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Le kibboutz urbain, l'être ensemble
L'idée d'un kibboutz "en ville" a surgi il y a près de deux décades comme réponse à la crise des kibboutzim des "campagnes" et aux interrogations sur l'avenir de la société israélienne. Le principe reste fondamentalement le même que pour le kibboutz originel : des personnes mettent en commun leurs moyens et leurs revenus et répartissent ensuite l'usufruit selon les besoins de chacun. Ce qui a changé, c'est la volonté d'ouverture sur le reste de la société qui anime ces nouvelles expériences sociales. Là où le kibboutz classique se préoccupait avant tout de ses membres au risque de se refermer sur lui-même, les kibboutzim en ville se sont implantés dans des quartiers difficiles avec le but de venir en aide à la population qui y vit.
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Mais c'est en même temps beaucoup du fait de la critique sociale en acte que ces expériences représentent. Elles montrent que les valeurs de l'être ensemble peuvent être plus attractives et bien plus profondes que celles de l'avoir individuel et de la bataille solitaire du chacun pour soi. Elles montrent que la solidarité avec les exclus et les démunis peut s'organiser de manière plus digne et plus efficace que par l'Etat-providence.
La motivation politique essentielle des membres de ces kibboutzim urbains, qui est à l'évidence le dévouement à une communauté ici élargie au tissu sociétal environnant, s'impose tout naturellement comme supérieur à la motivation habituelle du travail ans la société salariale, à savoir l'appât du salaire pour pouvoir gérer sa vie individuelle.
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L'invention du kibboutz en ville ne se situe pas en Israël par hasard. Elle doit beaucoup à la culture judaïque qui suppose que la communion avec le monde d'en haut s'exprime avant tout dans le rapport à l'autre et que le "faire" prévaut sur la croyance. L'expérience du kibboutz urbain est pourtant à portée universelle et peut parfaitement être transposée dans d'autres sociétés.Claude Berger, Le kibboutz est mort, vive le kibboutz urbain !, p.93-95
in Le meilleur des mondes n°6, Spécial Israël, 60e anniversaire, Denoël, printemps 2008
Tags : solidarité
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Commentaires
merci d'avoir publié mon texte, claude Berger