse l'homme aveugle, ce qui l'empêche de sortir des ténèbres où il est plongé par ses imperfections ;
2° Je quitterai Roux le 19 octobre prochain pour continuer mon œuvre à Uccle-St-Job, rue du Moulin, où j'aurai l'avantage d'habiter un lieu plus favorable à ma santé, qui commence à s'ébranler. Seulement, contrairement à ce que vous me dites, le Père ne quitte pas Roux plus riche qu'il n'y est venu. (Voir biographie dans son livre « Christ parle à nouveau ». Je vends publiquement ma propriété, évaluée à 55,000 francs, avec l'intention de prélever sur le prix une somme de 16,000 francs qui est réservée à payer le reste de ma nouvelle installation ; quant au surplus des 16,000 francs, j'en ferai don à l'Ecole des Estropiés de Charleroi, que je considère comme la plus belle institution du monde. Il faut noter que le surplus des 16,000 francs a été déposé, par les visiteurs, dans un tronc placé dans le but de faire construire la vaste salle appelée l'Ecole Morale. On pourra peut-être s'étonner que l'Ecole d'Uccle sera quatre fois plus petite que celle de Roux, mais vu que je ne donne plus d'instructions les dimanches, dont celle-ci était destinée à ce sujet, une plus grande serait inutile.
Veuillez, Monsieur le Directeur, etc.
(sig.) Pierre DOR, dit le Père.Le Messager de Bruxelles, 6 juin 1916 (source : Belgicapress)
-
Commentaires