• Médecine et thaumaturgie (L'Indépendance luxembourgeoise, 20 juin 1924)(eluxemburgensia.lu)

    Médecine et thaumaturgie (L'Indépendance luxembourgeoise, 20 juin 1924)(eluxemburgensia.lu)Médecine et thaumaturgie

        Il n'est question à Luxembourg et surtout dans le bassin minier que des guérisons miraculeuses opérées par un empirique établi à Esch-sur-Alzette. Notre confrère, le Journal d'Esch, avait dénoncé il y a quelques jours aux pouvoirs publics les « solennelles fariboles » grâce auxquelles ce rebouteux réussit à amadouer et à duper une clientèle qui, paraît-il, s'accroît tous les jours dans des proportions inquiétantes. Les moyens auxquels recourt ce nouveau marchand d'orviétan sont une application, paraît-il, des méthodes bien connues du Père Antoine. Notre confrère croit savoir que le thaumaturge du bassin minier a déjà été condamné pour exercice illicite de la médecine par un tribunal du pays.
        Le temps des thaumaturges, dit l'Escher Tageblatt, est passé. Et les malades doivent se faire soigner aujourd'hui par le médecin que sa science et sa pratique ont préparé à remédier à nos informités physiques. Par la suggestion les charlatans ne peuvent produire qu'un sentiment passager de soulagement ; mais le mal se propage et lorsqu'au bout de quelque temps on recourt aux soins du vrai médecin, il est ordinairement trop tard. Ainsi les marchands d'orviétan jouent avec la vie de leurs semblables.
        Notre confrère reconnaît qu'il n'est pas toujours facile aux organes de la sûreté publique de démasquer de pareils charlatans, car ils savent déguiser fort habilement l'exploitation de la superstition et de la bêtise humaine. C'est précisément pour cela qu'il entend mettre le holà à ces louches pratiques et rappeler aux victimes de l'imposteur qu'en l'enrichissant elles se font du tort à elles-mêmes.
        Or, voici que le guérisseur en question vient prendre lui-même sa défense dans les colonnes du Journal d'Esch. Il s'appelle Nic. Wagner, – ancien chef de gare du Prince Henri à Weilerbach, nous dit-on – et voici en quels termes il fait son apologie :
        « Ce n'est pas à ma personne, mais à Dieu et à tous ceux qui ont confiance en moi que je dois de répondre à votre article calomnieux.
        « La science n'arrivera jamais à découvrir quel esprit m'éclaire et me guide et de quels moyens je dispose pour tirer de sa misère l'humanité souffrante. Il n'y entre ni magnétisme, ni hypnotisme, ni suggestion ni spiritisme. Ma puissance repose exclusivement sur la bonté du Tout-Puissant, et celui qui ose insulter à cette bonté, qu'il vienne me trouver pour être converti à une meilleure façon de voir.
        « Pourquoi m'appelle-t-on marchand d'orviétan ? Pourquoi fait-on de moi un charlatan qui joue avec la vie de ses semblables ? Personne de ceux qui ont eu foi en moi n'a été déçu. Si ma cure n'a pas réussi, c'est au doute seul qu'ils doivent s'en prendre. Ceux qui ont recours à mes soins, viennent de leur propre mouvement. Tous pourront attester la vérité de ce que j'affirme. Ils seront mieux à même d'éclairer la conscience du ministère public que les gens qui s'offrent par l'organe du Tageblatt à fournir ces éclaircissements. Ce qui prouve d'ailleurs combien ces gens sont peu renseignés, c'est qu'ils parlent de « l'enrichissement de l'imposteur ». Je travaille gratuitement au soulagement de l'humanité souffrante, et personne n'est à même de me prouver le contraire.
        « Je n'ai pas le temps d'engager une polémique de presse. Aussi est-ce mon premier et mon dernier mot. »
                              (Signé: Nic. Wagner).

    L'Indépendance luxembourgeoise, 20 juin 1924 (source : eluxemburgensia.lu)


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