• l'ennemi (un être ou une chose)

    A.− Personne qui éprouve, manifeste une antipathie prononcée pour quelqu'un ou quelque chose représentant une valeur ou (plus rarement) personne, chose représentant une valeur et qui suscite une aversion marquée (de la part de quelqu'un).
    1. [En parlant d'un certain type de personne, notamment d'un écrivain, d'un artiste et, p. ext., de sa pensée, de son œuvre] Je sentais que ce compagnon méprisait d'une belle ardeur toutes les idées qu'il ne partageait pas, et c'est un plaisir de séduire des ennemis de cette sorte jusqu'à jeter ainsi le désarroi dans leur esprit catégorique (Barrès, Jard. Bérén., 1891, p. 77). Une tolérance générale atténue [aujourd'hui] les rivalités de ces anciens ennemis [les artistes des différentes écoles]; (...) la complexité de la société répond à celle des styles; il y a des admirateurs pour tout (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 439). S'ils [les régimes de dictature] mènent contre la liberté de la presse une lutte sans merci, c'est parce qu'ils voient dans la pensée indépendante leur ennemie peut-être la plus grande et la plus menaçante (Civilis. écr., 1939, p. 4407). Cf. aussi adversaire ex. 12.
    2. [En parlant d'une chose] Ennemi de
    a) [concr.] Adj. Cet autre, partisan du clair-obscur d'école, est ennemi de la teinte plate (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 130).
    b) [abstr.] Ennemi de la foi, de la liberté, de la philosophie. L'Ennemi des Lois (ouvrage de Barrès, 1893). Ce Rousseau malheureux par son propre génie (...) Triste ennemi des arts, et célèbre par eux (Michaud, Printemps proscrit, 1803, p. 73). Il est positiviste et ennemi acharné du catholicisme (Amiel, Journal, 1866, p. 530). Cf. aussi ami ex. 111 et 115.
    Emploi adj. Je vois que vous personnellement, vous êtes ennemie du mariage, et que vous pensez qu'il ne faut jamais se marier (Duranty, Malh. H. Gérard, 1860, p. 32). Ennemi de la débauche, portant un cœur sentimental qui emplissait ses yeux songeurs et magnifiques, il détestait et méprisait les filles (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 211).

    B.− P. anal. Chose qui, par sa nature, est en opposition avec une autre chose et peut nuire à celle-ci.

    1. [À propos de choses concr.] Les rides, ces redoutables ennemies de la beauté (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 146). On ne peut se figurer avec quelle rage l'eau attaque son ennemi [le brasier] (Hugo, Rhin, 1842, p. 150). À côté de la force centripète, se dresse une force antagoniste, une ennemie née : la force centrifuge (Maeterl., Gde loi, 1933, p. 77).
    Emploi adj. Les couleurs opposées sont souvent moins ennemies que les nuances d'une même couleur (Michelet, Journal, 1821, p. 169). Les savants conflits de sons ennemis qui se combattent d'abord pour s'embrasser ensuite (Berlioz, À travers chants, 1862, p. 42). Une sombre toison ennemie du peigne (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 247).

    2. [À propos de choses abstr.] Les catholiques, et j'en ai connu de très-sincères, m'ont crié que, dans ces trois termes, il y en avait un qui tuerait les deux autres. La soif de connaître est suivant eux, l'ennemi et le destructeur impitoyable du besoin de croire et du plaisir d'aimer (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 304). L'ennemi mortel de l'âme, c'est l'usure des jours (Rolland, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 343). L'Église a (...) fort bien pressenti le redoutable ennemi que devait être pour elle (et devenir de plus en plus) la science (Gide, Feuillets, 1937, p. 1287).Loc. proverbiale. Le mieux est l'ennemi du bien. On gâche une chose assez réussie en voulant l'améliorer.

    source : http://www.cnrtl.fr/definition/ennemi


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