-
Vente du Temple de Roux (Gazette de Charleroi, 25 janvier 1922)(Belgicapress)
CONSEILS COMMUNAUX
Roux
Séance du 21 janvier5. Proposition d'acquisition d'un immeuble.
La propriété Van Vlasselaer ayant été offerte pour l'installation des 4° degré filles et garçons, le Collège, accompagné de personnalités compétentes, deux architectes et plusieurs inspecteurs de l'enseignement, ont visité le local.
M. SOUPLIT fait rapport sur cet examen, énumérant les avantages que l'acquisition de l'immeuble présente à divers points de vue. De l'avis des compétences, l'achat à 60.000 francs constitue une affaire magnifique pour la commune. Aussi le Collège se fit-il délivrer séance tenante promesse de vente.
Cette offre fut bientôt suivie d'une autre : le propriétaire actuel de l'ancien établissement du Père Dor proposait son bâtiment, réalisant le summum de confort, vantant la situation hygiénique de l'ancienne Ecole morale, ses dispositions intérieures : toutes pièces de plain-pied, chauffage central, cinéma, salle pouvant servir aux Sociétés neutres organisant des spectacles, etc., etc. Restait à fixer un prix à débattre à l'amiable et par experts.
M. LAMBERT demande l'ajournement, la deuxième offre était à examiner sur place.
M. GOMEZ est de l'avis de son collègue Lambert. Il se dit adversaire du « château » Van Vlasselaer : on a refusé mieux que cela. Il est plutôt partisan de constructions nouvelles dont les plans existent. Il y a des terrains à la Bassée ; il y a la plaine de jeu qui convient très bien.
M. SOUPLIT répond au long réquisitoire de M. Gomez qui se fait le champion de ceux qui critiquent le projet d'achat de la maison Van Vlasselaer. Il relève deux contradictions dans les données confuses de son contradicteur. Une construction nouvelle aménagée avec le confort désirable coûterait de 300 à 400,000 fr. En supposant même que soixante autres mille francs soient nécessaires pour équiper et adapter l'immeuble à la nouvelle destination, ceci représente une économie de 280,000 fr.
M. LAMBERT persiste dans son idée d'ajournement. Le côté « hygiène » de la maison Père Dor le séduit. Et puis, il y a le côté « technique » ! Ce n'est pas le prix qui l'inquiète, « il ne recule devant rien ».
M. VROMANS estime, entre autres choses, qu'au point de vue hygiène la maison Van Vlasselaer représente l'idéal.
M. LAMBERT maintient sa proposition d'ajournement qu'il justifie plus amplement : il regrette surtout que le Collège n'ait pas pris l'avis du Conseil avant d'entamer les pourparlers d'achat. Il émet, deux fois de suite, le vœu de voir à l'avenir le Collège soumettant toute idée de ce genre à l'appréciation du Conseil.
M. SOUPLIT. – Ce reproche tombe à faux. L'intérêt des finances communales commandait l'attitude prise en cette affaire par le Collège qui ne s'est d'ailleurs engagé à rien et qui laisse à chacun de vous toute liberté de vote.
La discussion se prolonge encore quelques moments, et M. JASSOGNE la clôt par cette déclaration qui ramène le sourire sur la face toute congestionnée du mayeur : « quant à moi, je me refuse à examiner l'offre de la maison Père Dor, je ne veux pas qu'on expose nos enfants au fluide du Père ».
La proposition d'ajournement de M. Gomez reste debout. Neuf « non » énergiques la renversent, tandis que dix « oui » confirment l'approbation d'achat du « château » Van Vlasselaer.
M. SOUPLIT. – Monsieur Gomez, je vous félicite !Gazette de Charleroi, 25 janvier 1922 (source : Belgicapress)
-
Commentaires