• Le Père Dor et le Spiritisme (Le Bruxellois, 4 juin 1916)

    Le Père Dor et le Spiritisme (Le Bruxellois, 4 juin 1916)

    TRIBUNE LIBRE

    LE PERE DOR ET LE SPIRITISME

        Un de nos lecteurs et un spirite nous écrit :

    « Sous le titre : Le Père Dor ovationné à l'instar du Père Antoine de Jemeppe-sur-Meuse, n. 602 B, du 30 mai 1916, je lis le récit d'un de vos correspondants anonymes, qui juge bon de rompre une lance en faveur du bon sens outragé. Le Père Dor, dit-il, se permet de soigner et ose même guérir de pauvres gens que la Science officielle n'a pu soulager.
        Vraiment, pour agir de la sorte, il faut que cet être soit bien vil et bien méprisable, pour que le Parquet s'occupe de lui plutôt, que des accaparateurs. Ouvrier, comme Jésus, fils du charpentier, il fait une concurrence déloyale et honteuse à tous les médecins du pays, osant même refuser tout salaire, toute rétribution ; il se borne simplement à vendre ses deux modestes brochures où sont résumés ses principaux enseignements. Que contiennent donc cos infâmes brochures ! La Fraternité universelle. Comme Christ, il dit qu'on doit aimer ses ennemis et ne jamais juger son semblable. Votre correspondant, ferait chose sage en méditant ce dernier enseignement, cela lui éviterait de porter un jugement sur des choses qu'il ne connaît pas, puisqu'il confond le Dorisme avec le Spiritisme.
        Le Spiritisme est une science expérimentale, faite donc d'observations. Or, le spiritisme expérimental est destiné à acheminer les êtres de bonne foi, vers une philosophie admirable qui n'est, après tout, que le Christianisme primitif, après que l'expérimentation leur a démontré, en faisant appel à la logique et à la raison, que le principe spiritual survit à la destruction de l'enveloppe matérielle.
        Il est évidemment des cerveaux qui craignent la lumière et la folie latente qui fait partout des victimes, s'infiltre même chez des correspondants de journaux. A ces intelligences chancelantes, ou inaverties, nous disons : non, ni le Dorisme, ni le Spiritisme ne vous conviennent pas. Mais de grâce, ne pérorez pas sur des sujets qui vous inspirent personnellement tant de crainte.
        Un de nos grands savants belges, M. le Dr Marcel Monier, écrivait dernièrement dans votre honorable journal que le matérialisme est anti-scientifique. Il a raison. Le matérialisme est en effet anti-scientifique, car il transplante chez lui le dogme qu'il combat à juste titre dans les religions.
        Rien ne doit rebuter le chercheur sinon il borne sa mentalité. N'oublions pas que la folie se révèle dans tous les domaines, qu'elle peut éclore autant dans les systèmes religieux que scientifiques. N'est-elle pas, après tout, la résultante d'une tare organique ? Ce qui peut nous consoler c'est que le génie n'est, dit-on, qu'une des formes de cette folie que nous redoutons tant.
                                                                           A.-A. Lummen. »

        D'autre part le Père Dor, lui-même, nous écrit.

        Voici la lettre du directeur de l'Ecole morale de Roux :

                                                    Roux, 1 juin 1916.
        « Quelle folie que de prendre des leçons de sagesse, de morale, afin de ne plus souffrir, ni physiquement, ni moralement ! Voyez le Père Dor, professeur de l'Ecole Morale, en le consultant bien sincèrement, c.-à-d. avec le désir de surmonter vos vices, vos passions, l'égoïsme, l'hypocrisie et le mensonge, vous êtes amené naturellement à pratiquer l'Amour de bien faire et ainsi vous devenez adepte du Culte de la Liberté, de la Solidarité et de la Fraternité universelle. N'est-ce pas scandaleux ! Et dire qu'au XXe siècle, il existe encore un homme pareil, malgré la leçon que l'on a infligée à Jésus il y a 2,000 ans !!
        Voilà ce que veulent dire les soi-disant intelligents, c.-à-d. ceux qui vivent au détriment des gens malhonnêtes et qui s'irritent comme des possédés contre les hommes qui enseignent le Bien, la Vérité, la Justice et qui donnent à leurs frères l'exemple de la droiture, du désintéressement.
        J'ajoute qu'il n'existe pas de « Doristes », ni par conséquent le « Dorisme », car à l'Ecole Morale il n'y a ni religion, ni secte, ni société, ni rien qui puisse porter un nom, J'ai pour temple l'Univers et pour Autel ma conscience. J'ai donc pour devoir de ne pratiquer aucune religion, de n'avoir aucun parti, afin de bien avoir le respect à tous les goûts qui sont dans la nature de l'homme, que, seuls les temps et la souffrance, effet de sa mauvaise nature, peuvent changer. C'est ainsi Moise a dit : « œil pour œil, dent pour dent ». Jésus a dit : « Aimez vos ennemis ». Le temps est venu où moi je dis : « N'ayez pas d'ennemis ». Je donne à comprendre par là, qu'un seul remède peut sauver l'homme : l'Amour de soi-même c.-à-d. l'Amour de la perfection.
        Je dois dire que l’accès de cette morale n'est réservé qu'aux travailleurs sincères, car beaucoup cherchent, mais ils cherchent mal, pour la seule raison qu'ils n'ont pas pour base le désintéressement. Tout le monde admire la morale, chacun en proclame la sublimité et la nécessité. Mais peu d'hommes la comprennent, moins encore la connaissent à fond et savent en déduire les conséquences, c'est pourquoi, l'homme vertueux est haï, presque, de tous les autres hommes, au point que, si on ne le fait pas mourir, des complots, par jalousie se forment contre lui et emploient le mensonge pour le diffamer, pour le dénigrer. »
        Agréez, mes salutations bien distinguées.
                                                                         Le Père Dor.

    Le Bruxellois, 4 juin 1916


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