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Les Antoinistes fêtent la désincarnation du Père Antoine (L'Intransigeant, 26 juin 1924)
Les « Antoinistes » fêtent
la « désincarnation » du
==== Père Antoine ====Ici et là, parmi la foule, des hommes tout habillés de noir en redingote et coiffés d'un demi haut de forme à la manière de feu Duval. Des croque-morts ? Non, des « frères ». Quelle affluence, ce matin, sur le « parvis » de cette église : le temple de la rue Vergniaud – le temple antoiniste de Paris !
Aujourd'hui, 25 juin, à l'occasion de l'anniversaire de la mort – pardon, de la désincarnation du père Antoine, les fidèles, les adeptes se réunissent dans la salle froide et nue. Ni prières, ni sermon. Seulement, un lecteur qui lit « l'enseignement du père Antoine » et puis, c'est le silence, le culte, c'est-à-dire le recueillement. Et les profanes qui se mêlent à cette foule (car il y a foule) se découvrent...
Depuis 1913 que cette église est construite, d'autres temples se sont élevés : Monaco, Tours, Vichy, Lyon, Vervins, Aix-les-Bains, Caudry.
– Grâce à quel concours ? ai-je risqué.
Et le « frère », qui ne se refusa pas à l'interview, me répondit, les bras croisés :
– Mais aux dons anonymes des adeptes ! Dites-bien : anonymes ! En France et en Belgique, on compte déjà un million d'antoinistes...
Et, sans doute, le frère voulait-il en recruter de nouveaux car il me fit, pour les lecteurs de l'Intransigeant, un cours de morale antoiniste...
Car Antoine, cet ouvrier mineur de Jemmapes, cet illettré, a créé une religion nouvelle, et une morale. – R. D.L'Intransigeant, 26 juin 1924
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