• Paris - Affaire Leclerc - Le Figaro - 22-07-1912 (Numéro 204)

    Nouvelles Diverses

              PARIS

    FANATISME MEURTRIER

        M. Mélin, commissaire de police de la Sorbonne, a envoyé samedi au Dépôt Joseph Leclerc, âgé de quarante-deux ans, et Mathilde Brossard, de dix ans plus jeune, sous l’inculpation d’avoir, par manque de soins, causé la mort de leur fille Antoinette, âgée de quatre mois.
        Joseph Leclerc et Mathilde Brossard habitaient une sorte de hangar, 4, rue de la Parcheminerie. Elle fabriquait des sacs et lui allait les vendre. Ils gagnaient leur vie et trouvaient même le moyen de s’enivrer quelquefois et de se battre après boire. Cela ne diminuait en rien leur amitié.
        Ils avaient une fillette, Antoinette. Elle tomba malade. La mère songea à appeler un médecin. Mais Joseph Leclerc appartient à la secte des « Antoinistes » qui porte le nom de son fondateur, le père Antoine, mort récemment. Elle défend de s’opposer à la volonté de Dieu. « Si le Père veut, dit Leclerc, elle sera sauvée ; s’il veut la rappeler à Lui, que sa sainte volonté soit faite ! »
        La petite Antoinette mourut et le médecin de l’état-civil constata que son décès était dû au manque de soins. Comme Leclerc et Mathilde Brossard avaient déjà perdu un autre enfant dans les mêmes conditions, alors qu’ils habitaient rue Julien-le-Pauvre, on les a mis en état d’arrestation.

     

    Le Figaro, 22 juillet 1912

    source : gallica


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