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Père Dor - L'art de guérir (Le Bruxellois, 19 mai 1917)(Belgicapress)
L'ART DE GUERIR. – Comme, en 1904, la Cour d'appel de Liége l'avait fait pour Antoine de Jemeppe, la Cour d'appel de Bruxelles n'a maintenu contre le Père Dor que la prévention de l'exercice illégal de l'art de guérir ; encore fait-elle dans son très long arrêt des distinctions très intéressantes. Le Père Dor, dit l'arrêt, aurait pu échapper s'il s'était contenté d'exposer des doctrines d'ordre général sur le végétarisme, de donner des conseils d'abstention d'ordre moral mais, ce qui ne lui était pas permis, c'était de passer de la théorie à la pratique, de faire l'opération individuelle, de communiquer le « fluide », de recommander les lavements d'eau salée, le thé Chambard, l'eau non bouillie aux nourrissons, l'enlèvement des bandages aux hernieux, la défense de se confier aux médecins en cas de maladie, etc., etc.
L'article appliqué par l'arrêt est l'article 18 de la loi du 12 mars 1898, ainsi conçu : « Toutes personnes non qualifiées qui exerceront, quelque branche que ce soit de l'art de guérir, encourront pour la première fois une amende de 25 à 100 florins, avec confiscation de leurs médicaments ; l'amende sera doublée en cas de récidive ! pour la troisième contravention, le délinquant sera puni d'un emprisonnement ; de quinze jours à six mois. »
Cette loi, qui remonte au régime hollandais, fut, ainsi que la Cour le rappelle dans l'affaire Dor, interprétée en ces termes en 1856 : « Il y a exercice illégal d'une branche de l'art de guérir lorsque habituellement une personne non qualifiée, en examinant ou visitant des malades, remet ou prescrit un remède pour guérir certaines maladies, indique la manière de l'employer, soit qu'elle agisse dans un but de spéculation ou de charité, soit qu'elle prenne ou non le titre de docteur. »
Voilà donc consacrées à nouveau des prohibitions indispensables à la sauvegarde de la santé publique et rappelé le très sage conseil : Ne sutor ultra crepidam !Le Bruxellois, 19 mai 1917 (source : Belgicapress)
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