• Où M.André Thérive parle du Populisme (Comoedia 12 mai 1932)

    OU M. ANDRE THERIVE
    PARLE DU « POPULISME »

        M. Charles Chassé publie dans le Bulletin du livre français, un long article sur André Thérive. Cet article se termine en interview, et André Thérive parle des influences qu’il a subies et des « négatives » doctrines de populisme :
    — Quelles influences littéraires avez-vous conscience d’avoir subies ?
    — Celle des écrivains réalistes : Maupassant, Zola (j’écris pour une collection du Trianon une réception de Zola à l’Académie) mais particulièrement Huysmans. Cette influence de Huysmans est surtout sensible dans l’Expatrié. Dans ma jeunesse, j’ai beaucoup lu Anatole France et Moréas. Mais je me dois surtout, incontestablement aux écrivains réalistes et naturalistes. Aujourd’hui, parmi les œuvres qui me sont les plus sympathiques, je vous citerai les livres de Duhamel et les Thibaud de Martin du Gard.
    — Ah ! Ah ! nous en venons au populisme !
    — Si vous voulez. Il est certain que beaucoup de livres, parus au cours de ces dernières années ne m’ont pas enthousiasmé et je constate avec plaisir que lecteurs comme auteurs se détachent maintenant de la littérature soi-disant moderniste, celle dont on n’arrive pas à comprendre le sens.
    — Et quelle est la doctrine populiste ?
    — Il n’y a pas de doctrine populiste ou, si vous préférez, la doctrine populiste est purement négative. Nous sommes plusieurs qui pensons que les romans doivent être de préférence sociaux et qu’il est plus sain d’étudier l’homme de la rue que de se livrer à des recherches de psychologie précieuse et morbide. Une chose que je peux vous dire c’est que j’ai horreur de l’homme de lettres héros de roman. Remarquez que je ne tiens pas du tout au mot : populisme, je préférerais, le mot : socialiste, s’il n’avait, pas été accaparé par la politique, s’il était encore vierge. Ce qu’il ne faut pas, c’est que le romancier examine la psychologie d’un individu, sans tenir compte de la profession qu’il exerce, du groupe social auquel il appartient. Le roman d’amour est insupportable s’il n’est que roman d’amour, si l’amour qu’on y dépeint n’est pas lié à des questions sociales ou religieuses. (Tenez ! les petites religions, comme l’Antoinisme, m’ont beaucoup intéressé).

    Comoedia, 12 mai 1932


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