• Régis Dericquebourg - Croire et guérir (2001)

    Croire et guérir (Quatre religions de guérison), Paris, Dervy, 2001, 193 p.

        Ce livre est une version remaniée d’un ouvrage du même auteur paru chez Cerf / Fides en 1988 sous le titre « Religions de guérison ». L’ouvrage initial comportait trois études de cas portant sur des religions de guérison actives un peu partout dans le monde : l’Antoinisme, la Science Chrétienne et la Scientologie. La nouvelle version comprend une étude de cas supplémentaire et inédite sur le groupe français Invitation à la Vie (IVI) ainsi qu’une courte préface de Jean Baubérot et une postface plus substantielle d’Olivier-Louis Séguy.


        En effet, par rapport à l'ouvrage précédent chez Cerf/Fides, celui-ci se veut un complément. Le format du Bref est certes plus pratique, mais Croire et guérir est intéressant à plus d'un point, aussi concernant l'antoinisme. Tout d'abord par la postface d'O.-L. Séguy, chargé des cours au conservatoire national des Arts et métiers et avocat à la Cour d’Appel de Paris, spécialiste de la liberté de conviction, et membre du CESNUR (Centro studi sulle nuove religioni - Center for Studies on New Religions). Citons les différents titres de cette postface pour se rendre compte de la richesse de celle-ci :
    - Lien religion-guérison : novateur ou traditionnel ?,
    - La protection de la guérison religieuse,
    - L'absence de valeur juridique des rapports sur les mouvements religieux marginaux,
    - La déformation médiatique de la marginalité religieuse,
    - Les bornes à la liberté religieuse.

        Mais ce Croire et guérir comprend également un chapitre de plus (les autres n'ont à première vue pas été corrigés ou augmentés, hormis celui sur la Scientologie) sur le mouvement Invitation à la Vie (IVI). Mouvement intéressant à plus d'un titre, mais je vous laisse le découvrir en lisant le livre. Parlons plutôt de ce qu'on peut apprendre sur l'antoinisme avec ce chapitre.
        Evoquant les effectifs, Régis Dericquebourg fait un parallèle avec l'antoinisme : "le mouvement connaît une relative expansion dans le monde et une décrue dans le pays-mère. Selon les responsables d'I.V.I., les manifestations organisées par le mouvement rassemblent toujours autant de participants. Si leur constatation est exacte, on assisterait au passage d'une communauté d'adhérents à une population de sympathisants autour d'un noyau dur. C'est dans cette dernière qu'on trouverait des jeunes gens. Peu à peu, I.V.I. ne va-t-il pas ressembler à l'Antoinisme qui ouvre encore des temples, qui a peu d'adhérents et beaucoup de sympathisants ? C'est d'une manière générale le mode d'existence des mouvements religieux qui pratiquent la thérapie spirituelle et qui deviennent des "clients-cults" (mouvement qui a un public de personnes qui recourent à ses services dépassant largement le nombre de fidèles)" (p.103).
        Concernant le recous au médecin, faisant partie de la Vie dans la mouvement, et après l'exposé des chiffres montrant que 97% des personnes parmi les 217 qui ont répondu ont recours à un médecin, on lit : "Nous avons déjà observé ce phénomène à propos d'autres religions de guérison (sauf, en principe, la Science chrétienne) où la prière de guérison est un supplément d'âme et de sens qu'on ajoute à un traitement médical" (p.114-115).

        Voilà deux choses qui permettent d'en savoir plus le mode de fonctionnement de l'antoinisme.

     

        Recension :

    Dericquebourg R., Croire et guérir. Quatre religions de guérison, Paris, Dervy, 2001, 22x14, 195 p., 14.48 €. ISBN 2-84454-076-7

        Sur un sujet qui pouvait être passionnant, ce petit ouvrage déçoit, d’abord parce qu’il est mal écrit et mal corrigé (ainsi, la note 51 a disparu au profit d’une répétition de la note 52, p. 141 et 151, sans parler de nombreuses fautes d’orthographe) ; ensuite parce qu’il demeure à mi-chemin dans l’analyse des « religions » qu’il se contente de décrire : l’antoinisme (sans doute le chapitre le mieux réussi), la science chrétienne, l’invitation à la vie, la scientologie (avec un curieux parti-pris pour cette dernière) ; enfin, la préface de J. Baubérot, sociologue des religions, et la postface d’O.L. Seguy, avocat « spécialiste de la liberté de conviction », ne parviennent pas à modifier l’impression d’une trop grande précipitation, comme l’atteste aussi le lexique, où manquent certains mots récurrents (le fameux cult…). On sait, pour finir, que les pratiques thérapeutiques sont intriquées, dans ces groupes minoritaires, avec des cosmologies religieuses particulières ; mais pourquoi le « profil sociographique » ainsi dressé s’intéresse-t-il si peu au régime financier de telles « religions » ? — N. Hausman, S.C.M.

    Dans Nouvelle revue théologique 2005/1 (Tome 127), pages 135 à 155 - Religions
    https://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-theologique-2005-1-page-135.htm


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