• Surveillons notre façon de penser (Le Fraterniste, 15 octobre 1924)

    Surveillons notre façon de penser (Le Fraterniste, 15 octobre 1924)

    Surveillons notre
                façon de Penser

        Ce conseil s'adresse à tout le monde, mais en particulier, à ceux qui souffrent. Ceux-ci, par suite de leur état pathologique, voient tout en noir. Ne connaissant peu ou pas l'influence de la pensée sur l'organisme, ils aggravent inconsciemment leur état en entretenant des pensées pessimistes.
        Nous voyons chaque jour, l'illustration de la puissance de la pensée sur le corps. Pour maintenir l'intégrité des cellules du corps et les conserver dans leur état normal, il faut que la pensée soit saine et que toutes les vibrations soient en harmonie. C'est dans ces conditions, et uniquement dans ces conditions, que la pensée fera du bien à la vie cellulaire du corps. Toute pensée ou suggestion agréable fera circuler un frémissement de vie dans le système cellulaire. D'un autre côté, toute note discordante, toute pensée qui cause des inquiétudes, toute suggestion de maladie, de jalousie, d'insuccès, infiltre son venin jusque dans les cellules les plus éloignées et reflète sa forme hideuse dans le corps.
        Le système nerveux est un phonographe beaucoup plus étonnant que celui d'Edison. Aucun son ne lui échappe, il saisit toutes les nuances, il prend note de tout son merveilleux mécanisme et ses impressions ne s'effacent jamais.
        L'œuvre la plus avantageuse qu'un être humain puisse faire pour lui-même, c'est de conserver sa vie cellulaire tout entière dans les conditions les plus florissantes possible. Alors, il sera absolument normal, et lorsqu'il sera normal, il sera droit, fidèle, honnête et loyal.
        A cette fin, la pensée vous suggéra le modèle qui vous servira d'idéal pour former votre attitude mentale.
        Ainsi, vous, cher lecteur ou lectrice, qui me lisez, êtes-vous malade ? Si, oui, ne perdez pas de vue l'image de la santé. Pensez à vous, comme si vous étiez un être fort et vigoureux. Ne laissez plus entrer dans votre mentalité ces pensées de tristesse, de faiblesse, de lassitude, etc. Rejetez la représentation de la maladie comme vous chasseriez un voleur de votre maison. Fuyez toute pensée de crainte, abandonnez les idées noires dans lesquelles trop de malades se complaisent. Ces idées moroses ne servent qu'à engendrer le découragement.
        La santé, la force, la vigueur, voilà ce qui doit dominer dans vos pensées. Si vous entretenez une image de vous-même, qu'elle soit complète. Nous ne pouvons nous élever plus haut physiquement et moralement, que notre représentation mentale de nous-mêmes. Une foule de personnes sont les esclaves ou les victimes de leurs représentations avilissantes d'elles-mêmes. L'image de la faiblesse ou d'une santé médiocre entretient en elles une attitude mentale morbide. Personne ne peut être robuste sans une image saine et vigoureuse de lui-même. Si vous désirez la santé, pensez à la santé, entretenez-vous dans des pensées de force, de vigueur, d'énergie, et non dans des pensées contraires.
        Un très grand moraliste, Prentice Mulfort, a dit ceci : « Votre esprit peut rendre votre corps malade ou bien portant, fort ou faible, suivant la sorte de pensée qu'il émet. » et encore : « Si dans votre esprit, vous bâtissez continuellement un idéal de vous-même, tel que vous le désirez, fort, plein de santé, vigoureux et heureux, vous créez en vous-même un élément invisible qui attire toujours plus de santé, plus de vigueur et plus de force. »
        Ceci est l'expression même de la vérité. En voulez-vous la démonstration ? ; voici un exemple frappant. Il y a environ deux mois, je reçus la visite d'une dame qui me tint, à peu de chose près, le langage suivant : « Monsieur, j'ai appris par une personne que vous avez guérie, que vous soignez les maladies par le Magnétisme et la Suggestion. Vu les merveilleux résultats obtenus sur la personne précitée, je viens vous demander d'avoir bien l'obligeance de me traiter par la même méthode. » Lui ayant répondu affirmativement, cette personne m'expliqua son cas. D'après plusieurs diagnostics médicaux, elle avait de l'entérite muco-membraneuse et le foie malade. Elle ne pouvait absorber aucun aliment sans qu'il provoque des douleurs ou vomissements.
