• le village de Moha vers 1830

    MOHA, commune du canton de Héron ; bornée au N. par Hucorgne, N.E. par Vinalmont, S.E. par Wanze, S. par Bas-Oha, O. par Couthuin.

    A 1/2 l. de Wanze, 3/4 de Vinalmont et Bas-Oha, et 1 N.O. de Huy.

    L'aspect du territoire est varié, sa surface en partie élevée et en partie basse, entrecoupée de collines. Le terrain est sablonneux, argileux, marécageux, rocailleux. La profondeur de la couche végétale varie de 15 à 35 centim. On trouve en cette localité du plomb sulfuré octaèdre, cubo-octaèdre et laminaire. La Méhaigne traverse la commune et la divise en deux sections. Il y a divers petits ruisseaux, qui ont leurs sources dans la commune, et dont le principal est celui de Fosseroul, qui prend naissance vers Héron. Tous ces ruisseaux se jettent dans la Méhaigne.

    Il y a 183 maisons et chaumières ; la plupart construites en pierres et quelques-unes en briques ; couvertes en chaume, sauf quelques-unes en ardoises. On y remarque les ruines de l'ancien château de Moha, situé sur un roc, à proximité du centre de la commune, vers le N. C'était autrefois la résidence d'un seigneur puissant et illustre, mais ce n'est aujourd'hui qu'un monceau de masures, qui n'ont rien de remarquable que leur situation. — 1 église, dédiée à St.-Sauveur, rebâtie en 1791.

    On y cultive le froment, le seigle, l'orge, etc. Fourrages, lègumes et fruits. Les espèces de bois qui dominent sont le chêne, le hêtre, le saule. — 20 chevaux, 100 bêtes à cornes. On y élève des abeilles. La Méhaigne nourrit des anguilles, brochets, écrevisses. — 1 tuilerie, plusieurs carrières de pierres à paver ; 2 moulins à farine, 2 à battre le chanvre, et 1 à huile, mus par eau ; 1 brasserie, dont la bierre est excellente. On y exploite de la terre houille. On y a exploité du plomb.

    Population : 1100 habitans.

    Superficie : 55O h. 80 a. 49 c.

    Moha était autrefois un baillage du pays de Liège (comté de Moha).

    Histoire : L'an 882, le duc de Lorraine vint assiéger le château de Moha, mais il fut repoussé par le comte de Moha, le comte de Huy et l'évêque de Liège. En 1209, Albert, dernier comte de Moha, dont les deux fils se tuèrent dans la campagne des Croix, où un tilleul fut planté, fit don de son aleu de Moha et de Waleffe à l'église de Liège, à condition qu'il en retiendrait pendant sa vie la jouissance libre et indépendante, et que s'il lui survenait des enfans, ils en auraient aussi la possession, mais à titre de fief, et à la charge d'en faire hommage à l'église de Liège. Gertrude, fille du comte, étant morte sans postérité, en 1225, l'évêque de Liège, Hugues de Pierrepont, occupa aussitôt les châteaux de Moha et de Waleffe, avec leurs dépendances. Cette acquisition fut cause que le duc de Brabant, qui avait des prétentions sur ces fiefs, surprit Liège, le jour de l'Ascension, et s'y empara de tous les trésors des églises. — Les évêques de Liège entretinrent dans la forteresse de Moha, pendant 150 ans, une garnison qui sut s'y maintenir pendant tout ce temps contre toutes les attaques du dehors. — Les Hutois s'emparèrent du château en 1376, et le rasèrent pour se délivrer d'une garnison dont le voisinage les incommodait, lorsqu'ils avaient quelques différends avec les évêques de Liège.


    Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835


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