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Roger Auque, fils d'une antoiniste communiste de Roubaix
Roger Auque en 2004, sur le plateau de Thierry Ardisson (INA), interview qui commence par sa foi avec Dieu après sa captivité. Il raconte ce point dans le bulletin de l'armée du Salut En Avant le 17 avril 1988 (il n'y parle jamais de Jésus, mais toujours de Dieu).
Fils d'un assureur de Roubaix, gaulliste de gauche, ancien d'Indochine, et d'une mère communiste, Roger Auque, né le 11 janvier 1956 à Roubaix et mort le 8 septembre 2014, est un journaliste, espion et diplomate français.
Il raconte dans Un Otage à Beyrouth (1987) :
« Je n'ai pas reçu d'éducation religieuse bien qu'ayant été baptisé dans le culte antoiniste, un culte suivi par ma mère, qui respecte le christianisme mais qui se célèbre dans un temple. Je suis donc athée. Pourtant, au bout de deux heures, je me retrouve à genoux, sur le matelas, face au mur, à « prier » entre guillemets car je ne connais pas les phrases rituelles. Je prie Dieu, le Seigneur, et Jésus-Christ en même temps, mais sans vraiment faire la différence. Je demande aide et protection pour tous les miens. Je me surprends à annoncer : « Mon Dieu, Seigneur, protégez et aidez Marlène, la femme que j'aime. Aidez-moi et protégez ma vie. » Je ne suis pas devenu mystique, mais je ressens au plus profond de moi-même une émotion indéfinissable, comme si dans mon cachot je n'étais plus seul, mais pénétré par une forte présence que je nommerais Dieu. Je ne le sais pas encore. Je n'ai, en effet, pas de références pour l'analyser, mais, en moi, à côté et au-dessus de moi, quelque chose de tout puissant est présent, que je ne peux définir que par un seul mot : Dieu. Je découvre une spiritualité qui me pousse à communiquer. Je me rends compte que, dans mon désespoir, j'ai besoin d'aide. Cette première nuit, j'éprouve un sentiment inconnu jusqu'alors. Pourtant, je me suis déjà trouvé dans des situations difficiles et dangereuses où, généralement, je ne comptais que sur moi. »cf. l'article de Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Auque
Roger Auque, libéré après plusieurs mois de captivité à Beyrouth,
ici avec ses parents le 29 Novembre 1987 à Paris
(par le photographe Chip Hires, source : gettyimages.fr)
Les dernières lignes de son récit sont :
« J'aperçois aussi Philippe Labro, le directeur de RTL, qui donne également des coups de coude pour tenter de se frayer un chemin. Il protège ma mère qui, toute petite, semble portée par la foule. Je tombe nez à nez avec Jacques Chirac qui me serre la main et me dit combien il est content que je sois enfin libre. Je reconnais Léotard. Il y a beaucoup de policiers.
J'entends mon père qui me dit : « Enfin c'est fini. Le cauchemar est terminé. » Et dans ma tête, je répète : « Oui, le cauchemar est terminé. »
Paris, février 1988. »En avant, bulletin hebdomadaire de l'Armée du Salut (p.3, 17 avril 1988)
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