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Max Elskamp - Les Jumelles
LES JUMELLES
Il y a la Foi qui est blanche,
Ainsi qu'un enfant dans ses langes,
Il y a la Joie qui est bleue,
Comme est d'été l'azur des cieux ;
Et dans le désir qu'on a d'elles,
On ne sait celle que l'on veut,
Car c'est l'une qui donne l'autre
Pour des fins qui sont éternelles,
Et l'une du ciel est l'apôtre,
Et l'autre nous donne des ailes.
Musique en elles d'harmonie,
C'est comme d'un choeur à deux voix.
Qui se résolvent et se marient,
L'une plus haut, l'autre plus bas.
Mais dans un même chant qui monte,
Soit dans le coeur ou soit dans l'âme,
Comme il en est d'amour au monde,
Qui est de rêve ou bien de flammes.
Or vie, que chacun cherche heureuse,
Aux jours que l'on a sous les cieux,
En heures luies ou amoureuses,
Elle est, en elles, toutes deux,
Et que ce soit désir du ciel,
Qu'on appète suivant son voeu,
Ou dans l'amour, où coeur prend ailes,
Sa chair apaiser que l'on veut,
Foi tue le doute et fait clarté
En la compréhension de Dieu,
Et Joie donne le bonheur vrai,
Et dit l'amour clair comme cieux.
Max Elskamp, La chanson de la rue Saint-Paul
Aegri Somnia (1924), En la vie, IX Les Jumelles, p.116-118
Editions Labor - Espace Nord, Bruxelles, 1987
Tags : loi, foi, Unité de l'ensemble
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