• Michel Antoine, Het Antoinisme: opkomst en ondergang van een belgische godsdienst

    Michel Antoine, Het Antoinisme: opkomst en ondergang van een belgische godsdienstMichel Antoine, Het Antoinisme: opkomst en ondergang van een belgische godsdienst (1990)

     

     

     

     

     

         

    Auteur: Michel Antoine
    Titre : HET ANTOINISME: OPKOMST EN ONDERGANG VAN EEN BELGISCHE GODSDIENST.
    In: Religieuze Bewegingen in Nederland, (1990) no. 21, pp. 19-31.

    Michel Antoine, Het Antoinisme: opkomst en ondergang van een belgische godsdienst

     

        Un article dans Science of religion m'a mis sur la piste de cet article sur l'Antoinisme qui promettait d'être intéressant :

     

     

     

     

     

     

    Auteur: Michel Antoine
    Titre : HET ANTOINISME: OPKOMST EN ONDERGANG VAN EEN BELGISCHE GODSDIENST.
    In: Religieuze Bewegingen in Nederland, (1990) no. 21, pp. 19-31.

        The article deals with the Belgian religious movement called "Antoinism", which was started at the end of the 19th century by Louis Antoine. A popular religion with faith healings, it preached an occult "pneumatology" in which elements of Alan Kardec's spiritism were connected to a Christian ethics. Antoinism is a religious group which, being open and tolerant, can easily be studied, also because it was perfectly integrated into its cultural environment and accepted by the legal authorities. At present the movement in Belgium has almost disappeared, although in France a slight revival can be perceived. The article is based on inter- views with participants and on participation in activities of the movement at Brussels and Tourcoing (France). The author also studied the "sacred books" of Antoinism.

    (R.B.)

     

    Traduction : L'ANTOINISME : ASCENSION ET DÉCLIN D'UNE RELIGION BELGE.

        L'article traite du mouvement religieux belge appelé "Antoinisme", lancé à la fin du 19e siècle par Louis Antoine. Religion populaire avec guérisons par la foi, il prêche une "pneumatologie" occulte dans laquelle des éléments du spiritisme d'Alan Kardec sont liés à une éthique chrétienne. L'Antoinisme est un groupe religieux qui, par son ouverture et sa tolérance, peut être facilement étudié, notamment parce qu'il était parfaitement intégré dans son environnement culturel et accepté par les autorités légales. A l'heure actuelle, le mouvement a presque disparu en Belgique, bien qu'en France, un léger renouveau soit perceptible. L'article est basé sur des entretiens avec des participants et sur la participation à des activités du mouvement à Bruxelles et à Tourcoing (France). L'auteur a également étudié les "livres sacrés" de l'Antoinisme.

    Pneumatologie = se réfère dans la théologie chrétienne à l'étude du Saint-Esprit et de ses œuvres.

     

        Cette revue néerlandaise se consacre à l’étude des mouvements religieux aux Pays-Bas, et se permet dans le numéro 21 un pas de côté pour aller voir ce qui se passe au sud de la frontière. On y retrouve donc un article sur l’antoinisme. Vous pouvez le télécharger en néerlandais et dans une version traduite.
        On peut lire une courte Introduction qui rappelle que ce culte peut d’un côté être facile à étudier « parce qu'il était pleinement intégré dans son environnement culturel et parce qu'il était pleinement accepté par l'autorité légale », mais d’un autre côté « difficile à étudier sur certains points. »
        Il indique qu’à Bruxelles, où l’auteur a rencontré des adhérents, il reste 40 personnes. Il se rendit également à Tourcoing. Il précise donc que le culte est en déclin en Belgique (j’ajoute que si on se concentre sur Bruxelles, c’est vrai, mais cela est relatif dans la province d’origine). Il complète cependant par dire qu’« en revanche, en France, où il a connu un déclin similaire, on assiste actuellement à une légère résurgence. »

        Suit une biographie avec La naissance de l'Antoinisme qui se termine avec la remarque que la Mère réussit à répandre l’Antoinisme « de manière impressionnante dans les années 1920 et 1930 en Wallonie et dans le nord de la France, en particulier dans les régions industrialisées. L'antoinisme a surtout trouvé un terreau dans les classes sociales inférieures, ce qui s'explique par le fait qu'Antoine lui-même était issu de ce prolétariat industriel pauvre et représentait une force spirituelle proche non seulement des besoins spirituels de ces personnes, mais aussi des préoccupations de leur existence quotidienne. À l'inverse, l'Eglise catholique marchait main dans la main avec la bourgeoisie et le patronat. Une étude approfondie des racines de l'Antoinisme révèlera sans doute une affinité étroite – notamment en ce qui concerne le type de personnes recrutées – entre ce mouvement religieux et les mouvements ouvriers de l'époque. »

