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Robert Vivier - Délivrez-nous du mal - Retour de la mobilisation
- Tiens, notre Louis !
Le cabaretier Fassotte s'ébahit joyeusement :
- Et d'où vient-tu garçon ? Quelles nouvelles ?
Il faisait chaud et clair dans le café Fassotte. Ce crachotement interminable ne vous insultait plus le visage. Tous les objets étaient proches et avaient leur couleur : le comptoir dans le fond, haut et brun ; la glace étroite encastrée entre les deux tagères garnies de bouteilles aux étiquettes bariolées. Sur le mur, dans son cadre de noyer sombre, une gravure un peu jaunie représentait l'empereur Napoléon, de profil, un pied en avant, avec son petit chapeau et sa main glissée dans le gilet de la redingote. C'était une chose si familière : il semble que les petits enfants, chez nous, connaissent déjà Napoléon en venant au monde...
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal
Ed. Labor - Espace Nord, p.76
Tags : père, épreuve
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