        Après l'avoir étroitement questionné, je reconnus en ce malade une personne très nerveuse. Quand je lui ai eu demandé si elle prenait son régime avec satisfaction, elle me répondit ceci : « Non, Monsieur, je ne prends pas mon régime avec plaisir, car chaque fois que je prends une bouchée de nourriture, je crains toujours avoir une indigestion, et c'est ce qui arrive neuf fois sur dix. »
        J'ai fait comprendre à cette brave dame la grande erreur qu'elle commettait en opérant de cette manière. Je lui ai démontré, en quelques mots, l'influence de la pensée sur les organes. Après l'avoir soignée par les procédés magnétiques, je lui ai fait quelques suggestions pour lui modifier sa façon de penser. Dès le début, les résultats furent satisfaisants parce que cette malade ne pensait plus à avoir d'indigestion lorsqu'elle prenait ses repas.
        Certes, on n'obtient pas sur tous les malades des résultats aussi rapides, l'impressionnabilité du sujet variant avec chaque individu, malgré cela, on obtient toujours de bons résultats avec le temps et la patience.
        Ce qui précède, démontre amplement l'importance, la nécessité qu'il y a à surveiller sa façon de penser.
        J'ai connu des gens qui, pendant des années ont entretenu la pensée qu'ils portaient le germe d'une maladie cachée ; ils furent victimes de cette funeste habitude.
        Se traîner pendant des années avec la conviction que l'on ne vivra pas longtemps, parce qu'une maladie secrète vous mine sourdement, est un cauchemar qui empoisonne la vie et qui ne peut avoir que de fatales conséquences. Et cette attitude mentale qui tient en permanence le spectre de la mort devant vos yeux, a infailliblement son contrecoup dans votre corps.
        Pour se soustraire au mal, il faut en éloigner l'idée. De même pour surmonter un malaise, une faiblesse, il ne faut pas s'entretenir des symptômes qui nous rappellent ces troubles. Les personnes nerveuses sont naturellement exagérées. Les nerfs jouent un grand rôle sur l'imagination qui donne aux moindres choses des proportions démesurées. Si l'imagination peut rendre une personne malade, elle peut aussi par procédé inverse la ramener à la santé.
        Représentez-vous dans votre esprit ce que vous désirez devenir et essayez de toutes vos forces de réaliser ce désir, et, la volonté aidant, vous y arriverez !
        La mauvaise santé est la cause ordinaire des insuccès et de nombreuses situations malheureuses. Elle a pour cause une manière erronée de penser et une négligence totale des grandes lois hygiéniques. Evidemment, l'on ne peut obtenir la solution d'un problème qu'en procédant d'une manière conforme aux lois mathématiques ; de même les malades ne peuvent s'attendre de guérir et de revenir en santé s'ils violent pratiquement toutes les lois de l'hygiène. Pour obtenir le bon rendement d'un cheval il faut qu'il soit nourri régulièrement, tenu avec propreté, et qu'il ait le repos nécessaire ; il en est de même pour l'être humain.
        Une mauvaise alimentation, le manque d'hygiène et de repos, ne peuvent produire que le déséquilibre, la rupture de toute harmonie.
        Une erreur très commune, veut que l'on doit manger beaucoup pour acquérir plus de force, plus de santé. Quel paradoxe ! Je ne veux pas m'étendre plus longtemps sur ce sujet, me réservant de le reprendre très prochainement. Mais auparavant, permettez-moi de vous citer l'avis d'un médecin autorisé : « Un fait incontestable, écrit le Docteur Noirot, dans son « Art de vivre longtemps », c'est que l'homme civilisé mange trop, et consomme presque toujours, surtout en matières animales, beaucoup plus que n'exige l'entretien de la vie. La nature se contente de peu ; dans nos habitudes sociales, l'appétit est souvent factice. »
        Afin que tous les abonnés de notre cher « Fraterniste » puissent bénéficier des avantages que leur procurera le développement de leurs facultés psychiques, je ferai paraître sous peu, avec l'assentiment de notre sympathique Monsieur Lormier, une série d'articles ayant pour titre : l'Education Psychique.
        J'espère ainsi rendre service, dans la mesure de mes faibles moyens, à ceux qui souffrent et à tous les déshérités de la vie !

        MAURICE THOMAS.

                                 50, rue du Vieux Moulin

                                            Fives-Lille

    Le Fraterniste, 15 octobre 1924


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