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Les adeptes guéris par Louis Antoine
Cependant, loin d'être effrayés par la condamnation du guérisseur, les malades affluaient de plus en plus. Souvent, la salle d'attente était pleine, et des groupes stationnaient dans la rue, sans compter ceux qui pour patienter entraient au café du coin, où la femme de Pierre Dor était occupée tout le jour derrière le comptoir. Les visiteurs venaient non seulement de la région de Liège, des bourgs industriels, mais aussi de toute la Hesbaye, et du pays de Charleroi, du "pays noir", comme on l'appelle, où il y a des usines et des charbonnages comme autour de Liège. C'étaient surtout des ouvriers qui avaient confiance en Antoine. Sa renommée se propageait parmi eux. Beaucoup de mineurs belges vont travailler dans la Nord de la France, et là aussi on commença à parler du guérisseur de Jemeppe.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.256
Car maintenant on venait non seulement de Bruxelles [cf. p.250], mais du Nord de la France, et même de Paris.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.258
Tout ceci passait de bouche en bouche. La foi augmentait. Des femmes vinrent de Dinant à pied : il y a deux bonnes journées de marche. C'étaient des veuves. Elles voulaient assister à la réunion spirite, parler à leurs maris défunts.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.261
Cette masse grouillait, homogène, sourdement vivante, pâte humaine pétrie de patience, d'attention, d'angoisse et d'espoir. C'étaient le tuberculeux de Sart-Tilman, le menuisier d'Angleur, le cordonnier d'Ougrée [cf. p.235], le carrier dont l'oeil était guéri [cf. p.238], le fermier de La Neuville qui était venu trouver Antoine à cause de son bétail qui mourait d'une maladie [cf. p.331], et la vieille de Bois-de-Breux qui entendait bien clair maintenant [cf. p.236], et la petite Marie qui s'était mise à marcher [cf. p.237], et Juliette, qui au retour de Jemeppe était devenue "vive et légère comme l'oiseau", et ce Bovy de Crotteux [cf. p.258], et ceux de Jemeppe, de Seraing, de Mons, de Hollogne, de Flémalle, de Tilleur, de Plainevaux et de Herstal, de Glain, de Sprimont [cf. p.238], de Poulseur, d'Anthisnes [cf. p.235], tous les renoncés, tous les guéris, ceux des neuvaines et des pèlerinages, ceux qui avaient crié pendant des nuit, ceux qui avaient désiré la mort à force de souffrir, ceux qui avaient perdu l'argent et le courage à se traîner de médecin en médecin. Et tous ceux qui n'avaient pas eu de maladie mais qui voulaient être là aussi parce que l'existence d'Antoine de Jemeppe était pour eux un réconfort, une joie secrète, un élargissement du coeur. Car ce n'est pas seulement de santé que l'homme a besoin.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.267
Tags : épreuve, adepte, Antoinisme
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