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Pierre Scize - Au pays des guérisseurs (Marianne, 25 juillet et 15 août 1934)
Concernant l'Antoinisme :
Quelles rigueurs exercer contre ce doux petit vieillard, pratiquant du culte antoiniste, qui m'a demandé avec de vraies larmes dans les yeux de ne point citer son nom, et qui opère, dans un faubourg où on le tient pour un saint, des cures extraordinaires ?
L'Antoinisme, comme la Christian-Science, sur quoi un de mes lecteurs lyonnais m'envoie de curieux détails, échappe trop à une telle enquête, en ce sens que la guérison des maladies n'est chez lui qu'une infime partie de la doctrine. Il faudra bien un jour mener cette enquête des petites religions, si prometteuses, si pleines d'humanité. Mais je peux indiquer, en passant, que les desservants de ces cultes mineurs (en France) pratiquent avec un désintéressement rare « leur mission ».
Concernant l'Institut des forces psychosiques :
A Sin-le-Noble, près de Douai, il y a un « Institut des forces psychologiques », dont le directeur, Henri Lormier, est un élève et le continuateur du célèbre guérisseur d'Avignonnet, Jean Béziat, mort depuis quelques années.
Il accomplit, par simple suggestion, des cures qui lui amènent des malades de tout le Nord. Lui aussi se défend de faire des miracles. Il ne promet ni la guérison du cancer, ni celle de la tuberculose. Mais, chaque fois que le mental peut influer sur le physique, sa thérapeutique fait merveille. Personne, que je sache, ne s'est avilsé de l'inquiéter. Le ferait-on qu'il y aurait, au pays des « ch'ti mi » de véritables soulèvements populaires.
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