-
Temple de Nice (in Jean-Marie Defrance - Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932))
La Provence du printemps avec ses amandiers en fleurs ; la Provence rose des farandoles et des courses de taureaux, où la parole sent l'ail et vibre comme le chant des tambourins. Au fond du paysage, la montagne toute blanche et plus près, le Rhône qui roule des eaux glauques grossies par les premières fontes de neige.
Là-bas, un petit temple tout blanc, tout simple, si modeste, presque timide. Naïf et tendre, il est beau le petit temple.
On ne doit pas vivre de la prière. Les desservants ont un métier ou sont de petits retraités. Tailleurs, menuisiers, cordonniers, que sais-je encore, ils travaillent pour le pain de chaque jour et cependant remplissent leurs graves fonctions avec le plus total désintéressement.
Ils sont généralement deux au service du temple, souvent la femme et le mari, quelquefois aidés par un troisième membre de la famille.
Ici, la desservante est blanchisseuse ; on entend de loin le bruit des fers à repasser tombant en cadence sur la table.
La sonnette annonce votre arrivée. Vite un brin de toilette et la sœur, vive malgré son âge, s'empresse avec un bon sourire.
C'était affreux ce que vous alliez dire ; ce qui vous arrive est épouvantable... Mais vous ne dites presque rien. Il vous semble que vous la connaissez depuis toujours, cette bonne sœur ; elle sait bien ce qui vous amène, ce qu'était votre peine, ce qu'elle sera demain. Elle sait aussi que sa prière va vous aider, va vous donner la force de vaincre la difficulté. Et la pensée du Père est là toujours présente qui ranime les découragés et qui conseillera celle qui allège le poids de votre fardeau.
Et vous reprenez votre route avec de nouvelles pensées et votre âme chante dans la lumière.
Jean-Marie Defrance, Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932), p.35-36
-
Commentaires