        Il poursuit avec La doctrine de l’Antoinisme où l’auteur déplore un manque de « cohérence logique », également du fait que ses disciples « sont le plus souvent incapables d'en restituer, et encore moins d'en expliquer, les grandes lignes. » Selon lui, également, « les enseignements de l'Antoinisme ne sont pas totalement en contradiction avec le catholicisme. Des passages du Nouveau Testament sont repris dans les textes, parfois de manière littérale, parfois avec des modifications mineures. » On se rend donc compte qu’il a surtout étudié le mouvement à partir des entretiens plutôt que, contrairement à ce qu’il indique dans son introduction, sur « les "livres saints" de l'Antoinisme. » Il constate également « une ambivalence de leur pensée [qui] reste constante : est-ce Dieu que j'adore ou est-ce le Père ? » Ce phénomène est courant chez plusieurs adeptes, mais pas chez tous.
        Il rapproche le travail spirituel des antoinistes à « l'adage du taoïste Tchouang-tseu : "crache ta raison". Le progrès moral est possible grâce à deux principes fondamentaux : la "renaissance" et la "preuve" (sic). Cette dernière comprend tous les moments de la vie qui n'ont pu être résolus que par la foi et le détachement. » On a ici un parfait exemple de faute de traduction ou de prise de note : le texte original en néerlandais dit bien « de 'wedergeboorte' en de 'bewijzen' », soit « la "renaissance" et la "preuve" ». Or, il faut bien sûr lire l’« épreuve » (« beproeving » en néerlandais). Bref…

        Cet article aborde ensuite La pratique religieuse des Antoinistes où l’auteur se trompe encore en disant que les trois coups de clochette closent l’office entier (Opérations et Lecture). Il n’aura donc apparemment pas non plus assisté à un service du culte qu’il veut décrire. Il parle ensuite du déroulement d’un enterrement antoiniste.
        A la fin de ce chapitre, il aborde « les aspects curatifs de l'Antoinisme », mais où il ne fait que décrire l’évolution de la pratique du Père.

        On en arrive à L'Antoinisme actuel où on peut avoir un aspect de l’état du culte dans les années 90.  « Le mouvement ne s'adresse plus qu'à un nombre très limité de personnes : 15 à 20 à Schaerbeek, une dizaine à Forest et un peu plus à Jemeppe, le centre du mouvement. Un grand nombre de temples – pour la plupart fondés dans les années 1920 – ont été fermés (par exemple Tournai en 1960 et Mons en 1972). Dans d'autres localités, comme Forest, des lectures dominicales ont encore lieu, mais elles n'ont plus d'officiant propre. » Les adeptes sont majoritairement des femmes âgées de classe moyenne inférieure. « Fait remarquable, de nombreux adeptes m'ont dit qu'ils ne parlaient jamais de leur foi à leurs enfants ou petits-enfants. » J’ai connu encore ce phénomène dans les années 2000. La chasse aux sorcières dont parle Anne Moreli a bien fonctionné dans ce cas.

        Enfin, le dernier chapitre de l’article consacré au culte antoiniste se consacre à savoir si Sa disparition était-elle inéluctable ? Il précise tout d’abord que la cause du déclin est à trouver dans le fait que « la classe ouvrière a aujourd'hui perdu sa cohésion interne et son individualité (voir, par exemple, les théories sur la sécularisation de la classe ouvrière). » Et selon, lui après Vatican II, puisque l’office n’est plus en latin, « la liturgie catholique compréhensible pour tous, [ce qui] a retiré à l'antoinisme l'un de ses atouts les plus importants. » Je doute cependant que cela présence une quelconque raison à ce déclin. Selon moi, la fait de cacher à ses propres enfants que l’on appartient à l’antoinisme à empêcher la « transmission de la foi ». La peur de s’afficher comme appartenant à une « secte » joue un rôle important dans ce phénomène.
        Là où je rejoints tout à fait Michel Antoine est quand il déclare que « la récession économique dans les régions industrielles importantes pour l'Antoinisme – fermeture des mines de charbon, déplacement du centre de gravité industriel vers la Flandre – a également contribué au déclin du mouvement. » Les autres causes qu’il indique sont :
       « En outre, les "théories scientifiques" de l'Antoinisme ne résistent guère à une évaluation, même superficielle, de la part d'un public plus averti qui recherche généralement des explications et des thérapies plus sophistiquées (qui ne doivent toutefois pas être universellement reconnues).
        « Enfin, la simplicité du mouvement – pour ne pas dire sa fadeur – lui a fait perdre sa nature "surnaturelle", une nature qui était l'expression d'une dépendance à l'égard d'une puissance transcendante. »

        Ainsi pour lui, l’avenir du culte est sombre : « Je ne peux donc pas prédire un avenir florissant à l'Antoinisme. Il semble probable que le mouvement s'éteindra avec la disparition de ses adeptes actuels. Certes, la relative floraison de l'antoinisme français semble contredire cette conclusion (floraison que je crois d'ailleurs éphémère), mais j'ai néanmoins l'impression que la nature temporelle de l'antoinisme est à l'origine de sa disparition. »

        Le renouveau que l’on constate à Jemeppe semble le contredire. Qui sait ce qu’il peut advenir en France et dans le monde ? En tout cas, je ne serais pas aussi catégorique que l’auteur.


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