• Le théâtre de la vie

    En Inde, la tribu des Dongria Kondh vit le scénario du film "Avatar"

    lundi 15 février 2010 par Zone-7
    (Source : Le Monde)

    La tribu des Dongria Kondh vit loin des studios d’Hollywood. Ses 8 000 membres logent dans de petites maisons en boue séchée, recouvertes de feuilles de palmier, sans électricité ni télévision, reclus dans une montagne de la région de l’Orissa, au fin fond de l’est de l’Inde. Leur histoire ressemble pourtant à s’y méprendre au scénario d’Avatar, le film réalisé par l’américain James Cameron, et qui bat chaque semaine des records au box-office mondial.

    Comme la tribu des Na’vi qui, dans le film, tente désespérément d’empêcher les humains d’exploiter les ressources minières de leur terre sacrée, les Dongria Kondh sont menacés d’expropriation par une compagnie britannique, Vedanta Resources, qui veut exploiter la bauxite de leur montagne.

    "Le drame d’Avatar - si l’on fait abstraction des lémuriens multicolores, des chevaux à longue trompe et des guerriers androïdes - se joue aujourd’hui sur les collines de Niyamgiri en Orissa", explique Stephen Corry, directeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Survival International, qui défend les peuples indigènes.

    Lundi 8 février, l’ONG a publié dans Variety, un magazine américain consacré à l’industrie du spectacle, un appel à James Cameron pour venir en aide à la petite tribu de l’est de l’Inde. "Avatar est une fiction... bien réelle. En Inde, la tribu des Dongria Kondh lutte pour défendre sa terre. (...) Nous avons vu votre film. Maintenant, visionnez le nôtre", lui demande l’ONG.

    En Orissa, les collines de Niyamgiri sont vénérées comme des temples car elles abriteraient, selon les croyances des Dongria Kondh, l’esprit du dieu Niyam Raja. Chaque jour, les habitants font des prières devant de petites statuettes en bois posées le long des sentiers de terre, avec, à leurs pieds, des fruits en guise d’offrandes, ou des animaux sacrifiés.

    Pour le géant minier britannique Vedanta Resources, détenu par Anil Agarwal, un milliardaire indien, ces collines abritent surtout un gisement de bauxite d’une qualité exceptionnelle. Une usine a déjà été construite au pied des collines pour transformer la bauxite en aluminium. Mais elle attend toujours l’ouverture de la mine pour fonctionner à 100 % de ses capacités. 120 familles de la tribu des Dongria Kondh, qui ont accepté d’être embauchées, vivent désormais dans des maisons en ciment.

    Vedanta Resources leur a promis des infrastructures médicales, des écoles et des terres pour se reconvertir à l’agriculture. Nombreux sont les enfants de la tribu à être victimes de sous-nutrition, et à peine 5 % de la population sait lire ou écrire.

    Disparition des forêts

    Mais, d’après un rapport publié mardi 9 février, par l’ONG Amnesty International, l’usine inaugurée par Vedanta Resources en 2006 aurait déjà commencé à polluer les cours d’eau, menaçant la santé des habitants. "Nous avions l’habitude de nous baigner dans la rivière. Mais, désormais, j’ai peur d’y emmener mes enfants. Mes deux fils se plaignent de démangeaisons", a témoigné l’une des habitantes auprès des auteurs du rapport.

    Les ONG locales craignent aussi la disparition des forêts denses qui servent de "garde-manger" aux Dongria Kondh. Les habitants vivent de la cueillette et vont chercher dans l’épaisse végétation qui les entoure, des plantes médicinales. L’institut indien de la faune et de la flore a mis en garde contre les dommages irréversibles sur l’environnement qu’entraînerait le creusement d’une mine.

    Vendredi 5 février, l’Eglise d’Angleterre a annoncé qu’elle se retirait du capital de Vedanta Resources - où sa participation était de 6 millions de dollars (4,4 millions d’euros) - au motif que l’entreprise ne répondait pas à ses attentes en matière de "respect des droits de l’homme". Deux ans plus tôt, c’est le fonds souverain norvégien qui s’était désengagé de son capital pour les mêmes motifs.

    Les ONG locales dénoncent les menaces et intimidations dont sont victimes les membres de la tribu pour quitter leurs terres. En dépit de ces critiques, l’entreprise a rappelé, mardi 9 février, qu’elle investirait 10 millions de dollars dans la protection de la colline, et qu’elle "stimulerait l’économie des communautés locales" grâce à l’ouverture de la mine. Le projet, qui a obtenu le feu vert de la Cour suprême indienne en août 2008, devrait commencer dans quelques mois. La tribu des Dongria Kondh semble plus proche de l’extinction que du happy end d’Avatar.

    source : http://newsoftomorrow.org/spip.php?article7402


        Au théâtre, elle s'émeut jusqu'aux larmes devant la misère ou le malheur qui l'agacerait au contraire dans la réalité, tant celle-ci lui répugne. Elle paie peut-être bien cher la satisfaction d'assister à un spectacle navrant mais mensonger et dans la vie elle passerait à côté de situations analogues sans parfois les remarquer ; nous ferions ici plutôt l'opposé et donnerions même de l'argent pour nous épargner cette vue ; je le répète, l'intelligence ne sait supporter la réalité.
    La Révélation, L'arbre de la science de la vie du bien, p.174


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