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Voyage à Quatre-Bras (Nandrin) (in Pierre Debouxhtay)
C'est en 1914 que se fit la première fois le voyage à Quatre-Bras (Nandrin). "Pendant un jour de la semaine sainte Mère, dont la santé avait été éprouvée précédemment, reçut l'inspiration de sortir en voiture et Elle se rendit à Quatre-Bras, par le chemin qu'avait suivi le Père" (L'UNITIF, II, II, p.3-4). On fit aussi la lecture de l'Enseignement le jeudi et le vendredi et le dimanche 28 juin eut lieu la lecture générale et la visite des appartements du Père. L'après-midi on organisa le cortège. Comme on le voit, il y a quelques différences entre la célébration de 1914 et celle d'aujourd'hui. Actuellement, opération générale, cortège, pèlerinage aux Quatre-Bras se font le même jour, le 25 juin, tandis qu'avant la guerre ces cérémonies avaient lieu à des jours différents de la "semaine sainte". Le pèlerinage à Quatre-Bras, nous venons de le voir, fut inauguré officiellement par Mère en 1914 et s'est maintenu jusqu'à nos jours. C'est ainsi qu'en 1930, des auto-cars, remplis d'adeptes partirent par le chemin du Père, dans l'après-midi. A la fontaine où Antoine s'était arrêté, un lecteur de temple fit pour chaque groupe de pèlerins la lecture des dix principes. Au temple de Quatre-Bras, à 3 heures, Mère fit le recueillement, suivi de la lecture des dernières paroles du Père, puis la foule défila dans le temple. Au retour, à l'orée du bois, nouvelle lecture des dix principes. En cours de route des adeptes chantaient le cantique du Père.
Or, détail typique, ce pèlerinage annoncé officiellement ad valvas, dans le Temple de Jemeppe, avait été condamné en 1913 ; en effet, des adeptes l'ayant fait, l'UNITIF (nov. 1913, p.10-11) publia l'article suivant : "L'Antoinisme est encore à son aurore et déjà l'intelligence est en mouvement pour déformer la réalité. Dernièrement, on me fit part d'un pèlerinage antoiniste au lieu dit : Quatre-Bras, endroit où le Père affaibli s'est rendu en voiture un peu avant sa désincarnation afin de respirer un peu d'air pur; là, deux adeptes soutenaient le vénérable vieillard pour L'aider à marcher, Mère suivait en silence, résignée dans cette grande épreuve et combien recueillie ! Ah ! ne faisons pas de ce lieu de souffrance un lieu de réunion, si nous voulons faire revivre des instants d'épreuves, partons seuls ou en communion, silencieux et respectueux ! Certains ont découvert que le Père s'est rendu dans ces bois quatorze fois, qu'Il y a fait quatorze stations ! Je suis allé aux informations et quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre par les personnes qui ont accompagné le Père dans ses pénibles promenades, que le Père avait été à cet endroit une ou deux fois. Voilà comment débutent les pèlerinages, ils sortent en entier de l'imagination du peuple, voilà comment naissent les légendes, nous avons pour devoir de les extirper à leur naissance afin d'éviter pour l'avenir le mensonge et l'erreur".
Les pèlerinages, manifestation naturelle de l'esprit religieux, se retrouvent dans tous les cultes ; malgré sa répugnance pour les formes extérieures, la hiérarchie antoiniste n'a pu tenir tête au sentiment populaire.in Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, pp.224-25
Tags : Nandrin, Seraing
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Commentaires
L'emblème est placé au centre, sur la tribune, la photo du Père à la droite de la tribune, celle de Mère à gauche. Ne serait-ce pas là un accommodement acceptable, entre l'absence de photos, avec emblème sur la tribune, et la présence de celles-ci, la photo du Père au centre, l'emblème à droite ?.