• Marcel Thiry pour qui le temps n'existe pas

        Marcel Thiry (Charleroi, le 13 mars 1897 - Vaux-sous-Chèvremont, le 5 septembre 1977) est un écrivain belge d'expression française et un militant wallon.

        Le vers célèbre Toi qui pâlis au nom de Vancouver donne le titre de son plus célèbre recueil de poèmes. On lui doit également La Mer de la Tranquillité (1938) et Nondum jam non (1966).

        Ici réunis, sous le titre Nouvelles du grand possible (1960), ce sont des sept récits oscillant entre fantastique et science-fiction.

        Dans la collection Espace Nord des Editions Labor, la préface est de Robert Vivier (1960), l'auteur de Délivrez-nous du mal, mais aussi de poèmes, comme Marcel Thiry. L'auteur, que chaque Antoiniste connaît bien, analyse l'oeuvre en prose de son compatriote de cette façon : "interrogation des objets et des êtres dans leur particularité la plus fine, allusions aux affaires, à la technique, et cette cueillette avide du concret, et cette auscultation passionnée et inquiète de l'histoire humaine en train de vivre." [...] "Un autre thème thiryen vient ici sensibiliser le problème du temps et de l'espace et le faire éclater en pathétique."

        Dans son analyse, Pascal Durand, alors assistant à l'Université de liège (en 1989) finit par ses mots : "Tour de force, chaque fois tenté et remporté par Thiry : dire la comédie du monde en rendant sensible sa charge de tragédie ; dire la dérive de l'instant et l'irréversible fatalité de la mort en conservant cette distance ironique qui rend acceptable le message et cependant en accuse l'urgence. Peut-être est-ce là, dans ce contrepoint incessant du dérisoire et du tragique, que gît en définitive toute la saveur des Nouvelles du Grand possible".
        Marcel Thiry finit ce corpus par la nouvelle La pièce dans la pièce, où, dit Robert Vivier, c'est "ni un vivant ni un mort, mais la vie de bonheur amoureux que fut ce mort" qui raconte l'histoire. "Pièce gigogne qui, de la réalité truquée qu'elle figure, retient à la fois la dimension duelle, en se disposant comme un emboîtement multiple de scènes, et le caractère duplice, en tant qu'elle est ruse du mari trompé, stratagème mis au point afin de contraindre le coule adultérin à se trahir. [...] Mise en abyme s'auto-désignant, La Pièce dans la pièce établit ainsi la clôture du recueil en un point où celui-ci fait retour sur lui-même, et abandonne le lecteur, clés en main, aux portes du vertige."

        Il ne vous reste plus qu'à lire ces nouvelles qui vous convaincront que : "nous ne devons pas ignorer que le temps et la distance n'existent que matériellement, tout ce qui est réel, est éternel, c'est-à-dire que le passé et l'avenir sont le présent. Rien ne tient de place dans l'univers ; l'amour n'y diminue pas, la vie qui en est la conséquence, pas davantage, rien ne s'agrandit ni ne s'amoindrit." (Le Développement de l'OEuvre Révélée, Nous sommes tous des Dieux, p.93).


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